Je dois reconnaître que la photographie m’a choisi alors que je souhaitais être pilote. Je ne regrette rien.
Cependant, il m’a été dur d’assumer ma condition de photographe soumise d’une part à l’hégémonie parisienne, d’autre part aux railleries, à l’incompréhension et aux regards d’indifférence hautaine du milieu des arts, de la culture, de la politique et autres pontifiants. Ils me furent stimulation pour engager combat contre cet aveuglement suffisant, incapable de sentir que la « pensée » s’incarne dans la photographie comme dans toute œuvre d’art digne de ce nom.
Car enfin, il faut être aveugle pour ne pas « reconnaître » que cette étrange invention, école du regard, qui redouble le monde sous nos yeux pour mieux le faire comprendre, est le fait d’une « empreinte lumineuse », issue de la réalité des vibrations profondes de la « lumière », au propre et au figuré, mystère que la science ne résoudra jamais, pas plus qu’elle n’expliquera celui de la « camera obscura ».
La photographie a cet « essentiel » dans lequel circule la sensibilité et l’authentique, notions qui échappent aux gesticulateurs prétentieux et dérangent les tricheurs de tous bords.
Dans cette lucidité, mon « corps à corps » de cinquante ans a été source de profondes émotions m’incitant à penser que le travail librement consenti est source de toutes valeurs. Je serais mal venu de regretter d’être photographe. J’en suis fier, n’en déplaise aux raisonneurs abscons.
(Jean Dieuzaide)
Enfant, je dessinais tout le temps des scènes de violence. Cela me détendait énormément. J'aimais voir des corps déchiquetés par des hommes musclés.
- Riad Sattouf
En 1980, j'avais 2 ans, et j'étais un homme parfait (...) Tout ce qui sortait de ma bouche provoquait l'étonnement et la joie (...). Les femmes voulaient m'avoir dans les bras (...) A l'époque je n'étais conscient que quelques heures par jour, mais c'était suffisant : je savais bien comment faire dans la vie.
Avant la Seconde Guerre mondiale, les attaques, souvent meurtrières, portées contre des journalistes et des photographes, n'atteignaient pas les proportions quasi épidémiques que l'on constate aujourd'hui. Pourquoi ce redoutable phénomène a-t-il surgi, voilà une question qu'il importe de poser si l'on veut qu'une réponse efficace y soit donnée.
(Page 7, Arthur Miller)