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4.01/5 (sur 3085 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 26/02/1902
Mort(e) à : Paris , le 10/06/1991
Biographie :

Vercors, de son vrai nom Jean Marcel Adolphe Bruller, est un illustrateur et écrivain français.

Il est né d'une mère française (Ernestine Bourbon, institutrice) et d'un père d'origine juive-hongroise (Louis Bruller). L'histoire de son père a inspiré la nouvelle "La marche à l'Étoile" publiée pendant l'Occupation, en 1943.

Dès 1921, il devient dessinateur humoristique et illustrateur et publie ses premiers dessins dans la revue "Sans-Gêne".

Bien qu'il obtienne son diplôme d'ingénieur en 1923 avec la médaille de bronze, il ne souhaite pas rejoindre l'industrie.

En 1924, il suit sa formation militaire à Saint-Cyr-Coëtquidan. Il effectue ensuite six mois de service militaire à Tunis, jusqu'au printemps 1925. De retour à Paris le dessinateur répond à de nombreuses commandes publicitaires.

Il réalise son premier album (dessins et textes) en 1926 : "21 recettes pratiques de mort violente". Il illustre en 1930 l'album pour enfants "Patapoufs et Filifers", fable d'André Maurois.

Pacifiste jusqu'en 1938, il est mobilisé pendant la Seconde Guerre mondiale près de Romans aux pieds du massif du Vercors. Il entre ensuite dans la Résistance, sous l'encouragement de Pierre de Lescure, et prend le pseudonyme de Vercors.

En 1941, il co-fonde, avec Pierre de Lescure, les Éditions de Minuit, maison d'édition clandestine et y publie sa nouvelle "Le silence de la mer" (1942) devenue depuis un ouvrage "classique". Il est le concepteur du logo à l'étoile des Éditions de Minuit. Il participe également au Comité national des écrivains (CNE) et au Mouvement de la paix.

En 1960, il fait partie, avec Sartre, des signataires du Manifeste des 121 écrivains et artistes qui déclarent "le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie". En guise de protestation contre la torture pratiquée en Algérie, Vercors refusera la Légion d'honneur.

Vercors est plus particulièrement connu pour son roman philosophique, "Les Animaux dénaturés" (1952), dont fut tirée la pièce "Zoo ou l'assassin philanthrope" (1963). Il a écrit ces souvenirs dans "La Bataille du silence" en 1967.
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VERCORS / LE SILENCE DE LA MER / LA P'TITE LIBRAIRIE


