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Critiques de Hub (302)
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Le Serpent et la Lance, tome 1 : Ombre-mont..

Je n’ai jamais été complètement emporté par le travail de Hub alias Humbert Chabuel mais il fait partie des artistes pour qui j’ai le plus grand respect, dans son cas parce qu’on reconnaît toujours son style même quand il travaille en collaboration et parce que contrairement à d’autres il n’a jamais choisi la facilité !



Après sa saga "Okko" consacrée à un Japon Fantasy, et la série "Aslak" consacrée à une odyssée viking, il nous offre un thriller aztèque finement travaillé ! Et sans doute échaudé par son expérience précédente, il nous offre pour un tome d’introduction 180 pages qui rassemblent 4 albums en 1 seul volume (en sachant que tout à été écrit à l’avance pour évacuer toute incohérence).



En pleine famine apocalyptique naissent trois individus : le fils difforme d’un noble, le fils chéri d’un guerrier, le fils maudit d’un marchand… Les deux enquêteurs et le meurtrier ?

Car une génération plus tard frappe un serial killer dont les actes odieux menacent jusqu’à l’ordre établi (il enlèvent des jeunes filles avant d’exposer leurs cadavre énuclées, momifiés et à moitié recouvert de chaux-vive dans une posture bien connue des adorateurs et des prêtres du Dieu Tlaloc). Le Seigneur Tlacaelel inquiet pour ne pas dire terrifié demande à son conseiller Tlilpotoncatzin de trouver une solution, et celui-ci missionne son beau-frère dénommé Serpent d’étouffer l’affaire à n’importe quel prix. Le grand-prêtre Cozatl, d’un côté sentant qu’il va être le dindon de la farce et d’un autre côté averti par un oracle réputé infaillible, convoque son ami d’enfance Œil-Lance de la caste des marchands pour qu’il enquête lui aussi et pour qu’il prenne de vitesse leur ancien ennemi commun…



Voilà enfin un auteur qui a les couilles d’adapter le format à son récit et non son récit au format ! Hub prend tout son temps pour présenter ses nombreux personnages qu’on découvre à travers trois époques :

- il y a les scènes consacrées au temps jadis qui multiplient le foredowing, qui sont autant de petits cailloux blanc qui permettent de faire cogiter ses « petits cellules grises » : apparitions fantomatiques, rêves prophétiques, oracles fantastiques, et « le rôdeur » à la fois très vengeur impitoyable et très croquemitaine édulcoré sous la dénomination de « Nagual »

- il y a les scènes consacrés à l’enfance des personnages qui précisent et étoffent le relationship drama

- il y a les scènes du temps présent où l’enquête avance bon gré mal gré



Car oui on n’est pas très loin d’un "Nom de la Rose" précolombien : tout oppose Serpent / Bernardo Gui qui avec ses Vautours / Inquisiteurs est prêt à tout et au reste pour faire place nette, et Œil-Lance / Guillaume de Baskerville qui avec le vaillant chichimèque Longues-Jambes et la sage mixtèque Tchitchica (qui ne s’exprime que par idéogrammes), est là pour la révéler quoi qui lui en coûte !

Les sicaires de Serpent parcourent tout le pays avec les pleins pouvoirs, mais pourtant le crevard carriériste qui devait masquer la mort de quelques personnes se retrouve à devoir gérer plus de 25 victimes de plus en plus proches du pouvoir central. Néanmoins il a cerné le modus operandi du tueur donc s’approche de la vérité. Pendant ce temps Œil-Lance traîne des pieds et aimerait bien abandonner, autant pour son passif avec Serpent que pour ses interrogations face à la transformation de Cozatl autrefois idéaliste et maintenant carriériste. Mais il est rattrapé par les dernières volontés de son ancien-maître Ombre-Montagne qui avait deviné ce qui allait se passer et qui lui a confié une dernière mission : mettre fin aux agissement de son plus vieil adversaire...



L’auteur prend également tout son temps pour présenter la civilisation aztèque, et au-delà de la violence de leurs croyances il nous montre des élites qui martyrisent leur propre peuple avec une impitoyable politique de caste avant de martyriser tous les autres peuples avec une impitoyable politique de suprématisme… Comme le disant Karl Marx, le stade ultime du capitalisme est l’impérialisme, et c’est parfaitement explicite ici : Hub est-il une nouvelle victime de cette saloperie de macronisme ?





Pour une BD cela serait un crise de lèse-majesté que de ne pas parler graphisme, et ici c’est surtout fluide et dynamique. Du Hub quoi, mais ici assisté par son compère Emmanuel Michalak. Le dénommé Li responsable des couleurs alternent des couleurs chaudes pour le temps présent et un clair-obscur tout en gris pour le temps passé. Même si ce n’est pas ultime, cela du très bon travail quand même hein !



PS : Naming compliqué, vocabulaire compliqué, univers exotique… C’est une série qui se mérite, et on voit arriver avec leurs gros sabots élitistes pour ne pas dire suprématistes les inquisiteurs culturels et les commissaires littéraires toujours en quête d’originalité mais qui trouvent toujours le moyen de cracher sur cette dernière quand elle croise leur chemin !
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Le Serpent et la Lance, tome 3 : Cinq-fleurs

On repart dans ce troisième tome pour suivre le destin de trois garçons de castes sociales différentes dans l'Empire aztèque juste avant la conquête des Espagnols.



On suit surtout une enquête assez minutieuse afin de découvrir l'auteur de meurtres de masse de cadavres momifiés de jeunes femmes éparpillées un peu partout sur le territoire aztèque.



