Citations de Marie H-J. (283)
Chacun ses priorités, et lui, clairement, représente la mienne. Absolue et non négociable.
Plus de limites, sauf celle de la violence la plus absolue qui crépite si fort en moi qu’elle me fait du bien. J’aime exploser pour tout détruire. Soulagement malsain et terrifiant qui me stimule et m’affame encore davantage. Je sens que j’en veux plus. Qu’il doit payer, mourir, hurler sa douleur…
Je ne sais plus. Je ne sais plus qui je suis, je ne sais plus celui qui sommeille en moi. Je ne sais plus ce que je dois faire.
Plus rien.
La haine, que je rencontre pour la première fois réellement, me paraît si étrange. Aussi nauséabonde que stimulante. Douloureuse aussi, et satisfaisante. Une autre forme de paix que je ne soupçonnais même pas. La paix sale et froide. Désagréable et fulgurante.
Il m’a eu, et le fait de m’en rendre compte ne fait qu’aggraver ma rage. Elle gronde en moi, et a pris les commandes de mon être tout entier. Je la déteste. Elle me calcine l’intérieur. Me transcende presque. Sournoise et implacable. Terrifiante.
Ce type a le don de me pousser loin de ce que je pensais être, j’en suis conscient. Ma colère n’a cessé de grandir en moi, durant tous ces jours durant lesquels j’ai dû le supporter, alimentée par l’idée constante et mordante que nous partageons les mêmes gènes. Le même sang.
Toute la semaine j’ai supporté ses paroles dégueulasses et pleines de certitudes. Cette fois je n’ai pas du tout réussi à les ignorer, elles se sont toutes, une à une, incrustées dans mon cerveau, à tenter de le pourrir sans pitié. Toute la semaine j’ai accumulé cette haine pure contre lui. Contre moi aussi, parce que je ne savais pas m’opposer à lui.
Il m'apaise, je le réveille. Il est la douceur, je suis la brutalité. Il est la sagesse et moi le bordel. Nous sommes un tout.
Deux battements de cils. Un rapide puis un lent.
Pour moi, ces deux univers n’avaient rien à foutre ensemble et c’était parfait ainsi.
Si je savais comment baiser un mec, je crois que je l’aurais déjà jeté sur mon pieu, mais… Pour le moment, je préfère attendre le moment où nous aurons le temps. Parce que même si je le désire comme jamais, j’aspire à le découvrir en prenant mon temps, sans entraves, pas en coup de vent entre deux portes.
Je hais cette salope de vie dans laquelle j’ai atterri dès ma naissance.
Comme une sorte de démon machiavélique et malvenu qui détient un certain pouvoir sur moi. Un pouvoir que je redoute et déteste ressentir.
Mon cœur bat pour lui, c’est comme ça, c’est tout. Je n’ai jamais réfléchi plus loin que cette évidence et je n’ai pas envie de commencer maintenant. C’est déjà assez déstabilisant d’avoir avoué mes sentiments à mon meilleur ami, inutile d’en rajouter avec le côté homo de l’histoire.
Pire, ils savent nous manipuler, parce que nous ne sommes pas comme eux. Nous pensons à bien, nous ouvrons nos portes et nous faisons confiance. C’est ainsi qu’ils arrivent à s’insérer dans nos vies pour les détruire. C’est exactement comme ça que Davis est tombé. Parce qu’il a dû défendre tout un quartier de cette invasion, et finalement, c’est lui qui a été accusé, à tort. Si tu veux mon avis, Archer, tu devrais les fuir comme la peste.
Ces caramels sont tous malsains et nous volent nos propres jobs. Nos baraques. Leurs femmes pondent toutes comme des pintades et colonisent notre beau pays ! Ce sont des sous-hommes, comme de la vermine sous-civilisée qui ne sait vivre que dans l’anarchie.
Toute cette mode qui prétend que nous sommes tous égaux… Pures conneries !
C’est justement là qu’ils sont forts. Tu verras, dans quelques années, si on laisse faire, nous serons considérés comme indésirables sur nos propres terres ! Même ce quartier est infesté ! Quand Davis a choisi cette maison, avant ta naissance, il n’était occupé que par des blancs. Maintenant ? Je crois bien que vous êtes les derniers survivants de cette invasion !
Les gènes ne sont pas des trucs que l’on peut balancer à la rue sans se retourner. Ils squattent en toi et te composent entièrement.
Ça fait mal, ça soulage. Ça me perfore l’âme, le cœur et toute ma raison. Ça me perd alors que je le trouve enfin. Ça me fout en l’air. Ça me tue sans me ressusciter. Ça donne un rythme à ma vie en la condamnant.
Il existe aussi tout un monde qu'il combat sous mes yeux. Toute cette attirance que je ressens moi-même.
La même aigreur lorsqu'il comprend le paradoxe dans lequel il se trouve. Sa peau contre la mienne, nos parfums qui se mélangent, la chaleur des sentiments trop forts, la folie vers laquelle ils nous poussent. Le chaos, le désir, la rage et la démence. Les corps qui s'expriment et demandent plus, beaucoup plus. Ce besoin viscéral de trouver un exutoire, d'évacuer, d'exploser et de partir en vrille pour pouvoir à nouveau respirer.