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Critiques de Alain Fleitour (28)
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Les fissures de l'aube

Les fissures de l'aube - Témoignages poétiques - Alain Fleitour - Editions L’Harmattan - lu en février 2020 - Lecture papier et audio.



Alain Fleitour m'a fait l'honneur de m'envoyer son livre" Les fissures de l'aube", témoignages de vie sous forme de poèmes, accompagné du livre audio, avec une dédicace qui m'a beaucoup touchée. Un tout grand merci Alain. J'ai été complètement déconnectée du monde pendant l'écoute et la lecture de ce recueil divisé en 12 tranches de vie : Partir - Exister - Les couleurs - Découvrir - La main - Voyages - Silences - Cosmos - Différences - La guerre ou la paix - Le blanc et le noir - Combattre.



12 tranches de vie divisées en poèmes, chacune d'elles débute par un haïku illustré par un idéogramme de Wenjue Zhuang, artiste chinoise enseignant la calligraphie.



La superbe couverture, œuvre de l'auteur il faut le souligner, illustre à merveille le contenu du livre, Elle m'a fait penser à la tempête qui a traversé la Belgique ce week-end, un ciel mêlant la violence des éléments, l'éclaircie et l'accalmie. La vie en quelque sorte.



Comme Alain Fleitour l'écrit dans sa préface," il a voulu devenir le témoin de son temps, de son histoire, témoigner de ses émerveillements, de ses déchirures. Des témoignages de vie, de mort, de l'inéluctable à la renaissance."



C'est beau - C'est simple - C'est sombre et lumineux - C'est gai et triste - C'est le yin et le yang.

C'est un voyage dans ses souvenirs et ses rencontres.



Certains de ces poèmes sont un hommage à ceux et celles qui sont passés dans sa vie et qui resteront à jamais gravés dans son cœur.



Le livre audio est une merveille, la belle voix d'Emmanuel Jolivet et la musique de Bruno Cocset (qui a créé son propre ensemble baroque "Les Basses Réunies"), avec son violoncelle dont l'archet sait si bien vous arracher des larmes, sont un plaisir pour les oreilles.



Vous dire quel poème j'ai plus particulièrement apprécié m'est très difficile, mais je retiens malgré que tous m'ont plu, "Ils sont partis avant nous -

Tu viens - Prendre ta main.



Ils sont tous magnifiques.



J'espère que d'autres lecteurs vous découvriront dans" Les fissures de l'aube".



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Les fissures de l'aube

J'aime devoir sortir mon dictionnaire (bernaches, pétole, ligule, merisier, sterne, houe, latérite) pour lire une oeuvre (je suis une métèque qui n'a de cesse de s'approprier la langue française) et j'aime surtout beaucoup la poésie. Ici, de la liberté prosodique, même si parfois les sonorités et les sororités lexicales engendrent de belles rimes.



Une couverture très originale qui est également l'oeuvre du poète (élève de Wenjue ZHUANG) d'après ce que j'ai compris : le titre de cette estampe est « La Vague ».



Avec les épigraphes, je fais la découverte, bienheureuse de Alain Borne (dont on trouve sur ce site quelques autres citations).



Il y a ensuite le moment très émouvant de la dédicace « à toutes mes familles » (suivi d'une liste de prénoms) à mettre en parallèle tout d'abord avec le poème « Ils sont partis, avant nous » (p. 16-17). Quel bel éloge aux morts !



Dans une judicieuse préface, le poète nous propose un fond sonore supplémentaire : « […] j'ai songé à faire accompagner ces textes par le violoncelle de Bruno Cocset […] » « À la fulgurance de l'interprétation de la pièce de musique “La Nascita del Violoncello” de Domenico Gabrieli d'une mélodie exceptionnelle se mêle la voix d'Emmanuel Jolivet libérant de mes textes une version épurée et fluide ».



Les différentes parties sont introduites par une belle calligraphie et par une sorte de haïkus (mon préféré c'est le coquelicot à la page 29).



Une poésie qui me semble très sensorielle et aussi très engagée, envers les proches, envers les aveugles (avec « Les fissures de l'aube » p. 79-80), avec la dénonciation des horreurs de la guerre (au Liban, en Syrie), envers la mer, envers la nature bienfaitrice (parfois cruelle : cf. « Ce soir sur BAAM » consacré au tremblement de terre du 26 Déc. 2003). Un lyrisme subtil et sobre. Une très belle découverte.
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l'Amour en jachère

Pour rappel : « jachère » = état d’une terre labourable qu’on laisse reposer temporairement en ne lui faisant pas porter de récolte afin qu’elle produise ensuite abondamment. Par analogie, état d’une chose ou d’une personne dont on ne tire pas parti, à qui l’on ne demande pas ce qu’elle pourrait donner. 



Le poète nous donne ici tout simplement envie « De fredonner le mot complicité/ Jusqu’à la jointure de la vie » (p. 26).



La mer avec son goût doucement salé, la terre avec ses bienheureuses semailles et ses diverses plantes poétiques (je ne connaissais pas la ficaire) pour chanter l’amour charnel, l’amour rêvé et réel, l’amour qui se déclare et se déclame, les baisers fougueux et toujours ces « paroles complices ».

C’est tout ce que j’aime dans l’amour, la complicité de corps et d’esprit ! « Cœur déployé/Corps brûlant » (p. 46)



Il y a ensuite l’amour filial et ce texte final en prose « Les MOTS qui BLESSENT » judicieuse mise au point à découvrir également.



Bravo Alain !
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L'indicible ou la vie s'invente au féminin

L'Indicible - La vie s'invente au féminin - Alain Fleitour - Éditions les Poètes français - Recueil de poèmes - lu en septembre 2021.



Merci Alain pour ta confiance et l'envoi de ton recueil de poèmes L'Indicible La vie s'invente au féminin et pour ta délicate dédicace.



