Il est parfois utile d’avoir une référence incontestable en termes de langage et d’utiliser certaines expressions courantes à bon escient.
Et quoi de mieux que l’Académie Française pour nous guider ?
Ce petit manuel présente plus de 150 expressions que nous sommes susceptibles d’utiliser régulièrement et qui sont génératrices d’emploi fautif.
Un bon nombre de sujets traités sont déjà relativement connu des lecteurs de Babelio, bien sûr. Mais un peu d’humilité nous oblige à avouer que dans notre conversation quotidienne, nous sommes souvent influencés par des anglicismes, par exemple. Et l’académie propose toujours des exemples qui donnent des solutions simples de remplacement. Pourquoi dire « stopper » plutôt qu’arrêter ou interrompre ?
De même ce livre propose des exemples et éclaire de nombreux contresens. Quand doit-on utiliser « Soi-disant » plutôt que « prétendu ».
Tout est clairement expliqué. Ce n’est pas un ouvrage d’érudits abscons, ce n’est pas forcément de la banalisation. C’est simplement un livre intelligemment pensé.
Comme on ne retiendra pas tout à la première lecture, il faudra lire et relire ces pages, d’autant que l’on peut picorer au hasard les différents items proposés.
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Le titre de ce livre m’a attiré : nous disons souvent une chose pour une autre sans faire attention. Ce livre est intéressant parce qu’il met le doigt sur nos erreurs de langage de tous les jours. Souvent, nous disons un mot pour un autre et cette confusion donne un tout autre sens à la phrase ou… plus aucun sens. Par exemple, dire « à » au lieu de « chez » ou « à l’intention » au lieu de « à l’attention ». Et tout est expliqué pour utiliser la bonne expression la prochaine fois.
Ce livre parle aussi des anglicismes et des mots français qu’on peut utiliser à la place de ceux-ci, de la prononciation de certains mots, des liaisons qu’on fait ou pas… Il est assez complet mais sur certaines expressions, il ne s’engage pas pour l’une ou l’autre des deux.
Même s’il m’a passionné et beaucoup appris, il m’a parfois perdu dans les détails techniques. J’aurais quand même bien aimé l’avoir dans ma bibliothèque pour pouvoir le consulter en cas de doute ! (Si j’ai fait des erreurs de langage dans cette critique, je vais me faire lyncher. :) )
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L’Académie française, à quoi sert-elle ? « Son but est d’éviter qu’une confusion dans les mots n’entraîne une confusion dans les idées. » (p. 8) Dans son introduction, Jean d’Ormesson nous rappelle que cette éminente d’assemblée d’hommes verts ne travaille pas pour « faire joli », mais pour préserver le sens. « Un français correct n’est ni une affectation ni un luxe. C’est la garantie d’une pensée sûre d’elle-même. La beauté de la langue n’est que le miroir d’une raison capable de mettre de l’ordre dans le chaos du monde. » (p. 9)
Il convient donc de distinguer la règle et l’usage, le second étant bien souvent fautif par rapport à la première. Attention aux contresens et approximations ! « Ces images de coupe claire et de coupe sombre, empruntées au langage de la sylviculture, sont fréquemment employées, mais bien souvent à contresens. Une coupe claire, pratiquée pour laisser passer la lumière, consiste à abattre un grand nombre d’arbres. Elle est donc plus sévère qu’une coupe sombre, consistant à abattre quelques arbres seulement, sans que le sous-bois s’en trouve éclairé. Un auteur doit donc redouter davantage la couple claire que la coupe sombre dans son texte, et les coupes claires dans les crédits sont plus à craindre que les coupes sombres. » (p. 58 & 59)
L’Académie française n’est pas hostile aux anglicismes : la langue française doit évoluer, mais il est tout à fait inutile d’y introduire des mots étrangers quand il existe déjà un mot français pour dire exactement la même chose. L’Académie n’est donc pas anglophobe et encore moins misogyne ! Si elle s’oppose à la féminisation des mots, ce n’est pas pour maintenir la prétendue supériorité de l’homme, mais pour garantir une égalité de traitement. Eh oui, le masculin est en fait un genre non marqué qui englobe le masculin et le féminin, alors que le féminin est un genre marqué et exclusif. « C’est donc le féminin qui est le genre de la discrimination, et non, comme on peut parfois l’entendre, le genre masculin. » (p. 88)
Je ne rappellerai jamais assez que « pallier » est suivi du COD et non du COI : « on pallie un manque » et pas « à un manque ». Vous avez un doute sur l’usage d’une préposition ou l’emploi du subjonctif ? Vous trouverez une réponse simple et claire dans cet ouvrage, et les quelques exemples de ce qui se dit et de ce qui ne se dit pas sont limpides.
