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Critiques de Yoss (46)
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Interférences

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce petit livre qui nous propose trois nouvelles imbriqués les une dans les autres et proposant une critique acerbe, efficace et pleine d’humour sur la situation entre un petit pays et un grand pays qui n’est pas sans rappelé Cuba et les USA. Rien que pour ces trois nouvelles ce texte mérite d’être découvert où se dévoile un petit pays loin de la dictature et la tyrannie qu’on connait et où le grands pays et loin d’être le paradis. On sent d’ailleurs une certaine nostalgie et un certain amour de l’auteur pour sa nation malgré ses innombrables défauts. Le recueil nous fait aussi découvrir une interview de Yoss menée par Sylvie Miller et qui se révèle vraiment intéressante ainsi que deux nouvelles considérées comme « bonus » qui se révèlent sympa mais un cran en-dessous des trois premiers récits. Au final un recueil qui mérite d’être découvert et je lirai sans soucis d’autres écrits de l’auteur.





Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Planète à louer

Ce livre réunit tous les éléments que j’attends d’un bon livre (de science-fiction).

Il allie une bonne plume à la puissance d’imagination, il nous emmène très loin de notre quotidien et en même temps il nous parle de nous, il sait créer des personnages forts qui savent nous émouvoir.



Planète à louer est un recueil de 7 nouvelles dont les personnages s’entrecroisent pour nous dépeindre un futur peu reluisant. L’humanité, qui a bien failli s’autodétruire, a été sauvée d’elle-même par des extraterrestres qui nous dominent et nous asservissent « pour notre propre bien ». En fait ils maintiennent sur nous un embargo technologique qui nous empêche de nous développer et d’entrer en concurrence avec eux. Ils maintiennent leur pouvoir sur nous d’une main de fer et profitent de la Terre comme station balnéaire. Tout humain qui porterait atteinte à un touriste xénoïde est sévèrement puni et sa ville entière oblitérée. Les humains sont cantonnés dans la pauvreté et n’ont d’autre ressource pour survivre que de se livrer au « travail social » (c’est-à-dire la prostitution), à la corruption ou bien encore d’essayer de s’embarquer pour l’espace profond sur des vaisseaux de fortune.



L’auteur revendique que « toute ressemblance entre la Cuba des années 1990 et cette Terre du XXIe siècle est purement intentionnelle ». Il signe un livre engagé dans lequel le recours à la science-fiction augmente la portée de son propos. Ses personnages de chair et de sang, et les dilemmes auxquels ils sont soumis nous font mieux comprendre que beaucoup de discours ou de reportages l’état réel de la société cubaine. Une très belle réussite.

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Planète à louer

Roman de Science-fiction cubain, composé de 7 nouvelles reliées par un fil rouge dans lesquelles l’auteur raconte ce qu’il est advenu de la Terre après l’arrivée d’extra-terrestres de diverses planètes : Le Contact !



La Terre n’est plus qu’un lieu touristique et les êtres humains à peine plus considérés qu’une punaise. Il est préférable d’oublier l’analogie avec Cuba, sinon c’est éminemment politique et indigeste pour le coup !



J’ai regretté qu’il n’y ait pas plus de continuité dans l’histoire des quelques personnages récurrents ou que les nouvelles soient totalement indépendantes, en l’état c’est assez maladroit !



Challenge ABC 2021

Challenge MAUVAIS GENRE 2021
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Interférences

Interférences c'est une fable sur la démocratie , le grand pays , ici les États Unis et un pays communiste , Cuba , le petit pays

La première nouvelle , celle que j'ai le plus appréciée , nous emmène au pays de la débrouille , ici on ne capte que trois chaînes de télévision , et encore , mais en plus les émissions se ressemblent , il n'y a aucune intrigue , aucune surprise

Et parfois et ce parfois est assez fréquent , on ne capte rien

Tous les moyens sont bons pour avoir l'image , taper sur l'antenne avec un marteau ? , pourquoi pas ?

