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Critiques de Abdennour Bidar (46)
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Libérons-nous !

L'homme moderne a mis le travail au centre de son existence. Pour trouver un emploi, il est amené à "se vendre" lors d'entretiens d'embauche. Sa capacité à être rentable est immédiatement évaluée.

Le nœud de cette recherche est l'argent: gagner de l'argent pour maintenir son pouvoir de dépenser, d'acheter, de consommer. Où est la liberté dans tout ça?

Abdenhour Bidar pose ici cette question philosophique. En filigrane, il interroge la solution du revenu universel. La possibilité de se libérer est-elle utopique ou réaliste? Ce livre, très condensé, me semble trop centré sur le revenu universel. Peut-on apporter une réponse politique à un enjeu aussi philosophique?
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La puissance des liens

Comment recréer des liens dans notre société de plus en plus individualiste et éclatée ? Des penseurs et des chercheurs en psychologie nous aident à retrouver la puissance de ces liens qui peuvent nous rendent plus forts. Chacun de ces "spécialiste" nous présente ses idées, souvent entrecoupées d'exemples ou de références, puis il répond à trois questions : le lien qui a le plus compté dans son histoire, son lien avec la nature, l'importance du lien avec soi-même ?

Je ne parlerai que de trois de ces auteurs. Abdenour Bidar développe sa métaphore des tisserands autour d'un triple lien. A l'image du colibri qui fait sa part individuellement, il préfère celle de l'arche de Noé, avec de petits collectifs qui essaiment. Boris Cyrulnik, avant même de parler de résilience, explique que c'est l'altérité qui aide à développer toutes les dimensions de l'être humain. Les liens permettent à l'enfant de grandir dès le ventre de sa mère et c'est déjà à ce moment que peuvent apparaître des carences. Christophe André insiste sur la consolation, une notion dont je n'avais pas jusqu'ici mesuré l'importance.

Ce livre est un bel ouvrage, imprimé sur un papier épais, avec des photos en noir-blanc des auteurs ou de personnes accompagnées par une association que soutient Matthieu Ricard et de courtes phrases percutantes imprimées en pleine page sur un fond étoilé. A la fin, les auteurs nous proposent un florilège de citations inspirantes, allant de Socrate à Virginia Woolf en passant par Maître Eckhart ou Simone Weil. Puis ils nous proposent des associations ou des structures qui œuvrent aux liens aux autres, au monde et à soi.

Une bonne lecture et un bravo aux auteurs de cet ouvrage collectif qui illustrent ce qu'ils veulent promouvoir, avec de nombreux liens entre leurs interventions.
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La puissance des liens

La puissance des liens est un ouvrage polyphonique dans lequel les auteurs Ilios Kotsou et Caroline Lesire se proposent de décrire les liens qui nous rapprochent de nos semblables : « liens des mots, de la voix, des odeurs, des sentiments, de l’entraide et du soin » et d’apporter des éléments de réponses aux questions fondamentales :

* De quelle façon se tissent ces liens ?

* En quoi nous sont-ils indispensables ?

* Comment peut-on les entretenir ?



Sept chapitres donnent tour à tour la parole à la professeure en psychologie du développement Rebecca Shankland, aux philosophes Abdennour Bidar et Fabienne Brugère, au moine bouddhiste Matthieu Ricard, au neuropsychiatre Boris Cyrulnik et au psychiatre Christophe André, chacun de ces « spécialistes » du lien ayant une approche du sujet à la fois personnelle et convergente avec les autres.

Trois questions viennent clore chaque chapitre :

- Quel lien a le plus compté dans votre histoire ?

- Quel lien avez-vous avec la nature ?

- En quoi le lien avec soi-même est-il important ?



À l’issue de ces 7 chapitres, une magnifique anthologie de « textes inspirants sur les liens » : Saint-Exupéry, Montaigne, Virginia Woolf, Simone Weil, Emily Dickinson, Philippe Claudel, Frans de Waal, Rousseau, Thoreau, William Blake, George Sand, Sénèque, Socrate, …



Puis, en annexes, le descriptif et les adresses des sites internets de nombreuses associations ayant pour but de créer/préserver « le lien » dans des domaines aussi variés que l’écologie, la médiation animale, les parents isolés, le logement, le handicap, la scolarisation, la justice, etc…



Je retiendrai :

§ l’importance des premiers liens entre bébé et Maman (y compris in utero)