On va suivre surtout pour la première fois la collaboration dans cette enquête passionnante de la lance et du serpent, les deux ennemis jurés. Il ne s'agit pas de régler les comptes du passé mais de sauver des vies face à un implacable tueur qui ne fait pas de quartier depuis bien des années. Il semble en effet qu'il y ait un lien manifeste avec des événements du passé vécus par nos protagonistes alors qu'ils étudiaient dans une école.



J'ai beaucoup la profondeur psychologique des principaux protagonistes qui est bien travaillé pour se rendre compte qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Il va y avoir un inversement de nos sentiments pour les personnages qu'on croyait acquis à la bonne cause.



Le dessin de Hub fait toujours merveille avec son trait fin et détaillé pour dépeindre un univers qui nous est plutôt inconnu. En effet, le monde aztèque est d'une richesse que je ne pensais pas. On regrette que près de 70 années après ces faits, cette civilisation sera détruite et anéantie complètement par les espagnols conquistadors afin de piller les richesses.



Evidemment, on pourrait penser à un tome de transition car il ne se passera pas grand chose qu'une tentative avortée d'arrêter le coupable. Pour autant, c'est tellement bien réalisé qu'on apprécie chaque moment, chaque image à sa juste valeur.



C'est l'une des rares séries actuelles que j'achète encore car l'auteur Hub m'a laissé un souvenir impérissable avec sa série Okko sur un Japon médiéval fantasmé. Bref, ce n'est que du bonheur dans la qualité produite.
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Okko, tome 4 : Le cycle de la terre II

Ce Tome 4 clôture le cycle de la Terre (tomes 3&4) que j'ai globalement préféré à celui de l'Eau (tomes 1&2).



Il entre davantage dans le vif du sujet, au coeur d'un empire gangrené par les luttes de pouvoir, ce qui entraîne d'ailleurs l'émergence de ce groupuscule répondant au nom des "Marcheurs du Karasu".



Pour ma part, je commence vraiment à m'attacher aux personnages. Hub introduit quelques éléments de leur passé (et de leur futur) avec parcimonie mais toujours avec justesse, ce qui nous pousse à nous questionner. Qu'est-ce qui a poussé Okko à se déshonorer en empruntant la voie du Ronin ? Noburo fera-t'il enfin tomber le masque ? Saurons-nous pour quelle raison Tikku, devenu vieillard, fait-il désormais cavalier seul ?



Hub semble avoir une telle main mise sur son histoire que je suis persuadé que nous aurons la réponse à toutes ces questions, et c'est ce qui est le plus appréciable à mon sens : avoir la certitude que nous avons-là quelque chose de solide et de cohérent.



Toutefois, j'admets avoir une préférence encore plus marquée pour le tome 3. Même s'il s'est révélé "plus faible" scénaristiquement parlant, j'ai trouvé le rendu de meilleur qualité : les couleurs, l'ambiance et cette quête à travers les montagnes en ont fait un superbe moment de lecture, ainsi qu'un bon tremplin pour cet album-ci qui en récolte les fruits.
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Okko, tome 1 : Le cycle de l'eau I

Avec la reprise de la fac depuis deux semaines mes journées sont bien remplies mais parfois aussi composées de nombreuses heures de creux entre deux cours magistraux comme ce fut le cas ce mardi avec un trou de 4 heures de 13 heures à 17 heures. Avec les conditions sanitaires travailler à la bibliothèque universitaire est compliqué et je me suis donc réfugié dans une très chouette bibliothèque municipale à 15 minutes à pied de ma faculté.



Bien m'en a pris car en allant jeter par curiosité un œil sur les mangas et BD disponible sans avoir l'intention de m'installer pour lire je suis tombé sur la série d'Okko dont j'avais déjà vu passer quelques critiques positives et après un rapide feuilletage du premier tome je n'ai pas pu résister et l'ai littéralement avalé sur place bien installé dans un fauteuil. J'ai vraiment bien apprécié cette lecture qui m'a emmené bien loin de mes cours de droit m'entrainant dans une sorte de Japon médiéval de fantaisie où l'on suit un chasseur de démons et son petit groupe fort sympathique dans une aventure tout de même assez sombre pour sauver la sœur ainée d'un jeune pêcheur enlevée par des pirates ce dernier s'étant engagé à vouer sa vie au service d'Okko chef et samouraï du petit groupe si ce dernier partait la sauver.



L'aventure est vraiment très plaisante à suivre, les personnages sont bien posés déjà dans ce premier tome et fort sympathique. Le début de l'intrigue est quant à lui vraiment prometteur pour la suite de la série que j'ai hâte de découvrir. Par ailleurs les desseins de ce premier tome ne sont pas en reste, j'ai vraiment beaucoup aimé ces derniers entre les détails et arrière-plan soignés avec parfois de très beau paysage. J'ai donc passé vous l'aurez compris un excellent moment à la lecture de cette très chouette BD dont je lirai très probablement la suite dans le courant de l'année au gré de mes passages dans cette bibliothèque.
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Aslak, tome 1 : L'oeil du monde

Le chef viking Valdemar en a plus que marre d’entendre encore et toujours la même histoire de Snoguld et de Jiokl le gardien à huit têtes : il exécute son scalde, et somme ses fils de lui ramener avant un an une nouvelle saga à conter sinon leur mère subira le même sort… Le premier engage les services des écumeurs des mers de Roald le Borgne, le deuxième ceux des bras cassés de la strong independant woman Brynhild : la série nous offre donc une course au trésor, mais on se doute bien que le récit qu’ils recherchent sera celui de leur quête (voire que l’histoire du Snoguld est elle aussi le récit d’un quête qui a véritablement existé ^^)… Toutefois je suis un peu perplexe sur le choix de réaliser une odyssée viking à la sauce fantasy vu qu’on pioche largement dans les classiques de la mythologie grecque (ils sont universels certes, mais dans ce cas autant conserver leur univers ^^)…