Et peut être que ce soir Mr Perez a donné un coup de marteau trop puissant , ou peut être avait il ajouté une trop grande rasade d'alcool à son café

Toujours est il que ce soir là , le feuilleton s'emballa , ah ce soir d'ailleurs Me Perez ne s'endormit pas devant son téléviseur

Le ton est donné , voilà une critique à peine voilée de ces deux mondes qui s'épient en catimini , le dictateur affable et le président du grand pays élu grâce à son sourire éclatant

J'ai été agréablement surprise par ce livre classé SF , à part mes souvenirs d'ado de Barjavel , c'est un genre de littérature que je ne lis jamais , j'ai donc sauté sur l'occasion de masse critique des littératures de l'imaginaire

Malgré tout une déception , je n'ai pas appris assez sur la société cubaine

Je remercie masse critique pour l'envoi de ce livre .

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Planète à louer

Qu'une horde d ' E.T bigarrés débarquent sur Terre pour l'empêcher de s'auto-détruire, pourquoi pas. Que nous soyons considérés par ces-derniers comme tout au bas de l'échelle d'intelligence des espèces galactiques, je comprends tout à fait. Qu'ils en profitent pour nous coloniser et devenir nos maîtres me paraît, là encore, envisageable.



Qu'ils soient des caricatures des bassesses de l'espèce humaine, obnubilés par l'argent et le sexe –malgré leur si grande intelligence- euh...Mr Yoss, vous ne pousseriez pas le bouchon un peu loin ?

Alors certes la visée est sociale et politique, une critique non voilée de « la Cuba des années 1990 et de cette Terre du XXIe siècle », comme l'indique la 4ème de couv et l'on peut imaginer tout un système, crapuleux sous couvert d'ordre, derrières les traits de ces ET.

.

Une bonne partie de SF (les dystopies pour bon exemple) est ainsi faite pour illustrer les travers de la société. Mais ici, le trait m'a semblé vraiment poussif, ce qui fait que je n'ai pas trouvé l'outil SF employé à bon escient. Pour exemple le fait que les humains soient devenus les sex-toys des E.T. Gordiens au corps d'insecte, colossiens carapacés, cétiens bleus au corps athlétique, ces pervers nous trouvent tous hyper sexy. Quant à la plupart des humains, ils en sont réduits à être travailleurs sociaux pour tenter de survivre, comprenez prostitués dès le plus jeune âge. Je sais que la zoophilie existe mais cela reste un comportement plutôt en marge me semble-t-il, et non complètement banalisé comme dans le livre, ce qui a dépassé mon entendement.



Au lieu d'être troublée par la satire, j'ai trouvé tout l'édifice de ce livre fragile et globalement ridicule, centré sur des images à sensations sans chercher à creuser le fond.

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Planète à louer

Souriez, vous êtes colonisés ! Dans ces nouvelles frappantes, Yoss construit un univers où l’humain est considéré comme une espèce sous-développée dans le vaste univers. On y retrouve toutes les violences liées. Il n’y a plus de gouvernance humaine, la Terre devient une attraction touristique écologique, les habitants connaissent toutes les violences possibles : prostitution, discrimination, racisme, pauvreté, addiction… Chaque nouvelle dresse un portrait d’un terrien en détresse, tentant avant tout de quitter la Terre. Mais le parcours est semé d’embûches ! L’auteur ne nous épargne rien et nous laisse souvent avec un profond sentiment d’injustice.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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Planète à louer

Une série de courtes histoires liées entre elles, et qui se passent en général sur une Terre entièrement colonisée et exploitée par les "xénoïdes", ou autrement dit, les extraterrestres. Bien entendu, la science-fiction ici n'est que l'habillage peu convaincant d'une dénonciation du colonialisme. Un livre vertueux, donc, mais sans intérêt littéraire : bavard, mal écrit, et finalement assez banal dans sa conception et son style.
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Planète à louer

Peut on être chanteur de Heavy Metal, porter de vrais bracelets à clous comme dans les années 80, être ceinture noire de judo et de karaté, être licencié de biologie et écrire aussi de la SF ? Vaste question...



Ils sont là, et ils ne sont pas contents : l'homme étant incapable de prendre soin de sa planète, les xénoïdes décident de prendre les choses en main, un joli gant de velours dans une main de fer.

