Tif et Tondu, les célèbres justiromanciers, sont tranquillement en train de signer des autographes quand un homme étrange leur balance une énigme avant de s'enfuir : où est kiki?
Blutch et Robber se réapproprient ces vieux héros. Bien que je connaisse de vue et de réputation Tif et Tondu, j'avoue n'avoir jamais lu une de leur aventure. Peut être que ça m'a manqué à cette lecture et que je n'ai pas pu comprendre les clins d'œil que les auteurs ont glissé dans leur album.
Nous avons donc une double enquête pour nos deux justiromanciers qui se déroulent dans les années 80. La première est de retrouver leur amie Kiki et la seconde de gérer les conséquences de leur dernière affaire. Un policier sympathique, souvent drôle, mais que j'ai trouvé un peu désorganisé. On a l'impression que ça part dans plusieurs directions et au final ces différents chemins ne se regroupent pas. La résolution est étrange, elle tombe un peu comme un cheveu sur la soupe et nous n'avons pas le droit à plus d'explication que ça.
Niveau dessin nous avons un trait charbonneux assez simple avec des aplats de couleur. Pas franchement ma tasse de thé mais plutôt sympathique.
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Dessins assez particuliers, presque grossiers bien que travaillés, donnant une impression de dynamisme, coloration sombre ou monochrome pour le modernisme, un brin d'anarchisme pour le sourire, une double histoire plus que tirée... par les cheveux, bref un petit moment bien passé mais pas inoubliable avec nos héros bien en chair.
Sans vouloir verser dans une nostalgie de mauvais aloi, les aventures de T &T ancienne version étaient pas mal aussi bien qu'un peu surranées et nécessitant un petit dépoussiérage...Là , c'est décapé, mais non rédhibitoire.
Pour les lecteurs vétérans, à feuilleter avant achat, pour les nouveaux une façon de découvrir les BD de papa.
J'essaierai de lire d'autres nouvelles moutures pour me faire une idée plus précise, mais cette modernisation de héros reconnus et récurrents de BD est une bonne initiative pour les faire vivre si l'œuvre ne s'éloigne pas trop de l'esprit initial.
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L'histoire pourrait former le scénario d'un bon polar urbain des années 70 ou 80. à la finale la bande dessinée est plutôt très cinématographique, tant dans son esprit que son traitement. Son arrière-plan cinéphile forme un cadre référentiel et esthétique original.
Dans son esprit : les passages dans des résidences pavillonnaires en périphérie de Paris, avec garage, mur d'enceinte, évoquent des polars inter-urbains à la Melville, le cambriolage du début pourrait faire penser au Cercle rouge, ou pourquoi pas, La Bonne Année de Lelouch. Dans une veine plus de cinéma fantastique, on pourrait penser à l'homme invisible, au passe-muraille... Enfin, il y a cette pincée de Lynch caractéristique de Blutch au moins depuis Vitesse Moderne (et c'est évidemment réducteur : la BD fait du "Blutch" avant de faire du Lynch). J'entends par là : l'angoisse qui affleure dans des images fortes et à la fois contenues... le sentiment que ça "pourrait être pire", mais que l'auteur fait le "cut" juste avant ce "pire", pour rester dans le cadre d'une BD tout public. Aussi, une manière de ne pas expliquer les tenants de certaines situations, mais plutôt de nous les faire avaler comme des parenthèses d'irrationalité, une sidération - pourtant calibrée - devant l'étrangeté, ouvrant d'autres niveaux d'appréciation du récit. Une sorte d'aperçu en pointillés de ce qui l'habite souterrainement. Il en résulte une fascination qui me la fait relire, intrigué et en recherche de quelque chose, sentant comme un mystère sous l'écorce de ses images.
En terme de traitement : un séquençage en montage parallèle; à l'action principale se mêle les actions d'autres protagonistes dans une répartition par ligne ou partie de page, avec des ambiances lumière spécifiques et mutuellement contrastée.
En première lecture je me suis senti un peu perdu pour ce qui est des rôles de certains personnages, leurs motivations, mais peu importe, le plaisir est d'abord ailleurs, à la manière d'un film consciemment confus comme par exemple le grand sommeil de Hawks. On déguste les scènes, les saillies des personnages, on apprécie les idées graphiques - qui seraient chez un réalisateur des idées de mise en scène?
