Citations de A. B. Daniel (34)
Il n'y a rien à rendre en ce Monde-ci comme dans l'Autre. Il n'y a qu'à donner, mon ami, donner sans fin.
Tu n'es pas un Étranger. Tu es le puma. Le secret t'appartient. Tu es chez toi.
Il est peu d'hommes qui n'ont pas besoin de croire aux miracles pour avoir la force de vivre.
Un homme qui n'avait pas encore découvert que les dieux n'étaient que des mots, des illusions que l'on invente avec le vacarme des vies et des douleurs, ainsi que les enfants repoussent, avec des contes, l'obscurité de la nuit.
Prends exemple sur les chrétiens ! Regarde comme ils sont heureux d'entrer dans leur rêve et la promesse de leur Dieu, quand bien même ils ne respirent que la haine et la fiente. Pourtant, qui peut dire que leur Dieu tiendra sa promesse et leur offrira un paradis ?
Elle, Zénobie, femme et épouse du roi de Palmyre, elle était devenue la déesse des légions de l'Empire autant qu'elle l'était des guerriers du désert.
La mort et la confiscation de leurs biens, voilà ce qu'ils trouveront sur leur chemin, ceux qui s'obstineront à se dire chrétiens. Le Trésor de l'Empire ne s'en portera que mieux.
Sa poigne était aussi dure qu'une griffe. L'âge ne lui avait rongé que les cheveux et les dents.
p350. Cruelle jeunesse. Comme elle ne se satisfait que de la vérité.
p268. Rome n'a jamais eu de pensée raisonnable. Sinon, elle n'aurait pas bâti un empire si grand qu'elle s'y engloutit elle-même.
p263. Si, tu les verras, mon fils. Ils visiteront tes rêves et aussi tes pensées quand tu seras triste. Quand ils te manqueront trop. Ceux qui vont dans le pays ou vivent les Dieux demeurent toujours un peu avec nous.
Serpents et scorpions, mensonges, hypocrisies et trahisons, voilà de quoi est faite Rome ! L’Empire est un arbre trop vieux. Ses racines sont pourries et ses branches trop longues. Il ne faut plus rien en attendre.
Elle était plus pâle qu’il ne l’avait jamais vue, la bouche entrouverte sur un souffle que l’on devinait à peine.
Il ne prononça pas une parole tandis qu’il la contemplait, mais songea combien, malgré la pâleur, malgré le pansement et les tempes brillantes de fièvre, Zénobie demeurait belle. Une beauté qu’il n’avait jamais tenue dans ses bras. Mais qui, dans l’abandon de la maladie, inspirait moins le désir que la crainte respectueuse.
Toujours silencieux, il s’approcha de la couche, fit glisser sa paume au-dessus du visage de son épouse bien-aimée sans l’effleurer. Il n’osait pas la toucher mais voulait sentir la chaleur de cette vie qui lui était devenue si précieuse.
Elle a encore l’innocence d’une jeune fille. Elle croit que la vérité est toujours bonne à dire.
Le corps d’une princesse est-il plus beau, plus désirable, que celui d’une courtisane ? Saisis la beauté lorsqu’elle t’approche, ne la laisse pas s’échapper. Il n’est pas extase plus grande. Tout le reste n’est qu’illusion, caprice d’imagination déréglée, ignorance des volontés de la nature et détournement du bonheur véritable.
Le buisson de son pubis scintillait, pareil à ces laques obscures que l’on rapportait parfois d’Orient. Lorsqu’elle se redressait, l’ombre rose du sexe apparaissait, doux brasier dans l’opacité de la toison.
En cet instant, on oubliait les blessures, le sang, les compagnons morts. On se racontait les exploits et laissait déborder la joie d’être vivant et fort. Ceux qui avaient suivi la cuirasse rouge de Zénobie montrèrent une joie plus nerveuse. Ce qu’ils venaient de vivre était trop immense pour qu’ils puissent le partager avec de simples mots.
La joie de la victoire effaçait la fatigue, estompait la douleur fiévreuse des muscles après la tension du combat.
Les hommes sont stupides. Il suffit qu’une jolie fille leur fasse des caresses et ils se prennent pour des dieux.
Palmyre enfla soudain. Elle s’étala sur le désert, y disséminant la foule des nouveaux venus. L’espoir de la richesse les attirait si fort qu’ils ne rechignaient jamais à payer l’impôt qu’on leur réclamait dès la première aube de leur séjour.