Mine de rien nous somme dans un récit choral, puisqu’on ne s’attarde pas seulement sur les trois frères Skeggy, le bellâtre à la langue fourchue, Sligand, l’échelas aux grands principes, et Knut, le rusé Petit Poucet ayant plus de bon sens que ses deux aînés réunis, mais aussi sur Almarik le berserker hématophobe, le terrible capitaine Roald, la sémillante capitaine Brynhild, le pilote Osfrid ou l’oracle Dankrad… Un chouette dramatis personnae qui sent bon les BD à la Christophe Arleston, que l’éditeur a le bon sens de présenter en images avec le résumé des événements en début d’album et tous les éditeurs devraient suivre cet exemple ! (Toutefois, j’aurais bien aimé qu’on ne s’attarde pas sur les délires BDSM de Waldemar et sur le calvaire de Bathilde…)



Le scénario de Hub, les dialogues de Fred Weytens, les dessins d’Emmanuel Michalak, les couleurs de Drac : tout est sympa dans cette série, univers à étage et nombreux personnages compris, pourtant elle n’est pas parvenue à m’emballer plus que ça :

- est-ce que je suis plus sensible aux univers et à l’humour d’Arleston qu’aux univers et à l’humour de Hub ?

- est-ce qu’il manque le petit truc scénaristique ou graphique qui sépare le très sympa du très bon ?

- est-ce que je suis mithridatisé à force d’avoir lu des séries fantasy de ce type ?

- est-ce que je suis définitivement trop vieux pour ces conneries ?^^

J’ai un peu peur qu’on touche une nouvelle fois aux limitations du mode de fonctionnement de la BD franco-belge car la série a été annoncée en 4 tomes, avant d’être annoncé en 6 tomes, si elle n’est déjà pas tombée dans le « tant qu’on gagne on joue »… Comment conserver une continuité dans le récit quand sa durée est fonction des chiffres de ventes ? Sans parler qu’une ou plusieurs années séparent chaque tome de 48 pages, donc les auteurs, les lecteurs et les modes changent au fil du temps et l’histoire semble bifurquer à chaque tome…



J’ai comme une petite impression d’improvisation vu que la cohérence de ces éléments mis en avant ou mis de côté en fonction des intérêts du moment est mise à l’épreuve… Alors vu qu’on reste dans le flou sur tout ça, la série peut retomber sur ses pieds à la fin comme elle peut aussi tourner à l’eau de boudin… (comme le sentiment que les auteurs ont "La Quête de l’oiseau du temps" dans le rétroviseur, je vais leur laisser le bénéfice du doute ^^)
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Le serpent et la lance, tome 2 : Maison-Vide

Les cadavres momifiés commencent à s'accumuler au sein de l'empire unique. Notre héros Oeil-Lance est mandaté par son ami un puissant prêtre afin de résoudre cette affaire criminelle avant qu'elle ne gagne les oreilles de l'Empereur. Il n'est pas le seul sur cette enquête puisque son vieil ennemi assez fourbe le Serpent avance également à grand pas.



C'est un tome qui va nous plonger dans l'enfance de ces différents protagonistes où il y aura des indices assez intéressant pour mener l'enquête à bien. On découvre avec plaisir cette civilisation aztèque décidément bien surprenante à bien des égards. Notons que cela se situe avant l'arrivée des conquistadores espagnols.



Cependant, ce tome est surtout marqué par la rencontre conflictuelle des deux principaux rivaux et cela sera assez marquant pour la suite de ce récit. Inutile de préciser qu'à la fin de ce second tome, le mystère reste toujours aussi entier.



Je n'arrête pas de faire la comparaison avec Okko tant on rencontre certaines posture ou certains détails. Mais bon, on ne peut que féliciter l'auteur pour la richesse de cette œuvre magnifique tant sur le fond que sur la forme.



Parlons du dessin qui est tout simplement magnifique avec un souci du détail hors norme et une colorisation fort réussie. La cité lacustre de Tenochtitlan est d'une beauté absolue. C'est un bonheur que de parcourir ce nouveau monde et de cette fascinante civilisation. Le dépaysement est garanti.



Certes, l'enquête demeure original et parfois assez difficile à suivre. Il faut s'accrocher mais c'est pour un résultat qui en vaut la peine. C'est une lecture pour un album de qualité.



On attend désormais le dernier tome de cette trilogie avec une certaine impatience.
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Aslak, tome 3 : Le milieu du mât

Dans ce tome 3, intitulé Le Milieu du Mât (par opposition au tome 2 intitulé Le Mât du Milieu, humour je suppose…), on suit d’un côté les tribulations des équipages de Brynhild et Roald le Borgne qui ont fait alliance pour retrouver le médaillon qui leur permettrait de quitter le monde des chimères, et d’un autre côté les tribulation de l’oracle Dankrad qui est en possession dudit médaillon et qui doit échapper aux nains anthropophages qui l’ont fait prisonnier…

Au final



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Aslak, tome 2 : Le mat du milieu

Dans ce tome 2, intitulé "Le Mât du milieu", après avoir échappé à l’île du cyclope, euh pardon du géant, et à Charybde et Scylla, euh par à l’Œil du Monde et un monstre marin, les équipages de Brynhild et Roald le Borgne basculent de l’autre côté du monde pour tomber dans le monde des chimères dont il découvre les mille et un dangers (un monde médiéval fantastique retourné à l’état de sauvagerie préhistorique, avec une civilisation naine qui ressemble fortement aux morlocks anthropophages)… Skeggy est récupéré par ses frères, mais il entend une voix mystérieuse dont Roald va découvrir à la première tentative de manipulation la véritable identité, on se fie à Osrik qui lit dans le mystérieux grimoire magique le chemin pour quitter le monde des chimères, Almarik essaye de déclarer sa flamme à Brynhild qui n’est pas insensible au bagout du bellâtre fourbe… Toujours est-il que la confrontation est inévitable entre les bras cassés de Brynhild et les écumeurs des mers de Roald le Borgne !

