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Citations de Alain Demurger (29)


Les templiers ont agi en tant que propriétaires de bateaux qu'ils utilisent pour leur propre compte ou qu'ils louent à des tiers. Ils transportent des hommes, des marchandises et des espèces monétaires (le « portage »). Il serait pourtant erroné d'assimiler le Temple à une banque, même s'il est vrai que celui-ci fournit certains services commerciales du temps (portage, prêt).

2009 - [PBP n° 964, p.176]
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N'oublions pas que tout croisé en route pour la Terre sainte part avec l'espoir de visiter les lieux sacralisé par la présence de Jésus, de la Vierge et des saints ; pereginus, pèlerin, est le nom le plus souvent donné par les textes du temps aux croisés. Louis IX visita tous les Lieux saints, encore aux mains des chrétiens (Nazareth par exemple).

1759 - [PBP n° 964, p. 36]
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Le 13 octobre, donc, avec une excellente coordination et à la surprise
totale des intéressés, les agents du roi arrêtèrent tous les templiers présents sur le territoire du royaume. Parmi eux figuraient les principaux dirigeants de l'Ordre, dont le grand maître Jacques de Molay.

Ces dignitaires étaient arrivés récemment de Chypre (où le siège de l'Ordre avait été installé depuis la perte de la Terre sainte) pour répondre à une convocation du pape. Clément V résidait alors en France, retenu depuis son couronnement par les discussions avec le roi.
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On dispose d'exemples ... qui prouvent que les templiers ont admis des femmes comme sœurs dans leur ordre. Rappelons au préalable que l'ordre de l'Hôpital, l'ordre teutonique, les ordres ibériques admettaient des sœurs qui vivaient dans des couvents séparés. Dans les cas du Temple, il semble qu'il ait existé ce qu'on appelle une structure double, à l'image de ce qui se pratiquait dans l’ordre de Fontrevaud : deux établissements, l'un masculin, l'autre féminin, liés et dirigés par une abbesse.
(...) on peut citer le cas du couvent féminin de San Giacomo in Campo Corbolini à Florence, signalé à partir de 1293 ; ou le cas de maisons hospitalières passées sous le contrôle du Temple.
Autre exemple surprenant : celui des moniales du couvent cistercien de Mülhen, qui on décidé de passer au Temple et qui, en 1324, douze ans après la suppression de l'ordre, refusaient toujours d'abandonner la règle du Temple au profit de celle des hospitaliers auquel leurs couvent devait revenir.
Ce qui fait dire à Simonetta Cerrini que les « derniers templiers furent en réalité des templières » !

2718 – [Points H404, p. 131/132]
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... en histoire, il faut respecter la chronologie et l'ordre des faits.

1958 - [PBP n° 964, p. 171]
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Les instructions données par l'évêque de Paris étaient claires: dans le cours de la procédure contre les personnes, la torture pouvait être employée pour obliger les templiers à dire la vérité; cela visait ceux qui s'obstinaient à nier ou ceux qui avaient varié dans leurs dépositions. Ces menaces de torture ou ces tortures réelles, venaient après celles que bien des templiers avaient subies durant la procédure royale-inquisitoriale de 1307. Peu d'entre eux désiraient être partants pour un second tour!
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Dans les textes de l'époque, le terme equus ! « cheval » désigne tout cheval en général, mais de plus en plus le cheval de guerre ; mais il y a des mots plus précis. La triade de base est composée du destrier, le cheval du chevalier, le cheval de combat, que les écuyers tiennent à destre, à main gauche ; du palefroi, cheval des dames et des clercs, le cheval de voyage par excellence ; et du roncin (de « rosse », mot d'origine germanique), le robuste cheval de travail. Mais la réalité est plus vairée : le roncin sert en temps de guerre, de même que la mule, pourtant le plus souvent utilisés comme animal de bât.

2723 – [Points H404, p. 190]
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Règle et statuts du Temple ont ... été diffusés hors de l'ordre. Certains traits de la règle et des statuts de l'ordre de l'Hôpital (sur les chapelains, la tenue des chapitres, les dignitaires) supposent une influence du Temple. Plus directement, l'Eglise a donné aux ordres religieux-militaires des Porte-Glaives (en Livonie) et de Dobrin (en Prusse et en Pologne), fondés au début du XIIIe siècle, la règle du Temple. Quant à l'ordre teutonique, fondé vers 1190-1191 lors du siège d'Acre et transformé en ordre militaire en 1198, il a reçu la règle du Temple pour ce qui concerne sa vie conventuelle et son activité militaire, et la règle de l'Hôpital pour son activité d'assistance.