La photo de couverture représente une peinture de Bernard Bouin, "Jeune femme devant son Lycée", un choix judicieux pour illustrer ce recueil, à la fois lumineuse et sombre.



Après avoir lu du même auteur "Les fissures de l'aube", je découvre ce recueil "L'Indicible" - ce qui dépasse toute expression, qu'elle concerne l'insoutenable horreur ou l'insoutenable beauté, parfois les mots ne suffisent plus.



Poèmes écrits en prose, ils accompagnent des oeuvres du peintre Bernard Bouin (grand admirateur de Vincent Van Gogh) et d'un sculpteur, Pierre de Grauw. Voici deux liens pour vous aider à les découvrir si comme moi vous ne les connaissez pas.



https://www.google.com/search?q=pierre+de+grauw+sculptures&client=firefox-b-d&tbm=isch&source=iu&ictx=1&fir=ND6tNZC5UfZZRM%252C9Idqmdwe60WoRM%252C_&vet=1&usg=AI4_-kSGCbGk5zltiUkgsTlAms92GaKALw&sa=X&ved=2ahUKEwi-99zIle3yAhXSMewKHQQ4AbEQ_h16BAgtEAE#imgrc=ND6tNZC5UfZZRM



https://www.bernardbouin.com/



Alain Fleitour écrit ceci en page 7 :



"Chacun des acteurs de ces chemins est happé par la lumière. Imposer un autre regard sur la femme est au coeur des oeuvres de ces deux artistes. Ce fut le combat inlassable de Pierre de Grauw. Imaginer un monde ou la participation de la femme aux activités du monde, c'est induire un monde privé de créativité... C'est refuser la voix de la paix."



C'est de contempler les oeuvres de ces deux artistes qu'Alain Fleitour a créé ses poèmes, la beauté est une source d'inspiration féconde pour qui sait la voir.



Écrit en cinq parties, ce recueil nous happe directement par la beauté des mots, des phrases imaginés par l'auteur, c'est éblouissant.



Je vais prendre trois extraits au hasard, parce que je ne peux pas écrire tout et parce que j'ai envie de vous transmettre cette beauté de l'écriture par petites touches pour vous donner l'envie de découvrir la plume légère d'Alain Fleitour.



"Job, l'homme debout de bois vêtu,

lignifié par les mains du sculpteur

en un soliloque douloureux,

Parle ! Pourquoi m'as-tu créé ? "

Tiré du poème "Les mains de Pierre"



Ou encore celui-ci :



"Lâché, secoué par la peur,

recroquevillé contre un chapelet de pierres,

il attend la fin du jour,

la fin du monde au bout du chemin"

Tiré du poème "IDLIB devenu rassemblement de femmes pour la liberté"

https://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/les-voix-d-idlib-6-7-ma-femme-me-supplie-de-ne-pas-aller-manifester_2120808.html



Et encore celui-ci :



"Drapée de silences

une femme au sommeil de verdure

écoutait la naissance du jour"

Tité du poème "Le Printemps drapé de silences"



Bon, je pense que vous aurez compris que je me suis évadée dans un autre monde en égrenant ce collier de pierres précieuses que sont les poèmes d'Alain Fleitour.



Que vous dire, non pas l'indicible, mais tout simplement lisez "L'Indicible" la vie s'invente au féminin,.



Il est des poètes qui vous réconcilient avec le monde, Alain est de ceux-là.



J'ajouterai pour terminer qu'il est grand temps que la Poésie retrouve ses lettres de noblesse car c'est triste de constater qu'aujourd'hui elle est encore le parent pauvre de la littérature. Et pourtant, que c'est beau !



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Les fissures de l'aube

Un grand merci à Alain Fleitour pour l'envoi de ce recueil de textes poétiques, à lire et/ou à écouter, selon ses aspirations.



Les fissures de l'aube se révèlent (et se lèvent) avec sensibilité et pudeur au détour de 12 thèmes (Partir, exister, les couleurs, découvrir, la main, voyages, silences, cosmos, différence, la guerre ou la paix, le blanc et le noir, combattre).



« C'est ma vie qui se blesse

Aux couleurs de l'automne. » P31



Elles racontent un voyage intérieur - des témoignages poétiques, comme le souligne la couverture - au coeur de la fragilité et la douceur de la vie ; un voyage qui se nourrit de fêlures, des blessures de l'enfance, de la mémoire des absents, d'évènements marquants, de combats, mais également de l'amour des êtres chers et, tout simplement de la vie !



« de leur voyage au-delà de la mer

Des terres perdues, de la mémoire trompée

Tu viens des herbes sauvages

Saturées de brûlures

Tu viens des ciels trop bleus, trop durs

Dans l'émerveillement des vols d'oiseaux

Tu viens des douleurs de l'aube et du couchant. » P18



Des textes souvent empreints de mélancolie, de silences murmurés, de cris muets, de révoltes, mais également de tendresse et de chaleur, comme un arc en ciel jaillirait d'un ciel tourmenté, l‘envelopperait, l'éclairerait, se diluerait. Il n'est d'ailleurs pas rare que mélancolie et douceur se mêlent dans un même texte…