§ le processus de consolation, ou comment être un soutien efficace pour un proche en détresse

§ l’impact du lien social sur notre santé mentale et physique, et par là notre espérance de vie

§ les différentes « natures du lien : aux autres, mais également à nous-même et à notre environnement, en particulier la nature



Je retiendrai aussi quelques préceptes fondamentaux :

« Tout seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin »

« L’amitié est une égalité faite d’harmonies. »

« Quand on se sent en confiance dans la relation, le meilleur de chacun peut émerger. »



Des pistes de réflexion pour ouvrir les yeux sur nous-même, sur l'Autre et sur les Autres.
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Démocratie en danger

Dans « Démocratie en danger », un court texte dénonçant le recul des libertés lors de la crise du coronavirus, le philosophe appelle les citoyens à ouvrir un grand débat sur les deux années que nous venons de traverser.
Lien : https://www.nouvelobs.com/bi..
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Génie de la France

Une certaine idée de la France .... mais aussi de la laïcité et de la spiritualité;



J'ai beaucoup aimé le dernier livre d'Abdennour Bidar, Le génie de la France ; beaucoup plus que le précédent "Révolution spirituelle" (malgré son titre alléchant, et le projet, courageux, de vouloir dire cette révolution spirituelle dans une sorte de long poème).

J'ai bien aimé d'abord sa définition de la France : telle la poupée de Michel Polnareff, c'est le pays "qui fait non, non, non, non". Non au sacré religieux, non aux idoles en tous genres et de toutes espèces, ce qui pourrait bien expliquer notre gout particulier pour le blasphème, ce "crime imaginaire"; non aussi au sacré républicain, et à la tentative de remplacer le catholicisme historique par une religion civile, voire par un sacré étatique ; non également à l'esprit de système, y compris quand ceux qui, comme Descartes, Pascal, Voltaire ou bien d'autres, nous ont aidé à nous libérer de l'obscurantisme et des dogmatismes, en deviennent les nouveaux maîtres à penser ; non donc à la pensée unique, à la pensée imposée, à la pensée conforme, et j'aimerais être aussi convaincu que lui que ce qui caractérise les françaises et les français, c'est leur capacité à penser contre eux-mêmes, comme nous y invite Jean Birnbaum dans son dernier livre.

J'ai, en revanche, été surpris par son titre, le "génie de la France" : je me suis demandé si, tel l'Aladin des mille et une nuit il n'essayait pas de frotter la lampe de l'identité française, aujourd'hui placée sous l'éteignoir des identitaires, pour en faire sortir ce génie bleu, blanc et rouge qui a fait les heures glorieuses de la République ; la République au sens de Péguy, celle qui récapitule l'histoire nationale et qui donne ses couleurs à l'esprit français. Peut-être aurait-il mieux fallu parler, comme la référence à Renan aurait pu y conduire ("La nation est une âme, un principe spirituel"), d'âme de la France, celle qu'il y a quatre-vingts ans, les fondateurs de Témoignage chrétien, craignaient que nous soyons en train de perdre ; et que nous sommes peut-être en train de perdre à nouveau et plus subrepticement aujourd'hui. Il faudrait à cet égard faire une analyse Jungienne de notre âme collective, pour essayer d'en décrypter aussi la part d'ombre.

Ce "non" caractéristique de l'âme française dans ce qu'elle a de lumineux a trouvé, grâce aux Lumières justement, une traduction politique, et même juridique : la laïcité ; et c'est elle qui donne son sous-titre à l'ouvrage, "Le vrai sens de la laïcité". Je me retrouve très largement dans cette conception de la laïcité, une laïcité exigeante plus que tolérante (je sais, il ne faudrait pas accoler d'adjectif au mot laïcité, qui normalement se suffit à lui même, mais les débats autour de l'usage du mot montrent que ce n'est finalement pas aussi simple). Une laïcité qui rejoint les traditions iconoclastes, le refus de la sacralisation des idoles, portées par nombre de mouvements spirituels (comme également par les caricaturistes qui sont, d'une certaine façon, les iconoclastes d'aujourd'hui), et avant que les dogmatismes religieux ne les transforment en mouvements violents de destruction des représentations (y compris caricaturales) et de leurs auteurs (et que le capitaine Haddock n'en fasse par voie de conséquence une injure).