J'ai justement le sentiment d'une BD "mise en scène": Blutch adapte une histoire de son frère sans en changer un mot. Il interprète visuellement la composition d'un autre.
La coloration est d'une relative épure, parfois très stylisée, dans des saturations de bleu ou de rose assumées. Niveau dessins, j'apprécie les traits des visages pour leurs plis et contours, aux noirs profonds, et les "yeux", très expressifs même quand réduits à deux points.
Une fiction qui se présente aussi comme telle, "fiction", récit original et captivant, en forme d'hommage respectueux aux héros de nos jeunes années, ceux de nos longs après-midis fourrés aux rayons BDs des bibliothèques.
J'apprécie les bons mots un peu forcés que Robber met dans la bouche des protagonistes : encore une fois on pense à un cinéma de texte écrit, dans la lignée de Melville, ou peut-être davantage sur ce point, les polars de Lelouch. Un sympathique hommage au polar à la française.
Une BD qui laisse en mémoire plusieurs images fortes, par exemple celle d'un petit chien blanc, ou d'un robot tout-puissant qui perd le contrôle...
Il faut le dire, je tiens Blutch pour un auteur majeur de la BD depuis 30 ans, et ce petit billet ne saurait lui rendre justice, il faut lire toute son oeuvre si on est amateur de son univers et de son style, à commencer par "Vitesse Moderne", "Mitchum", "Pour en finir avec la cinéma". Un auteur qui reste encore très confidentiel compte tenu de son importance. Son univers et son trait graphique sont sans doute déconcertants pour un grand nombre, y compris lorsqu'il rentre dans une forme plus classique, en plus en adaptant une série populaire comme c'est le cas ici. C'est mille fois compréhensible. Mais si on se découvre une sensibilité proche, il faut courir le lire.
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Dans ma jeunesse, j'étais abonné à Spirou. Les aventures de Tif et Tondu me passaient déjà très largement au-dessus de la tête. Je n'appréciais pas le dessin, ni l'univers, ni cet humour un peu plat, ni le méchant Choc qui me faisait peur, bref le tandem de ce chauve qui s'appelle Tif et du chevelu nommé Tondu ne me plaisait pas...
J'ai peu à peu revu mon jugement. Pas complètement car je préfère d'autres BD à Tif et Tondu, mais quand même. le dessin, par exemple, n'est pas aussi mauvais que je le pensais. le mélange de fantastique et de polar ne me paraît plus aussi rebutant. J'avoue également que j'avais été séduit par l'hommage rendu récemment à la série sous la forme d'un album consacré à Choc (de très grande qualité, àmha). C'est ce qui m'a décidé à retenter le coup avec ces nouvelles aventures de Tif et Tondu.
Les caractéristiques de la série originale, je les retrouve dans cet hommage de Blutch et Robber à ces piliers de la BD belge de l'âge d'or. On navigue dans une intrigue mêlée d'hystérie, de fantastique et d'enquête à l'ancienne. C'est très conforme, comme je l'ai dit plus haut, à l'esprit de la série.
Le scénario est animé, rythmé, on ne s'ennuie pas, on n'en a pas le temps. Mais le revers de la médaille est un côté très chaotique, débridé (dans le mauvais sens du terme). de plus, le dénouement ne m'a pas du tout convaincu et franchement je pense qu'il y avait mieux à faire. On pourra aussi pointer la connivence entre le duo et un grand bandit recherché. Et quelques autres points mineurs qui m'ont clairement fait rester à quai. Reste le dessin... Et il m'a rebuté d'emblée. Je reconnais que c'est un style. Et même si j'ai fini par m'habituer (un peu) aux dessins, fort aidé par la fluidité du scénario (mais que les dialogues sont lourds !), je trouve que cela reste un point noir majeur de cette BD en ce qui me concerne.
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Un bon scénario servi par l'inimitable trait de Blutch et le ton un peu décalé des héros. Une référence sympathique au monde d'Harry Potter et une fin qui appelle une suite.
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J'ai peu d'expérience sur ce duo d'héros qu'est Tif et Tondu. Jamais vraiment emballé par leur caractère ni par les différents protagonistes qui font l'univers de la série.
Avec la curiosité de me pencher sur le titre, j'ai finalement retrouvé les éléments dont j'étais hermétique quand j'étais jeune. Des héros qui ne me font pas vibrer et une approche qui se veut gagesque je trouve mais qui ne fonctionne pas sur moi. C'est long sans être haletant et je ne me retrouve pas l'intrigue.