« Ne me cherche plus

Ce soir tes bras me tiennent éveillé

Tes yeux me noient de ciels

Je suis un soupir dans la gamme des souvenirs

Au matin tu me ravives dans le ruisseau du soleil

Au murmure de ton chant. » P26



Mais c'est aussi un chemin de résilience, une renaissance de chaque instant…



« Il y a tant de choses qui vibrent et qui résonnent

Tant de couleurs et de cris

Tant de ciels changeants et tant de douleurs

Tant de mal de vivre

De combattre

A renaître» P86



Certains textes ont plus résonné en moi que d'autres. Mais à ma grande surprise, j'ai aimé les écouter (à l'exception de quelques-uns que je n'ai pu appréciés pleinement qu'en les lisant). Pourquoi à ma grande surprise ? Parce que ma dernière expérience en audio a mis en évidence que le rythme et la tonalité imposés par le conteur ne me convenaient pas forcément. Mais là, racontés par la voix harmonieuse d'Emmanuel Jolivet, avec en musique de fond le superbe morceau « la nascita del violoncello » interprété par Bruno Cocset, ils prennent une toute autre dimension. Pour certains d'entre eux, tels ces hommages qui égrènent ce recueil par exemple, c'est même particulièrement bien adapté. Ils s'écoutent comme un récit, un morceau d'histoire arraché au temps. Je les ai écoutés le regard vagabondant au loin, au-delà des façades bétonnées que j'avais parfois devant les yeux au moment de mon écoute ;)

Un mariage de la lecture et de l'audio tout à fait réussi et complémentaire en ce qui me concerne, et que j'ai beaucoup apprécié.

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Les fissures de l'aube

Petite devinette :

Quel point commun y-a-t-il entre Bernard Menez, The Edge (guitariste de U2), Francis Lalanne, Martine Aubry, Dustin Hoffman, Emiliano Zapata, Roger Federer, Alain Fleitour et moi ?

Nous sommes nés le même jour, à quelques années près.

Quel autre point commun y-a-t-il entre Alain Fleitour et moi à part babel ?

Nous nous sommes croisés lors d'une rencontre de babelioteurs de la région de Vannes. Pas eu le temps de faire vraiment connaissance puisque je partais quand il arrivait et que si le groupe semble bien lancé, je n'ai pour ma part pas donné suite.

Quelques mois plus tard, Alain m'a gentiment envoyé son recueil de poésie sachant que ce genre de lecture est probablement celui qui me « nourrit » le plus. Merci à toi.

Pourquoi ces précisions ? Parce que je crois que c'est le billet le plus compliqué que j'ai eu à faire depuis que je m'essaye à l'exercice sur babel. Rester objectif et faire un billet qui ne soit pas complaisant sur le bouquin de quelqu'un avec qui j'ai échangé quelques mots et quelques messages (parce que je ne peux pas mettre que je « connais »).



Les Fissures de l'Aube, quel magnifique titre, évocateur, qui ouvre le champ de tous les possibles.

Et puis cette couverture, superbe, entre ciel et océan, entre nuage et vague, entre brume et écume. Une couverture tout droit sortie du texte Ouessant avec cette ambiance d'Iroise déchaînée. Une Estampe due à Alain aux multiples talents, si j'ai bien compris, qui ne se contente pas d'écrire.

Je me suis engouffré dans cette fissure en me demandant malgré tout ce que j'allais y trouver.

Douze thèmes dans lesquels viennent se mêler de ci de là un t'aime venant adoucir une fêlure, un cri, venant soutenir un espoir, un souvenir.

Douze parties comme douze mois d'une année, comme le temps d'une vie, le temps qu'il aura fallu à celle-ci pour nous façonner à coups de burin ou à coups d'amour.

Douze comme les apôtres, navigant entre l'Ô-dieux et l'Amour, l'ode yeux et l'amor, un regard sur la vie et la mort, entre abandon et trahison.

Douze comme… comme, oui c'est comme ça que j'aime partir dans un recueil, m'approprier les mots, les coller à mon histoire, les tatouer à un ressenti venu de je ne sais où. J'aime quand les mots me donnent cette sensation étrange de déjà vu, de déjà vécu, ailleurs, dans une autre vie diraient certains. J'aime pouvoir interpréter peut être parce que j'ai du mal avec l'autorité, j'ai du mal quand on m'impose.

Dans Les Fissures de l'Aube, les premiers textes m'ont vraiment parlé. Tu viens, Un fol espoir, le « terrible » J'apprenais ses Mains ou encore Aux Couleurs de l'Automne pour ne citer que quelques titres, m'ont donné un vrai plaisir de lecture parce qu'ouverts.

Malheureusement tous les textes ne m'ont pas fait le même effet. Pas qu'ils soient mal écrits ni qu'ils n'aient aucun sens pour moi mais pour les raisons que j'évoquais plus haut quant à mon gout pour la poésie. Dans la majorité des textes qui touchent à l'intime de l'auteur, je me suis senti « prisonnier ». Des faits bruts sans aucune issue de secours. Je me suis éloigné de l'estampe qui couvre si joliment les maux de ce recueil, je me suis senti un peu à l'étroit.

« La main des Roches Sèches » par exemple m'a parlé parce que j'ai vécu ce jour où le TK Bremen est venu s'échouer à quelques centaines de mètres de Gâvres et que j'étais à Etel ce jour là, trempé comme jamais sous l'orage comme il est dit dans le texte. J'aurais aimé deviner (avec bonheur ou pas) de quoi il s'agissait, me raconter mon histoire à partir de celle d'Alain alors que là tout est mâché, tout est écrit, tout est dévoilé. de belle manière certes mais sans surprise.

C'est comme pour certains textes plus militants que j'ai trouvé trop soft. Dans ces cas là j'aime quand ça crache, quand ça éparpille façon puzzle mais tout ça n'est qu'une question de gout, de ressenti et n'a rien à voir avec une notion de qualité qui ne reste dans tous les cas que subjective.



Le recueil existe aussi en version audio, accompagné par le son d'un violoncelle. Je n'ai malheureusement pas réussi à le télécharger (j'ai encore merdé dans je sais pas quoi ^^) donc pas d'avis sur le mariage des deux.



Rares sont les recueils de poésie qui emportent de la première à la dernière page. Les Fissures de l'Aube ressemble finalement à sa couverture. Des hauts et des bas, une vague qui se creuse, un nuage qui perce, des embruns qui vivifient, une bruine qui chagrine. La vie quoi.
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L'indicible ou la vie s'invente au féminin

Un recueil de poèmes n'est pas destiné à recevoir une critique, je vous livre ici en toute simplicité mon ressenti sur « l'indicible, la vie s'invente au féminin » d'Alain Fleitour.