Et ils ne sont pas trop portés à la rigolade, pour preuve, dès qu'ils sont arrivés, ils ont envoyé en fumée le continent africain. Leur crédo : marchez droit. Leur maxime : qui vole un oeuf, vole un boeuf. A la première incartade, vous voilà condamner à une peine de reconditionnement corporel assez particulière : vous servez de corps pour une espèce faisant du tourisme sur Terre. Et certains aliens ne sont pas très soigneux avec leur moyen de locomotion. Plutôt que de vivre sous la menace et dans la pauvreté, certains n'ont qu'un désir, l'exil vers une autre planète, vers un ailleurs meilleur, enfin, peut être.. Mais cela reste l'espoir, le seul.



A travers une galerie de portraits via sept nouvelles, Planète à louer nous fait découvrir cette Terre colonisée, en faisant quelques détours sur une exoplanète. Comme le dit Yoss dans sa préface :

"Toute ressemblance entre la Cuba des années 1990 et cette Terre du XXIe siècle est purement intentionnelle."

Et c'est peut être ce qui pêche le plus dans ce roman fix-up. Mais pas dans le sens où il interroge le présent via le futur, c'est ce que fait souvent la SF, mais son allégorie reste trop empreinte du réalisme de la situation cubaine, je n'avais d'autres choix de réfléchir au parallèle, me privant la possibilité d'y voir autre chose, de rendre le particulier généralité.



Car mis à part ce défaut, au quelle on pourrait à la limite aussi rajouter une écriture manquant de style, ses petites histoires de vie souvent assez cruelles, toutefois contrebalancé par des touches d'humour et une certaine ironie, ne manquent pas de relief. Notamment grâce aux personnages crédibles qu'il nous dépeint. En outre, l'auteur évite le manichéisme outrancier, montrant que l'ailleurs n'est pas synonyme de meilleur, et que partout nous pouvons trouver des individus en lutte, hors norme.



C'est tellement rare de nos jours de voir un auteur droit dans ses bottes, qui dit réellement pourquoi il a écrit son texte de manière politique et claire, en évitant le sempiternelle " Oh mais je ne voulais pas écrire sur tel ou tel sujet, c'est à mon corps défendant que l'on peut y voir telles ou telles choses" évitant ainsi de perdre quelques lecteurs au passage.
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Planète à louer

Un pur chef d'oeuvre de SF !

La forme rappelle le format nouvelles : 7 chapitres, 7 personnages, 7 voix et styles très différents. La forme est disparate, mais le fond est uni par le fil rouge de la misère et du désespoir. En filigrane, la critique de Cuba : là où Yoss joue en maître, c'est que jamais sa critique n'est virulente ou moralisatrice. Non, on est ici dans le constat, froid et clinique, ce qui rend le texte d'autant plus percutant.

Le propos est dur, mais le portrait aussi réussi que prenant. Voilà un roman en tous points excellent, et dont la lecture est indispensable !
Lien : http://encres-et-calames.ove..
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Planète à louer

Salut les Babelionautes

Encore une fois je me suis fais piéger par un recueil de Nouvelles qui ne sont qu'un prétexte pour dénoncer la misère de Cuba, qui est incarné dans ce récit par la planète Terre.

Elles ne sont pas mauvaises mais le seul lien qu'elles ont entre elles est le fait que, comme les Cubains, tous ceux qui le peuvent cherchent à partir.

Je ne connais pas la situation actuelle de l'Ile, et je me doute que Yoss a grossi le trait pour mieux dénoncer les travers des étrangers qui la visite.

Néanmoins, j'en ai aimé une ou deux par leur inventivité, l'Auteur ne fait pas dans la dentelle quand il brode sur les comportements des touristes.

Merci à Sylvie Miller qui a traduit ce recueil de Nouvelles.
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Planète à louer

Un bon recueil de nouvelles qui se déroulent dans le futur dystopique imaginé par l'auteur cubain Yoss. Elles peuvent se lire séparément ou alors comme un roman car les mêmes personnages font des apparitions dans plusieurs histoires.



La planète a été conquise par des extraterrestres aux capacités et technologies bien supérieures à celles des humains. Elle est à présent réduite à un terrain de jeu, un grand site touristique où les Centauriens, Cétiens et autres Gordiens viennent assouvir leurs fantasmes en toute impunité.



Privés de leur liberté, sans perspectives, les Terriens cherchent par tous les moyens à fuir pour trouver ailleurs dans la galaxie une vie meilleure. Sacrifices en tous genres, prostitution, fuite illégale au péril de leur vie, corruption.... tous les coups sont permis et les gagnants sont rares.



