Citations de Aimée Lou (84)
- Tu es ce que tu veux, Darek. Quoi que tu décides, tu seras toujours toi.
Prologue :
Nine
« … Il y a des choses qui font mal. Comme me faire péter la mâchoire, lorsque j’ai eu 14 ans, par le fils du voisin ; me prendre une balle – même plusieurs – durant une opération classée secret-défense ; me faire torturer par un groupe rebelle au fin fond d’un bled somalien.
Bref.
J’ai souffert, dans ma vie.
Souvent.
J’ai perdu des gens que j’aimais. Des frères.
J’ai surmonté.
Mais il y a une chose à laquelle je n’arrive pas à m’habituer et qui me fait un mal de chien. Plus encore que toutes mes galères réunies. Ouais. Aujourd’hui, ma souffrance est sourde. Invisible. Profonde. Irrémédiable. Le boulot, le sport, le sommeil, les shoots d’adrénaline, rien ne me soulage.
Jamais.
Je suis condamné à vivre avec cette douleur latente et insoutenable qui irradie dans ma poitrine chaque fois qu’il est là. Conscient et résigné, parce que rien ne peut réparer un cœur brisé. ...»
Chapitre 9 :
Darek
« … Je le bouscule avec force pour mettre le plus de distance entre nous, tout en le regardant de mon air le plus meurtrier.
– Tu me fatigues à ne pas me laisser m’expliquer ! s’emporte-t-il. Tu vas continuer combien de temps à faire l’autruche ?
– Autant que ça me chante. Reste loin de moi, c’est tout ce que je te demande.
– Darek ! s’agace-t-il. Nous sommes dans la même équipe, tu sais très bien que c’est impossible.
– Je ne t’ai pas invité, Eliott. Maintenant, j’aimerais aller baiser ma copine, alors fous le camp de chez moi. Tout de suite !
Je suis en train de perdre patience, et tout mon corps hurle de le virer d’ici. De l’éloigner de moi, de cette maison, de ma vie tout entière. Je le dévisage mais il reste là sans broncher, droit comme un piquet.
– Je suis avec l’équipe, répond-il. Et je ne suis pas venu pour m’embrouiller avec toi, alors je reste.
Pour me prouver que je n’ai pas mon mot à dire sur sa décision, il me contourne le plus sereinement possible pour atteindre la porte à son tour. Lorsqu’il passe à côté de moi, je ne sais pas si c’est son odeur qui me bousille le cerveau, sa présence qui a mis mes nerfs à rude épreuve ou bien un mélange de tout ce que j’ai tenté de refouler depuis des semaines, mais je le pousse avec force contre la porte et plaque mon coude sur son cou. Bloqué contre moi, il ne bronche pas quand je resserre ma prise et l’étouffe un peu plus, laissant son souffle chaud me brûler le visage. Les yeux ancrés dans les siens, je reste ainsi de longues secondes à le regarder, le torse collé à lui et la respiration erratique. Ma pression artérielle est à son comble et je n’ai qu’une envie, écraser mon poing contre sa figure. Au lieu de ça, je fais la dernière chose que je me sentais capable de faire. Je plaque ma bouche contre la sienne…»
Une erreur n'est pas un choix.
Il n’y a pas plus belle musique que celle du coeur et le mien, il est à toi.
Inconsciemment, je lui hurle de le faire. De réduire la distance. De prendre les devants, parce que je n'y arriverai pas. Parce que j'ai besoin que ce soit lui qui me guide. Parce que je suis perdu face à cette tempête qu'il m'inflige. Parce que j'ai besoin de savoir qu'il est dans le même état que moi.
Certaines personnes ont l'habitude d'écrire ce qu'elles ressentent dans des journaux intimes, d'autres en parlent avec leurs amis où, à l'inverse, préfèrent se taire. Moi, c'est dans la composition que j'ai trouvé une échappatoire, une façon de donner un sens à mes émotions, de les extérioriser.