Quant aux dessins, j'ai tout de même apprécié le trait même s'il n'y a pas de planche qui me marque après lecture.
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Je n’ai pas vraiment été emballée par le scénario d’enquête policière, mais les personnages principaux et leurs caractères m’ont plu. J’ai surtout bien aimé le dessin si particulier de Butch, ses personnages graphiquement très variés et ses couleurs à l’ancienne.
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Il m’a fallu du temps pour ouvrir cet album… On s’attaque au mythe, j’ai connu mes premiers pas de lecteur de BD avec Tif et Tondu il y a longtemps maintenant… Et j’avais si peur d’être déçu.
Je ne suis pas déçu… sans être complètement emballé non plus.
J’ai retrouvé mes deux héros avec plaisir, l’histoire est rythmée, le dessin rend bien l’ambiance des années 80 tout en gardant le charme des histoires de Tif et Tondu : des personnages secondaires aux gueules d’enfer, des jeux de mots en veux tu en voilà (trop parfois), de l’humour potache, un soupçon de surréalisme et de fantastique (cape d’invisibilité et robot tueur)… Tout ça fonctionne plutôt bien et je reconnais que Blutch et son frère ont fait du bon boulot. Mais le scénario tombe un peu à plat… La fin est rapide et ouvre des perspectives pour un autre album mais on manque un peu d’explications sur un personnage clé… je n’en dis pas plus. A confirmer donc !
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De mémoire les aventures de Tif et Tondu flirtaient parfois avec le surnaturel, étaient légérement ennuyeuses avec des personnages trés caricaturaux et (oui c'est un peu ambigue) et transparents...
Ici ce sont des aventures trépidantes et amusantes qui mélent des méchants sinon sympathiques du moins humains (le vieil escroc et sa fille). Le seul bémol est l'enlévement de Kiki qui est un peu comme une aventure paralléle moins bien menée - il me semble - que l'histoire principale. Les personnages de Tif et Tondu restent légers à la limite du réalisme (tout comme Kiki).
Dessin dynamique et trépidant. Des décors soignés.
Scénario plein de malice, à lire.
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Tif et Tondu sont en tournée pour dédicacer leurs romans relatant une affaire de tableaux volés qu'ils ont résolu. Quand tout à coup un géant apparaît et bouscule tout le monde en déposant un livre avec un message dessus et puis s'enfuit aussitôt. Le message... Kiki, une de leurs amies, à été enlevée. Ensuite ce n'est pas fini, la fille de l'antiquaire du roman les apostrophe en jurant que son père est innocent et donc manipulé. Nos deux comparses vont mener l'enquête pour sauver leur amie et résoudre ce mystère. Je partais de presque zéro avant de lire l'album, j'ai lu maximum 3 aventures de Tif et Tondu et je ne connaissais absolument pas les auteurs Blutch et son frère Robber qui ont réalisé cet album. Bref, bien que le titre de l'album est en rapport avec Kiki, elle ne pas être le sujet principal. Cela n'empêche évidement pas que l'enquête va être passionnante (diverses pistes envisagées) à suivre bien que la conclusion de l'album est beaucoup trop abrupte, comme un cheveu dans la soupe. En effet, on a l'impression qu'il aurait fallu quelques pages supplémentaire pour en faire une bonne fin. L'humour est présent, surtout avec le personnage de Tondu qui à la blague facile, même dans les pires moments, au grand dam de Tif. L'album est en noir et blanc, il sera à comparer avec celui en couleur qui est sorti peut après.
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A éviter
Le principe de ces cahiers est très intéressant. Une pré publication accompagnée de photos, des crayonnés et d'un "roman à suivre"
Mais, ô surprise, ce dernier cahier nest pas achevé. Dupuis nous annonce comme une faveur que nous pourrons lire la fin lors de la publication en album!
J'ai déjà déboursé 3x14 euros et il faudrait en plus que j'achète un album dont il ne me manque qu'une dizaine de pages!
J'ai vraiment l'impression de m'être fait avoir.
Naurait-on pas pu attendre que Blutch ait achevé ses dessins pour publier ce cahier.
J'étais dithyrambique pour les 2 premiers cahiers, ma deception n'en est que plus grande.
Si c'est une histoire de gros sous ( merci Dupuis), comment Blutch a-t-il pu accepter cette édition?
Je suis dégouté.
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