J'ai mis un peu de temps à trouver mes mots, car j'étais méditative après cette lecture.



La table des poèmes structurée en cinq livrets permet de suivre le chemin poétique et littéraire de l'auteur.



Alain Fleitour trouve sa source d'inspiration dans l'oeuvre de deux artistes : Bernard Bouin peintre français et Pierre de Grauw Sculpteur. Je suis allée glaner des informations dans leurs biographies, personnages hors du commun pour mieux appréhender ma pensée.



Alain Fleitour rend la part belle aux femmes en écrivant tout en dentelles, en délicatesse. Il nous fait traverser toutes les saisons de son coeur poétique. Il danse, joue avec les mots pour illustrer le silence qui s'impose à la vue d'une oeuvre d'art, les émotions qui en découlent, les pauses, les respirations qui se soufflent pour nous parler de l'indicible, l'inexprimable qui dépasse toute expression : la vie s'incarne au féminin. « Pour parler de l'indicible, Pascal désigne l'âme le coeur, l'être. »



On assiste à une éclosion de lumières au fil des mots qui prend sa source dans la contemplation, l'émerveillement, la nature, les souvenirs, l'enracinement dans la vie, le quotidien, la quête du bonheur, le désir, la sensualité, l'amour.



L'auteur à travers ce recueil remodèle nos âmes.



Je suis à fleurs de mots.



Merci Alain pour ton oeuvre.

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Les fissures de l'aube

Ces textes m’ont bouleversée.

Je n’imaginais pas que quelques mots choisis pouvaient suffire à dénoncer certaines absurdités humaines.



J’ai été très émue. Avec des mots simples, sincères, Alain Fleitour fait vibrer la VIE, le vide, ou la chaotique marche de monde. 

J’ai aimé cette écriture limpide, humaine, tendre et pudique. Nul besoin de fioritures pour exprimer des émotions.

 

Vous êtes prêts pour un beau voyage ?

Fermez les yeux et laissez votre âme vagabonder au gré des mots qui se posent sur les accords de violoncelle.

Vous frissonnez ? Laissez-vous aller.

C’est la magie de la poésie d’Alain Fleitour qui vous enveloppe.



« Avril, l’ivresse nous embaume,

la nature toute en fleurs

explose ses bourgeons, en éclats de couleurs,

les fruits, les bouquets s’étalent sur les marchés.

C’est la belle saison.

Sur Damas c’est le printemps

à l’ombre des bombardiers.

Dans les villages, c’est la belle saison des giboulées,

de bombes et de fracas.

Le vent porte la clameur des enfants qui se meurent

et les talus de braises des enfants qui se taisent,

les jeux pulvérisés, l’air et les peaux asséchés.

Alors viennent les mères, leurs sanglots étouffés

dans l’horreur du sarin, des bébés sont bercés

Au vent d’avril s’égouttent les pleurs d’enfants fanés,

On n’entend plus la clameur des enfants qui se meurent. »

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l'Amour en jachère

C’est avec beaucoup de joie et d’amitié que j’ai reçu « L’amour en Jachère », Alain a réussi par cet envoi à fleurir à nouveau ma boite aux lettres.



C’est toujours ainsi quand je reçois un petit mot d’amitié.



Ils sont si rares maintenant avec internet qui a « numérisé » nos échanges et nos vies.



A ce moment-là mon cœur est en fête, cela m’as ceints de joie, et délié mon sac.



Tu as déposé des mots de papier, des mots inspirés qui viennent garder en dépôt les souvenirs de ta vie.



Dans ce recueil, je garde en moi notamment que l’amour triomphe de la mort.



Parfois, j’ai pensé que tes chagrins étaient sans larmes, mais tu as écris pour conserver ses moments de vie en toi. Tu nous les offre en partage.



Merci Alain pour tous ces mots si bien harmonisés. Ils ont retentit en moi avec beaucoup d’émois.



Tous ces mots gravés que tu as écris pour ta descendance sont également remarquables, fouillés, bien trouvés.



Ta poésie est empreinte d’amour, de générosité, de bonté, de mélancolie, de souvenirs, d’absences, de tendresse, de sensualité, de couleur, de nature.



L’amour en jachère est un cri qui triomphe de la vie.



Je ne sais pas trop si tout cela est bien exprimé, mais assurément c’est mon cœur qui a parlé.

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Les fissures de l'aube

Elle vient de déposer ses pattes sur le clavier, elle veut participer ma petite féline, à l'écriture de ce billet… Sa douceur m'accompagne…. dans la lecture des fissures de l'aube.



Alain, merci pour ton écriture, ta sensibilité, que tu as déposées au travers de 37 poèmes qui se décomposent en 12 thèmes.L'auteur nous propose aussi la version audio, la tessiture de la voix est tout à fait adaptée à la lecture de poèmes en musique.



C'est donc avec beaucoup d'émotions que j'écris ces quelques mots. Merci d'avoir eu l'attention de déposer ce cadeau dans ma boite aux lettres. J'avais le coeur en fête….



Ton recueil est un petit bijou : le titre, sa première de couverture, la préface, les estampes, la quatrième de couverture.



Je ne te connais pas beaucoup, et encore moins ton parcours professionnel, mais lorsque je t'ai lu, je t'ai reconnu.



Cette cohérence entre les mots vécus et choisis résonnent tout au long de ce recueil. L'émotion vraie est palpable. La nostalgie, la mélancolie t'accompagnent, mais jamais avec outrance, tout est calibré.



J'ai pris le temps pour écrire ces quelques mots, car cela ne se lit pas comme un roman et ne se restitue pas n'importe comment.



Merci pour tous ces jolis mots si bien agencés, pour ce cadeau que tu nous fait.

