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Citations de Adrien Candiard (137)


Deux erreurs courantes empêchent de comprendre quoi que ce soit à l’islam. La première, c’est de croire que l’islam existe ; la seconde, de croire qu’il n’existe pas.
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Transformer les évènements en occasion d'aimer, c'est reproduire au quotidien le miracle de Cana. C'est changer l'eau de la vie ordinaire en vin de vie éternelle. Il vaut la peine de s'exercer sur des petites choses. Un embouteillage, en soi, ça n'a pas de goût. C'est nous qui choisissons, presque par réflexe, d'en faire un sujet d'agacement, voire d'énervement. Mais c'est vrai pour tout le reste : les enfants qui crient au lieu de jouer sagement, le petit frère qui s'embête et qui alors décidé de venir m'embêter à mon tour, le bus qui prend son temps alors qu'il fait si froid à l'arrêt, l'ami qui annule à la dernière minute ce dîner que j'attendais avec impatience, tout çela aura le goût que nous lui donnerons : toutes ces situations nous donnent des gens à aimer davantage ; toutes nous procurent des occasions d'aimer, et donc d'être heureux. Il suffit de chercher un instant, et c'est un exercice auquel on devient meilleur si on en prend un peu l'habitude.
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On raconte, dans la tradition ancienne des moines d’Égypte - les « Pères du désert: que le diable, déguisé en pauvre, était venu frapper à la porte d'un monastère pour tenter les frères. Il frappe, pas de réponse. Il frappe à nouveau, sans plus de succès. Il frappe, il appelle; derrière la porte, on lui répond enfin: « Que veux-tu ? » « Je suis un pauvre (un pauvre diable ?), dit le diable. J'ai besoin de votre aide. » On lui répond: « Laisse-nous, nous sommes en train de prier. » Alors le diable se réjouit: « Inutile d'entrer, remarque-t-il. Je suis déjà à l'intérieur.
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Quand le monde qui nous entoure nous fait peur, l'espérance chrétienne ne nous dit pas de rester là à pleurnicher parce que tout va mal, ni de sourire bêtement parce que tout irait bien ; elle ne nous invite pas à attendre que Dieu détruise ce monde-là pour en construire un autre ; elle nous pose une question très simple : comment faire de tout cela une occasion d'aimer davantage? (...) Transformer les événements en occasion d'aimer, c'est reproduire au quotidien le miracle de Cana. C'est changer l'eau de la vie ordinaire en vin de vie éternelle.
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« (…) d’être poignardé dans la rue quelques heures plus tard par un autre musulman qui avait vu dans cet insupportable « Joyeuses Pâques » une provocation méritant la mort. »
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Espérer, dans la pratique, ce n'est pas seulement croire que nous sommes capables d'éternité : c'est vivre en préférant l'éternel au reste, en faisant passer l'éternel d'abord, avant l'urgent, avant tout le reste qui nous paraît si important sur le moment. Espérer, c'est accepter d'adopter le point de vue de l'éternité : non pas un point de vue froid et lointain, mais au contraire, le point de vue de l'amour. Comme nos vies changeraient, si nous savions ordonner nos priorités en fonction du poids d'éternité de nos actions : l'ambition, le souci de gagner de l'argent, l'envie de se faire reconnaître se retrouveraient très vite au bas de la pile. On découvrirait que préparer un gâteau pour une voisine isolée, à qui cela fera plaisir, construit bien plus l'éternité que son poids de farine, d'œufs et de sucre ne le laisserait croire.
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Deux vieux frères du couvent des dominicains de Lille, morts depuis, avaient l'habitude de se chamailler constamment, trouvant un certain plaisir et un certain équilibre à vivre toujours comme chien et chat. Un jour, à la vaisselle, l’un des deux dit à l'autre, qui avait prêché à la messe un peu plus tôt, et avait parlé de l'amour:
- Tu parles toujours de l'amour. Mais qu'est-ce que tu y connais ? Tu l'as déjà fait, toi, l'amour ?
Et l'autre de répondre, du haut de ses quatre- vingt-dix ans:
– Pas encore, mon frère !