2717 – [Points H404, p. 107]
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Dans le dernier tiers du XIIe siècle, les principaux souverains d'Occident, les rois d'Angleterre, de France, de Castille, d'Aragon et de Sicile, sans qu'on puisse les taxer d'hostilité envers les ordres, ont cherché à réduire les privilèges concédés par le passé à ceux-ci dans leurs Etats. C'est le cas en Catalogne où le roi d'Aragon, également comte de Barcelone, veut se rendre totalement maître de la basse vallée de l'Ebre...

1820 - [PBP n° 964, p. 129]
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Les chapelles des maisons templières ont été parfois le noyau de nouvelles paroisses. De la même façon qu'ils ont fondé des villages neufs dans certaines régions, templiers et hospitaliers ont modelé le réseau paroissial dans les zones sous-équipées et sous-encadrées : dans le diocèse de Limoges, une trentaine de paroisses tirent leur origine d'une implantation des ordres militaires.

2721 – [Points H404, p. 167]
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J'ai dit que l'ordre du Temple n'était pas un instrument de promotion sociale ; tel on était dans le siècle, tel on restait au Temple. C'est dans l'ensemble vrai : la plupart des chevaliers de l'ordre sont restés des anonymes. Mais pour les dignitaires de l'ordre, majoritairement issus de ces milieux de petite et moyenne noblesse (ceci est le cas des maîtres de la province de Lombardie, tous issus de l'aristocratie militaire du Piémont), les hautes fonctions qu'ils exerçaient en faisaient de puissants personnages : Jacques de Molay, le dernier grand maître, était un petit noble comtois, mais il parlait d'égal à égal avec le pape, le roi de Chypre ou le roi d’Aragon ; avec le roi de France aussi sans doute, jusqu'à ce jour du 13 octobre 1307 ...

2719 – [Points H404, p. 134/135]
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Lorsqu'il quitte la Terre sainte en 1254, Louis IX laisse sur place ce que l'on a appelé le « régiment français », soit un contingent de cent chevaliers (avec écuyers, valets, palefreniers, tous également en état de combattre), entièrement soldé par le roi de France et basé dans un premier temps à Jaffa ; il est placé sous le commandement de Geoffroy de Sergines, un des meilleurs capitaines de Louis IX pendant la croisade. C'est en effet de forces permanentes de ce genre, comparables à celles constituées par les ordres religieux-militaires, plutôt que de croisade, temporaire, que les Etats latins ont besoin. Ce régiment français restera opérationnel jusqu'à la chute d'Acre en 1291. Le roi d'Angleterre Edouard Ier imitera le roi de France un peu plus tard en envoyant un contingent placé sous la direction d'un seigneur franc-comtois passé à son service, Otton de Grandson. La route de ce dernier va croiser, à plusieurs reprises, celle de Jacques de Molay.

1764 - [PBP n° 964, p. 37]
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Viollet-le-duc est à l'origine d'un mythe sans aucun fondement, ne serait-ce que statistique : les templiers auraient construit des églises à plan centré sur le modèle des édifices hiérosolymitains du Templum Domini et du Saint Sépulcre. Elie Lambert d'abord, les recherches des quarante dernières années ensuite ont ruiné ce mythe. Les églises à plan centré existent bien, mais elles sont en nombre très réduit et ne sont pas l'apanage des templiers.

2722 – [Points H404, p. 168]
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Sait-on qu'à Paris, entre février et mai 1310, six cent cinquante templiers se sont présentés pour, dans leur immense majorité, prendre la défense de leur ordre devant la commission pontificale chargée de juger de l'hérésie de celui-ci ? pour la plupart d'entre eux, nous n'avons pas trace dans les archives de procès-verbaux d’interrogatoires.