Je dois dire toutefois que je ne prise guère le terme de "spiritualité laïque" sur lequel il conclut son travail et que je n'utilise jamais pour qualifier la mienne : pour moi la laïcité n'est pas une source de spiritualité, mais une exigence, qui a d'abord une portée juridique, et que doivent donc respecter les spiritualités, toutes les spiritualités -et donc aussi les religions qui en sont souvent les incarnations historiques et institutionnelles-, pour respecter la liberté spirituelle à laquelle il appelle ; c'est pour moi le sens que l'on pourrait donner à l'expression de "spiritualité laïque" : toute spiritualité qui, quelles qu'en soient les sources et les manifestations, respecte les principes de laïcité. Mais je me retrouve bien en revanche dans l'idée qu'en laissant vide l'espace du sacré, la laïcité participe d'une forme d'exercice spirituel ouvrant à une spiritualité apophatique (ce qui serait peut-être une terminologie plus adaptée, n'était ce qualificatif guère connu du public), une spiritualité s'inspirant de la théologie négative et qui conduit à déconstruire tout discours sur le divin, toute représentation de Dieu, en considérant qu'il reste inatteignable par l'esprit humain, une spiritualité qui cherche à atteindre ce "nuage d'inconnaissance", cet ordre de connaissance différent de celui du corps et de l'esprit, et qu'on ne peut probablement atteindre qu'à travers le langage de la poésie, de la musique, des formes et des couleurs, .... et du silence.

Ce qui n'empêche pas d'essayer de trouver des mots pour dire cette quête, ce que nous aide à faire le livre d'Abdennour.



Post-scriptum : Il y a aussi dans ce livre de nombreux développements sur l'islam sur l'islamisme et ses variantes djihadistes que je partage largement mais n'évoque pas ici car cela ne me semble pas être son apport essentiel, et qu'il ne faudrait pas réduire Abdennour Bidar au statut de "philosophe musulman", comme on le fait trop souvent.




Lien : http://www.daniel-lenoir.fr/..
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Révolution spirituelle !

Je trouvais l'idée intéressante

Stimulante

Mettre la philosophie en poésie

Mettre la spiritualité en vers et en rimes

Une révolution des maux en mots

Je n'ai pu aller jusqu'au bout

J'ai été déçu

Une sorte de poésie d'adulescent

Mais peut-être en attendais-je trop.

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Plaidoyer pour la fraternité

Je viens juste de terminer ce petit livre, acheté après une conférence qu'a donnée A. Bidar à C.....,précisément sur le thème de la fraternité.

Tout ce qu'il écrit m'a paru très intéressant, à l'exception du dernier chapitre qui expose des propositions souvent utopistes.

Après l'élan populaire consécutif aux assassinats terroristes de Janvier 2015, A. Bidar a trop cru à un réveil de la population, à une union possible... à une fraternité en somme. Mais hélas, cinq ans après ,nous avons ce qu'il en est, surtout depuis le mouvement des Gilets Jaunes et les grèves de Décembre/Janvier: la France n'a jamais été aussi divisée! Et cela n'a même rien à voir avec les croyances religieuses ni avec les Musulmans mais c'est le signe de ce qu'est devenue la société française: un agrégat instable d'intérêts divergents et un condensé de préoccupations individualistes... le contraire même de cette fraternité à la quelle aspire A. Bidar.

A. Bidar est un musulman trop atypique pour rallier beaucoup de monde. Vraisemblablement rejeté par la majorité des Musulmans qui se conforment à une pratique traditionnelle dirigée par les imams, peu connu du grand public, il aura du mal à exercer une influence importante.. malheureusement!
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Plaidoyer pour la fraternité

Deux communautés principales, l'une musulmane et l'autre non musulmane s'ignorent superbement, échangent peu et se regardent même souvent en chiens de faïence surtout depuis les attentats de janvier 2015 à Paris, surtout quand "des événements" agitent les banlieues.

La défiance est réciproque et peut dégénérer très facilement. Pourtant, le mot fraternité fonde avec ceux de "liberté et d'égalité, la devise république de la France...une devise qui définit ce que devrait être le vivre ensemble...

"Vivre ensemble"...on en est bien loin..les deux communautés vivent côte à côte et osent bien peu les rapprochements.

On en est bien loin, les mentalités doivent évoluer, d'un coté comme de l'autre, et Abdennour Bidar n'hésite pas à solliciter une ouverture des esprits musulmans : "Les musulmans de France sont convoqués dès lors par une responsabilité urgente qu'ils ont tout intérêt à comprendre très vite et à assumer sans tarder, s'ils ne veulent pas augmenter vis-à-vis d'eux une méfiance et un rejet déjà très inquiétants." ...