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Les fissures de l'aube

Lettre à mes amis, à vous lectrices et lecteurs.



Les textes qui jalonnent ce livre, témoignent, tous racontent un fait, une histoire, mais derrière l'auteur se cache parfois Moi-de-onze-ans, reprenant à mon compte le livre de Frank Venaille, et sa propre voix Moi-de-onze-ans, dont je ferai la chronique bientôt.



J'ai retrouvé la photo de Moi-de-onze-ans, et j'ai cherché à le retrouver et lui céder ma plume, le faire parler sur quelques textes .

Car Moi-de-onze-ans ne parlait plus, il s'était muré dans ses silences, muré dans un mutisme appelé timidité. Mais ce mutisme venait de son incapacité d'exprimer son chagrin, de pleurer. Je vois dans son regard une telle dureté, comme si derrière ses traits d'angelot, une carapace le protégeait, et disait je n'ai besoin de personne, la beauté des arbres, et de la forêt me suffisent.





C'est lui qui témoigne, de son père, de sa mère, de sa sœur, de sa famille, avec les mots à lui. Je voulais le faire renaître, avec ses émotions à lui. le premier texte c'est le sien écrit avec une naïveté d'enfant. Moi-de-onze-ans sait qu'il a basculé du bon côté, du côté de la vie, il l'a écrit sur les arbres dans son jardin de Sceaux, simplement. Pierre de Grauw est là, Claude James est là avec cette pension St Gab, sa soeur aînée est là, son frère aîné a pris sa place ; Moi-de-onze-ans a les yeux qui portent au loin, très loin déjà.





Le chapitre, les Silences a été écrit par Moi-de-onze-ans.





D'autres fracas viendront, d'autres abandons, puis d'autres lueurs, sa découverte de la montagne, l'enthousiasme paternel de Pierre Gillet, ses premiers amis, sa douceur irlandaise, la renaissance de son père mettant un terme à 10 ans de solitude, puis d'autres frères. Mais Moi-de-onze-ans, ne sais rien encore ni des écueils à franchir ni des pétales lancées par douze soleils, aux noms si doux.





Au cœur de mes écrits, il y aura toujours la neige car il neigeait ce 25 février 1955.



Le texte page 25, « Il Neige évoque la douleur des femmes aux ventres tissés de sang », c'est la douleur des femmes qui perdent leur enfant avant la naissance, mais les mots sont impuissants.



C'est mon interrogation sur le rôle de l'écriture poétique qui ouvre la nuit au jour. Une interrogation qui a aussi pour vocation de mettre à jour les failles. Les failles de notre existence et de nos systèmes trop bien huilés.





Qui sont les véritables aveugles? Ceux qui se croient sans failles, ceux qui ne savent plus se laisser émouvoir par la vie au delà de ses manques? Même ce qu'il y a de plus lisse, de plus pure, l'aube se découvre des fissures. La neige se tache de noir, la vie touche la mort, la mémoire se heurte à l'oubli et l'homme est confronté a une forme d‘acceptation, la résilience que le poème organise autour de nos vies.



Avec toute ma profonde gratitude pour votre amitié.

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Les fissures de l'aube

Comment parler poésie ? Je ne sais pas, je ne sais plus... et sans doute ne serai-je jamais qualifié pour. Une amie, il y a très longtemps, évoquait étrangement l'existence d'une "poésie de la vie"... Concept mystérieux. Un enfant heureux de marcher dans un pré au printemps – "à la découverte du monde". Puis un jour, découvrant la prose poétique, les nuits étoilées de l'artiste Bruno Schulz, la petite "Aline" de C.F. Ramuz... et tant d'autres merveilles. L'infini sans clameurs de la plaine creuse de la Tchoukourova de Yachar Kemal. Quelque chose de sobre, de frais, d'évident, de doucement scintillant qui nous touche. "Als das Kind, Kind war" de Peter Handke, les tonalités suaves et paisibles de la voix de Bruno Ganz (jouant un ange) dans "Les ailes du désir" de Wim Wenders... La conviction que malgré Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, Jacques Brel ou les "foules sentimentales" d'Alain Souchon, la poésie se niche bien souvent - et d'abord - là où on ne l'attendait pas... Fatalement bien plus "largement" que dans la sphère bien close (pareille à cette "Ville Close" de Concarneau), trop close, de tout poème. Une lumière, une étoile, un renard (tous St-Exupériens)... Fatalement, la dimension St-Exupérienne des trois passages suivants : "Tu viens des sables / Des vents brûlés par le soleil / Des ciels chauffés à blanc / Des nuits peuplées d'étoiles" [extrait de "Tu viens", p. 18] ou : "Je respire / Des souvenirs de fleurs" [extrait de "Au Couleurs de l'automne", p. 30] ou encore : "Et l'enfant joue / Comme chaque soir vers la nuit tombée." [extrait de "Lune de sang", p. 67]. La poésie naît de rien et ne nous mène à rien. Elle est travail et perfection. "Et la mer se déchire, infiniment brisée". Elle est "Brélienne" ou n'est pas. Infiniment pudique. Pas un mot de trop. Resserrée sur l'essentiel. Intuitive et jamais démonstrative. "L'avenir est au hasard". Les fulgurances. L'inattendu. "Comme tu regardes un puits". Rythme secret. La "Première Neige" du tableau de Caspar David Friedrich. La feuille recroquevillée, roulée sur le front de "La femme à la perle" de Jean-Baptiste Camille Corot. La poésie n'est jamais dans l'explicite, dans l'infiniment déterminé, dans le délayé. Elle est dans le pouvoir d'évocation des mots, dans des jeux de lumières patiemment recomposées. La littérature des Pouvoirs Premiers de Ramuz... Les éblouissements du "vieux" Dhôtel au détour de ses pages. "La Pavane pour une infante défunte" de Maurice Ravel, inlassablement réécoutée... Ce cri d'alarme répété du merle dans "Lancelot du Lac" de Robert Bresson, chaque fois que Guenièvre et son amant se retrouvent au Pavillon de Chasse... Les amours, silencieux et matinaux de Grange et Mona dans la petite maison-des-bois du "Balcon en forêt" de "leur" auteur Julien Gracq... Les murs ocres de la forteresse de Bam du "Désert des Tartares" de Dino Buzzati, retrouvés par Valerio Zurlini, anéantis par un caprice de l'Ebranleur-du-Sol connu depuis Homère... La tristesse dans les yeux de Giovanni Drogo enfin écarté de la bataille. Sa fin. le Passage de la Ligne et la poésie des "mots-matière" de Georges Simenon et le rythme savant des phrases de l'Artisan majeur... Ce passage du Trou-de-Ver de l'"Interstellar" de Christopher Nolan – concept visuel de "boule de cristal" dûe à son auteur astrophysicien Kip Thorne – évoluant sous les dissonances harmoniques de Hans Zimmer... La musique des clairs obscurs (soulignée de piano et autres cordes) de la fameuse séquence d' "Une histoire banale" de Wojciech Jerzy Has, née elle-même des sortilèges de la nouvelle d'Anton Tchekhov et témoignant qu' "Autrefois ses yeux disaient : "Tout ce qui arrive est plein de beauté et de sagesse"... La nostalgie des "Adieux" du même cinéaste. Tout ce clair obscur. Tristesse et beauté. Beauté parce que tristesse. Beauté puisque mystères. Ainsi allons-nous tous, jour après jour – "fascinés par les étoiles, les voiles" – à la rencontre de l'exquise "poésie de la vie"...