1741 - [PBP n° 964, p. 12]
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Ni la version latine ni la version française de la règle ne font allusion au port de la croix rouge par les templiers. Elle aurait été donnée aux templiers seulement en 1147 : le 27 avril de cette année, le pape Eugène III, présent en France à l'occasion du départ de la deuxième croisade, assista au chapitre général de l'ordre ; il aurait accordé aux templiers le droit de porter en permanence, sur l'épaule gauche (au-dessus du cœur), la croix rouge, symbole du sang versé par Jésus-Christ (...) C'est du moins ce qu'écrit Guillaume de Tyr -, trois quarts de siècle après lui, Matthieu Paris célèbre chroniqueur bénédictin du royaume d'Angleterre. 1147 semble pourtant une date bien tardive, mais malgré cela, tous les historiens (moi compris) l'ont acceptée sans sourciller.
Pourtant Ernoul donnait une version bien différente de l'origine de la croix rouge des templiers. Pour lui, templiers et hospitaliers, en souvenir de leurs liens – rompus depuis – avec les chanoines du Saint-Sépulcre, avaient emprunté une partie de « l'enseigne [insigne] de l'abit del Sépulcre » ; et de préciser : « L'enseigne de l'abit est une croix vermeille a deux bras (tele le porte li Ospitaus). Et cil del Temple le porte toute single viermelle. »

2720 – [Points H404, p. 139]
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... disparition des archives centrales du Temple - probablement à Chypre au moment de la conquête de l'île en 1566...

2008 - [PBP n° 964, p. 174]
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Grandson appartient à ce courant de la noblesse comtoise hostile à la mainmise française sur la comté.
Philippe Le Bel a exploité la rivalité entre deux branches de la famille comtale, celle d'Otton IV, comte, et celle de Jean de Châlons, seigneur d'Arlay. Le premier s'est rallié au roi de France et l'a suivi dans la croisade d'Aragon. Cette alliance s'est vue renforcée par des mariages : Otton IV a épousé Mahaut d'Artois, et leur fille Jeanne épousera le deuxième fils du roi, le futur Philippe V. En 1295, le traité de Vincennes livre la comté à l'administration française. Quant à Jean de Châlons, il est le beau-frère de l'empereur Rodolphe de Habsbourg, élu en 1273 après le « grand interrègne » qui a suivi la mort de Frédéric II en 1250. A sa suite, des seigneurs comtois hostiles à la mainmise française ont formé une ligue, ou confédération, dès 1289 peut-être, en 1295 à coup sûr.

1815 - [PBP n° 964, p. 110/111]
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Il faut ... renoncer à attribuer aux templiers le transport en Occident du saint suaire, lui aussi enlevé de Constantinople, du moins en se fondant sur la parenté, fausse, entre le possesseur de la relique en France, la famille des Charny de Lirey, famille des confins bourguignons et champenois, et le Geoffroy de Charnay, commandeur de Normandie, venu de Chypre avec Jacques de Molay et mort sur le bûcher avec lui en 1314. Ce qui ne signifie pas que les templiers, comme sans doute beaucoup d'autres, n'aient pas été en contact avec le suaire.

2724 – [Points H404, p. 179]
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Le Temple est un ordre religieux-militaire, pas un ordre monastique ; et l'expression de « moine-soldat », courante et galvaudée et impropre.
Tous les frères portent un habit, un uniforme : c'est le manteau orné d'un insigne, la croix rouge, simple ou pattée sur l'épaule. Le manteau est blanc pour le chevaliers, de bure, marron ou noir, pour les autres. Les frères chapelains sont tonsurés et imberbes ; les chevaliers et les sergents portent la barbe et le cheveu court. La bannière de l'ordre est « baucent », c'est-à-dire mi-partie blanc, mi-partie noir ; le mot, malgré les élucubrations d'étymologistes de Monoprix, n'a jamais eu d'autre sens.

1772 - [PBP n° 964, p. 47]
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Le Temple alimente, avec les cathares et Jeanne d'Arc, l'un des filons inépuisables de la pseudo-histoire, celle qui n'a pour but que d'offrir à des lecteurs avides leur ration de mystères et de secrets. Il y a l'histoire du Temple et l'histoire de sa légende. L'historien ne s'occupe pas seulement du vrai : il s'occupe aussi du faux lorsqu'on l'a cru vrai ; il s'occupe aussi de l'imaginaire et du rêve. Il se refuse cependant à les confondre.
La bibliographie du Temple est surabondante, mais douteuse. Ne nous illusionnons pas sur sa valeur : d'un point de vue scientifique, l'histoire de la légende du Temple est presque entièrement à faire.

619 - [Points Histoire n° H123, p. 8]
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