Citations de Marc Aurèle (680)
Trouve-toi de ces maximes courtes, fondamentales, qui, au premier abord, suffiront à rendre la sérénité à ton âme et à te renvoyer en état de supporter avec résignation ce monde où tu feras retour.
Les œuvres des Dieux sont pleines de providence ; celles de la Fortune ne se font pas sans la nature ou sans être filées et tissées avec les événements que dirige la Providence. Tout découle de là. De plus, tout ce qui arrive est nécessaire et utile au monde universel, dont tu fais partie. Aussi, pour toute partie de la nature, le bien est-il ce que comporte la nature universelle et ce qui est propre à sa conservation. Or, ce qui conserve le monde, ce sont les transformations des éléments, aussi bien que celles de leurs combinaisons. Que cela te suffise et te serve de principes.
Tu as subsisté comme partie du Tout. Tu disparaîtras dans ce qui t’a produit, ou plutôt, tu seras repris, par transformation, dans sa raison génératrice.
Ne désire jamais rien qui ait besoin d'être caché par des murs ou des voiles.
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Préserve ton jugement des fumées de l'orgueil. Puisses-tu, du moins, soumettre les choses à un solide examen ! p.28
Ne montre dans tes actions ni mauvaise volonté, ni misanthropie, ni préoccupation, ni distraction; jamais à ta pensée d'ornement frivole ; point de prolixité dans tes discours ; jamais d'air affairé. Offre d'ailleurs, au gouvernement du dieu qui est au dedans de toi, un être viril, mûri par l'âge, ami du bien public, un Romain, un empereur ; un soldat à son poste, comme s'il attendait le signal de la trompette ; un homme prêt à quitter sans regret la vie, et dont la parole n'a besoin ni de l'appui d'un serment , ni du témoignage de personne. C'est là qu'on trouve la sérénité de l'âme , qu'on apprend à se passer et des services d'autrui, et de cette tranquillité que pourraient nous donner les hommes. Nous devons être droits, et non point redressées. p.25
Il faut donc se hâter, non seulement parce que sans cesse nous nous approchons davantage de la mort, mais parce que l'intelligence et la conception des choses cessent en nous avant la vie même. p.24
La vie, c'est une guerre, une halte de voyageur ; la renommée posthume, c'est l'oubli. p.22
La durée de la vie humaine est un point ; la matière , un flux perpétuel. p.20
Elle se couvre aussi d'ignominie quand elle se laisse vaincre par le plaisir ou la douleur ; de même encore, lorsqu'elle use de dissimulation, de feinte, de mensonge, dans ses actions ou dans ses paroles ; de même, enfin, lorsqu'elle ne donne aucun but à ses actions, à ses efforts, et qu'elle abandonne son énergie au hasard et à l'irréflexion, tandis que le devoir commande de rapporter à une fin même les plus petites choses.
En effet, il n'y a que le présent dont ils puissent être dépouillés, puisqu'ils ne possèdent que cela seul, et que ce qu'on ne possède pas, on ne le perd jamais.
p.20
En effet, nul ne saurait perdre ni le passé, ni l'avenir, car comment pourrait-on lui ravir ce qu'il ne possède pas ? p.19
Personne ne perd une autre vie que celle dont il jouit, que personne ne jouit d'une autre vie que celle qu'il perd. p.19
Sentons bien qu'il nous suffit de vivre avec le génie qui est au dedans de nous, et de l'honorer d'un culte sincère. p. 18
Considère enfin comment l'homme touche à Dieu, par quelle partie de lui-même, et quand cette partie de l'homme se trouve dans les conditions nécessaires. p.17
Oh ! que toutes choses s'évanouissent en peu de temps, les corps au sein du monde, leur souvenir au sein des âges ! p.16
On n'a guère pu voir un homme tomber dans l'infortune pour n'avoir point étudié ce qui se passe dans l'âme d'un autre ; mais ceux qui ne suivent pas avec attention les mouvements de leur âme, tombent nécessairement dans le malheur. p.13
Tu es tiraillé dans tous les sens par les événements du dehors. Donne-toi du loisir, afin d'apprendre quelque chose de bon, et cesse de te laisser aller au tourbillon. Préserve-toi encore d'une autre agitation insensée ; car c'est folie aussi de fatiguer sa vie à des actions sans but : il faut un but où se dirigent tous nos désirs et en un mot toutes nos pensées. p.13
Couvre-toi d'ignominie, oui, couvre-toi d'ignominie, ô mon âme ! Tu n'auras plus le temps de t'honorer. Pour tous les hommes la vie est fugitive ; mais la tienne touche presque à son terme , et tu n'as de toi aucun respect , car c'est dans les âmes des autres que tu places ta félicité. p.12
Songe, à chaque heure du jour, qu'il faut montrer dans tes actions un caractère ferme, comme il convient à un Romain et à un homme ; une gravité qui ne se démente jamais, mais point affectée ; un cœur aimant, de la liberté, de la justice. Débarrasse ton âme de toute autre pensée : tu l'en débarrasseras si tu considères chacun de tes actes comme le dernier de ta vie, si tu agis sans précipitation, sans aucune de ces passions qui ôtent à la raison son empire, sans dissimulation, sans amour-propre , et avec résignation aux décrets de la destinée. p.12