OK c’est sympa, mais...



On dirait quand même ces auteurs de shonen mainstream à rallonge qui balancent à chaque arc des bouteilles à la mer en sachant qu’il en retrouveront au moins une par la suite, sauf que ces mangakas fournissent au moins 20 pages par semaine alors que là on a des auteurs de BD franco-belge qui fournissent 48 pages par an donc qui ont largement le temps de réfléchir à ce qu’ils font.

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Okko - Le cycle de l'eau - Intégrale

À vos katanas, prêts, partez!

Le cycle de l'eau met en place sans circonvolutions la quête de quatre personnages attachants et hauts en couleurs: le rônin mystérieux, le géant Noburo, le moine au saké et le jeune Tikku qui s'est mis dans la tête de devenir un jour samuraï.

Pour l'heure, ils sont à la recherche de Petite Carpe, jeune et ravissante geïsha, enlevée dans de troublantes circonstances par une femme voilée pour le compte d'un clan ancien et disparu: les Satorro.

Nous suivons nos compères dans leurs pérégrinations de villages lacustres en villes portuaires jusqu'à la maison de jeu du lotus rouge.

Retrouveront-ils la trace de la belle Petite Carpe? Les Kamis seront-ils de leur côté?

Une saga haletante excellemment servie par des illustrations aux couleurs vives et pétillantes qui s'étalent parfois sur une double page mettant en valeur les merveilleux paysages japonais.

Okko, je suis prête à parier mon kimono que vous serez autant séduits que moi!
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Okko, tome 1 : Le cycle de l'eau I

J'ai enfin découvert Okko et grand bien m'en a pris, j'ai passé un bon moment !



Nous suivons ce Ronin dans l'empire du Pajan accompagné de Noshin et de Noburo, ces deux acolytes que j'ai beaucoup appréciés, le premier pour son côté burlesque, le second pour son exact opposé.



J'ai goûté aux couleurs chaudes tout au long de cet album ainsi qu'à l'architecture typique du Japon, le tout dans cette ambiance fantasy/médiévale. Je ne crois pas avoir déjà vu un tel cocktail (en tout cas s'il en exite, il faudra me rencarder !)



Ce tome faisant office d'introduction, j'espère pour ma part que nous découvrirons pour quelle raison l'ère Asagiri est qualifiée de tumultueuse, et voir d'un peu plus près de quelle manière les clans majeurs "s'entre-déchirent"... Je suis incorrigible quand on me promet de la baston.



En parlant de baston, si je devais peut-être ajouter un bémol, je dirais que les joutes au sabre m'ont un peu moins enthousiasmé. J'ai trouvé les chorégraphies un peu confuses, pas toujours de bon aloi. Cet avis n'engage que moi, évidemment.



BD découverte en musique avec quelques morceaux de la BO du Dernier Samouraï. Par moment, l'ambiance s'y prêtait plutôt bien.
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Aslak, tome 1 : L'oeil du monde

Être conteur à la cour du roi Waldemar est un privilège… dangereux !

Les hivers sont longs sans la joie des pillages et des massacres et le roi a besoin de distractions. Quoi de mieux qu’un conte ? Ben, peut-être deux contes ou trois contes ou davantage…



L’ennui, c’est que l’histoire de Snoguld et de Jiokl le gardien à huit têtes, c’est bon une fois, voire deux… Peut-être même trois… Mais hiver après hiver, toujours la même légende, cela finit par user le peu de patience de Waldemar qui tranche la question d’un coup de hache ! Le conteur n’est plus… Ses deux fils reçoivent pour mission de s’en aller de par le vaste monde en quête d’histoires nouvelles à raconter. Ils ont un an pour revenir avec une nouvelle moisson de contes… Mais seul un des deux frères obtiendra le poste, l’autre subira le sort de son père. Ah, oui ! Au cas ou les deux frangins oublieraient de revenir, leur mère et leur petit frère en paieraient les conséquences…



Critique :



Une couverture fait-elle vendre ? En tout cas, elle aide en ce sens ! J’ai eu l’œil attiré par le magnifique dessin et les splendides couleurs de ce premier tome. Comme je n’ai pas pour habitude de lire les livres en magasin, je l’ai acheté, mais sous la forme de l’intégrale des tomes 1 à 3. Cela prend moins de place sur les rayonnages et c’est magnifiquement relié. Le papier est agréable au toucher et apporte un côté lumineux à ces illustrations superbement mises en couleur par Drac.



Les dialogues de Fred Weytens rendent la lecture très vivante, chaque personnage ayant son caractère très typé. Les trois frères se démarquent les uns des autres avec un aîné, Skeggy très ambitieux et égoïste, beau gosse, un benjamin, Sligand, jeune homme droit, qui hérite de l’épée de son paternel, ce qui a pour effet de mécontenter l’aîné qui estime qu’elle lui revient de droit. Et puis, il y a le petit dernier, le malin, le rusé, celui qui a une cervelle et qui sait s’en servir, j’ai nommé Knut. Sa mère lui ordonne de suivre ses deux frères et de leur enjoindre de ne jamais revenir car Waldemar est fou. Fou et terriblement dangereux !