Cette fraternité, chère à notre devise républicaine est trop souvent oubliée, laissée de côté au profit d'individualismes, de racismes avoués ou latents, et pourtant, .....nous restons aux yeux des nations de la terre le peuple de la Révolution qui a donné à la fraternité des êtres humains son acte de naissance historique en les déclarant «libres et égaux en droits.

L'entre-soi, devient une règle de vie, un comportement généralisé, donnant l'impression de "communautés distinctes "de Noirs, de "Beurs" et de Blancs, de pauvres et de riches, de juifs et de musulmans"

La situation peut devenir explosive. Les mots de l'auteur sont violents, il n'hésite pas à interpeller le lecteur en évoquant l'éventualité de guerre civile. Il en fallait du courage pour écrire ce texte à la suite des attentats, il en faut aussi pour interroger jeter une pierre dans le jardin de l'islam qui doit se "débarrasser de ses anachronismes et de ses rhumatismes".

Dommage cependant, qu'il n'interpelle pas également les autres religions du livre, juive et catholique, leur intransigeance, le manque d'ouverture d'esprit, d'ouverture aux autres de certains de leurs fidèles...

Fraternité devenue orpheline selon l'incipit de l'ouvrage emprunté à Régis Debray, fraternité qui pourrait être abordée dès l'école dont le "rôle est de transmettre aux enfants la conscience la plus claire possible que toutes les civilisations, toutes les religions et toutes les morales du monde se rencontrent sur le commandement de fraternité".

Fraternité, oubliée au profit d'individualismes, du chacun pour soi, d’égoïsmes. Fraternité, devenue un mot gentillet, un idéalisme presque désuet, un peu "bisounours". Un mot et une vertu qui, cependant, doivent être retrouvés, réappris, mis en application.

Le risque est important selon l'auteur : "Ce n'est donc pas le réchauffement climatique qui nous menace le plus à court terme mais notre enfoncement toujours plus loin dans l'ère glaciaire des rapports humains."

Dans les dernières pages, Abdennour Bidar soumet à notre réflexion 10 propositions prenant soin de l'autre, mais ne privant personne, sur lesquelles chacun devrait se pencher, depuis le citoyen lambda que nous sommes, jusqu'aux politiques...

Il serait bon que ce texte, soit lu, analysé et commenté par le plus grand nombre...

Qu'est-ce que nous coûte ?

6 € pour cette lecture, 6 € pour s'interroger

Juste la tentation de vivre mieux et en paix, diront d'autres, dont je suis... "nul besoin de se ressembler pour se rassembler" nous dit Abdennour Bidar
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Lettre ouverte au monde musulman

Deux idées principales : l’Islam souffre de son immobilisme et l’occident de sa perte de valeurs.

Non, trois : le monde et tous ses habitants doivent tisser un lien unique fraternel.

OK, par où on commence ?

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Les tisserands

On traiterait de fou et d’inconscient celui qui affirmerait que notre monde tourne rond, sans heurt, sans tension ! Il suffit de considérer notre actualité, les manifestations qui depuis près de 3 mois font la une des journaux télévisés, la violence, l'incivisme, la contestation des institutions...de considérer aussi que dorénavant, il est plus facile de "se parler" au travers de nos écrans par l'intermédiaire des réseaux sociaux....Mais est-ce se parler quand on s'invective, quand on propage des fausses nouvelles et quand on ne se rencontre pas, quand on n'échange pas sur des points de vue différents?

Est-ce communiquer quand on se parle sans s'écouter ?

Il y a plusieurs mois j'avais eu le bonheur d'assister à une conférence d'Abdennour Bidar donnée dans les locaux de la Médiathèque qui fait mon bonheur; J'avais alors acheté ce livre écrit il y a quelques années, mais il était resté sur une étagère...Je l'avais commencé puis arrêté, pris par d'autres problèmes plus personnels. Je n'avais pas la tête à m'ouvrir aux autres. La crise des Gilets Jaunes m'a fortement incité à le lire, à tenter avec le regard du philosophe de comprendre.

Cette lecture n'est pas facile, plusieurs fois j'ai du relire certains passages, afin de m'en imprégner, revenir en arrière...et prendre encore plus de notes que d'habitude. Et je suis certain qu'une nouvelle lecture m'ouvrirait de nouveaux horizons.

