Mitacq

Jacques Le Gall débarque, un matin d'août, dans un coin perdu des Alpes autrichiennes, au pied du Todtesgebirge, dans la haute vallée de la Traun qui serpente entre les massif du Salzkammergut.

Jacques est venu passer des vacances sensationnelles dans un paysage grandiose.

A sa sortie, sac au dos, du train régional, il est accueilli par son hôte Herr Schümaker.

Il espérait pouvoir s'installer dès aujourd'hui dans le chalet qu'il lui a loué pour les vacances.

Mais c'est impossible, il est trop tard pour s'aventurer dans la montagne.

Le chalet est à sept ou huit heures d'ascension.

Il est, très haut, en pleine montagne et complètement isolé.

Il n'a plus été habité depuis des années. Mais Jacques n'est guère exigent.

Tout ce qu'il désire, c'est un abri contre le froid et les intempéries.

Il a l'intention de courir la montagne.

Mais le Todtesgebirge a toujours eu mauvaise réputation !

Son nom signifie : "chaîne de la mort". Il s'y est produit des choses curieuses.

Pendant la guerre, les allemands y avaient installé, en grand mystère, des centres expérimentaux secrets.

Nul ne pouvait s'en approcher sous peine de mort.

A la libération les alliés ont remué toute la région, interrogé les gens comme s'ils cherchaient quelque chose de très important qu'ils n'ont jamais trouvé.

Puis, en 1946, en 1950, on a découvert des cadavres inconnus assassinés dans la montagne.

Qui les a fait tuer ? Pourquoi ? Nul ne l'a jamais su !

Mais ses aventures à Pierre-Noire ont dégoûté Jacques à tout jamais de ce genre d'histoire !

Il a bien l'intention de passer des vacances paisibles.

Jacques s'est résolument enfoncé à travers les profondes forêts de pins.

A midi, lors de son bivouac, une impression étrange, indéfinissable, s'empare peu à peu de lui.

Il semble qu'on l'observe et pourtant il n'a aperçu, depuis des heures, âme qui vive.

Deux hommes, qui ont davantage l'air de tueurs, se présentent comme de braves policiers autrichiens. Ils recherchent un dangereux criminel évadé qui se terre dans la montagne !

Lorsque Jacques parvient au chalet, il s'aperçoit vite qu'un locataire clandestin y vit à l'insu de son propriétaire....

Annoncé, en 1961, dans le 63ème numéro du journal "Pilote", Jacques Le Gall est de retour.

Comme promis, il va nous faire vivre de passionnantes et palpitantes aventures.

Il va s'y trouver confronté à Von Lutzen, un ancien ingéhieur de la Kriegsmarine ayant travaillé, durant la guerre, à un projet de sous-marins de poche.

Et surtout à Von Tirpitz, un ancien colonel S.S. qui, ayant commandé un convoi précieux,lors de la débâcle allemande, va chercher à faire avouer à Jacques le secret qu'il détient.

Charlier et Mitacq signent une superbe BD.

Un peu caricaturale dans ses premières planches, elle devient rapidement palpitante et emporte Jacques dans un tourbillon de péripéties.

Les personnages sont classiques mais très réussis.

Le suspens est bien amené. Les dessins, réalisés en noir et blanc, sont soignés.

Au final, ce deuxième opus, qui, à son époque, a remporté un franc succès, est vraiment réussi.

Bien des années plus tard, il a été transposé en album par les éditions Dupuis dans un hors-série intitulé "premières aventures", mais c'est sûrement dans les vieux numéros du journal "Pilote", parus en 1961, que l'on a le plus de plaisir à se replonger dans "le lac de l'épouvante".

Jacques Le Gall, c'était un peu La Patrouilles des Castors en un seul personnage.

Dans un noir et blanc somptueux, servi par le généreux format des pages de Pilote, Jacques Le Gall partait dans de rocambolesques aventures concoctées par Jean-Michel Charlier et illustrées par le talentueux Mitacq.

Pilote, apparu seulement en 1959, bénéficiait d'un vent novateur qui soufflait sur la bande dessinée à l'adresse des jeunes. Et Jacques Le Gall participa à la fête.