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Les fissures de l'aube

Alain Fleitour, LES FISSURES DE L’AUBE

par Monique Charles-Pichon

26 octobre 2019



« Tu viens ? » Vous écrivez que ce sont là les « mots que j’ai les plus choyés » (page 12) et je me demande si ce ne sont pas les mots qui invitent à écrire, à lire, à être. Ils émeuvent, mettent en mouvement, comme s’ils portaient la trace de tous les autres secourables qui nous ont aidés à exister, nous ont encouragé à avancer à notre manière propre, à inventer et découvrir notre vie. Cette incitation est porteuse d’une énergie contagieuse et, d’une façon ou d’une autre, je dois l’entendre pour écrire ou pour entrer en résonance avec l’écrit d’un autre.



Au ciel sourd de l’aube

Les premières neiges

une neige

d’attentes cruelles au cœur des femmes

Aux ventres doux

tissés de sang



Puis virent des plumes étranges de duvet blanc

au nom d’enfants



Il neige dans ma mémoire, on l’appelait

flocon d’argent.(page 25)



Longtemps après avoir fermé votre livre, j’entendais dans le silence détimbré des temps de neige, résonner le tendre et enfantin « on l’appelait flocon d’argent ».

Je pensais aux mères et à leurs bébés ensemble privés de vie, enlevés à leur mari, à leurs enfants ; aux fissures de l’aube ;

aux vivants anonymes, tourbillonnants, vertigineux ; à ceux qui, disparus, ont pour nous un nom, un nom qu’on voudrait être pour eux une demeure et pour nous passerelle et viatique.



Lire des poèmes, c’est aller de rêves en rêves, habiter un instant un texte qui fait des vagues et fait naître des échos souvent insituables. On a souvent l’impression de caboter d’iles en iles, reliées entres elles par une géographie souterraine, un rhizome vivant. Chaque lecture innove, capte de nouvelles harmoniques.

C’est, dans votre recueil, l‘enfant endeuillé de mère et de sœur qui me fait signe, c’est « le chagrin des origines », (j’emprunte cette expression à Lorette Nobécourt,) qui scande ma lecture et ouvre son sillon.

Je m’arrête de nouveau dans ma lecture, vous trouvant enfant cherchant un toi(t) dans la neige.



La neige de notre enfance toute tachée de noir,

Se cherche un toit,

Une maison peut-être, un appentis

Tachée de suie



Et voilà que me parlent d’autres enfants



Ils ont 5,6, et 8 ans, ils partiront pour quelques mois.

Les chandails tout neufs qu’ils ont sur leurs épaules,

ne les réchauffent pas (page 16)



Voyez-vous, depuis que j’écris et que le poème s’impose à moi, je m’interroge sur l’écriture poétique. Je me demande ce qu’elle est, d’où elle sourd ; ce qu’elle empoigne (qui la saisit aussi !) ; ce qui peut la justifier alors qu’elle reste hermétique et étrangère à trop de lecteurs ; à quelles aunes mesurer sa portée, ses ratées et ses aboutissements ? Je n’ai pas la réponse à ces questions, j’avance en lisant et en écrivant, tachant de clarifier des repères, une poétique interrogative, vouée à l’inquiétude et au provisoire. J’ai abordé votre recueil avec ce fond de questions permanentes. Et voilà qu’un texte semble m’indiquer une direction. Dans le poème auquel je fais allusion, vous évoquez votre long mutisme d’enfant que vous reliez au décès de votre mère (Je crois que vous aviez 6 ans lorsque surviennent, proches l’un de l’autre, des répliques, le décès de votre mère et celui de votre sœur, deuils environnés par une série de disparitions groupées dans les années 51-55). Puis vient ce passage, qui m’arrête longuement.



Peut être que demain les mots

Couleront de ma propre main

Et raconteront cette traversée

Que caressera un jour la robe rouge fané de ma mère.

