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Citations de Agnès Bihl (69)


Arrivée au salon de coiffure, Madeleine était atterrée. Mais pourquoi ce type-là coiffe-t-il les vieilles dames comme si c'étaient des punks ? Les cheveux en choucroute jaune citron, mauves ou bleus, très peu pour elle. Merci. Surtout ne pas moisir ici..oups. Trop tard.
- Alors, la petite dame, elle veut se faire toute belle aujourd'hui ?
- Jeune homme, sachez de prime abord que je m'appelle madame et qu'en outre je me laisse tutoyer seulement par mes amants. Me feriez-vous des avances par hasard ?
- OK. Reçu cinq sur cinq, le message est passé. Comment voulez-vous que je vous coiffe Madame ?
- En silence.
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Ici tout était fade, conçu pour être avalé. Sûrement pas savouré. Mais il ne fallait pas le crier sur les toits si on ne voulait pas finir comme Mme Boissière, sa voisine de table. Celle qui chipotait sans arrêt. Ce n'était pas malin et la semaine dernière, elle l'avait payé cher. Ca devait arriver. A bout de nerfs, Marie-Christine avait bien sûr trouvé une solution radicale pour pallier ce manque d'appétit et presser le mouvement. Elle avait donc mélangé les betteraves et la carbonara, lui fourrant le tout dans la bouche en la grondant quand ça dégoulinait. La vieille chialait comme une gosse, elle en avait partout - sur les joues, dans le cou. Même dans les cheveux. Depuis, elle ne mangeait plus rien. Et forcément la veille, on lui avait posé une sonde naso-gastrique. *
* Je n'ai hélas rien inventé. J'ai simplement emprunté ce cas de maltraitance au très beau livre de Jean-Charles Escribano : On achève bien nos vieux (Oh ! Editions, 2006) - Note de l'auteur
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De toute façon, Madeleine n'avait plus très envie de vivre - elle attendait, c'est tout. Le petit-déjeuner, les soins, le déjeuner, peut-être une visite ou un coup de téléphone... et puis le soir venait : dîner à 19 heures, couvre-feu juste après - allez hop on éteint la lumière et plus vite que ça. Qu'on ait sommeil ou non. Faut garder le moral, demain sera un autre jour. Mais en tout point pareil. Le lundi ressemblait au samedi, le temps s'était figé. Du coup, Madeline se repérait plus ou moins dans la semaine avec les moyens du bord ; le vendredi, ils avaient du poisson, le dimanche : île flottante. Et tous les mercredis, goûter de la directrice - bon sang, elle aurait mieux fait de tenir une crèche, celle-là ! au lieu de traiter ses petits vieux comme si c'était des gosses !
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- Bonjour mamie, on a bien dormi cette nuit ?
Et voilà.
A peine un mois qu'elle vivotait ici, elle était déjà devenue "on". Pourtant c'était son corps qui était diminué ; certainement pas sa dignité.
- Alors on a fait caca dur ou caca mou, ce matin ? On a peut-être faim ? Allez faut se forcer, c'est bon pour la santé. Ha la la quel temps de chien ! C'est trop bête. Hier il faisait beau et maintenant voilà qu'il pleut... c'est fou, non ?
Si. Bien sûr que c'était fou. Lui parlait-on du temps qu'il fait pour qu'elle oublie le temps qui passe ? Drapée dans sa robe de chambre et toute sa fierté, Madeleine répondait oui quelle que soit la question.
Prudence. Il vaut mieux se montrer polie, avec les peaux de vaches.
Tous les jours,elle avait le droit à son petit-déjeuner servi par Marie-Christine. Une salope de première. Avec son éternel sourire de marbre funéraire, elle planquait systématiquement toutes les télécommandes - celle du lit, la télé, la petite chaîne hi-fi, à croire qu'elle avait peur que Madeline mange les piles. Du calme. Il n'y a pas mort d'homme et ce n'est pas non plus un crime. C'est sûr. Mais ça peut rendre folle une vieille dame abîmée. Les tortures les plus simples sont souvent les plus efficaces, ça marche à tous les coups.
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Pas futé, ton bonhomme.

- C'est même le roi des cons. Ne le sous-estime pas.

- Et sexuellement il est comment ?

- Parfait pour chronométrer la cuisson des pâtes. (p.37)
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Un hommes dans chaque port et un porc dans chaque homme,telle est ma devise
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-à ce point là?mais....quel age a t'il exactement?
-Cinq mille euros par mois.D'ailleurs,je l'aime probablement.Il est un peu pénible,mais à part ça il est parfait
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Mille fois pire encore,tu n'imagines pas ce qu'il me fait subir:l'enfer ,tout simplement.D'ailleurs,c'est abusif,en règle générale je suis plutot fidèle...ce n'est tout de meme pas de ma faute si les amis de mes amis sont de temps en temps mes amants!!!!
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J' attendu quatre ans pour qu'il quitte sa femme et quand il c'est arrivé....ce n'était pas pour moi
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ha non,désolé ,monsieur.Mes parents ne peuvent pas répondre pour l'instant parce qu'il font la sieste....mais tu sais....ça ne veut pas dire qu'ils dorment!!!!
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Puis il s'en va chercher le grand amour d'un soir au fond d'une pissotière,avant de revenir s'endormir dans mes bras.....
Moi je me plains pas.
Ce mec est en morceau mais j'ai eu tellement faim que les miettes,je m'en contente très bien.J'ai compris maintenant que plus rien n'était grave,après tout c'est la vie...
En tous cas ,c'est la mienne
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Aujourd 'hui,bonne nouvelle,ça ne m'empeche plus de dormir.Je reve juste un peu moins.ça me servira de leçon,c'est vrai que yann m'a tout appris.surtout la solitude.J'ai souvent pris des cours du soir
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Et puis, très honnêtement, un cocu, qu'est-ce-que c'est ? C’est juste un échangiste qui s'ignore, voilà tout. (p.90)
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De toute façon je le connais, il a de la fuite dans les idées, p.14
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C'est drôle. Maintenant, ta bouche en cul-de-poule n'est plus qu'une flaque d'eau tiède. Ton rouhe à lèvres est rose comme du papier cul, c'est moche mais ça te va bien.
Dire qu'on tue les baleines pour maquiller des thons.
J'aime assez l'ironie, décidément la veuve est l'avenir de l'homme.
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C’est vrai que Nathalie rigole maintenant et l’autre là, Machine, glousse aussi comme une poule… on dorait qu’elle va pondre et quand on la regarde, ça à l’air vachement bien.
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Je regarde les autres, elles font tout tellement mieux, tout a l’air tellement simple… Et pourtant on a bien le même nombre de fesses, 70% d’eau et le reste de graisse, alors quoi ?
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Entre la femme, la mère et la putain, je suis trop nombreuse. De temps en temps quand même, j'aimerais juste être moi.
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je connais bien la fin de tous les contes de fées:ils vécurent malheureux et eurent beaucoup d'emmerdements.
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Quelle ironie tout de meme...La femme objet si bien rangée s'est enragée.
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