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Citations de Thanh-Van Tran-Nhut (95)


Le docteur Porc la dévisagea, imperturbable. Elle n'avait pas pris de rendez-vous et se permettait d'entrer sans frapper. Ce comportement cavalier était habituel chez les personnes âgées : elles avaient autant de respect que de cheveux noirs sur le crâne.
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La mer parcourue d’ondes profondes
Reflète l’ordre du monde
Et chaque homme est une lame
Qui y naît et y disparaît.

(page 7).
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Personne ne devrait être tenu pour responsable des actions de ses parents.
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Par l'ouverture, il ajouta une pincée de sel et de poivre, puis porta l’œuf à sa bouche. La consistance soyeuse du contenu qui coula dans sa gorge lui tira un grognement de satisfaction. C'était doux et croquant à la fois, il y avait de la chair et des os, des plumes et du suc. Une merveille.
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J'ai l'impression qu'il regarde toujours par-dessus mon épaule, comme un écolier qui épie son voisin. Il va sûrement faire un rapport sur moi à son seigneur et maître, qui informera l'Empereur de mes méthodes.
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Réveillés pour perdre aussitôt la face, le Général et ses deux Aides de Camp se tenaient recroquevillés, réduits à leur plus simple expression. Le conseiller grinça des dents. Il ne faudrait plus que ce genre de mésaventure se reproduise, sous peine de les traumatiser durablement.

(expression très imagée des « bijoux de famille » du conseiller).
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Les femmes étaient extraordinaires. Leur vanité n'avait d'égale que leur insatisfaction. Les grasses convoitaient des jambes de biche, les maigres une poitrine d'eunuque, les vieilles une croupe d'homosexuel.
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- Par les démons accroupis la-bas sur les montagnes, je jurerais avoir avalé des couleuvres qui font des nœuds dans mon ventre ! s'écria le mandarin Tan en desserrant la ceinture de sa robe.
il se pencha vivement par-dessus le petit bateau en prévision d'une remontée inopinée du récent festin.
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Les parents en fin de vie étaient décidément difficiles à supporter. (...) Quoi qu'il arrive, il n'était pas question d'abandonner ses géniteurs, en vertu du confucianisme qui exigeait un dévouement total à ses parents. C'était compréhensible au vu des sacrifices qu'ils avaient consentis pour vous élever, mais cela pouvait devenir assez pénible.
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(...) la religion n'est pas étrangère à la politique.
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Poussée par le vent comme une feuille de bambou desséchée, la nonne Contemplation Retenue avançait péniblement sur la route qui menait à Faifo. Les arbres ployés, plus torturés que mille âmes en peine, la suivaient de leurs plaintes presque humaines. Depuis l’aube, elle caracolait seule sur le chemin, sa robe soulevée parfois par des rafales violentes qui exposaient des mollets maigres de végétarienne. Sa tête rase, lisse comme les billes de son collier de prière, ne laissait que peu de prise au vent, mais sa progression était rendue difficile par les tourbillons de poussière qui naissaient par vagues avant de se dissoudre dans les nuées. Inquiète, elle huma l’air chargé d’humidité. Pourvu qu’elle parvienne au monastère avant la pluie ! Il ne ferait pas bon s’embourber en pleine forêt, si tôt le matin. Pour se donner du courage, Contemplation Retenue s’imagina arrivée à la pagode, accueillie par ses consœurs comme une voyageuse venue de loin. Et elle en avait couvert du chemin pour revenir au pays ! Le Cambodge, avec ses stûpas enchâssés dans la jungle luxuriante, n’était plus qu’un souvenir de pierre et d’émeraude noyé dans le rouge sang de la terre khmère. Maintenant, à soixante ans révolus, elle foulait de nouveau le sol de son pays, le Dai-Viêt qu’elle avait quitté quarante ans plus tôt, attirée par la restauration du site d’Angkor. C’était une entreprise monumentale qui avait suscité la curiosité de la communauté bouddhiste dans toute la région. Moines du Siam, bonzesses d’Arakan avaient convergé vers la cité religieuse enfouie que le roi du Cambodge entendait ressusciter. Arraché à la féroce étreinte végétale, un complexe de temples en grès sombre traversés de galeries aux bas-reliefs mythiques avait fini par surgir, se dévoilant dans sa splendeur passée. Des centaines d’immenses visages mangés d’une lèpre de lichen surplombaient une terrasse où une scène de chasse avait été gelée dans la pierre. Processions d’éléphants montés par des princes et des serviteurs coupant à travers l’épaisseur d’une jungle minérale ? Figures du bodhisattva Avalokitesvara souriant énigmatiquement devant une expédition d’un roi d’antan ? Contemplation Retenue soupira. C’était une aventure qui lui avait assurément beaucoup apporté au niveau spirituel, mais à présent, les os rompus et les orteils usés, elle n’aspirait plus qu’au repos.