Jacques Legall part aux Indes pour y retrouver le temple secret de la déesse Kali. A Darbangha, le maharadjah organise pour lui une chasse au tigre.

A la fois poursuivi par Interpol et par les Thugs, il y est finalement enlevé par deux bandits...

Jacques Legall est un étudiant, orphelin mais fortuné, qui poursuit à Paris des études très épisodiques. Le hasard le mêle régulièrement, durant les vacances, à de fantastiques aventures.

Ainsi c'est une lettre, venue des Indes, que lui remet sa concierge à son retour de vacances, qui est le point de départ de cette nouvelle aventure intitulée "L'oeil de Kali".

Il y est chargé, par Renaudat, un cousin finalement assassiné par des hindous fanatiques, d'arracher l'oeil de rubis et de détruire la statue d'or de Kali, cachée dans un temple souterrain des Indes....

Ce premier tome est suivi d'un deuxième intitulé : "La déesse noire".

Il est écrit par Jean-Michel Charlier et dessiné par MiTacq.

Il a été publié, initialement, en 1962 et 1963, dans les pages du journal "Pilote", le magazine des jeunes de l'an 2000.

En mars 1963, les deux pages centrales du 176ème numéro du journal sont occupés par un magnifique "Pilotorama" représentant "L'Inde des Maharajahs".

On y découvre l'Inde traditionnelle et traditionaliste. Les éléments juxtaposés, qui composent cette scène, sont tout à la fois modernes ou du siècle dernier...Aucune fausse note...Voici "l'union indienne", "la procession du Desserah à Mysore", "le départ pour la chasse au tigre au XIXème siècle", "le temple de Lakshmana à Kharujaho", et des détails de ce même temple.

Ceux qui connaissent le soin réalisé à ces magnifiques "Pilotorama" savent de quoi ce dont je parle, pour les autres, sûrement plus jeunes, je les invite à les découvrir. Ils ne le regretteront pas.

Quoi qu'il en soit, "L'oeil de Kali" est une BD très marquée par son époque, les années 60, et elle apporte avec elle un petit air nostalgique qui se transforme vite, à sa lecture, en un réel plaisir de redécouverte.

La Patrouille des Castors mériterait de revenir sur le devant de la scène dans une version plus moderne. Mais en attendant, il nous faudra nous contenter de ces belles intégrales qui se terminent en beauté.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..

Cette série, dans la tradition des années d’après-guerre, n’a pas pris une ride et devrait réunir, dans un même plaisir, vieux lecteurs nostalgiques et jeunes amateurs de bandes dessinées classiques.
Lien : http://bdzoom.com/114199/bd-..

Ces premières aventures de la Patrouille des Castors, sont ici regroupées dans une nouvelle édition intégrale très soignée. Celle-ci reprend, en fac-similé, les couvertures d'origine.

Le lecteur nostalgique et passionné de ces récits qui ont illuminé l' hebdomadaire Spirou, ne peuvent que louer le beau travail des éditions Dupuis et l'exploitation intelligente de son immense fond de bande dessinée.

Le scénario de La piste de Mowgli, est un classique de la bande dessinée auquel Mitacq ajoute sa patte de scout.

Le graphisme du dessinateur est encore en recherche et en évolution.

L'album reste pas désagréable à relire, qui nous emmène dans le mode de Kipling.

Pour avoir sauvé le jeune Mustang dans l'épisode précédent, nos scouts se sont vu offrir un voyage, tous frais payés, en Inde. Mais à leur arrivée, leur hôte est malheureusement décédé et l'argent de leur séjour est reparti aux USA. Voici donc les castors sans ressources dans un pays dont ils ne connaissent rien. Heureusement, ils sauvent la vie d'un inconnu qui se révèle être un maharaja... Les castors se retrouvent alors au milieu de complots, dans un palais aux abords duquel vit un mystérieux enfant-loup.

Comme d'habitude, l'histoire est cousue de fil blanc, les situations sont sans surprises et les personnages sans réel relief. Toutes les actions des scouts, même maladroites, débouchent inévitablement sur du positif.