Un conte, un chemin que je tracerai pour lui parler

comme si elle même me racontait mes premiers pas

rentrer dans son intimité sans la dérouter.(page 62)



Ce texte est-il poème ? Journal ? Notations ? Il est un entre deux, une passerelle, peut-être un fragment de poétique en émergence. Il me touche car je crois qu’une part de l’écriture cherche la trace de ce qui a su nous consoler et nous ravir, et qui nous manque. Qu’on ne sait pas vraiment qui parle dans un poème. Qu’il est comme décentré, parole pour l’autre, pour le faire revenir, venir. Incantation.

Parole pour nous faire advenir. Incarnation.

Trouver comment l’autre (qui nous a consolé et ravi et nous manque), nous raconterait le monde et nos premiers pas dans le monde ;

Trouver l’écriture qui aurait la vertu de faire entendre la parole de l’autre et des commencements ; L’écriture poétique est sans doute sur cette trace là, dans cette quête.





« Un conte, un chemin que je tracerai pour lui parler

comme si elle même me racontait mes premiers pas

rentrer dans son intimité sans la dérouter. »



Ces notations sont des cairns sur le chemin. Et la dernière « rentrer dans son intimité sans la dérouter » va droit au cœur. Elle me parle du tact qu’il faut pour ne pas effaroucher la lumière, les disparus ; pour ne pas faire effacer les traces de leur présence. Elle me parle de grâce et d’empreinte d’oiseaux.

Je retrouve votre délicatesse pour aborder la fragilité des êtres dans l’évocation que vous faite de Jeanne, de sa présence vacillante et de sa disparition.

« Les mots feutrés de ses mains

Ne résonnaient plus » (page 56)



Vous évoquez votre ami résistant jusqu’au bout à la maladie de Charcot, communiquant par le regard et le doigt qui bouge sur l’écran, s’évadant de sa prison corporelle par la mémoire et ses voyages, la mer et les chemins de Compostelle. Je ne veux pas quitter votre ami sans citer le nom de Charlotte Gayot. J’ai sur la table ses deux recueils, le premier, une vie quand s’invite la maladie de Charcot, le second En sables mouvants, les deux ayant pour sous titre, Dérision et poésies. Ecrire a fait partie de sa résistance, mais aussi être présente et concernée par les autres et le cours du monde, jusqu’au bout.



Ils ont été confrontés l’un et l’autre à des limitations difficilement appréhendables, indicibles, mais en même temps, ils ne sont pas solitaires. Ils incarnent, dans des circonstances extrêmes et cruelles qui existent pourtant à foison sous des figures multiples, cet Exister Encore (page 34). Je découvre l’énergie de cet Exister dans bien des pages de votre recueil. Il est appétit généreux pour empoigner le monde, plaisir pris aux risques et à l’exploit sportif. Il est vitalité, goût des mers, des montagnes et des volcans ; recherche de l’indompté, lyrisme de l’incarnation. Mais aussi courage et parti pris que la tendresse colore et oriente.



Les haïkus ouvrant les douze parties de votre recueil condensent cette présence sensorielle et sensible au monde. L’écriture devient calligraphie, capte le mouvement d’une présence, vise un essentiel, le moment d’une rencontre sur fond de silence.

Une branche de prunier

Un bouton éclos

L’oiseau bleu (page 24)



Votre écriture dans ce recueil suit des pistes multiples, va où on lui fait signe et semble une présence chaleureuse et spontanée. D’où sans doute ces notes de lecture en forme de correspondance à un ami.



Publiée avec l'aimable autorisation de Mme par Monique Charles-Pichon

son auteure, et son Blog

http://mespasserelles.fr/spip.php?article28

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Les fissures de l'aube

L’Amour en jachère – Les fissures de l’aube, Alain Fleitour

Deux fois le même billet pour deux œuvres qui n'en font qu'une, elle sont inséparables pour moi.



Deux œuvres d’Alain Fleitour que je ne peux pas séparer, les deux se confondent, s’entrelacent et se tiennent, pour moi elle sont inséparables, en symbiose. Elles se répondent, l’une est l’écho de l’autre. Et pour en parler, encore moins facile, quels mots choisir, comment les mettre en harmonie, pourquoi ne pas rester muette et laisser mon silence tout dire ?



Mémoire aux souvenirs en charpie, « une brume de frissons s’effilocha dans ma mémoire », déchirures, « foulures, d’espaces » et « luxation, des temps désunis », « un bouquet de pétales fanées » d’une enfance au cœur « foulé ».

Alain Fleitour met des mots habillés en poésie sur les plaies d’une enfance où la vie lui a enlevé celle qui lui avait donné vie. L’écorchure est à vif longtemps après, mais la vie bouillonne, rien ne s’efface, tout se redessine, est touché par la grâce, celle du créateur, de celui qui reconstruit qui s’abreuve à ses propres larmes et aspire leur force et leur douceur. Elle n’est plus là elle est toujours là présente dans tous ses sens, elle lui a donné « le temps pour déployer l’aventure » de l’amour, de la tendresse, de la transmission et de tout ce qu’on appelle vivre.

« J’ai envie de dévorer le mot bonheur

Et partager la faim de nos semailles

Pour rassasier l’amour ».



L’Amour en jachère est l’amour semailles, l’amour reçu comme des graines pour la moisson future qui, à chaque saison fait croire à la fuite des années. Et les mots d’Alain Fleitour qu’il adresse à ses bien aimés trouvent écho chez tous ceux qui les lisent, des mots métaphores et symboles, des mots qui se souviennent et gardent la mémoire, qui rendent hommage à ceux qui furent qui ont marché jusqu’au sommet d’Annapurna pour une « affaire de cordée ».

Beau symbole de liens et de transmission, offrande d’amour par des mots de choix.



La vie pulse dans les mots d’Alain Fleitour comme une arrivée attendue à souffle perdu, ou comme un départ qu’on sent définitif, comme « un fol espoir » ou une « errance », surtout comme vivre, exister, aimer et donner naissance à l’œuvre qui continuera la vie.