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Ce banquet m'a donné à comprendre que les bouleversements infligés à notre monde ne s'arrêteront pas. La barrière lumineuse est illusoire. Des millions de guirlandes colorées ne parviendront jamais à nous protéger de l'obscurité qui nous entoure. Les ténèbres ont déjà atteint le coeur de notre civilisation, et les choses telles que nous les connaissons sont vouées à la destruction. Alors que nous discutions de faits héroïques, de légendes immémoriales et de batailles d'anthologie, le germe de la contestation est déjà dans la place.
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Tu sais qu'il n'y a que deux sortes de femmes : celles qu'on achète avec un coupon de soie... et celles qu'on achète avec un nom respectable. Les premières n'ont pas de souche, les autres n'ont pas de passion. Il faut s'en faire une raison ; et ce ne sont pas des gars du peuple comme nous qui pourraient avoir le choix.
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— Que le Démon de la Triche coupe les mains à ce chien de Tsao et les porte en sautoir avec sa langue malodorante ! s’exclama le marchand de spiritueux Phu, en crachant par terre. Je suis certain que ce sale Chinois a escamoté une carte dans sa manche de soie.
— Comment expliquer sinon qu’il nous ait si proprement détroussés sans qu’on s’en aperçoive ? surenchérit son compagnon, un petit homme qui serrait rageusement la seule sapèque rescapée de la pitoyable opération.
— Il faut croire qu’on était plus attentifs aux croupions de canard qu’il nous
offrait avec l’alcool de riz qu’à ces maudites cartes. La crapule nous a bien roulés dans la graisse de volaille !
C’était le contremaître Loc qui avait parlé, sa voix grave vibrant de colère. Il
cheminait sur la route blanche de poussière, la lippe en avant, aux côtés de ses compagnons d’infortune. Son visage aux traits durs reflétait son mécontentement, tandis qu’il toisait ses amis englués dans leurs lamentations. Leurs pieds soulevaient de fins nuages grisâtres à peine
visibles en cette nuit où la lune se réduisait à un croissant aussi mince que les lèvres d’une femme médisante. Ensemble, ils repartaient, bredouilles et vaincus, de la ville qui avait vu leur débandade pécuniaire.
Dans sa tête, le contremaître Loc ressassait la partie catastrophique qui les avait délestés chacun de plusieurs ligatures de sapèques. Les cartes oblongues virevoltaient, faisaient des farandoles démoniaques, l’éléphant pourchassant la vache, le général chevauchant le spadassin, sans que le Chinois perde jamais une manche. Il le revoyait encore, sa moustache de poisson-chat frétillant avec chaque sapèque gagnée, tandis que les trois amis haussaient les épaules en lorgnant les plats qui passaient. L’atmosphère conviviale de la gargote, située au bord de l’eau et illuminée par des lanternes en papier coloré, avait fini par endormir la vigilance qui aurait dû habiter le trio affamé. Les serveuses en jupes bleues et ocre, fardées comme des courtisanes, allaient et venaient avec des cailles rôties et des canards à la robe laquée. Occupés qu’ils étaient à se choisir des croupions frits de taille honorable, les trois compères n’avaient rien vu de suspect dans les agissements de leur adversaire.
