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Citations de Adalbert Stifter (60)


Donc Tiburius grandit soumis à ces influences conjuguées. Ses éducateurs faisaient bien trop de bruit autour de lui pour qu’on pu discerner sa personnalité, aussi restait-il silencieux, réservé, sans rien laisser deviner de ses pensées ou de ses sentiments.
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(...) : combien l'avenir est-il indescriptible, mystérieux, attrayant, lorsqu'on l'a encore devant soi ! Mais qu'il devienne présent, et le voilà qui se presse, avec quelle rapidité, sans même que nous ayons le temps de nous en apercevoir; et pour peu qu'il devienne passé, le voilà évident, usé, inconsistant.
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Le soleil eut bientôt quitté les hauteurs du ciel et ne fut plus qu'une coupole d'or pâle au-dessus de la vallée, signe et riche de présages. Riche de présages car le lendemain, cette coupole d'or pâle dans le matin serait suspendue au-dessus de la vallée et conduirait loin et à jamais dans sa course celui qui était ici tant aimé.
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Gorgés des rumeurs et des flots de sève montante de leur jeune vie à peine commencée, les jeunes gens escaladaient la pente entre les arbres, parmi les chants des rossignols. Tout autour d'eux se déployait un paysage resplendissant où couraient les nuages. Dans la plaine, en contrebas, on pouvait apercevoir les tours et la masse des demeures d'une grande ville.
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J'ai fait beaucoup de choses diverses, qu'est-ce que j'en ai de plus? Tout s'effondre dès l'instant que vous n'avez pas créé une existence qui continue par-delà la tombe
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La vie est incommensurablement longue, aussi longtemps qu'on est jeune encore. [...] La vie est une chose chatoyante, si belle qu'on voudrait s'y plonger; on croit qu'elle durera éternellement... mais la vieillesse, elle, est un papillon du soir qui fait un bruit bien inquiétant à nos oreilles.
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[...] ce n'est pas par l'arbitraire et par l'amertume qu'on peut entraver quelqu'un.
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Si vous-même aimiez quelqu'un, peut-être se trouverait-il aussi quelqu'un pour vous aimer en retour
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" On est souvent forcé de se détacher de ce que l'on aime le plus " p.57
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Sur dix auditeurs, neuf critiqueront l'homme dont il va être question, le dixième pensera souvent à lui.
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L’air caressant vibrait autour de moi à l’infini, la steppe embaumait, et l’éclat de la solitude de glissait partout et par-dessus tout.
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Si l’on voulait appliquer à l’homme la parabole du figuier stérile, on pourrait peut-être dire ceci : le bon, le doux, le grand jardinier ne le jette pas au feu pour autant ; à chaque printemps il regarde le feuillage stérile, et à chaque printemps il le laisse verdir, jusqu’à ce que les feuilles se fassent de plus en plus rares, jusqu’à ce qu’enfin ne se dressent plus que les branches desséchées. Alors l’arbre est arraché du jardin, et à sa place on met autre chose. Les autres plantes, elles, continueront à fleurir et à croître, mais nulle ne pourra dire qu’elle est issue de ses graines, ni que les fruits savoureux qu’elle porte viennent de lui. Toujours et toujours le soleil fera descendre sa lumière, toujours le ciel bleu sourira, de millénaire en millénaire, et la terre se revêtira de son ancienne verdure et les générations descendront leur longue chaîne jusqu’au dernier enfant : lui seul est exclu de tout cela, parce que son existence n’a formé nulle image, parce que ses bourgeons ne lui permettent pas de descendre le fil des temps. Même s’il a laissé après lui d’autres traces, celles-ci s’effaceront comme s’efface tout ce qui est terrestre, et quand enfin tout aura disparu dans l’océan des jours, les choses les plus grandes, les plus grandes allégresses, lui disparaîtra d’abord parce que tout en lui sombre déjà tandis qu’il respire, tandis qu’en lui persiste la vie.
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Chacun existe pour soi, mais n’existe qu’autant que les forces qui lui ont été données en partage se sont transformées en actes et en faits : c’est cela qui s’appelle vivre et jouir. Il n’existe que quand il a bu à fond la vie. Aussitôt qu’il est assez fort pour déployer ses forces en toutes choses, les grandes comme les petites, il peut alors donner le meilleur de lui-même aux autres puisque aussi il n’en peut être autrement : nous devons agir sur ceux qui nous entourent ; car la compassion, la pitié, l’obligeance sont elles aussi des forces qui demandent à agir. Je te le dis : même le sacrifice de soi-même pour autrui, la mort y compris, n’est précisément rien d’autre, passe-moi l’expression, que la fleur la plus vigoureuse et la plus épanouie de la vie. Celui qui dans sa pauvreté n’exploite qu’un seul ressort en lui pour n’apaiser qu’un seul besoin, serait-ce celui de la faim, celui-là n’est qu’une pitoyable caricature de lui-même, il ne fait que nuire à ceux qui l’entourent. Ô Victor ! que sais-tu de la vie ?
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Victor regarda la nuit à travers les barreaux, et le poids qui pesait sur son âme commença à s’alléger. Il voyait un ciel pâle, avec peu d’étoiles. Déjà la lune devait monter de l’autre côté de la maison car il en voyait briller faiblement la lumière sur le feuillage d’un arbre proche, mais les montagnes en face étaient complètement obscures. La Grisel dont il avait si souvent été question au cours de la journée, il la reconnut immédiatement. Sa silhouette noire se dressait sur l’argent du ciel, la pente en était à peine bombée ; à la proue se tenait suspendue une étoile.
Victor regarda longtemps dehors.
« Dans quelle direction peut bien être la vallée de ma mère, et la chère maison éclairée, parmi l’ombre obscure des buissons ? »
Après les nombreux méandres de l’Afel et les couloirs à angle droit de la maison il n’arrivait plus à s’orienter.