Notre monde va mal, nos sociétés désenchantées n'arrivent plus à communiquer sereinement. Querelles religieuses, pouvoir de l'argent à l'intérieur de nombreuses sociétés, fractures sociales, guerres économiques, repli sur soi, racisme, manque de communication entre les citoyens, sont autant de causes qui fracturent les sociétés occidentales...des fractures qui s'élargissent au fil du temps et de surcroît, de plus en plus difficiles à réparer car "chacun se bat contre les autres pour aller vivre le plus haut possible sur la pyramide sociale..." comme le précise l'auteur.

Abdennour Bidar pense, de ce fait, qu'il est important de recréer les liens traditionnels qui fondent les sociétés humaines. Ceci ne pourra se faire que par un travail personnel de chacun.

Ces liens traditionnels sont au nombre de trois :

*

Le lien à soi, le lien avec son moi-profond, afin de trouver les raisons, les solutions personnelles permettant d'être bien dans sa peau. Ceci peut se faire par la méditation personnelle. A chacun de trouver sa recette, la méthodologie qui lui convient, celle qui lui permet de sortir de son égocentrisme.

*

Puis le philosophe évoque le lien de coopération, d'ouverture, d'échange et de fraternité avec les autres,

*

Et enfin le lien avec la nature...





Au final c'est le"Cultiver son jardin" au propre et au figuré de Voltaire. Ah ! si nous étions tous comme Ghandi ou Martin Luther King, "tisserands" par excellence !

Ce triple lien pourrait même servir de fil conducteur dans l'éducation de nos enfants.

Il analyse avec précision, le rôle parfois néfaste des médias, qui au lieu de chercher à créer du lien, ressassent et passent en boucle tout ce qui va mal dans le monde, tout ce qui fait que l'humanité se déchire : "Ce faisant, les médias eux-mêmes contribuent à aggraver la situation à cause de l’effet de sidération terrible de ces images sur les consciences ! Voilà comment en toute inconscience on fabrique aujourd’hui des générations de gens qui ne croient plus en rien, des découragés d’avance, des cyniques qui, quand ils ont la chance de ne pas faire partie des damnés de la terre, se replient peureusement sur leur petit pré carré de bien-être privé." ..."Le mainstream de l’information reste obsédé par tout ce qui va mal, continuant ainsi à entretenir un climat anxiogène et à répandre la conviction démoralisante d’un désenchantement quasi total du monde humain. Or c’est faux ! Il se passe bien autre chose dans le monde que des crises, de la violence, des catastrophes et des guerres."

Ce texte a été écrit il y a 3 ans. Il avait en grande partie pressenti notre actualité.... Il faut cependant reconnaître que de temps en temps, les médias évoquent des hommes ou femmes ayant l'esprit Tisserands, mais si rarement.

Il est également très critique avec "l’Hydre de l’argent, qui se tapit dans l’ombre, derrière à peu près tous les conflits du monde, et qui livre les masses humaines comme les ressources naturelles aux crocs de ses innombrables têtes prédatrices, prêtes à toutes les exactions pour assouvir leur appétit…" Un ennemi public plus dangereux que le terrorisme islamique, comme il le précise, prêt à détruire la nature.

Non, ce n'est pas un livre de recettes toutes faites, mais surtout un livre qui permet à chacun de trouver sa propre voie... de faire avec les autres, en s'appuyant sur eux pour certains, ou pour d'autres en les accompagnant. Chacun peut tenter de le faire.

Tous les problèmes, toutes les solutions sont abordés par classe : les jeunes, les demandeurs d'emploi, les retraités, les riches, les pauvres, les scolaires, et j'en passe. Quels liens, quelles passerelles, quelles relations entre eux ?

Jamais cette possibilité de lien n'est évoquée ! Certes c'est un gros chantier.

Pour ma part, je trouve bien dommage que nos gouvernants, que la presse ne se penchent pas plus sur le bénévolat, notamment celui pouvant être offert par les seniors, et n'en favorisent pas le développement. C'est certainement l'un des moyens permettant de créer des liens entre des générations, de partager des compétences et des expériences acquises avec des plus jeunes ou des plus défavorisés. C'est permettre à des publics qui ne sont pas appelés à se rencontrer de faire un bout de chemin ensemble. Chacun reçoit de l'autre, chacun donne à l'autre. Toute la société aurait à y gagner. Et c'est gratuit ! Donner pour recevoir du mieux-être !