Enfin, précisons que ce qui est immortelle, c’est la langue, pas les membres de l’Académie française qui doivent leur surnom à une heureuse métonymie. « La langue française est immortelle à condition que chacun des mots qui la composent soit soumis à un examen permanent, et que les préjugés qui l’encombrent soient éliminés un par un. L’immortalité ne consiste pas à être figée à un moment donné du temps, mais au contraire à rester vivante. » (p. 183)
Ce petit ouvrage remet quelques points sur les i et ce n’est jamais un luxe dans notre monde perméable aux modes et aux tics de langage. Et quelle joie de lire que l’on maîtrise une règle un peu absconse ou que l’on sait quels pièges éviter !
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Les fautes d'orthographe ou d'expressions peuvent être évitées surtout après avoir parcouru ce petit livre!!
Il est vrai que certaines ne sont pas du tout connues du "Grand Public"!!
A moins que...??!!
Exemple :
ON DIT : Postuler un poste en province
ON NE DIT PAS : Postuler pour un poste en Province
J'ai lu le volume 3, je lirais bien les autres pour parfaire mon français, en connaître ses nuances, ses subtilités, ses exceptions, ses secrets...
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Dire, ne pas dire.
C'est important quand même.
Son aventure a commencé il y a cinq ans. Académiciens et autres professionnels, passionnés et nécessiteux de réponses à une ou des questions instantanées, débattaient sur un forum quant à l'usage d'un mot ou d'une expression, du fond ou de la forme d'un langage. De manière générale, de la bonne utilisation d'une langue qui aurait la propriété — enviable et très convoitée par l'Humain — d'être immortelle.
De là naquit ce livre au condensé éclairé d'exemples, astucieux, facile à utiliser grâce aux glossaires ; donc consultable à merci. Il est un mur protecteur contre des charges massives et répétitives anglaises, féministes et autres salves passagères à la mode.
C'est pour moi un livre au feuillage luxuriant contrecarrant les plans des usages luxurieux des mots.
C'est aux éditions Philippe Rey que ça se passe et pas dans le journal du dimanche.
Et comme vous en parlez tous les jours à chaque fois qu'on vous demande si ça va, voici l'exemple que vous attendiez évidemment :
" Météo pour temps
L'abréviation familière météo est bien entrée dans l'usage et s'emploie dans la langue courante en lieu et place du terme météorologie, discipline qui a pour objet l'étude des phénomènes atmosphériques et de leurs variations, et qui a pour objectif la prévision à court terme de l'évolution du temps. On veillera toutefois à ne pas confondre cette discipline avec son objet, et on se gardera bien d'utiliser météo pour désigner le temps qu'il fait ou le climat.
On dit :
Le temps sera mauvais toute la semaine
On ne dit pas :
La météo sera mauvaise toute la semaine
On dit:
Demain le temps sera chaud, il fera chaud
On ne dit pas :
Demain la météo sera chaude."
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Avec ce livre, j'ai découvert que l’Académie française avait lancé en octobre 2011, le site Dire, ne pas dire pour apprendre à utiliser la bonne expression, le bon mot.
Ce n'est pas un livre qui se lit d'une traite, mais qui se feuillette. Il y est recensé plus de 200 mots ou expressions utilisées souvent à tort. J'ai pris conscience que nous avons tendance à utiliser abusivement de nombreux anglicismes pour lesquels il existe pour tant un et même plusieurs équivalents en français...
Ce livre très intéressant nous permet de prendre conscience de la richesse et la subtilité de notre langue française. Les auteurs nous expliquent également d'où viennent ces expressions et comment elles doivent être utilisées correctement.
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Cet ouvrage collectif est un régal pour les amoureux des mots, de la langue française.
Mais avant toute chose, direction l'adresse suivante www.dictionnaire-academie.fr, qui est toujours d'une très grande utilité, forcément, pour qui cherche la définition d'un mot (c'est bien là le but d'un dictionnaire), mais aussi pour connaître l'histoire d'un mot au fil de l'Histoire.
Car pour reprendre les mots d'Hélène Carrière d'Encausse : "En 1694, l’Académie française faisait au roi l’offrande de la première édition de son Dictionnaire. 325 ans plus tard, quelques années après la parution du tome III de la neuvième édition, quelques-unes avant la parution du dernier tome de cette même édition, nous sommes heureux de présenter aujourd’hui le nouveau moteur de recherche" [...] Nous nous inscrivons dans une longue histoire, mais si cette longue histoire nous permet d’avoir un intéressant recul sur la vie de notre langue, elle nous apprend aussi que ce jour n’est en rien une fin, pas plus que ne le sera d’ailleurs celui qui verra l’achèvement de la présente édition. S’il fallait emprunter une conclusion à un académicien, nous pourrions dire, parodiant Valéry, les mots, les mots toujours recommencés, puisque nous ne pouvons ni nous reposer ni dire, comme Chateaubriand à la fin des Mémoires d’outre-tombe, « Grâce à l’exorbitance de mes années, mon monument est achevé ». Dire l’usage, c’est accepter d’être Sisyphe et de reprendre sans fin une tâche dont on sait qu’elle ne sera jamais terminée. Mais rien ne nous interdit quelque joyeuse pause et de nous réjouir quand nous réussissons à pousser notre rocher un peu plus loin, quand nous atteignons une étape nouvelle."