Le seul réel intérêt de cet épisode est l'Inde et la vision qu'en donne l'auteur (qui n'y a certainement jamais mis les pieds). Tout est propre, lisse. On sent que le but était vraiment d'être didactique, de souligner les différences entre ce pays et les civilisations occidentales.

Un beau dessin vériste, documenté sans lourdeur, sensuel sans jamais être trouble, parfois naïf sans jamais être mièvre, classique et efficace dans la narration tout en restant inventif et clair.
Lien : http://www.actuabd.com/La-Pa..

Nous avons ici une revisite des romans de Rudyard Kipling, pour Le Livre de la Jungle avec une immersion dans l’Inde et tout ce qu’elle a de mystères, et de Edgar Rice Burroughs, pour Tarzan et l’héritier perdu au fin fond de la jungle. De ce fait, l’histoire est très prévisible mais, grâce à l’attention portée aux détails et aux couleurs, cela n’enlève rien au plaisir de la lecture.
Lien : http://www.bdencre.com/2014/..

Sous cette belle couverture, court une captivante aventure de la Patrouille des Castors.

Le scénario de Jean-Michel Charlier, ressemble un peu à celui de Jacques Martin pour son Ouragan de feu: La mise en danger des consortiums pétroliers et leurs réactions par l'intimidation et le crime!

Un jeune pilote, chargé de tester un substitut pas cher au pétrole, va payer de sa vie cette avidité de multinationales que nous ne nommerons pas.

Bien sûr, les vaillants Castors vont mettre à mal les funestes desseins des pétroliers...

On était encore loin du premier choc pétrolier, mais Charlier se montrait relativement visionnaire et, sous couvert d'une bande dessinée pour la jeunesse, dénonçait de bien tristes menées.

Par un soir d'orage, nos castors font la connaissance d'un scout plus âgé, pilote d'essais. C'est le début de nouvelles aventures pour la patrouille des castors qui se trouvent plongés cette fois dans une histoire de nouvelles énergies (à base de charbon...cette BD date un peu).

Un bon épisode, avec quelques longueurs mais un scénario un peu plus noir que les précédents.

L'infatigable Jean-Michel Charlier fournit un scénario parisien, cette fois, pour la célèbre Patrouille des Castor.

Cette fois, les scouts vont être pris en tenaille entre espions et blousons noirs.

Le récit est typique des histoires paraissant dans l'hebdomadaire Spirou des années 50-60... Il faut que ce soit édifiant, le moins mièvre possible, et que la censure n'y trouve rien à redire!

Charlier et Mitacq s'en sortent assez bien, le premier avec des scénarios captivants et le second avec un graphisme qui va vers son apogée.

Et bien sûr, c'est le "mousse" Mouche, le gringalet de la patrouille qui fait les frais d'un jeux de piste qui tourne mal!

Malgré un scénario digne d'un film d'espionnage (des années 60), je n'ai pas vraiment été séduite par cet épisode que j'ai trouvé en dessous des précédents. Est-ce parce que cet épisode se passe à Paris, loin de l'exotisme des camps d'été habituels? Est ce parce que je trouve un peu redondant que Mouche se fasse encore kidnapper? Heureusement que ce garçon ne souffre pas de traumatismes! Si je devais me faire kidnapper aussi souvent que lui, je pense que je ne quitterai plus ma maison... Ceci dit, c'est la première fois que ses parents sont mis au courant...(les pauvres, si ils savaient)!

Bref, un épisode que je vais oublier rapidement, même si il y a un passage pas mal dans les catacombes de Paris.

La patrouille des castors est en camp en Camargue, au milieu des guardians, des chevaux sauvages et des gens du voyage.

Les intrigues sont au rendez-vous, comme à chaque camp...

J'ai trouvé ce tome assez décevant. Les épisodes se suivent de façon assez inégale et j'ai trouvé que celui-ci était moins bon que les précédents. L'intrigue est assez plate, sans surprise, le méchant est tellement caricatural que depuis le début on se dit qu'il va y avoir une surprise et que c'est obligatoirement quelqu'un d'autre...et puis non.

Les personnages sont moins individualisés que dans les autres tomes, seul Poulain sort du lot...