Ce livre est salutaire et pertinent. Il donne quelques clés, mais surtout donne l'envie de s'améliorer, de rejeter tout égoïsme...

"Oui, c’est délibérément un livre étrange, un drôle d’essai de spiritualité politique et un traité de politique spirituelle." (P. 118)

Je reparlerai prochainement d'Abdennour Bidar. Il m'a séduit.
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Libérons-nous !

Plaidoyer pour le revenu universel qui permettra selon l'auteur de libérer chacun des chaînes du travail et de vivre enfin en hommes libres, de ne plus attendre les vacances ou les week-ends pour s'adonner à ses passions, ses envies, ses relations,...



Autant vous dire tout de suite, la question du revenu universel me taraude depuis que Benoît Hamon, l'a mise sur la table lors de la dernière campagne électorale présidentielle. Depuis, je me suis un peu renseigné et si l'idée me paraît bonne, les écueils sont nombreux. Abdennour Bidar s'empare de cette question et répond à toutes les objections, les questions sans rejeter les difficultés, ceux qui profiteront du système -il y a toujours des gens qui profitent et détournent les bonnes idées à leur profit, il y en aura donc pour le revenu universel.



Le revenu universel, une utopie ? Sans doute, mais de laquelle on n'a jamais été aussi proche, dans nos sociétés qui se mécanisent, se robotisent, mettent les gens au chômage, les contraignent et les culpabilisent de ne pas avoir de boulot et les punissent même et les poussant à la pauvreté. Abdennour Bidar est lucide et sait bien que pour que cette idée fonctionne, il faut briser des chaînes :



"La première nous lie au travail : elle nous contraint de travailler pour gagner de l'argent. La deuxième nous lie à la consommation : c'est elle qui rend l'argent désirable, et qui nous motive donc à travailler. L'individu est contraint de travailler parce que c'est le seul moyen d'accéder à ce que la société de consommation l'a conditionné à voir comme le bonheur : posséder. Travailler plus pour gagner plus pour dépenser plus. Tel est le cercle vicieux où beaucoup d'existences tournent en rond." (p.30)



A la suite du constat, le philosophe déroule son raisonnement très réaliste et non pas purement intellectuel. Je pourrais vous citer toutes les pages que j'ai notées mais ce serait long. Il propose ni plus ni moins qu'un changement de société, la nôtre, capitaliste, étant à bout de souffle. C'est une charge virulente, énervée et lucide contre ce capitalisme qui a réduit les hommes en esclavage et qui compte bien en profiter encore longtemps. L'homme ne s'épanouira en tant qu'individu et en tant qu'appartenant à un groupe que lorsqu'il pourra prendre du temps pour lui et pour autrui.



La réflexion d'Abdennour Bidar est poussée, fine, intelligente et sans concession. Je la rapproche d'un petit ouvrage dont j'ai déjà parlé ici et qui abordait (en 1880, pas sous l'angle du revenu universel), le rapport des hommes au travail, Le droit à la paresse de Paul Lafargue.



Très accessible et court (110 pages), l'essai d'Abdennour Bidar est à lire de toute urgence pour qui sent bien que la société actuelle est finie et qu'il faut en changer. Pour les autres aussi, c'est une belle source de réflexion et de discussion. En ces temps très troublés, il me semble tout indiqué.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Les tisserands

C'est un livre étrange ! Il le dit lui même ! Mélange de préoccupations sociales, voire politiques, écologiques. mais ce n'est pas tout ! On est très loin du bouquin de "développement personnel" comme il y en a tant, très loin aussi du simple exposé de "pensées positives" (comme il y en a tant aussi de sympathiques mais parfois simplistes). Non là, la barre est placée plus haut. Chez A. Bidar, il s'agit d'un plaidoyer pour une mutation en profondeur de notre société et de nous mêmes. Car c'est là son originalité, mêler ces sujets de société à des vues non seulement philosophiques mais aussi mystiques et sans que l'on ait le sentiment d'une rupture dans le propos. Entre notre moi profond, notre rapport au divin (si on est croyant voire si on ne l'est pas) nos sociétés et l'univers tout est lié. Un ouvrage qui demande une lecture attentive (j'ai relu des passages plusieurs fois) et plein d'un espoir devenu plus que nécessaire...urgent !
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Un Islam pour notre temps

Un ouvrage pour notre temps.

