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EAN : 9782204152020
119 pages
Le Cerf (29/09/2022)
4.21/5   19 notes
Résumé :
On n'a jamais tant parlé de catastrophes qu'aujourd'hui : climat, pandémie, guerre. Devons-nous craindre la fin des temps ? Celle-ci n'est-elle qu'une étape ? L'auteur interroge les textes du Nouveau Testament qui l'évoquent pour y chercher des raisons d'espérer.
" Les crues meurtrières succèdent aux brasiers, les glaciers fondent et font s'ébouler les montagnes, les rendements agricoles chutent, les territoires côtiers sont engloutis, des pays entiers devien... >Voir plus
Que lire après Quelques mots avant l'Apocalypse : Lire l'Évangile en temps de criseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Exquise dissertation sur la fin du monde. Choquant me direz-vous? Non, la question est vraiment traitée avec le plus grand sérieux.
Avec le dérèglement climatique, la guerre en Ukraine et sa possible dérive nucléaire, la question de la fin du monde, ou d'une fin du monde est d'actualité. Et ce serait absolument vain que de refuser les questions posées par cette apocalypse possible.
Adrien Candiard va donc s'appuyer essentiellement sur l'évangile de Marc pour nous proposer une réflexion eschatologique, c'est à dire une réflexion théologique sur la fin des temps. Au chapitre treize de cet évangile, Jésus, se sentant sur le point d'être trahi et arrêté, fait un long discours sur la destruction du temple, les persécutions à venir de ses disciples et sur son retour à la fin des temps. C'est à la fois une description très évocatrice d'une fin du monde pour les chrétiens, mais également une prophétie assez floue que beaucoup ont vu se réaliser à différentes époques que cite l'auteur (destruction effective du temple de Jérusalem par les romains en l'an 70, chute de Rome, peste noire en Europe, tremblement de terre de Lisbonne à l'époque des lumières).
Mais très vite Adrien Candiard aborde la question de fond : le mal semble toujours ressurgir, et toujours capable de vaincre les meilleurs efforts des humains pour contribuer à un monde meilleur, à une civilisation de l'amour. Oui l'amour n'est pas aimé, et c'est bien le message fondamental du texte de Marc : Jésus qui incarne l'amour infini de Dieu sera finalement crucifié.
Adrien Candiard le rappelle, il n'y a pas de signe prophétique à décrypter pour identifier si aujourd'hui ou non c'est la bonne (il reçoit de tels messages après certaines de ses interventions publiques), ce que révèle Jésus dans l'évangile de Marc, c'est que l'important c'est l'amour. L'enjeu eschatologique, même dans un théâtre d'opération planétaire, même dans le décor grandiose d'une apocalypse à grande échelle, l'enjeu donc est dans le sens étymologique du mot apocalypse : révélation. le seul véritable enjeu est la révélation de l'amour infini de Dieu au fond de nos coeurs, et notre conversion à l'amour. Et Adrien Candiard le montre habilement à travers quelques exemples : c'est la seule vérité qui compte. Il n'y a pas de vérité alternative, il n'y a pas de justice divine autre que celle évoquée dans les béatitudes (Heureux les coeurs purs car ils verront Dieu). Il faut veiller, rester dans l'espérance, c'est à dire dans la vision de la victoire déjà acquise de Dieu sur le mal, quand bien même tout nous dirait le contraire autour de nous.
Alors tout ceci peut sembler extrêmement fumeux au lecteur de cette critique, parce que je ne suis pas Adrien Candiard et que je tente de résumer sa belle pensée en quelques lignes alors qu'il la déroule avec talent sur un peu plus de 100 pages. Ce qui importe réellement de dire dans cette critique, c'est que c'est un texte talentueux, qui ne s'écarte pas d'un iota du message principal de l'évangile, qui est "n'ayez pas peur", "convertissez vos coeurs", et "aimez-vous les uns les autres". C'est donc un rappel à l'essentiel que nous propose l'eschatologie chrétienne. Il n'y a pas de recette pour survivre. Il n'y a pas non plus de renoncement. Nous devons oeuvrer pour faire un monde meilleur, car c'est ainsi que nous incarnons l'amour qui nous inspire.
"La mort personnelle est une chose, et la destruction du monde en est une autre. On peut sereinement envisager la première et croire sincèrement en la résurrection, tout en vivant dans l'angoisse de la seconde."