Je suis donc allé sur ce dictionnaire (que j'utilise couramment) pour chercher la définition de flânerie : Action de flâner ; promenade sans but précis. Mot apparu dans ce même dictionnaire dans l'édition de 1878.
Même réflexe sur le mot flâner, résultat édition de 1878 : Se promener en musant, perdre son temps à des bagatelles. Édition de 1935 : Se promener sans but, sans hâte et sans objet déterminé ; ou Passer son temps à des bagatelles. Édition actuelle : Se promener sans but précis et à loisir, par extension : Agir sans se hâter, perdre son temps et Probablement issu de l’ancien scandinave flana, « courir çà et là ».
Et ce livre, c'est tout cela à la fois on se promène sans but précis au travers des divers textes proposés par les académiciens, il y est question d'orthographe, d'anglicismes, de l'usage ou de l'utilité de certains signes de ponctuation, d'alphabet, de mises au point sur l'utilisation de certains mots détournés de leur sens premier, etc....
On y apprend bon nombre de choses, et pour me permettre une transition on se laisse aller à rêver à la richesse de la langue française.
Car ce mot rêver a une particularité que, j'en suis sûr, peu connaissent :
"Eh bien, oui ! le mot rêver, précisément, qui, dans son sens commun d’avoir une activité onirique, a supplanté songer à partir du XVIIIe siècle, d’où vient-il ? De quelle famille linguistique est-il issu ? On l’ignore. Les lexicologues s’impatientent. Ils débusquent des étymologies pour le moins douteuses. Ils braconnent du côté du gallo-romain. Leur butin est maigre. Oserais-je dire (cela est peu scientifique, mais tant pis !) que je m’en réjouis ?J’aime ces mots venus de nulle part. J’aime ce rêve qui anime, qui hante notre inconscient, et qui est lui-même un mot rêvé, impalpable, un fantôme, une chimère – quel symbole ! Oui, il faut s’émerveiller des mots, des ombres portées du passé qu’ils véhiculent par leur musique, leur orthographe, leurs racines, mais qui parfois cadenassent leurs secrets jusqu’au silence… ou jusqu’au rêve."
La langue française recèle encore bien des mystères et c'est bien ce qui l'a rend si vivante..
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L'Académie française est toujours régie par les statuts concomitant à sa création en 1635 : « La principale fonction de l’Académie sera de travailler avec tout le soin et toute la diligence possibles à donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences. »
Tel est donc le but de son dictionnaire : accepter les emplois qui se sont solidement introduits, décourager l'emploi de mots dont le sens ne peut pas être retrouvé par l'étymologie et recadrer les emplois qui pourraient empêcher les francophones de se comprendre entre eux.
Il n'y a donc pas eu de réforme autoritaire qui en aurait choqué plus d'un ; il n'y a pas de féminisation obligatoire, il n'y a pas une bande de vieux croûtons qu'on conspue volontiers pensant qu'ils veulent nous faire parler comme au XVIIe siècle ; il y a un dictionnaire sans cesse renouvelé qui entérine le vocabulaire qui ne nuit pas à la compréhension de notre langue.
Voilà ce qu'en disait Maurice Druon, secrétaire perpétuel au moment de la parution du premier tome de cette 9e édition du dictionnaire de l'Académie française.
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à utiliser pour écrire et pour tout le monde
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J'ai eu ce livre en cadeau promotionnel et j'ai mis un moment à m'y plonger. Un peu de suffisance sans doute , pensez-donc un (ex) prof de français ne fait pas de faute! Funeste présomption ! Je me suis rendu coupable de quelques turpitudes linguistiques ( compliqué pour difficile,onze heures passées de dix minutes, par exemple) . Mea culpa ... mais c'est véniel par rapport à ce qu'on entend tous les jours sur les ondes et même dans la bouche de nos dirigeants politique pourtant censés sortir de la crème des écoles...
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Ouvrage très pédagogique, qui rafraîchit nos pratiques, et si nécessaire nous aide à revenir dans le « droit chemin ». La très grande majorité des articles est convaincante. Mais je ne peux m’empêcher, toutefois, de signaler que certains m’ont un peu irrité. Je prends l’exemple de « Basé sur » (p 37) : c’est, en gros « on dit comme cela parce qu’on doit dire comme cela ». D’autres donnent l’impression de ne pas vouloir accepter une évolution naturelle de la langue.
Mais, ne boudons pas notre plaisir de voir l’Academie Française mettre à la portée du plus grand nombre !
Je recommande vivement.
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Un livre plaisant pour l'utilisation de notre belle langue française qui doit être mise en avant pour ne pas l'oublier.
C'est dans l'oubli que notre beau vocabulaire se perd parce qu'il n'est plus ou moins bien utilisé.
Un mot bien placé vaut mieux que quelques explications.
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