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Avoir les ongles longs et fins prouve que l'on est oisif de ses mains, donc actif de sa tête.
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Adieu à mon frère qui s'en va comme le vent,
Mes amours, mes amis sont comme poissons d'argent,
Je les tiens dans la main ,mais toujours s'échappant,
Ils me disent :laisser libre,c'est aimer vraiment.
page 368
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Ce qui fait de nous des êtres vivants, ce ne sont pas nos ambitions peut-être irréalisables, ni nos promesses sans doute vaines, ni même nos allégeances solennelles faites à tel ou tel grand de ce monde.
Ce qui fait de nous des êtres vivants, ce sont nos actes, qui deviennent ensuite nos souvenirs et qui, jusqu'au bout de notre existence, constituent notre mémoire
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Ne dit-on pas que c’est dans les vieilles huîtres que l’on trouve les plus belles perles ?
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"- Que le Maître veuille bien se retenir de bouger pendant que je lui peigne les cheveux, supplia la servante Carmin. Elle se baissa pour ramasser le peigne en écaille de tortue tout en retenant d'une main la chevelure lourde et indisciplinée du magistrat.
Le mandarin Tân tourna brusquement la tête et dit:
- Mais certainement.
S'adressant à l'homme qui se tenait devant la fenêtre ouverte sur le jardin, il continua:
- Tu te rends compte de tout ce temps perdu à se préparer pour les banquets et autres cérémonies officielles ? Depuis que je suis arrivé ici, je suis la proie de tous ces coiffeurs, auricures et tailleurs de cette ville. La vie d'un mandarin en poste s'accompagne de plus d'obligations que je ne l'avais prévu, Dinh. [...]
En réponse aux lamentations du mandarin, il [Dinh] dit enfin:
- Alors, il ne fallait pas réussir de manière si brillante ses examens de mandarinat; n'importe quel idiot aurait pu te le dire, Mandarin Tân. Te voilà au début de ton ascension dans le monde, et ce n'est pas le moment de faire la fine bouche." (Picquier poche - p.16-17)
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"Dans un mouvement concerté, les brigands portèrent un coup qui aurait terrassé un autre que le mandarin. Mais celui-ci anticipa la trajectoire, ayant capté l'imperceptible signe qu'ils se donnèrent, et se retournant complètement sur lui-même, il saisit les bambous selon la technique du Pêcheur Tirant la Nasse. Les bambous partirent comme des flèches perdues, et les brigands déséquilibrés se heurtèrent de front, résonnant tels des gongs. Leurs comparses se ruèrent à l'assaut, la gueule ouverte, mais le mandarin s'était replié sur lui-même, et exécutant le geste parfait de la Grenouille Ailée, s'éleva dans les airs, par-dessus leurs figures ahuries. Une liane lui servit d'appui, et il pivota une fois, les jarrets tendus. Son pied devenu dur comme le rocher rencontra le crane de l'un et l'omoplate de l'autre. Ils s'étalèrent dans un bel ensemble et de bougèrent plus. [...]
Quand Dinh ouvrit les yeux, il vit un pied puant arriver à grande allure. Par réflexe, il se laissa tomber sur le flanc, ce qui lui évita d'avoir le nez cassé. Le brigand qui l'avait manqué proféra un juron et voulut le frapper au crâne en exécutant la figure connue de la Vieille qui Bat le Grain. Mais ayant pris des appuis trop écartés, il laissa Dinh lui passer entre les jambes. Celui-ci se redressa et à l'aide de la technique peu élégante de l'Âne qui Rue, atteignit les parties tendres de son agresseur qui s'écroula en hurlant." (Picquier poche - p.244-245)
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