Citations et extraits (310) Voir plus Ajouter une citation
Il était parti quand, le lendemain, je descendis prendre ma tasse de lait matinale. Ma nièce avait préparé le déjeuner comme chaque jour. Elle me servit en silence. Nous bûmes en silence. Dehors luisait au travers de la brume un pâle soleil. Il me sembla qu’il faisait très froid.
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Mais moi qui étais assis dans mon fauteuil profond et avais le visage à hauteur de sa main gauche, je voyais cette main, mes yeux furent saisis par cette main et y demeurèrent comme enchaînés, à cause du spectacle pathétique qu'elle me donnait et qui démentait pathétiquement toute l'attitude de l'homme...
J'appris ce jour-là qu'une main peut, pour qui sait l'observer, refléter les émotions aussi bien qu'un visage, − aussi bien et mieux qu'un visage car elle échappe davantage au contrôle de la volonté. Et les doigts de cette main-là se tendaient et se pliaient, se pressaient et s'accrochaient, se livraient à la plus intense mimique tandis que le visage et tout le corps demeuraient immobiles et compassés.
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« Je suis heureux d’avoir trouvé ici un vieil homme digne. Et une demoiselle silencieuse. Il faudra vaincre ce silence. Il faudra vaincre le silence de la France. Cela me plaît. » (p. 32)
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Il y a un très joli conte pour enfants, que j'ai lu, que vous avez lu, que tout le monde a lu. Je ne sais si le titre est le même dans les deux pays. Chez moi il s'appelle: Das Tier und die Schöne, la Belle et la Bête. Pauvre Belle ! La Bête la tient à merci, impuissante et prisonnière, elle lui impose à toute heure du jour son implacable et pesante présence... La Belle est fière, digne, elle s'est faite dure... Mais la Bête vaut mieux qu'elle ne semble. Oh! elle n'est pas très dégrossie ! Elle est maladroite, brutale, elle paraît bien rustre auprès de la Belle si fine !... Mais elle a du coeur, oui, elle a une âme qui aspire à s'élever. Si la Belle voulait !... La Belle met longtemps à vouloir. Pourtant, peu à peu, elle découvre au fond des yeux du geôlier haï une lueur, un reflet où peuvent se lire la prière et l'amour. Elle sent moins la patte pesante, moins les chaînes de sa prison... Elle cesse de haïr, cette constance la touche, elle tend la main... Aussitôt la Bête se transforme, le sortilège qui la maintenait dans ce pelage barbare est dissipé : c'est maintenant un chevalier très beau et très pur, délicat et cultivé, que chaque baiser de la Belle pare de qualités toujours plus rayonnantes... Leur union détermine un bonheur sublime. Leurs enfants, qui additionnent et mêlent les dons de leurs parents, sont les plus beaux que la terre ait portés...
N'aimiez-vous pas ce conte ? Moi je l'aimai toujours. Je le relisais sans cesse. Il me faisait pleurer. J'aimais surtout la Bête, parce que je comprenais sa peine. Encore aujourd'hui, je suis ému quand j'en parle.
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Car ce mess était à l'image de notre pays, ou seuls les lâches, les malins et les méchants allaient continuer de pérorer; où les autres n'auraient, pour protester, que leur silence.
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Il se leva de son fauteuil, son grand corps décharné et raide se déplia étrangement, il ressemblait dans son pyjama rayé au personnage fantastique d'un de ces sombres films allemands de la vieille époque, -- ce vivant qu'un docteur fabuleux a fait avec des morceaux de morts.
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Telle est la force de la passion, - telle en est la limite aussi et c'est pourquoi je ne l'aime pas. La passion est une terrible destructrice. Elle détruit dans la tête de qui la loge tout ce qui n'est pas son idée fixe. Elle fait une effroyable consommation d'impulsions et de concepts dont elle nourrit son insatiable cancer. Et quand, par fortune bonne ou mauvaise, elle vient à disparaître (comblée ou consumée), elle laisse dans la maison de qui l'a nourrie une vacance dévastée, et son hôte privé de désirs, - hormis la soif de devenir esclave de nouveau.
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[expériences de Wolfe]
Il avait offert à ses chimpanzés un distributeur de raisins secs, qui fonctionnait avec des jetons. Les singes eurent tôt fait de savoir s’en servir. Ensuite il leur a offert un distributeur de jetons. Les singes le firent marcher et portèrent aussitôt les jetons dans le premier appareil. Ensuite il ferma l’appareil. Alors ces animaux firent provision de jetons et les cachèrent en attendant qu’il vienne le rouvrir : ils avaient réinventé la monnaie, et même l’avarice !
(p. 217)
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Il était devant les rayons de la bibliothèque. Ses doigts suivaient les reliures d'une caresse légère.
-... Balzac, Barrès, Baudelaire, Beaumarchais, Boileau, Buffon... Chateaubriand, Corneille, Descartes, Fénelon, Flaubert... La Fontaine, France, Gautier, Hugo... Quel appel ! dit-il avec un rire léger et hochant la tête. Et je n'en suis qu'à la lettre H ! Ni Molière, ni Rabelais, ni Racine, ni Pascal, ni Stendhal, ni Voltaire, ni Montaigne, ni tous les autres !...
Il continuait de glisser lentement le long des livres, et de temps en temps il laissait échapper un imperceptible "Ha !", quand, je suppose, il lisait un nom auquel il ne pensait pas.
- Les Anglais, reprit-il, on pense aussitôt : Shakespeare. Les Italiens : Dante. L'Espagne : Cervantès. Et nous, tout de suite: Goethe. Après, il faut chercher. Mais si on dit: et la France ? Alors, qui surgit à l'instant ? Molière ? Racine ? Hugo? Voltaire ? Et quel autre ? Ils se pressent, ils sont comme une foule à l'entrée d'un théâtre, on ne sait pas qui faire entrer d'abord.
Il se retourna et dit gravement :
-Mais pour la musique, alors c'est chez nous: Bach, Haendel, Beethoven, Wagner, Mozart... Quel nom vient le premier ?
"Et nous sommes en guerre ! " dit-il lentement en remuant la tête.
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Et surtout Nuremberg. Pour un Allemand, c'est la ville qui dilate son cœur, parce qu'il retrouve là les fantômes chers à son cœur, le souvenir dans chaque pierre de ceux qui firent la noblesse de la vieille Allemagne. Je crois que les Français doivent éprouver la même chose, devant la cathédrale de Chartres. Ils doivent aussi sentir tout contre eux la présence des ancêtres, − la grâce de leur âme, la grandeur de leur foi, et leur gentillesse. Le destin m'a conduit sur Chartres. Oh ! vraiment quand elle apparaît, par-dessus les blés mûrs, toute bleue de lointain et transparente, immatérielle, c'est une grande émotion ! J'imaginais les sentiments de ceux qui venaient jadis à elle, à pied, à cheval ou sur des chariots...
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