Là-bas aussi les étoiles dispensent leur lumière, le sureau est immobile et les eaux coulent. Mère et Hanna dorment sûrement déjà, ou bien elles sont encore assises à la table où elles ont mangé et, tout en travaillant, elles pensent à moi. Peut-être même parlent-elles de moi.
Or devant ses fenêtres l’eau s’étendait aussi, une eau bien plus vaste que celle de son vallon maternel, mais il ne pouvait la voir car un brouillard blanc et immobile la recouvrait, que tranchait la découpe d’une ligne horizontale.
« Dans la chambre où je dormais personne n’est à la fenêtre, personne ne regarde les miroitements du ruisseau, les arbres qui le bordent, les montagnes sur lesquelles s’étirent les champs. »
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Il venait d’atteindre un endroit qui n’était plus très éloigné de la crête : il se retourna une dernière fois. Il pouvait encore distinguer la maison, le jardin, la palissade. Dans la verdure il aperçut quelque chose de rouge, le même rouge que le châle d’Hanna. Mais ce n’était que le rebord d’une cheminée.
Il marcha jusqu’à la crête et se retourna encore. Le jour resplendissant illuminait toute la vallée. Il fit quelques pas sur la cime, et tout disparut derrière lui. Sous ses yeux s’étendait une vallée nouvelle, flottait un air nouveau. Le soleil était déjà assez haut : il sécha et les herbes et ses larmes, réchauffant toute la campagne de ses rayons. Victor descendit le versant de la montagne en ligne oblique. Comme il tirait sa montre, il vit qu’il était sept heures et demie.
« Maintenant on a sûrement déjà défait mon lit, la dernière chose qui me restait, on aura enlevé les draps : il ne va plus y avoir que le dur sommier de bois. Mais peut-être les bonnes travaillent-elles déjà dans ma chambre, lui donnant à présent une tout autre allure. »
Il continua son chemin.
En s’élevant, il avait vu croître la distance qui le séparait de la maison qu’il venait de quitter ; croître aussi cette autre distance qui séparait ses pensées présentes des dernières paroles qu’il avait prononcées à l’instant du départ. Son chemin le menait maintenant le long de pentes qu’il n’avait jamais foulées, tantôt il montait, tantôt il descendait. Il était heureux de n’avoir pas dû aller en ville faire ses adieux, car ce n’était pas un jour où il aurait aimé voir ses amis. Des fermes, des maisons surgissaient tantôt à droite, tantôt à gauche du chemin. Çà et là quelqu’un passait, sans lui prêter attention.
Midi approchait, mais Victor ne cessait de marcher.
Le monde devenait de plus en plus vaste, de plus en plus lumineux ; il s’étendait de plus en plus loin au fur et à mesure que le voyageur avançait. Partout où le portaient ses pas, des milliers et des milliers de créatures étaient dans l’allégresse.
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Ce qui ne vient pas du cœur n’y retourne pas.
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La même nuit étendit sur eux le froid manteau de toutes ses étoiles, sans s’inquiéter de savoir si de jeunes cœurs s’étaient réjouis du jour écoulé – eux qui ne pensaient jamais à la mort, tout comme si elle n’existait pas ; et sans s’inquiéter davantage de savoir si un vieux cœur avait craint de voir sa vie violemment abrégée – celle-ci pourtant s’était encore avancée d’un jour vers sa fin.
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Le reste se perdit dans un murmure confus. La futaie retentit encore de quelques appels joyeux, puis plus rien : les garçons, dans le bruissement des buissons, gravissent la pente qui prolonge le bois. Ils marchent vite sous le soleil qui brille. Autour d’eux, les branches verdoient ; sur leurs joues et dans leurs regards étincelle leur inébranlable confiance dans le monde. Partout, c’est le printemps, aussi inexpérimenté, aussi ingénu qu’eux.
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Si l'on voulait appliquer à l'homme la parabole du figuier stérile,on pourrait peut-être dire ceci: le bon,le doux,le grand jardinier ne le jette pas au feu pour autant; à chaque printemps il regarde le feuillage stérile, et à chaque printemps il le laisse verdir,jusqu'à ce que les feuilles se fassent de plus en plus rares,jusqu'à ce qu'enfin ne se dressent plus que les branches désséchées.Alors l'arbre est arraché du jardin,et à sa place on met autre chose.Les autres plantes ,elles,continueront à fleurir et à croître, mais nul ne pourra dire qu'elle est issue de ses graines ni que les fruits savoureux qu'elle porte viennent de lui.Toujours et toujours le soleil fera descendre sa lumière, toujours le ciel bleu sourira, de millénaire en millénaire ,et la terre se revêtira de son ancienne verdure et les générations descendront leur longue chaîne jusqu'au dernier enfant: lui seul est exclu de tout cela ,parce que son existence n'a formé nulle image,parce que ses bourgeons ne lui permettent pas de descendre le fil des temps.Meme s'il a laissé après lui d'autres traces,celles -ci s'effaceront comme tout ce qui est terrestre,et quand enfin tout aura disparu dans l'océan des jours les choses les plus grandes ,les plus grandes allégresses,lui disparaîtra d'abord parce que tout en lui sombre déjà tandis qu'il respire ,tandis qu'en lui persiste la vie.( Page 135/136).
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Victor regarda la nuit à travers les barreaux, et le poids qui pesait sur son âme commença à s'alléger. (...)
Or devant ses fenêtres l'eau s'étendait aussi, une eau bien plus vaste que celle de son vallon maternel, mais il ne pouvait la voir car un brouillard blanc et immobile la recouvrait, que tranchait la découpe d'une ligne horizontale.
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