Bon, j'espère que le niveau va remonter avec le tome suivant

Un bel épisode des Castors, où nos jeunes héros affrontent de dangereux truands qui tentent même de les faire périr.

Mais, comme à l'accoutumée dans les hebdomadaires pour la jeunesse, le camp du bien l'emportera... Et les gitans, à qui les bandits voulaient faire porter le chapeau, seront innocenté.

Dans cet album, le dessin de Mitacq atteint sa maturité.

Le diptyque, formé par La Couronne cachée et Le Chaudron du diable, est un des meilleurs récit produit par le duo Charlier - Mitacq dans l'hebdomadaire Spirou... Le premier conçoit des scénarios toujours plus élaborés, et le second a quasiment atteint l'optimum de son graphisme.

Dans cette première partie, la patrouille des Castors va recueillir les confidences d'un évadé: Rien moins que l'existence d'un héritier au trône de Braslavie!... Et les scouts, à leur retour en France, de se mettre à la recherche du prince. Tout cela, bien sûr, avec la dose habituelle d'agents secrets braslaves (au service de Slov, le dictateur-usurpateur) et de faux héritier.

De la bonne bande dessinée d'aventure, distillée au rythme de deux planches hebdomadaire et d'un suspense parfois insupportable pour le jeune lecteur.

Les scouts de la patrouille des Castors passent leur camp d'été dans les recoins isolés de Hongrie, à la frontière d'un pays au régime dictatorial...bien évidement, ils se retrouvent au centre d'une nouvelle enquête, d'un nouveau mystère...

Une bonne aventure qui se déroule, pour la première fois, sur deux tomes. Ce premier épisode est donc la mise en place des différents protagonistes de l'histoire et cela permet au scénario de se développer de façon plus subtile que dans les épisodes précédents.

Toutefois, il faut bien dire que le scénario a beaucoup vieilli. Certaines réflexions qui devaient être tout à fait normales dans les années 60 font tout de même bondir les lecteurs des années 2010...

De nombreuses maladresses et clichés parsèment l'histoire...mais il faut bien dire que c'est le cas de la plupart des BD grand public de cette période.

Quand on lit ce tome avec, en tête, les codes et les principes de l'époque, c'est un bon épisode, bien plus abouti que les précédents.

Un des meilleurs Castors, à mon goût.

La progression des Castors en Braslavie est une réussite graphique et scénaristique!

Le dictateur de cette histoire et son conseiller représentent bien la tyrannie de certains pays, évoqués dans cet album.

Petit bémol, même si cela n'enlève rien aux étoiles:

Charlier et Mitacq se sont emmêlés dans leur documentation ferroviaire!...

-La gare d'ou partent les Castors, à Paris, ne correspond a aucune des six gares parisiennes

-La locomotive qui remorque le train, si elle existait bien à l'époque ou a été dessiné l'album, aurait été dans l'impossibilité de rouler eu égard au système de courant utilisé pour la traction ferroviaire en Braslavie.

- le conducteur de la loco est visiblement un français, qui aurait passé les frontières aux commandes de la loco... Complètement irréaliste, aussi.

Il est vrai qu'à l'époque, le jeune lecteur était plus attentif aux ressorts de l'épisode qu'à le rigueur de la documentation technique.

Après la mise en place du tome précédent, les scouts de la patrouille des castors passent à l'action et prennent le train en direction de Jérusalem avec le but secret de débarquer en Braslavie.

Je suis très mitigée sur ce tome qui semble être une charnière entre deux styles. D'un côté, la mise en place était bien faite et on sent que le scénariste veut évoluer vers quelque chose de plus construit et de moins maladroits que dans les tomes précédents mais il est aussi très clairs qu'il a été finalement pris de court et qu'il a du abréger au possible après une mise en place fort longue...Tapir met 4 pages à monter dans le train mais la résolution complète de l'intrigue générale de l'aventure n'en prend que deux...

Ce tome n'est pas non plus à l'abri de certaines incohérences...

En espérant qu'avec la prochaine aventure (sur deux tomes elle aussi) ces défauts seront corrigés