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Le pardon passe toujours par la vérité. Appeler un chat un chat, et un mal un mal. Il n'y a rien à attendre de la mièvrerie quand elle a lieu aux dépens de la vérité.
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mais ce dont ils devraient se confesser, c'est de cette confession même; se confesser, non d'en demander trop au Seigneur, mais de ne pas lui demander assez. Le péché, c'est toujours une affaire de gagne-petit: un pécheur, c'est quelqu'un qui se contente de peu. Qui, se sachant fait pour l'infini, se contente d'objets finis et dérisoires pour remplir ce vide et cet appel : l'ambition, l'argent, l'égoiïsme...
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On n'espère pas dans le passé : on ne peut qu'espérer dans l'avenir. Le passé est toujours plus rassurant : c'est fait, on connaît la fin de l'histoire ; même quand elle est tragique, elle ne porte pas en elle l'angoisse de l'incertitude. Mais de ce fait, elle n'apporte avec elle aucune surprise, aucune nouveauté. Les délices de la nostalgie en masquent le poison. Rien n'est moins chrétien que de serrer sans fin dans ses bras le cadavre de la vieille chrétienté : il faut laisser les morts enterrer leurs morts, et regarder le monde en face. Jérusalem est tombée, et ses murailles ne seront pas reconstruites.
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Pourquoi est-elle donc si spirituellement féconde, cette expérience amoureuse ? Pourquoi ne pouvons-nous pas totalement l'ignorer, pour devenir de véritables fils d'Israel » à la suite de Nathanaël ? Pour deux raisons essentielles, il me semble.
Tout d'abord, tomber amoureux, être amoureux est une expériemce qui fait toujours sortir de soi. C'est un peu paradoxal, parce que c'est en même temps une profonde expérience de l'unité de soi, où on expérimente plus intensément qui on est. Mais, même si peuvent y entrer du narcissisme et de l'égoisme, me voilà bien obligé d'admettre ou de découvrir qu'il y a quelqu'un d'autre que moi. C'est d'ailleurs pour cela qu'être amoureux, même si c'est parfois très agréable, a toujours une dimension inconfortable: elle oblige à sortir de chez soi, àsortir de son confort. Il y a, au demeurant, des conforts un peu glauques, des conforts où l'on est malheureux, des conforts où on crève de solitude, mais ils restent des conforts tout de même, et il est difficile et même douloureux d'en sortir. On devient si vite un vieux garçon, perclus d'habitudes qui se changent vite en manies. On devient vite, d'ailleurs, un vieux garçon spirituel, où Dieu vient servir de prétexte à notre confort, à notre mise à l'abri du monde. Mais la spiritualité qui isole, qui donne une excuse pour ne pas sortir de soi, n'est qu'une apparence de spiritualité
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Si J'aime cette voix, si j'aime cette intelligence, si je sais les apprécier, si je sais m'en réjouir pleinement, alors toutes ces belles choses m'appartiennent pleinement. C'est comme si c'était ma voix, puisque je sais en profiter! Les façades n'appartiennent pas à leur propriétaire, mais à leur vis-à-vis, c'est-à-dire à ceux qui en jouissent- et à ceux qui s'en réjouissent.
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"Quand on n'a pas d'autre outil qu'un marteau, tous les problèmes ressemblent à des clous."

Abraham Maslow
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On ne donne jamais que de sa pauvreté, nous dit Jésus.
Nos richesses ne donnent pas : elles achètent, elles dominent, elles subjuguent.
Seules nos pauvretés donnent, parce que - sagesse paradoxale du Royaume - il est faux qu’on ne peut donner que ce qu’on a.
On ne peut donner au contraire que ce qu’on n’a pas, que ce qu’on n’a plus, ce qu’on a déjà donné d’avance, sans condition, sans marchandage.
(page 115)
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Les points d’accord entre tous les musulmans du monde sont au fond très peu nombreux, et tiennent en quelques lignes : croire qu’il n’y a qu’un Dieu, que Mahomet est son Prophète, que le Coran témoigne d’une manière ou d’une autre de la volonté de Dieu pour les hommes, qu’un Jugement divin nous attend au dernier jour. Ajoutez la croyance aux anges, et c’est à peu près tout. Dès qu’on essaye d’entrer davantage dans les détails, d’expliciter un peu une de ces formulations sommaires, la diversité saute aux yeux.
