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Citations de Adolfo Bioy Casares (98)


Tu es le pain cassage, grand comme un bouclier et exempt d'insectes. Tu es l'inondation dans les plaines, avec les taureaux, les juments et les tigres entraînés par le cours rapide des eaux.
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L’idée littéraire ou précieuse que la mort était impossible aux côtés de cette femme.
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L’air même avait cette diaphanéité céleste et profonde que l’on trouve dans l’écume des cataractes
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Je crois que nous perdons l’immortalité parce que la résistance à la mort n’a pas évolué ; nous insistons sur l’idée première, rudimentaire, qui est de retenir vivant le corps tout entier. Il suffirait de chercher à conserver seulement ce qui intéresse la conscience
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Parmi les bruits, je commençai d'entendre les fragments d'une mélodie courte, très lointaine... Puis je ne l'entendis plus et je pensai qu'elle avait été comme ces figures qui, selon Léonard, apparaissent quand nous regardons longtemps des taches d'humidité.
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La femme au foulard m'est devenue maintenant indispensable. Toute cette hygiène de ne rien espérer est peut-étre un peu ridicule. Ne rien espérer de la Vie, pour ne pas la risquer; se considérer comme mort, pour ne pas mourir. Cela m'est apparu soudain comme une léthargie effrayante et très inquiétante; je veux y mettre un terme. Après ma fuite, pour avoir vécu sans tenir compte d'une lassitude qui me détruisait, j'ai atteint au calme; les décisions que je vais prendre me renverront peut-être à tout ce passé, ou aux juges; je préfère cela à ce purgatoire définitif.
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Maintenant il s'agit de procéder lentement, très scrupuleusement. Ce que j'ai à raconter est tellement étrange que, si je ne l'expliquais pas tout à fait clairement, on ne me comprendrait pas, et on ne me croirait pas non plus. C'est ici que commence l'épisode magique de ce récit ; ou peut-être n'a-t-il cessé d'être magique, et sommes-nous seuls à ne pas avoir deviné sa véritable nature. L'ambiance de Buenos Aires, sceptique et vulgaire, nous a peut-être induits en erreur.
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Un Italien, qui vendait des tapis à Calcutta, m’a donné l’idée de venir ici ; il m’a dit (dans sa langue) :
— Pour un persécuté, pour vous, il n’y a qu’un endroit au monde, mais on n’y vit pas. C’est une île. Des Blancs y ont construit, vers 1924, un musée, une chapelle, une piscine. Les bâtiments sont terminés, abandonnés.
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Pour les carnavals, j'avais la liberté de choisir n'importe quel déguisement, sauf celui d'un gaucho. "Un Argentin ne se déguise pas en gaucho", m'avait dit mon père. Je pense qu'il n'eût pas aimé davantage le voir costumé en cow-boy, car même pour plaisanter, on ne saurait changer de camp.
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Tant que durerait l'effet de l'anesthésie, je rédigerais ce rapport.
Je l'écrivis avec une rapidité extraordinaire, comme poussé et aidé par une volonté supérieure.
Le bombardement a repris. Je n'ai plus la force... Soudain, je me suis senti très seul.

p. 52
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— Dites-lui que pour moi elle était ce qu’il y avait de meilleur dans la vie.
— Mais qu’elle est incluse dans la vie, et que le tout vaut davantage que la partie ? suggéra Lohner.
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— Alors, tu devrais peut-être mentionner les trois périodes de l’Histoire. L’homme crut d’abord que le bonheur dépendait de Dieu, et il tua pour des raisons religieuses. Ensuite il le fit dépendre de la forme de gouvernement, et il tua pour des raisons politiques.
— Ça me rappelle un poème. Chacun tue ce qu’il aime…
Il la regarda, sourit, hocha la tête.
— Après de trop longues rêveries, de vrais cauchemars, expliqua Hernández, nous arrivons à la période actuelle. L’homme s’éveille, découvre ce qu’il a toujours su, que le bonheur dépend de la santé, et il se met à tuer pour des raisons thérapeutiques
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Sublime, non pas lointaine et mystérieuse,
Avec le silence vivant de la rose.
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Je n'espère rien. Cela n'a rien d'horrible. Après m'y être résolu, j'ai retrouvé la tranquillité. Mais cette femme m'a donné un espoir. Je dois craindre les espoirs.
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Où il n'y a pas d'écho, le silence est aussi horrible que ce poids qui, dans les rêves, vous empêche de fuir.
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Ne faut-il pas appeler vie ce qui demeure latent dans un disque, ce qui se révèle quand fonctionne la machine du phonographe, quand je tourne une clef? Insisterai-je sur le fait que toutes les vies, comme dans ce conte du mandarin chinois, dépendent de boutons, que des êtres inconnus peuvent pousser? Et vous-même, combien de fois n'avez-vous pas interrogé le destin des hommes, n'avez-vous pas agité de vieilles questions: Où allons-nous? Où demeurons-nous -telles sur un disque des musiques encore inouïes- jusqu'à ce que Dieu nous fasse naître?
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La suprême occasion de tenter ma chance avec Faustine m’échappait. J’aurais pu me mettre à genoux, lui avouer ma passion, mon existence. Je ne le fis pas. Cela ne me sembla pas habile. Il est certain que les femmes accueillent tout naturellement n’importe quel hommage. Mais il valait mieux laisser la situation s’éclaircir d’elle-même. Un inconnu qui se met à vous raconter sa vie, à vous dire spontanément qu’il a été emprisonné, condamné à perpétuité, et que vous êtes sa raison d’être, vous paraît plutôt suspect. On craint que tout cela ne soit qu’un chantage pour vous vendre un portemine avec une inscription « Bolivar 1783-1830 », ou une bouteille contenant un voilier.
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J'insiste: il n'y a aucune preuve décisive que Faustine éprouve de l'amour pour Morel. Peut-être l'origine de mes soupçons se trouve-t-elle dans mon égoïsme?
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J’ai dominé la répulsion nerveuse que j’éprouvais à l’égard de ces images. Elles ne me préoccupent plus. Je vis confortablement dans le musée, libéré des crues. Je dors bien, je suis reposé et j’ai retrouvé enfin cette sérénité qui m’a permis de me jouer de mes persécuteurs et d’atteindre l’île.

Il est vrai que le commerce constant des images me produit un léger malaise (surtout si j’ai l’esprit vacant) ; cela passera aussi, et le fait de pouvoir me distraire suppose que je mène déjà une existence plus naturelle.
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La vida es confusion.
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