Sauf que c'est sorti tout seul parce que. au fond de moi, savoir qu'Eliott plaît à cette fille me rend...
Putain. J'ai la haine.
Je baisse ma tête sur mes mains, furieux d'avoir été décontenancé. Davantage alors qu'il n'a aucun mal à rester imperturbable.
La musique est censée m'aider.
Les répétitions m'apaiser.
Aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
Bien sûr que j'ai entendu sa voix. Je l'ai ressentie. Elle s'est infiltrée dans chacune de mes cellules. Il a un talent de dingueet ce serait d'une hypocrisie pathétique que de le nier.
Si Niklas me reposait la question, là tout de suite, sur comment est mon nouveau colocataire, je doute que ma réponse soit la même. Un mir de glace, mauvais, condescendant et insupportable.
"C'est dans mes veines, c'est ancré. Si je cesse, j'aurai l'impression que je dis au revoir à une partie de moi et je n'en suis pas capable. C'est pour m'aider à faire le deuil de ma mère que je les fait et ça m'a rapproché d'elle, dans un sens. Si je dis adieu à la musique, c'est à elle que je ferme la porte."
Je n'ai pas l'habitude de me laisser déstabiliser par un physique. Je n'ai aucun genre, aucune attirance prédéfinie, parce que ce qui me plaît, c'est un tout. Néanmoins, s'il y avait une personne pour qui je n'ai absolument pas envie de ressentir ça, cette attraction particulière et reconnaissable, c'est bien Harper Tate. Et ce qui me fait flipper, c'est que je n'arrive pas à m'en empêcher.
Chapitre 1 :
Harper
«… Nous nous précipitons dans nos chambres et j’ai à peine mis un pied à l’intérieur de la mienne que mon corps percute quelqu’un. Une odeur désagréable de tabac froid me pique le nez. Je recule aussitôt. Déstabilisé, je ne bouge plus et fixe les iris émeraude du mec de l’amphithéâtre.
– Tu ne peux pas faire attention ? balance-t-il, acerbe.
– Tu étais devant, me renfrogné-je, irrité de son ton bourru. Je ne t’avais pas vu.
– Et on ne t’a jamais appris à frapper, dans ton monde ?
– Pas quand c’est ma chambre, non. Tu es qui, au juste ?
– La femme de ménage.
Je suis surpris par sa répartie débile. Nous nous dévisageons et je prends conscience qu’il va vivre là, dans cette chambre que je partageais avec Zachary depuis deux ans, parce qu’une valise à peine déballée jonche le sol.
– Et elle a un nom, la femme de ménage ?
Il hausse un sourcil, l’air toujours agacé de me voir sur sa route et le regard scrutateur. Je me sens un bref instant troublé par ses yeux, qui me balaient de la tête aux pieds. J’ai beau continuer de le défier, sa présence me perturbe.
– Tu vas me faire croire que tu ne le sais pas ?
– Au risque de te décevoir, non. Tu n’es pas le centre de la Terre, le nouveau.
Je lui tourne le dos, déboutonnant ma chemise en vitesse tout en retirant du bout des pieds mes chaussures.
– Dommage ! Les gens ne savent pas ce qu’ils ratent !
Le ton de sa voix provoque un frisson sur la peau de mes bras …»
Apparemment, c’est comme ça quand on ne peut pas avoir ce qu’on veut. Ça nous obsède. Et Eliott Holden est l’une de mes plus grosses obsessions.
- « Ce n’est que lorsqu’on s’apprête à prendre quelqu’un qu’on comprend l’importance de cette personne. Et il m’a fallu le vivre pour le savoir. »
Parce qu’il est comme ça, mon monde à moi. Il ne se résume qu’à lui.
Je suis né pour faire semblant, paraître et rester de marbre.
Je ne peux plus faire semblant que tu ne fais pas partie de mon monde, Bailey. Tu es mon monde, désormais. Que tu le veuilles ou non.
Il a raison, je suis enfin à la maison. Parce qu'où que je sois, c'est lui, mon chez-moi.