Comme le dit l'auteur en préambule, toute ressemblance avec la Cuba des années 1990 est totalement voulue et recherchée!

Ce double sens rend ces histoires particulièrement intéressantes et touchantes. Certaines font carrément froid dans le dos.



Sans pour autant être un sommet du genre en matière d'inventivité et d'originalité, j'ai trouvé que c'était un livre bien écrit et bien ficelé, qui aborde une variété de thèmes avec finesse et empathie.
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Planète à louer

Un roman en forme de nouvelles, toutes liées par un univers et une volonté d'aborder des thèmes chers à l'auteur : politique, corruption, prostitution, ...

C'est très bien écrit, mais on se demande qui est au service de qui : la science-fiction ou la politique, très pregnante.
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Planète à louer

Non adepte des livres aux ambiances sombres où figurent les pires traits de l'espèce humaine, les lectures de Planète à louer ainsi que le goût de l'immortalité de Catherine Dufour m'ont suffisamment abreuvé de noirceurs pour une décennie.

Cependant, pour ce qui est du livre de Yoss, la noirceur n'est pas exagérée (ou très peu) puisqu'il s'agit d'un livre engagé. Par le prisme de la SF, l'auteur nous dépeint la vie qu'il règne dans son pays, Cuba. L'ile est devenue la Terre et les extraterrestres représentent les occidentaux (je me demande quelle espèce sont attribuées à quels occidentaux).

A travers les 7 nouvelles, nous entr'apercevons ce que peut être la vie sur Cuba pour une jeune fille (prostituée), un sportif, un artiste, un scientifique ou l'organisation politique limitant l’évolution permettant aux habitants d’élever le niveau de vie.

C'est très bien écrit et le sentiment de désespoir et de fatalité de l'auteur est bien ressenti. Si vous chercher de l'optimisme, ce n'est pas ici que vous le trouverez (hormis pour les happy few de certaines nouvelles). On a vraiment l'impression que tout est comme cela et le restera!

J'ai un regret tout de même, c'est l'absence de lien réel entre les nouvelles. Je l'espérais avec le personnage de Jowe mais il n'en est rien!

Au final, un bon recueil de nouvelles mêlant politique et SF pour lequel l'auteur a pris des risques dans le but de le faire publier.

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Planète à louer

COUP DE CŒUR



Dans le futur, la guerre nucléaire est sur le point d'éclater lorsque des extraterrestres prennent le contrôle de la Terre. Officiellement, leur but est de nous aider, de rétablir un équilibre écologique mais aussi politique, économique, voire même psychologique sur cette planète au bord de la guerre. Officieusement, la Terre vient de tomber entre leurs mains, ils considèrent les humains comme des inférieurs, et ils comptent bien se permettre toutes les largesses pour leur bon plaisir...



Les histoires d'invasion de la Terre par des extraterrestres ne manquent pas, mais ''Planète à louer'' a quelque chose de différent. Au travers de sept nouvelles, entrecoupées elles-même par de courts textes explicatifs, ce livre nous offre la vision d'une conquête qui s'opère sans effets spéciaux hollywoodiens, sans héros et héroïnes, sans artifices. Ici, la crasse est montrée, raclée, collée sur le visage de chaque personnage qui lutte désespérément pour s'en sortir en vie. En vie ? Ou presque, parce qu'en cas d'infractions, il existe une sanction pire que la mort : devenir un ''cheval'' monté par les xénoïdes.



Ce recueil est assez sombre, glauque par moment. Les humains se débattent, et j'ai adoré le fait que les nouvelles se croisent et s'entrecroisent pour nous permettre de suivre leurs aventures de manière directe et indirecte. L'histoire de Jowe est ainsi très bien amenée, parce qu'il est présent physiquement dans une seule nouvelle, mais qu'il est évoqué dans absolument toutes les autres, ce qui donne petit à petit l'impression de le connaître. Le livre en gagne une épaisseur, les personnages ne sont pas simplement des bestioles observées à un instant de leur existence, mais des gens interconnectés qui ont des amis, des familles, des espoirs et des regrets.