Certains reprocheront à ce texte de ne pas réellement prendre à corps à corps la question de notre fin du monde, de notre écologie en péril, de l'urgence. Mais en réalité, le message est bien là : l'urgence c'est l'amour, l'enjeu c'est l'amour, la méthode c'est l'amour. Et ce n'est pas facile pour autant car "l'amour n'est pas aimé."
Je cite : "La victoire déjà acquise de Dieu et cette création nouvelle qu'il nous promet ne sont nullement des appels à nous désintéresser de ce monde qui passe ou des défis qui sont devant lui. Pas plus que la croyance à la vie éternelle ne pousse les chrétiens au suicide ou à l'indifférence devant la maladie et la souffrance du prochain, la certitude du Royaume de Dieu n'autorise aucune indifférence à l'égard de notre monde, aucun retrait des combats et des engagements pour le préserver."

Oui, c'est un texte lumineux. Oui c'est choquant, mais c'est un choc salutaire et généreux, un rappel à l'essentiel.
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Alors que nous nous pensions à l'abri, voilà que pandémie, guerre, dérèglements climatiques, crises de toutes sortes, nous touchent de près. le monde solide et rassurant semble s'être effondré en quelques années à peine. le monde est devenu imprévisible et inquiétant. le mot apocalyptique refait surface et nos contemporains de s'interroger sur la fin des temps. Or « le terme "apocalypse" avant de désigner pour nous la fin des temps ou, par métaphore, toute situation sans issue, signifie originellement "dévoilement", "révélation" ». Dès lors, l'attitude face à ce qui arrive change, il ne s'agit plus de craindre ou d'établir un calendrier de la fin des temps mais de découvrir le sens de l'histoire humaine. Adrien Candiard nous invite à réfléchir à ce sens, non sans au préalable avoir fait un état des lieux de ce que nous vivons, rappeler les situations similaires dans l'histoire de l'humanité, aborder en profondeur les thèmes de la peur et du mal, évoquer les discours apocalyptiques de la Bible. « La véritable révélation du discours apocalyptique, c'est celle de notre fin véritable, notre but, notre raison d'être : cet amour de Dieu qui nous divinise ». Si la fin du monde paraît inéluctable, elle n'est pas à redouter car « la promesse de Dieu est bien celle d'un ciel nouveau et une terre nouvelle, selon les mots de l'Apocalypse, c'est-à-dire d'une création tout entière renouvelée : il s'agit donc d'autre chose que de sauver la planète. Il s'agit du Royaume de Dieu. Les deux ne sont pas incompatibles, bien au contraire ». Mais « nous ne voulons pas voir comment fonctionne le Royaume de Dieu ». le Royaume de Dieu, c'est le Royaume de l'Amour. de l'amour véritable. « On commence à aimer quand on aperçoit la faille, la faiblesse, l'humanité ». Plutôt que gémir sur notre monde, s'inquiéter de sa disparition, « l'urgence, c'est que nous sachions apporter à ce monde menacé, la joyeuse espérance du Royaume qui vient.»
Adrien Candiard, comme toujours, est à la fois bien ancré dans la réalité du monde terrestre et a un regard tourné vers le Ciel. Ainsi il permet d'oser voir plus loin, plus haut. Ce petit ouvrage courageux, fera sans doute lever les yeux au ciel des plus récalcitrants, et élever le regard des plus ouverts.
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Adrien Candiard, frère dominicain, écrit de petits livres lumineux, qui souvent peuvent parler au plus grand nombre.
Quelques mots avant l'Apocalypse me semble être destiné à un public plus restreint, déjà avancé dans la pratique du christianisme. Il nous fait réfléchir, à partir d'une médication sur le chapitre XIII de l'évangile de Marc (appelé le discours eschatologique du Christ), sur quelques contresens tentants à la lecture de ce texte. Comment comprendre la notion de fins dernières? Mesurons nous combien "l'amour n'est pas aimé"? Prenons nous la mesure des conséquences du péché? Comment recevoir le "n'ayez pas peur" du Christ.
En bref, une jolie lecture d'entrée en carême pour des chrétiens en chemin.
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Chaque fois qu'Adrien Candiard sort un livre, c'est qu'il y a urgence. Urgence à se lever, se réveiller de notre torpeur. Urgence à être secoué.

Ce petit livre est de cette urgence : celle de vivre ce temps de crise avec le bon regard quand on est chrétien. Ou pas.
En tout cas, l'auteur nous livre, dans ce livre court, les pistes que nous donnait déjà Jésus il y a 2000 ans, pour vivre les temps où nous sommes.