L’histoire démarre de façon intéressante. Les autres personnages vikings ont tous de fortes personnalités très démarquées les unes des autres. Le dessin est superbe, la mise en couleurs est de qualité, il y a de l’humour, mais… Je n’ai pas été pris d’une fièvre très forte me poussant à dévorer d’une traite ce récit ! Si je n’avais pas acheté l’intégrale, je n’aurais pas été tenté d’acheter le deuxième tome…

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Le Serpent et la Lance, tome 1 : Ombre-mont..

1454 le puissant empire Aztèque voit apparaître une vague de crimes bien étranges. Des momies de jeunes filles couvertes de chaux sont retrouvées de plus en plus proche de la capitale Tenochtitlan.



Après Okko, série aux pays des samouraïs, Hub nous amène au Mexique une cinquante d'années avant l'arrivée des conquistadors.

Sous forme de thriller aztèque, nous faisons connaissance avec plusieurs personnages très intéressants. Le principal est Oeil-lance, marchand en plume, qui va revenir à la capitale sous l'injonction d'un vieil ami. Sous forme de flash-back on comprend petit à petit les liens qui unissent les différents protagonistes.

L'auteur prend son temps pour instaurer le climat, un peu tendu, de la capitale. Ainsi que pour présenter les personnages. 180 pages tout de même, c'est un sacré premier tome que nous offre Hub qui nous en promet 2 autres.

Même si on a l'impression d'être plutôt dans "l'introduction" le tout semble vraiment bien pensé, méthodique. Du bon travail.

Niveau dessin là aussi c'est du bon travail. C'est precis dans les décors, les vêtements. C'est riche en couleurs, en parures, en plumes, en bijoux.
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Aslak, tome 1 : L'oeil du monde

Ou comment on mélange les vikings et un conteur d'histoires.



Curieuse histoire que celle-ci car le mélange est assez improbable même si les vikings (dans Astérix) étaient assez amateurs de contes au coin d'un bon feu de bois. En l'occurrence, un seigneur en a marre d'entendre la même histoire hiver après hiver. Après avoir tué son conteur, il somme les 2 enfants de celui-ci de partir à la recherche de nouvelles histoires à raconter. Les voilà partis à l'aventure !! Ce tome se finit par un cliffhanger tellement bizarre qu'il ne me donne même pas envie de lire la suite de cette série, je possède pourtant les 2 premiers en ebook. En plus des vikings, on découvre un géant et un monde extraordinaire...



Comme vous l'aurez compris, la découverte n'a pas été totalement au rendez-vous avec cette nouvelle série car le mélange me semble trop hasardeux et la fin trop suspecte pour réellement me plaire. Après les goûts et les couleurs étant ce qu'ils sont, cette BD trouvera peut-être un meilleur aspect à vos yeux. Pour ma part, je continue mon furetage.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Okko, tome 1 : Le cycle de l'eau I

Okko est un rônin, un samurai sans maitre, et c'est un chasseur de démon. C'est ainsi qu'il croisera la route de Tikku, orphelin qui vient de voir sa sœur Petite Carpe enlevé par des pirates. Le pauvre n'a que sa vie à donner en échange des services du redoutable Okko.



Hub nous plonge dans un univers mélangeant le Japon médiéval et fantasy. A travers le récit nous comprenons que nous nous situons dans un Japon imaginaire, l'empire de Pajan, où de grandes familles se déchirent pour le pouvoir. Le fantastique est bien présent par de petites touches qui se mêlent parfaitement bien à l'histoire : les kamis, les monstres originaires du folklore asiatique, les pouvoirs de certains personnages...

Les personnages sont bien mis en place dans ce premier tome : Nous avons Okko bien sur, le rônin a la maitrise du katana redoutable mais libéré des codes d'honneur. Il a un coté froid et intransigeant, voir autoritaire. Il y a Noburo, colosse énigmatique se cachant derrière un masque rouge et semblant doté de pouvoirs surnaturels. Le moine Noshin, grand amateur de saké, apporte quand a lui humour et capacité de faire apparaitre les kamis, ces petites divinités de la nature.

Avec ce premier tome s'ouvre donc le premier cycle, celui de l'eau. Élément qui sera d'ailleurs très présent au fil de la lecture, véritable voyage sur les mers et les villages portuaires.



Le dessin possède un trait fin et énergique avec une bonne maitrise des arrières plans. Les détails nous font rêver à cet empire du Pajan, à ces monstres et à ces personnages.
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Aslak, tome 4 : Le monde du rien

Ce tome 4, intitulé "Le Monde du rien", est étonnement le meilleur de la série… Browin continue à manipuler tout le monde, y compris la déesse des enfers, on l’imagine au nom de son maître dont l’identité devrait nous être dévoilée dans le ou les tomes suivants…

Les sans-noms de cette odyssée vikings succombe les uns après les autres comme toutes les Séries B qui se respectent, autant à cause des dangers du monde des morts, du froid glacial qui y règne en permanence, que de l’ambiance sinistre qui vole leurs souvenirs au fur et à mesure du temps qui passe (ce qui permet d’insérer des flashbacks sur pas mal de personnages), et après le cimetière des drakkars, la forêt de cristaux et les portes de neufs colonnes les survivants progressent vers le palais de Hel. Reste que les auteurs introduisent un nouveau McGuffin / mystère lostien, avec le personnage d’Hercule himself qui a inspiré la saga de Snoguld et de Jiokl le gardien à huit têtes qui est l’origine de la quête de Skeggy, Sligand et Knut (par une page vraiment joliment dessinée, à la limite d’un hommage au style de Frank Miller).