J'ai particulièrement aimé la deuxième nouvelle ''Le spectacle de la mort'', sans doute la plus trash mais aussi la plus poétique. L'auteur y délivre une vision de l'art qui m'a touchée. Moy est un génie, un artiste qui donne tout ce qu'il peut, un visionnaire hanté par le souvenir de son ami Jowe. Et puis surtout, il y a ToiGrandeBrute, le personnage que j'ai incontestablement préféré dans tout le bouquin, et qu'on retrouvera également dans la dernière nouvelle, comme une sorte de conclusion à tout ce voyage. Colossien petit et faible par rapport aux standards de sa race, il nourrit une passion pour l'art presque interdite pour ceux de son espèce qui vénère la force. Rejeté par les siens, étranger sur toutes les autres planètes, son destin m'a émue, le fait qu'il réapparaisse ainsi à la fin donne une impression de boucle bouclée.



En bref, il s'agit là d'un excellent bouquin de SF, bien construit, immersif, glauque par moment mais terriblement vivant ! L'auteur aborde beaucoup de thèmes, mais il sait le faire avec recul et subtilité. Un vrai coup de cœur !
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Interférences

Yoss est un auteur de science-fiction cubain qui se trouve être aussi chanteur dans un groupe de heavy metal, Interférences est son deuxième recueil de publié sous nos latitudes.



Le livre contient principalement 3 nouvelles d'une cinquantaine de pages en moyenne où l'humour absurde et parfois grinçant rencontre le champ de la SF. Ces nouvelles évoquent explicitement Cuba et les États-Unis ou plutôt un "petit pays" dirigé par un "dictateur affable" et son grand voisin riche, puissant, démocratique et capitaliste. Le style de Yoss, souvent ironique et un brin mordant invite régulièrement le lecteur à sourire des situations insensées dans lesquelles il entraine ses personnages.



La première nouvelle, Interférences nous parle d'une trouvaille capitale d'un Cubain moyen, Monsieur Perez qui à force de "réparer" via la célèbre et reconnue "méthode cinétique" son antenne de télévision qui capte mal (c'est à dire à force de taper plus ou moins au hasard sur celle-ci avec un marteau) fini tout simplement par capter la télévision avec un jour d'avance... Et une télévision qui capte les programmes avec un jour d'avance c'est bien pratique. Surtout pour notre "affable dictateur" qui va rapidement mettre la main sur cette invention inespérée ! Ici l'humour de Yoss fait des merveilles et lui permet au passage d'égratigner les nombreuses faiblesses et absurdités de son propre pays mais aussi celles des USA, du système international en général et finalement de chacun d'entre nous. C'est bon, c'est drôle, c'est efficace et ça n'est pas sans rappeler certains bons textes de Fredric Brown.



Hélas, la suite n'est pas du même niveau. La seconde nouvelle qui se veut sur le même registre absurde, avec le récit une mystérieuse maladie qui se déclare dans les deux pays et qui change les gens en objets divers fait long feu. Difficile de trouver ce qui n'a pas fonctionné avec moi, l'humour étant toujours très subjectif mais j'ai eu l'impression d'un grand pétard mouillé... Passons ! La troisième nouvelle évoque une rivalité entre les deux pays qui jouent cette fois à "Qui a la plus grosse ? " avec des cheminées d'usines jusqu'à ce que les ouvrages en question atteignent des proportions absurdement titanesques. L’histoire est bien davantage plaisante même si elle est assez prévisible.



À la fin du livre, on découvre une interview intéressante de cet auteur de SF atypique qu'est Yoss ainsi que deux petites nouvelles « bonus » assez quelconques.



Voici donc un recueil de science-fiction (précisons peut-être de science-fiction au sens large puisque qu'on est assez loin des épopées spatiales et des futurs lointains et dépaysants qu'on associe traditionnellement au genre) qui s’avérera assez plaisant pour qui aime l'absurde. Néanmoins, en se concentrant quasi-exclusivement sur quelques ressorts, l'auteur nous offre un livre un bon cran en dessous de son fix-up Planète à louer qui mariait avec davantage d'habilité tragique et comique.

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Planète à louer

L'univers de Yoss m'a emportée, émue, séduite, questionnée, intriguée... en passe d'égalité avec Laurent Genéfort ce qui n'est pas peu dire (dommage que son oeuvre soit plus réduite).