Entre le "non à l'Islam et l'islam" et la volonté de "réforme complète et radicale de l'islam", ce livre trouve une troisième voie: celle d'un islam en adéquation avec son temps, un islam qui se remet en question et qui n'impose rien. C'est la religion de la sagesse, celle qui libère et permet de trouver sa "nourriture spirituelle".

De quoi ai-je spirituellement besoin? Voici la question centrale. Je n'ai besoin que du Témoignage ? Je ne prends que cela. J'ai besoin des cinq piliers? Je peux les prendre, mais attention, il y a une là une imposition... le Coran lui n'impose pas.



Pour un islam critique, pour un islam des Lumières, pour un islam repensé en accord avec l'Occident (devant être requestionné également), pour un islam de notre temps.
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Plaidoyer pour la fraternité

Ce livre court et succinct, pose le postulat qu'il faut repenser la vie partagée de la société française.



Liberté, égalité oui, mais sans la fraternité ces principes ne sont rien qu'une juxtaposition sans lien. L'auteur explique ainsi que l'unicité d'une nation ne veut pas dire similitude identitaire mais bien l'unicité dans la différence, que ce soit culturelle, religieuse ou autres. Un livre synthétique qui rappelle des évidences parfois perdues de vue quant on entend des discours exclusifs. Ce livre rappelle également la nécessité de s'unir et de ne pas exclure les musulmans, et à ces derniers de prendre une vraie position et cesser de minimiser la crise induite par la manipulation de cette religion. Un livre simple et évident, par contre les propositions, ont le mérite d'être énoncées mais, sont un peu bancales
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Quelles valeurs partager et transmettre auj..

Un ouvrage écrit avec pédagogie et bienveillance
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Quelles valeurs partager et transmettre auj..

Contre l’ethnocentrisme culturel et le relativisme paresseux, Abdennour Bidar fait l’état des lieux éthiques face aux menaces de délitement social.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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L'islam sans soumission : Pour un existenti..

Mêlant philosophie et théologie ancrées dans ses deux cultures et deux systèmes de pensée, les faisant interagir entre-elles, Abdennour Bidar cherche une autre voix pour l'islam et ses co-religionnaire. Une religion libératrice, profitable à tous, universelle, proposer une autre manière de vivre, peu importe les religions des uns et des autres.

Avec patience et pédagogie, il reprend les versets clés du Coran, et notamment la notion de "Khalife", traduit par "lieutenant" depuis des siècles. ALors que le sens même du mot est polyphonique, pouvant signifier "successeur", "héritier"... Toute la relecture de Bidar se fonde sur ce terme et cette idée de succession, soutenue par d'autres versets et par les deux autres Livres des religions monothéistes, qui préparaient eux aussi à la vision d'un homme successeur (avec l'Alliance juive et l'Incarnation chrétienne), ainsi que par des nombreux théologiens et philosophes des 3 religions.

C'est la force de cette démonstration : elle inscrit le Coran dans une continuité sociale et intellectuelle. Pour lui, le début de la sortie de la soumission peut être datée : les soulèvements du Printemps arabes en 2012 : Dieu/Yahvé/Allah se retire tout doucement, tout en donnant à l'homme ses facultés de création et de réflexion. L'homme n'est pas un second ni un esclave mais un héritier. C'est un coup de tonnerre théologique : sortir d'une orthodoxie vieille de plusieurs siècles, figée et figeante, pour partir à la découverte de sa foi et son immortalité (le but ultime selon Bidar).

il prouve que l'on peut sortir de la soumission à Dieu et à une religion sans tuer ni l'un ni l'autre. Qu'il est possible de conserver sa foi et d'en tirer quelque chose de plus, d'en irriguer le monde dans un but de paix et d'égalité.

Puisse t-il être entendu.
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Quelles valeurs partager et transmettre auj..

Au cours des Journées des écrivains du sud, j'ai pu assister à une rencontre avec cet auteur le samedi 11 mars 2017.



Ce fut un plaisir à entendre. Et cela a donné l'envie de lire son livre.
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Self islam : Histoire d'un islam personnel

Ceci est le récit du parcours d'un homme et de ses rapports à sa religion, de sa foi, parfois de ses erreurs, de ses errances. De l'innocence de l'enfance entre son grand père et sa mère où il vit sa religion en toute simplicité jusqu'à son parcours d'homme adulte où plus rien n'est si simple. C'était le premier ouvrage d'Abdennour Bidar, que je lisais, choisi un peu par hasard, par curiosité, un peu par paresse (c'est un livre court). J'ai été frappée par l'honnêteté de sa démarche.