Graphiquement l’ambiance qui se dégage de ce tome très situé dans un royaume des morts assez pour ne pas dire très arctique est réussie, et rappelle l’ultime aventure d’"Ulysse 31" au Royaume d’Hadès…
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Le Serpent et la Lance, tome 1 : Ombre-mont..

Cette bédé ayant pour univers les Aztèques m’intriguait, j’ai donc saisi l’opportunité lorsqu’on m’a proposé de ma la prêter.



J’allais pouvoir lire ces 180 pages…



Oui, c’est l’équivalent de 4 tomes d’un coup, au moins, il ne faut pas attendre 36 ans entre deux albums. Et puisque tout a été écrit à l’avance, on évitera les erreurs entre deux albums.



J’avoue avoir eu bien du mal à comprendre le début et ce n’est qu’en allant lire le résumé ailleurs que j’ai capté : trois enfants sont nés, leurs origines sociales sont différentes, mais le destin va les réunir plusieurs fois.



La première, dans leur enfance, dans une école et ensuite, lorsque Œil-Lance et Serpent seront chargés, chacun par une personne différente (l’empereur pour Serpent, Cozatl pour Œil-Lance), d’enquêter sur ces momies que l’on retrouve un peu partout, comme si quelqu’un se vengeait. Serpent est surtout missionné pour étouffer cette affaire et faire taire les témoins…



L’univers des Aztèques n’est pas celui de Pat Patrouille (on voit que j’ai dû me farcir des épisodes avec ma nièce). Il y a des sacrifices et vu la famine qui a frappé l’empire, celui-ci contrattaque avec encore plus de sacrifices. Le sang coule, âmes sensibles, fermez les yeux pour ces passages.



L’avantage de cet album, c’est qu’avec 180 pages, l’auteur peut prendre le temps de nous présenter la civilisation Aztèque, ses différents personnages, ainsi que de faire des flash-back pour nous parler de leur jeunesse, lorsqu’ils étaient condisciples.



Mélangeant les passages réels avec ceux qui ont lieu dans des rêves, l’auteur peut nous présenter aussi des apparitions fantomatiques qui serviront à Œil-Lance de mener son enquête et de trouver le coupable qui sème les cadavres momifiés et énucléés des jeunes filles enlevées, se rapprochant de plus en plus de la ville où se tient le pouvoir central.



Ne vous attendez pas à une enquête trépidante, on est plus dans un récit qui prend son temps, que dans un Jack Bauer survitaminé. Surtout qu'Œil-Lance traîne les pieds, tandis que son ancien condisciple détesté se retrouve à devoir gérer un peu trop de momies et à faire taire un peu trop de monde.



Ce n’est pas un album que l’on dévore en une seule fois, j’ai dû moi-même recommencer quelques fois afin de tout bien comprendre, de tout bien avoir en tête les différents protagonistes, ceux que nous voyons naître en début d’album.



Mon père l’a trouvée trop compliquée et a arrêté sa lecture, de mon côté, je l’ai poursuivie, parce que je sentais qu’il y avait du bon dans ces pages et je ne me suis pas trompée. En fait, il faut être concentré durant sa lecture, les noms des personnages sont compliqués, ils ne portent pas des noms du calendrier, n’en déplaise à certains.



Si les graphismes m’ont un peu déroutés au départ, je m’y suis habituée. Maintenant que j’ai découvert le style de Hub, j’ai bien envie de me faire sa série dans le Japon médiéval.



La suite sera dans le prochain album (ce sera une trilogie) et je serai au rendez-vous.



En fait, cette bédé, elle se mérite, elle ne nivèle pas par le bas, mais vous tire par le haut. Hub s’est donné les moyens de ses ambitions et il n’a pas fait dans la demi-mesure.


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Le Serpent et la Lance, tome 1 : Ombre-mont..

Il y a des fins de soirées, voire des nuits qui ne se passent pas comme prévu: ainsi hier soir, je suis rentrée si tard que le carrosse aurait eu cent fois le temps de redevenir citrouille et alors que je me sentais franchement épuisée, j'ai trouvé le moyen de terminer la soirée en compagnie d'une poignée d'aztèques. C'était presque aussi cool qu'atterrir dans les bras de Morphée et ça valait bien, en tout cas, le coup d'ajourner mes retrouvailles avec le dieu du sommeil.

Des aztèques donc. Et par hasard en plus.

C'est comme ça, on sort boire un verre avec des amis et l'un d'eux en profite pour rendre à l'autre deux lourdes bandes-dessinées en lui disant que c'était vraiment génial. Le temps du dialogue, on jette un coup d'œil aux albums, on se fait happer par une quatrième de couverture des plus séduisante, on apprécie le fait que l'intrigue se déroule au cœur d'une de ces ô combien fascinante civilisation précolombienne en se rappelant que "Azteca" de Gary Jennings est depuis des siècles -au moins!- sans sa pile à lire, on a le regard qui s'allume et qui pétille au point que le propriétaire du trésor se fende d'un généreux: "prends-les!".

Alors on prend.

On prend et on finit la nuit avec "Le serpent et la lance", et c'est clairement l'une des meilleures parties de ce vendredi soir.



Le premier opus de cette trilogie encore en gestation est un bel ouvrage à la couverture de lumière et de ténèbres, d'or et de noir et d'une prometteuse épaisseur. "Ombre -Montagne" (c'est le titre de cet acte I) compte près de 180 pages au cours desquelles Hub (que je ne connaissais pas vraiment. J'avais déjà aperçu Okko à plusieurs reprises mais sans avoir ni l'occasion ni l'envie de m'y arrêter) plante son décor, présente son univers et ses personnages.