Des cinq longues nouvelles accompagnées de cinq courts de contextualisation il n'y a rien à retrancher, sinon ajouter que j'aurais aimé que l'immersion dure un peu plus longtemps. L'auteur prévient que le rapprochement avec Cuba des années 90's est voulu. Sans avertissement l'évidence est la plus sensible avec le texte Tunnel de fuite et m'a rappelé un film (dont j'ai oublié le titre mais je vais le rechercher) montrant la volonté de quitter la terre natale et les tentatives de fuite sur des chambres à air.

Les personnages sont forts et marquants, même ToiGrandeBrute, le Colossien méprisé par les siens car de trop petite taille. D'un texte à l'autre, les épisodes se répondent, montrant des points de vue différents qui construisent peu à peu une histoire globale, et dessinent une image de désolation tous azimuts. Après le Contact avec les espèces extraterrestres, les xénoïdes, et leur Ultimatum, la Terre est devenue une destination vouée au tourisme sexuel où la majorité de la population asservie essaie juste de survivre. Planète à louer est à la fois un texte engagé à très forte résonnance et une oeuvre de SF complète, magistrale, envoûtante comme le spectacle ultime de Moy.

Pour conclure, une couverture parfaitement adéquate, qui me rappelle je suis une légende... le dernier homme
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Interférences

Ce petit recueil est donc une lecture tout à fait recommandable et agréable. L’auteur y déploie subtilement un humour et une tonalité ironique pour parler de la situation de son pays et de son grand voisin. Chaque système politique y est critiqué mais toujours avec humour et légèreté. Il faut aussi noter la parfaite traduction de Sylvie Miller. À lire pour découvrir une science-fiction qui sort des sentiers battus.
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Planète à louer

La SF est un genre éminemment politique, on le sait, mais Yoss parvient à dénoncer la dictature cubaine sans donner de blanc-seing à la mondialisation économique dont les USA sont les leaders. Il choisit des archétypes et nous montre ce qu'est la société cubaine. Violent, sensuel mais désespéré...
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Interférences

Il y avait bien longtemps que je n’avais pas lu de la science-fiction !

Les trois nouvelles de Yoss (dont je vous épargnerai un nouveau résumé) sont des instants de dégustation littéraire. Les nombreuses répétitions et énumérations sont construites avec des mots justes et efficaces et elles offrent aux textes une véritable beauté grâce à leur musicalité.



Sa critique de la société et des rivalités américano-cubaines – sous la métaphore peu voilée du grand et petit pays – est pleine d’humour. Je ne connais pas Cuba, mais je pense en avoir eu un aperçu original (et pas forcément très positif) grâce à Yoss : son affable dictateur, les produits de mauvaise qualité, les habitations sans luxe, l’armée, etc. On ne tombe donc jamais dans le tableau noir et défaitiste que l’on peut trouver dans d’autres livres de science-fiction. L’absurdité et le ridicule de certaines situations montrent l’étendue de l’imagination de Yoss. Ils ne font qu’augmenter jusqu’à atteindre leur paroxysme à la fin de la dernière nouvelle qui s’achève sur une vision totalement surréaliste.



Quant aux deux courts textes qui nous sont offerts à la fin du livre, j’ai beaucoup apprécié le premier, « Ils étaient venus ». La répétition et le choix des mots confèrent au récit – plutôt vide de toute intrigue développée – un côté très poétique. En revanche, le second, « Seppuku », m’a laissé indifférente.



J’ai trouvé ce livre extrêmement bien écrit (extrêmement bien traduit), mais aussi très amusant tout en étant intelligent. Mais, bien que ce fut un agréable moment passé entre ces deux pays, je ne pourrais pas le qualifier de coup de cœur. Est-ce dû au genre de la science-fiction que je lis finalement assez peu ? Ou à la forme de la nouvelle qui me laisse trop souvent sur ma faim ? Je l’ignore.
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Planète à louer

En Résumé : Voilà un recueil de nouvelles fortes, qui devrait marquer le lecteur en nous dévoilant les souffrances de certains pays à travers des textes de science-fiction. Les personnages n'ont qu'une envie fuir ce totalitarisme et on s'accroche à eux, on rit, on souffre avec eux malgré que par moment ils soient un peu froids. La plume de l'auteur est un peu austère et froide mais finalement sert très bien ce récit sombre et saisissant.



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