Citations de Marie H-J. (283)
Nous vivons mieux sans lui. Chaque fois qu’il se pointe, l’humeur de ma mère change et l’atmosphère devient tendue. Raison pour laquelle je déserte encore plus de la baraque dès que l’occasion se présente.
La vie ne nous a pas fait naître dans les bonnes familles, dans le bon quartier, mais plus tard, nous promettons de changer la donne.
J’aimerais pouvoir devenir son bouclier. Ne plus jamais le laisser seul et m’interposer entre lui et chaque embûche qui parsème sa vie.
Il est mon frère, mon âme sœur, le poumon de ma vie.
Je ressens sa tristesse. Cette douleur plus lourde encore que celle que subit son corps. La souffrance morale. Celle d’un cœur qui aime son bourreau. J’imagine ce qu’il doit ressentir. La désillusion de se faire brutaliser par son propre père.
J’aime tellement sa voix. La manière dont il prononce mon nom, avec cet accent infime qu’il a gardé de son pays. Ses mains se crispent sur mes épaules et j’adore déjà le voir partir dans un nouvel univers. J’adore encore plus le fait que je sois celui qui lui paie ce voyage. Depuis le temps que je ne pense qu’à cet instant…
L’appréhension, le désir et surtout le bonheur bouillonnent en moi et toutes les dernières barrières qui me retenaient s’écroulent lamentablement.
Embrasser Juan est comme s’envoler sur un nuage. Nos lèvres écrivent une mélodie dont nos cœurs sont les uniques métronomes.
Il n’y a rien de plus beau que des iris bruns, presque noirs, si sombres que j’ai l’impression de toucher l’infini lorsque je me prends à plonger dans leur abyme.
Entremêlés entre mes draps, enroulés dans le plaisir, j’ai l’impression de ne pas avoir assez de mains, assez de peau pour le faire mien. L’accaparer et le retenir dans ma vie aussi longtemps que je serai capable de supporter le bonheur qu’il m’inspire.
Chaque jour qui passe, j’ai l’impression de me noyer un peu plus, et chaque main qui passe à ma portée, à défaut de m’aider, ne contribue qu’à m’enfoncer la tête sous l’eau plus profondément. Cette sensation d’être le héros d’une tragédie grecque me plaît moyennement. Je n’aspire qu’à mener une existence tranquille, paisible et heureuse. Malheureusement, la Providence en a décidé autrement. À mon âge, j’ai traversé plus d’épreuves que la plupart des gens déjà à la retraite. Si certains me qualifieraient de survivant, je penserais surtout que je suis lassé de me battre contre des ennemis invisibles et intouchables. C’est comme si aucune victoire, aucun répit n’étaient possibles.
Je voulais dire… rien ne faisait le poids, Cameron, avant ton arrivée dans ma vie. Toi, tu fais danser mes notes, pleurer mon violoncelle et tu fais étinceler mon quotidien. Tu n’es pas Laura. Tu es une autre étoile dans mon ciel. Un nouveau soleil.
Je trébuche, je chute, je glisse, je m’affale, je me ratatine à ses pieds sans ressentir la moindre envie de me relever. S’il faut l’aimer en rampant, à genoux, prosterné devant lui, courbant l’échine sous le poids de mes sentiments, alors je plonge, je m’enfonce, je me noie, totalement consentant.
— Je ne suis pas gay, rétorqué-je avant de pouvoir contrôler mes mots, nos regards totalement soudés, incapables de se détacher l’un de l’autre. — Personne n’est parfait, mais tout le monde peut tenter de le devenir…
lorsque le destin a choisi, personne ne peut rien y changer. Quoi que nous fassions, nous ne maîtrisons pas. Si les choses arrivent, même si elles heurtent douloureusement, c’est tout simplement comme ça que la suite doit être écrite.
Ronchonner ne fera rien avancer plus vite. Cependant, ça me gonfle et ça t’épuise. Alors la ferme…
Avec les années, je suis devenu expert en évitement. J’ai réussi à aménager mon esprit en plusieurs compartiments totalement étanches qui ne s’ouvrent que selon ma propre volonté.
Au rythme lent et sensuel de la musique, et sans que je ne demande rien, il avance tranquillement vers moi, me laissant le temps de le détailler dans la lumière tamisée du soleil qui traverse les persiennes pour lécher harmonieusement son corps. J’ai presque l’impression qu’il appartient à la musique qui résonne autour de nous. Que tout se mêle dans la volupté parfaite qui vibre sous ma peau en rampant jusqu’à ma raison.
Parfait, oui. Tout est parfait.
Atrocement parfait, même…
- On s'en fout. Je préfère avoir le cœur en souffrance que de ne plus en avoir du tout.
J'aime qu'il m'aime et j'adore qu'il me le montre... Nous ne sommes pas uniquement deux corps cherchant l'absolution dans le péché. Nous sommes deux cœurs, deux âmes, deux hommes qui cherchent à atteindre l'éternité.