Citations de Marc Aurèle (705)
XIX. Tout est en cours de transformation. Toi-même aussi tu es en état de transformation continue et à certains égards, de dissolution ; de même, pour l’univers tout entier.
XX. La faute d’un autre, il faut la laisser où elle est.
Pourquoi des âmes incultes et ignorantes troublent elles une âme instruite et cultivée ?
Citation de la deuxième partie de cette édition du livre qui concerne le Manuel d'Épictète :
De tels raisonnements ne sont pas cohérents : «Je suis plus riche que toi, donc je te suis supérieur. — Je suis plus éloquent que toi, donc je te suis supérieur. » Mais ceux-ci sont cohérents : « Je suis plus riche que toi, donc ma richesse est supérieure à la tienne. — Je suis plus éloquent que toi, donc mon élocution est supérieure à la tienne. » Mais tu n'es toi-même, ni richesse, ni élocution.
XLIV
Citation de la deuxième partie de cette édition du livre qui concerne le Manuel d'Épictète :
Si quelqu'un livrait ton corps au premier venu, tu en serais indigné. Et toi, quand tu livres ton âme au premier rencontré pour qu'il la trouble et la bouleverse, s'il t'injurie, tu n'as pas honte pour cela ?
XXVIII
Habitue-toi à prêter la plus grande attention à ce qu'on te dit et, autant que possible, pénètre dans l'âme de celui qui parle.
- Livre VI, 53 -
Théophraste a dit que celui qui faute avec plaisir mérite un plus grand blâme que celui qui pèche avec douleur. En somme, l'un ressemble plutôt à un homme offensé et forcé, par douleur, à se mettre en colère ; l'autre s'est jeté de lui-même dans l'injustice, se portant à faire ce à quoi l'incite la concupiscence.
Tout est éphémère, et ce qui rappelle un souvenir et l'objet même de ce souvenir. (Livre IV, 37)
Ne fais pas comme si tu devais vivre dix mille ans. L'inévitable est suspendu sur toi. Tant que tu vis, tant que c'est possible, deviens homme de bien. (Livre IV, 17)
Si l'intelligence nous est commune, la raison, qui fait de nous des êtres raisonnables, nous est commune. [...] Ceci admis, nous sommes concitoyens. [...] Ceci admis, le monde est comme une cité. (IV, 4)
On se cherche des retraites à la campagne, au bord de la mer, à la montagne ; et toi aussi, tu as coutume de désirer ces sortes de choses au plus haut point. Mais tout cela marque une grande simplicité d'esprit, car on peut, à toute heure de son choix, se retirer en soi-même. Nulle part on ne trouve de retraite plus paisible, plus exempte de tracas, que dans son âme. (IV,3)
Va toujours par le chemin le plus court, et le plus court est celui qui va selon la nature. Voilà pourquoi il faut agir et parler en tout de la façon la plus naturelle. Une telle ligne de conduite te délivrera de l’emphase, de l’exagération et du style figuré et artificiel.
Souviens-toi encore que chacun ne vit que le présent, cet infiniment petit. Le reste, ou bien il est déjà vécu, ou bien est incertain. Minime est donc l'instant que chacun vit, minime le coin où il le vit, minime aussi la plus longue gloire posthume. (Livre III, X)
« En te levant le matin, rappelle- toi combien est précieux le privilège de vivre, de respirer , d’être heureux » .
Tout me convient de ce qui te convient, ô Monde ! Rien pour moi n’est prématuré ni tardif, de ce qui est pour toi de temps opportun. Tout est fruit pour moi de ce que produisent tes saisons, ô nature ! Tout vient de toi, tout réside en toi, tout retourne en toi. - Livre IV, paragraphe XXIII
Il y a trois éléments dont tu es composé : le corps, le souffle et l'intelligence. Les deux premiers sont à toi, en tant qu'il te faut en prendre soin ; le troisième, seul, est proprement tien.
ÉDITIONS LES BELLES LETTRES - traduction A.I. Trannoy
À la nature qui donne tout et qui le reprend, l'homme instruit et modeste dit : « Donne ce que tu veux, reprends ce que tu veux. » Et ces paroles, il ne les dit pas avec insolence, mais seulement dans un sentiment d'obéissance et de bienveillance à son égard.
ÉDITIONS LES BELLES LETTRES - traduction A.I. Trannoy
Une excellente manière de te défendre d'eux, c'est d'éviter de leur ressembler.
ÉDITIONS LES BELLES LETTRES - traduction A.I. Trannoy
À considérer le passé, puis tous les changements qui se font dans le présent, on peut assister d'avance à l'avenir. Car le spectacle sera toujours absolument pareil et l'on ne saurait s'écarter du rythme des événements, Aussi, contempler la vie humaine quarante ou dix mille années, c'est équivalent.
Que verras-tu de plus ?
ÉDITIONS LES BELLES LETTRES - traduction A.I. Trannoy
Dusses-tu vivre trois fois mille ans, et même autant de fois dix mille, souviens-toi toujours que personne ne perd d'autre existence que celle qu'il vit et qu'on ne vit que celle qu'on perd. Ainsi la plus longue et la plus courte reviennent au même. Le présent est égal pour tous et ce qu 'on perd est donc égal et ce qu'on perd apparaît de la sorte infinitésimal. On ne saurait perdre, en effet, le passé ni I 'avenir, car ce que nous n'avons pas, comment pourrait-on nous le ravir ? Souviens-toi donc toujours de ces deux choses : d'abord, que tout, de toute éternité, est d'aspect identique et repasse par les mêmes cycles, et qu'il n'importe qu'on assiste au même spectacle pendant cent ou deux cents ans ou toute l'éternité ; ensuite que l'homme le plus chargé d'années et celui qui mourra le plus tôt font la même perte, car c'est du moment présent seul qu'on doit être privé, puisque c'est le seul qu'on possède, et qu'on ne peut perdre ce qu'on n'a pas.
ÉDITIONS LES BELLES LETTRES - traduction A.I. Trannoy
Dès l'aurore, dis-toi d'avance : Je rencontrerai un indiscret, un ingrat, un fourbe, un envieux, un égoïste. Tous ces vices ont été causés en eux par l'ignorance des biens et des maux. Mais moi, ayant observé que la nature du bien, c'est le beau, et que celle du mal, c' est Ie honteux, et que la nature du pécheur lui-même est d 'etre mon parent, qui participe, non du même sang ou de la même semence, mais de l'intelligence et d'une parcelle de la divinité, je ne puis subir un dommage d'aucun d'entre eux, car il ne saurait me couvrir de honte.
ÉDITIONS LES BELLES LETTRES - traduction A.I. Trannoy