Livre brulant d'actualité : covid, guerre, sécheresse, pénuries. On est en plein dedans. Mais aussi quelles que soit la ou les crises.
Donner du sens ou mettre dans la bonne perspective, encourager pour tenir. Voilà le but de ce livre.

Comme toujours avec le p. Candiard, le sujet est traitée de façon moderne, avec beaucoup d'humour mais énormément de profondeur.
Un livre qui fait du bien sans brosser dans le sens du poil non plus.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
On ne donne jamais que de sa pauvreté, nous dit Jésus.
Nos richesses ne donnent pas : elles achètent, elles dominent, elles subjuguent.
Seules nos pauvretés donnent, parce que - sagesse paradoxale du Royaume - il est faux qu’on ne peut donner que ce qu’on a.
On ne peut donner au contraire que ce qu’on n’a pas, que ce qu’on n’a plus, ce qu’on a déjà donné d’avance, sans condition, sans marchandage.
(page 115)
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La victoire déjà acquise de Dieu et cette création nouvelle qu’il nous promet ne sont nullement des appels à nous désintéresser de ce monde qui passe ou des défis qui sont devant lui.
Pas plus que la croyance à la vie éternelle ne pousse les chrétiens au suicide ou à l’indifférence devant la maladie et la souffrance du prochain, la certitude du Royaume de Dieu n’autorise aucune indifférence à l’égard de notre monde, aucun retrait des combats et des engagements pour le préserver.
Le discours de Jésus nous empêche de faire de notre vie ou de notre planète des absolus indépassables, mais il n’est pas nécessaire de diviniser ce monde pour vouloir en prendre soin ; remis à sa juste place, il appelle au contraire toute notre attention.
(page 107)
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Le sens de la mesure n’est pas une simple sagesse de vie ; nous découvrons que c’est même la condition de notre survie. Inutile de défigurer Dieu en lui prêtant les traits d’un Père fouettard menaçant et à vrai dire un peu soupe au lait : ce qui nous détruit, ce n’est pas son châtiment, mais notre péché même, par ses conséquences nécessaires.
Les limites ne sont pas une fantaisie de moraliste, mais une réalité dont on doit tenir compte, sous peine de s’y heurter violemment.
(page 85)
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La victoire déjà acquise de Dieu et cette création nouvelle qu'il nous promet ne sont nullement des appels à nous désintéresser de ce monde qui passe ou des défis qui sont devant lui. Pas plus que la croyance à la vie éternelle ne pousse les chrétiens au suicide ou à l'indifférence devant la maladie et la souffrance du prochain, la certitude du Royaume de Dieu n'autorise aucune indifférence à l'égard de notre monde, aucun retrait des combats et des engagements pour le préserver.
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Le désir de posséder n’a rien de nouveau ; ce qui est nouveau, c’est qu’il a tourné à une frénésie de consommation et d’accumulation qui mène à l’épuisement des ressources naturelles, à l’effondrement de la diversité animale et des rendements agricoles, à la destruction de notre environnement. Notre exceptionnelle maîtrise technique, loin de servir principalement à développer des garde-fous, a surtout conduit à rendre cette dévastation plus facile, plus complète.
(page 83)
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Videos de Adrien Candiard (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Adrien Candiard
https://www.laprocure.com/product/1391558/candiard-adrien-sur-la-montagne-l-asperite-et-la-grace
Sur la montagne, l'aspérité et la grâce Adrien Candiard Éditions du Cerf
« Bonsoir, bonsoir à tous, et bonsoir frère Adrien Candiard. Merci d'être avec nous ce soir pour évoquer votre dernier ouvrage : Sur la montagne, l'aspérité et la grâce, paru aux éditions du Cerf il y a un petit mois déjà. Alors c'est une vraie joie comme toujours de vous accueillir, vous allez nous parler, en fait, c'est ce que nous venons d'évoquer ensemble à la lecture de ce livre, je ne sais pas si vous êtes nombreux déjà à l'avoir lu, mais Sur la montagne est un vrai programme. Vous nous aviez déjà évoqués par le passé… J'ai repris votre bibliographie et j'ai essayé de voir un peu quels étaient les thèmes qui ressortaient de vos différents ouvrages. Après l'espérance avec Veilleur, où en est la nuit ?, la vie spirituelle, la liberté chrétienne avec À Philémon et puis cet Évangile en temps de crise qui était tombé à point nommé, voici que vous vous attaquez à un monument de l'Évangile qui est le discours Sur la montagne… » Animation, Mathilde Mahieux, libraire à La Procure.
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