Nous sommes au cœur de l'empire aztèque cinquante ans environ avant l'invasion de ces enfoirés de conquistadors et, en guise de prologue, Hub nous transporte en pleine famine. Alors que la mort plane et fait sa moisson, la vie continue et dans cet enfer naissent trois enfants, trois garçons: le fils maudit mais bien-aimé d'un plumassier, le fils difforme et rejeté d'un noble et celui d'un guerrier dont on devine qu'il sera choyé.

Dans ces enfants-là, les hommes de demain et surtout les personnages principaux du récit à venir...



Des années plus tard, la famine n'est qu'un souvenir douloureux et c'est un autre malheur qui enserre l'empire. Depuis quelques temps, on retrouve -et ce même dans les régions les plus reculées, les momies de jeunes filles suppliciées, sauvagement assassinées. Leurs cadavres ont été énucléés et recouverts de chaux vive, contraints aussi à adopter une posture qui n'est pas sans rappeler celle des adorateurs du dieu Tlaloc. L'affaire est inquiétante, pour ne pas dire effrayante. Pire que cela; elle pourrait faire se lever un vent de panique, défrayer la chronique, jeter le discrédit sur l'empereur... Une seule solution: trouver et arrêter le tueur tout en veillant à ne pas ébruiter l'affaire. Le seigneur Tlacaelel, terrifié, mandate son conseiller, Tlipotoncatzin, afin de trouver une solution avant que la rumeur et l'incendie ne se répandent. Ce dernier a un nom en tête, le nom de celui qui serait à la fois capable de percer le mystère des atroces momies et de traiter l'affaire avec la discrétion qui s'impose: Serpent. L'homme, aussi cruel qu'efficace, est son beau-frère et accepte la mission qui lui échoit. Sa nomination n'est pas une bonne nouvelle pour Cozalt, influent prêtre du culte de Tlaloc, dont on comprend qu'il a connu Serpent autrefois. Parce qu'il craint d'être soupçonné et parce qu'un oracle l'a enjoint de le faire, le prêtre retrouve Œil-Lance, son ami d'enfance, pour lui demander d'enquêter de son côté...



"Ombre-Montagne" est un ouvrage addictif, passionnant et complètement vertigineux. Si riche, si complexe, si beau que je ne sais par où commencer...



Bien sûr, il y a ce contexte incroyablement fascinant qu'est la civilisation aztèque et que Hub prend le temps de présenter, ne nous épargnant aucune de ses ombres: on assiste hébétés et impuissants à la manière dont la violence de leurs croyances les pousse à verser le sang, dont les élites - érigées en caste dominante- violente ceux qu'ils estiment "inférieurs", on imagine les conséquences meurtrières de ce qui ressemble quand même beaucoup à une politique suprématiste sur les peuples voisins.



Il y a cette intrigue qui a un petit quelque chose de "True Detective" (saison 1), son inquiétante étrangeté qui confine à la terreur, sa complexité qui va de pair avec celle des personnages qui se déploie au fil des pages: le dernier message du vieux maître, les cauchemars hallucinés d'Œil-Lance et sa haine du passé, l'implacabilité glaçante de Serpent qui pour réussir sa mission n'hésite pas à commettre le pire, l'évolution inexplicable et terrifiante de Cozalt dont on sent qu'il porte en lui un océan de secrets, l'ombre du rôdeur et celle du Nagual, le pressentiment que la clef de toutes ces ténèbres est quelque part entre les non-dits d'autrefois et l'école...



Il y a cette narration qui mêle habilement les temporalités et l'esthétique adoptée qui se met à son service: la vivacité des couleurs pour le temps présent et le voile qui recouvre le passé, tantôt gris et tantôt sépia.

Le présent pour avancer, même dans les brumes et le mystère, et à cet égard, les idéogrammes dont se sert la vieille mixtèque au service d'Œil-Lance pour communiquer, en plus de faire la démonstration d'une différence linguistique, apparaissent comme un reflet ou un symbole de la complexité de l'intrigue dans laquelle les personnages doivent se débattre.

Le passé pour comprendre, à commencer par les relations complexes tissées par les personnages entre eux depuis l'enfance et dans une autre mesure pour jouer avec les nerfs du lecteur, le faire réfléchir, lui faire peur aussi, à coups de rêves prophétiques qui en disent longs sans en dire assez, de fantômes et d'hallucinations. Pour qu'il se sente lui-aussi happée par cette enquête vertigineuse... Pour qu'il ne puisse plus lâcher le livre qu'il serre entre ses mains et qu'il dévore.



Il y a les graphismes enfin qui, s'ils ne sont pas de ceux que je préfère, ceux vers quoi j'aurai tendance à me diriger de moi-même, se révèlent extrêmement fluides, d'une singularité qui finit par piéger, d'une précision et d'une richesse incroyables.



"Le Serpent et la Lance" méritait bien le sacrifice d'une bonne nuit de sommeil, lui qui en raconte tant, des sacrifices.

Pour cet exquis frisson, cette incapacité absolue à poser le livre, pour cet ineffable plaisir de lecture, pour cette trame addictive et fascinante, j'en sacrifierai encore bien d'autres.











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Aslak, tome 3 : Le milieu du mât

Dans le lit du cruel roi Waldemar…

Malgré la présence de deux jeune et accortes demoiselles le plaisir du roi est incomplet. Il a besoin de faire souffrir La Bathilde, femme du défunt conteur estourbi par Waldemar et dont les trois fils lui échappent. Elle gît là, à même le sol, un collier relié à une puissante chaîne autour du cou.



Dans l’autre univers, au Pays des Chimères.