C'est au croyant (de quelque religion qu'il soit), au delà de la victimisation ou du manichéisme, des fantasmes des uns et des autres, de trouver son propre chemin, de bâtir son rapport avec sa propre religion. De cette démarche dépend les rapports qu'il entretiendra aussi avec la religion des autres et sa place dans la société. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise foi (avec ou sans jeu de mots) tout dépend de la façon dont on la vit. Nous avons plus que jamais besoin d'hommes et de femmes qui empruntent de tels chemins et qui ont le courage de s'engager dans un monde où il devient de plus en plus tentant de sombrer dans le repli sur soi et le rejet des autres au nom de la défense de son identité.
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Les tisserands

C’est un écrit qui fait tellement du bien qu’il serait désobligeant de le classer dans la catégorie « feel-good » notion qui en elle-même fleure le gnangnan, la bluette, l’eau de rose.

Ce qui fait du bien ici, c’est l’espoir, si précieux en ces temps de désespérance.

L’espoir que ce monde , cette planète et ses hôtes , qui en constituent l’étoffe, non seulement cessent de se déchirer, mais se reconstruisent, pour évoluer vers une nouvelle humanité. C’est possible si les Tisserands, ces légions d’individus déjà en marche, continuent leur oeuvre salvatrice.



"Déjà un peu partout dans le monde commencent à se produire "un million de révolutions tranquilles, dans tous les domaines de la vie humaine : travail, argent, santé, habitat, environnement. J'appelle Tisserands les acteurs de ces révolutions. Leur objectif commun, en effet, est très simple : préparer ensemble le tissu déchiré du monde"



Car, oui, ils existent déjà, maintenus dans l’ombre par les médias qui préfèrent contempler et se gaver jusqu’à l’écoeurement des témoignages de la déchirure :



"Voila comment en toute inconscience on fabrique aujourd'hui des générations de gens qui ne croient plus en rien, des découragés d'avance, des cyniques, qui, quand ils ont la chance de ne pas faire partie des damnés de la terre, se replient peureusement dans leur petit pré carré de bien-être privé."





La première étape pour devenir un Tisserand, c’est de tisser un lien avec soi-même, avec son moi profond. Un outil, la méditation , le retour au calme, la chasse au vacarme qui agite nos pensées et parasite nos actions. Pas de dogme, pas de rituel, inutile s’il n’est pas en lien avec une compréhension (c’est ce que proposent les religions : une application de quelques tâches plus ou moins contraignantes, pour gagner un éventuel aller simple pour une vie dans l’au-delà). Malraux avait prédit que le 21è siècle serait spirituel ou ne serait pas. Quelle clairvoyance!



"Combien d'entre nous ont creusé assez loin, avec assez d'acharnement dans la terre noire de leur intériorité pour y déterrer la source bouillonnante d'eau vive?"







C’est l’étape incontournable pour accéder à la réparation ou au tissage du deuxième lien, le lien à l’autre. Il s’agit de travailler ensemble, de faire ensemble (encore un raté pour les religions, qui pourtant étymologiquement , vraiment répondre à ce but, alors que force est de constater que le résultat est à l’opposé de ce que l’on pourrait en attendre). C’est aussi la transmission, et particulièrement à nos enfants, « plongés dans un monde où on perd vite haleine » (Pep’s).

. C’est le passage d’une verticalité (le pouvoir, la hiérarchie, la concurrence) à l’horizontalité (l’entraide, la coopération, le partage, et la co-construction).



Le dernier lien bafoué est le lien à la nature. Pas besoin de long discours pour en démontrer la nécessité. Respect de cet environnement qui ne nous appartient pas, dirait-on de la feuille qu’elle appartient à l’arbre? Elle est l’arbre , simplement.



Chantier immense, mais déjà en marche. On connaît la puissance d’un travail communautaire, les sociétés d’insectes nous le prouvent. Et nous pouvons aussi être ces insectes, ces individus qui seuls sont inefficaces, mais assemblés sont capables du meilleur comme du pire.



Voilà pourquoi c’est un livre qui fait du bien. Alors, amis lecteurs, lisez et transmettez, vous gagnerez ainsi vos galons de Tisserand.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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