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Espérer, c'est quelque chose de très concret : c'est croire que Dieu nous rend capables de poser des actes éternels. Que, quand nous aimons, cet amour n'est pas simplement un beau sentiment dans une marée d'absurdité vouée à la mort, mais une fenêtre que nous ouvrons sur l'éternité. Car ces actes éternels, ces actes que nous pouvons faire et dont le fruit est éternel, ce sont bien sûr les actes d'amour, les seuls qui comptent. Ce sont eux qui construisent, dans notre monde déjà, l'éternité, le Royaume de Dieu.
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Bien des chrétiens se réjouissent qu'enfin, on se préoccupe de la part du christianisme dans l'identité de la France ; mais ils restent mal à l'aise en constatant que ce regain d'intérêt ne vient qu'en réaction à la présence de l'islam. On soupçonne qu'il s'agit moins de sympathie pour la foi chrétienne, pour Jésus, pour l'amour fraternel ou pour la messe, que d'antipathie pour l'islam. Se sentir instrumentalisé n'est jamais très agréable ; et quand l'instrument en quoi on vous transforme est une arme, l'impression n'en est que plus amère. Quand il m'arrive, en France, de marcher dans la rue en habit religieux, je ne me sens jamais si mal que lorsqu'un passant m'arrête pour me féliciter d'oser ainsi me montrer, de n'avoir pas peur de ma foi, avant d'ajouter : "Parce que c'est vrai, il faut qu'on vous voie plus, vous les catholiques ; aujourd'hui, on ne voit plus que les musulmans !" Je préfère, et de loin, qu'on chantonne sur mon passage un vieux slogan publicitaire, "Chaussée aux moines" ... Qu'on se moque de moi, très bien ; mais qu'on ne transforme pas ma foi au Dieu d'amour en étendard de rejet et de méfiance. Car si l'on s'emploie à "réaffirmer les valeurs chrétiennes face à l'islam", voire "contre l'islam", le risque est grand que lesdites valeurs, dans l'opération, n'aient plus grand-chose de chrétien.
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Nous avons désormais un grand avenir derrière nous. Celui qui nous est promis n'est plus très désirable. Progresser, pour nous, ce n'est plus s'améliorer, mais éviter d'empirer les choses : consommer moins vite nos ressources. Moins dégrader les sols et l'atmosphère, en un mot s'abstenir de trop détruire la planète. Pour autant, que des progrès soient possibles, et souhaitables, nul n'en disconvient ; qu'ils soient le fruit inéluctable du sens de l'histoire, qui expliquerait les bouleversements que nous subissons, plus personne ne peut le croire. Or le progrès ne donnait pas seulement un sens ; il donnait également un espoir. Nous sommes donc privés de l'un et de l'autre.
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Et peu à peu apparurent d'autres ennemis : la paresse, telle ou telle addiction, la faiblesse de la volonté, les mauvaises habitudes le découragement, choses qui en nous nous empêchent de faire ce que nous voulons. Cette difficulté à réaliser ce que nous voudrions faire. Ce qu'on appelle, en théologie chrétienne, d'un nom technique: le péché originel
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Un chagrin d'amour ou le décès d'un être cher peuvent être aussi des occasions d'aimer. Cela ne veut pas dire que ces épreuves peuvent être vécues joyeusement - inutile de se mentir ! Mais choisir d'en faire un lieu où aimer davantage, c'est faire quelque chose, c'est leur donner du sens. Ce n'est pas d'ailleurs, je crois, un exercice gratuit. C'est un exercice vital : car le vrai choix n'est souvent pas entre le vin et l'eau, mais entre le vin et le vinaigre. C'est un choix de vie fondamental. Se laisser agacer par ce qui nous arrive, c'est accepter de se laisser gagner par cet agacement, et prendre le risque de le laisser contaminer peu à peu même ce qui devrait nous rendre joyeux. Alors que choisir de transformer l'eau en vin, c'est devenir porteur de joie et de salut, pour nous-mêmes et pour les autres.
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