L’affreux Frowin, sorte de petit démon rougeaud, doté d’ailes de chauve-souris, fouille les restes d’un squelette à la recherche d’une fibule… Mais pas n’importe quelle fibule ! Elle devrait être là, mais elle n’y est pas ! Se pourrait-il qu’un de ces fichus Vikings l’ait emportée ? Et c’est à tire-d’ailes qu’il se rend sur le bord d’un rivage où les équipages de deux navires vikings sont en train de s’entre-massacrer… A ma gauche, les hommes de Roald, brute sanguinaire, et à ma droite, l’équipage de Brynhild, la jolie capitaine d’un équipage vieillot et d’un rafiot qui ne semble flotter que par miracle. Enfin, quand je dis à ma gauche et à ma droite, c’est une image, parce que les troupes sont quelque peu entremêlées dans de furieux combats…



Critique :



Au dessin, toujours l’excellent Emmanuel Michalak, et aux couleurs, le très bon Sébastien Lamirand. Et le scénario… A n’en pas douter, il plaira beaucoup à d’aucuns, surtout grâce à l’humour des dialogues de Fred Weytens, mais je n’accroche toujours pas et j’arrêterai sans doute l’aventure Aslak à cet album. Il faut dire que j’ai opté pour la très belle intégrale des tomes 1 à 3, magnifiquement reliée. Un regret : les superbes couvertures des trois tomes ne sont présentes qu’en un tout petit format à l’intérieur de la sur-couverture. Malgré toutes les qualités de cette bande dessinée, je n’ai pas été conquis.

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Okko, tome 2 : Le cycle de l'eau II

Après la terrible tempête qu'ils ont essuyé, c'est un miracle qu'Okko et ses compagnons aient survécu. Et les voilà échoués sur une ile appartenant à la famille Satorro, sensé s'être éteinte, mais d'étranges activités se déroulent dans ce château suspendu..



L'univers d'Okko se décline en une série de diptyque avec chacun un élément pour thème. ce tome 2 va donc conclure en beauté le cycle de l'eau.

Notre groupe de chasseur de fantôme sont toujours à la recherche de Petite Carpe, la sœur de Tikku. Ce tome est très rythmé et aussi plus noir. La conclusion assez sombre va donner le ton à cette série.

Je trouve qu'on le retrouve bien dans ce tome, la vie féodale du japon médiéval. cette division des classes, ces codes de l'honneur très rigoureux...

Ce tome 2 va donner une belle place au développement des méchants de l'histoire, ceux à l'origine de l’enlèvement de Petite Carpe et du massacre de Geishas. Hub a su mettre beaucoup de subtilités dans ce couple qui, s'ils n'en restent pas moins des monstres, ont aussi des sentiments.



Le dessin s'est affirmé. On sent une meilleure maitrise du visage des personnages qui possèdent désormais les traits que l'on leur connaitra tout au long de la série.
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Le serpent et la lance, tome 2 : Maison-Vide

"Ombre-Montagne" s'achevait sur des visions apocalyptiques: un vieillard terrifié par une apparition fantomatique, un mariage troublé par une jeune fille ensanglantée et rampant vers la table du banquet, la découverte de nouvelles momies se rapprochant de plus en plus de Tenochtitlan... et moi pauvre lectrice, j'étais au moins aussi sous tension que les personnages quand j'ai ouvert fébrilement "Maison-Vide", l'acte II de cette saga aussi foisonnante, complexe et atypique qu'est "Le Serpent et la Lance", l'impatience et l'angoisse chevillées au corps, la fatigue reléguée au fin fond de mes préoccupations. Ma nuit avec les aztèques ne faisait que commencer et je me suis jetée dans le deuxième tome comme on se noie.



Alors que Serpent voit son enquête piétiner, Œil-Lance semble de plus en plus réticent à accomplir la mission que lui a confié son ami Cozatl, de plus en plus inquiétant et comme fanatique… Notre héros n'a pourtant pas le choix, pas vraiment, et doit s'acharner à traquer la vérité, même si c'est au prix de sa propre sérénité, car cette enquête lui fait emprunter bien des chemins, à commencer par ceux de son passé et de ses rêves, de ces instants qu'il avait enfouis... Plus encore que dans le volume précédent, Hub nous promène ici dans le passé de ses personnages, là où tout a commencé et peut-être là aussi où tout finira. Cette omniprésence du passé dont les ombres écrasent et broient le présent rend l'atmosphère de la saga de plus en lourde, de plus en plus opaque et fascinante. On en sort hypnotisés, hébétés, dévorés, hantés...

On sent, on sait que ces allers-retours entre passé et présent fourmillent d'indices, qu'ils dissimulent les clefs tout comme les rêves et les crises du héros, mais sans savoir qu'en faire, parce que tout est si complexe, si bien ficelé, parce que le travail sur l'atmosphère saisit d'une manière absolue qu'elle annihile nos capacités d'analyse. Et c'est tellement bon, si mystérieux, si prenant... En lisant, j'ai parfois frissonné de peur en pensant au rôdeur, à serial killer... J'ai tremblé au moins autant que je tremblais petite fille quand Rascar Capac apparaissait aux fenêtres, brandissant et jetant ses boules de cristal comme l'orage ses éclairs.



Et puis ce moment, enfin, attendu et pourtant redouté où Serpent et Œil-Lance se retrouvent pour travailler de concert, cette espèce d'apothéose qui confère une toute autre dynamique au récit, qui lui donne un regain de puissance alors même que le mystère des momies reste entier… C'est virtuose, vraiment. C'est même à la limite de la torture parce qu'à présent, il faut attendre le tome 3...

Attendre le dénouement de l'enquête, attendre ce que le passé a à révéler qui soit si fort, si violent, attendre à nouveau la beauté de Tenochtitlan qui tutoie le sublime sur certaines planches.

Attendre, se morfondre et se languir.



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