D’hier ou d’aujourd’hui, adressés comme reconnaissance à un être aimé ou estimé, les mots vibrent résonnent et touchent tous ceux qui les chantent en silence, à haute voix, dans la solitude dans l’abandon, dans la joie, et Alain Feitour le dit mieux que moi :

« Pour ne pas oublier

Il y a tant de choses qui vibrent et qui résonnent

Tant de couleurs et de cris

Tant de ciels changeants et tant de douleurs

Tant de mal de vivre

De combattre

A renaître



Il n’est pas encore venu le temps

De laisser les armes

Le temps où mes jambes ne me porteront plus

Lassé de vivre

Blessé à mourir.

Mon esprit aura-t-il l’énergie ?

Nous aurions eu des œuvres lumineuses à construire

Peindre l’absence

Combattre le silence

Vaincre nos propres renoncements

Se battre encore jusqu’ la prochaine stupeur

Jusqu’aux prochains tremblements. »
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Les fissures de l'aube

Une très belle découverte, celle d’une œuvre complète se déclinant en un écrit, une lecture audio de textes poétiques par le comédien Emmanuel Delivet dont la voix est enveloppée par un mélodieux son de violoncelle, et de son auteur. Un homme d’exception, Alain Fleitour amoureux de la vie. Son parcours est varié, il touche à divers domaines. Sa richesse se loge encore ailleurs, pour ce que je puis en dire, dans sa sensibilité, son humanité, sa générosité, liste non exhaustive car tant de facettes se devinent entre les vers de son recueil.

Cet ouvrage est structuré en douze thèmes témoignant simplement de la vie, de l’enfance marquée par le manque des parents, de souvenirs, de voyages et aussi l’espoir d’une vie meilleure, de combats pour une cause humaine.

Petit livret bleu au charme sobre, il se glisse partout. Chaque chapitre est illustré d’un dessin asiatique et une petite citation nous invite à nous arrêter un instant, à respirer, à méditer et puis en tournant la page on plonge dans de magnifiques poèmes.

La couverture bleue représente pour moi la mer, le ciel, la tourmente mais aussi le calme et la paix.

Le titre m’en dit long lui aussi. L’aube représente la renaissance, le commencement, le réveil de la nature, la page blanche où tout est possible. Cette aube si emplie d’espoir comporte des fissures, celles du genre humain, de la nature parfois cruelle comme souvent relatée dans les romans de Jean Giono.

Je lis peu de poésie et là, je suis complètement envoutée par ces phrases où je me retrouve souvent où l’émotion est présente.

Devant certains poèmes, je me sens spectatrice de témoignages, devant d’autres je me sens intimement concernée avec l’impression que l’écrit m’est adressé.

La richesse de la poésie réside selon moi dans un partage entre l’intention de l’auteur et ce que le lecteur en fait, ce que cela éveille en lui.

Je voudrais remercier Alain Fleitour pour sa gentillesse, sa générosité, une belle rencontre !

Au-delà de cela, ses textes respirent la vie, le cœur, l’amour de la famille et nous offrent de bons moments de réflexion.

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l'Amour en jachère

C'est un réel plaisir de retrouver la plume poétique d'Alain Fleitour. Mais je vais faire un petit aveu. Il me manquait la douce voix pour accompagner ce recueil… Cela apporte un sacré plus surtout pour moi qui ne suis pas une grande amatrice de poésie. Je m'explique. La poésie c'est subjectif. Et j'ai parfois peur de passer à côté de toutes les subtilités de l'auteur. J'ai toujours peur de ne pas comprendre. Et quand j'ai eu la chance de recevoir le premier recueil d'Alain Fleitour, le livre audio m'a permis de mieux appréhender la poésie.

C'est bizarre comme sensation mais sur L'amour en jachère je me suis sentie seule, livrée à moi-même…

Mais je peux le dire. Ce recueil est bourré d'amour et de sensualité. Des sacrés jeux de mots qui donnent du rythme à de magnifiques poèmes. Un très beau recueil dans son ensemble. J'ai même des poèmes coup de cœur. Chose rare de ma part. Par contre j'ai une interrogation. Je n'ai pas compris l'intérêt de la nouvelle à la fin. J'ai cru à tort à des remerciements. L'histoire est intéressante et bien écrite mais elle dénote avec les autres textes. A moins que je sois passée à côté de quelque chose d'important.

Cela reste encore un très beau moment partagé avec la plume d'Alain Fleitour.

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l'Amour en jachère

L’Amour en jachère – Les fissures de l’aube, Alain Fleitour



Deux œuvres d’Alain Fleitour que je ne peux pas séparer, les deux se confondent, s’entrelacent et se tiennent, pour moi elle sont inséparables, en symbiose. Elles se répondent, l’une est l’écho de l’autre. Et pour en parler, encore moins facile, quels mots choisir, comment les mettre en harmonie, pourquoi ne pas rester muette et laisser mon silence tout dire ?



Mémoire aux souvenirs en charpie, « une brume de frissons s’effilocha dans ma mémoire », déchirures, « foulures, d’espaces » et « luxation, des temps désunis », « un bouquet de pétales fanées » d’une enfance au cœur « foulé ».

Alain Fleitour met des mots habillés en poésie sur les plaies d’une enfance où la vie lui a enlevé celle qui lui avait donné vie. L’écorchure est à vif longtemps après, mais la vie bouillonne, rien ne s’efface, tout se redessine, est touché par la grâce, celle du créateur, de celui qui reconstruit qui s’abreuve à ses propres larmes et aspire leur force et leur douceur. Elle n’est plus là elle est toujours là présente dans tous ses sens, elle lui a donné « le temps pour déployer l’aventure » de l’amour, de la tendresse, de la transmission et de tout ce qu’on appelle vivre.

« J’ai envie de dévorer le mot bonheur

Et partager la faim de nos semailles

Pour rassasier l’amour ».



L’Amour en jachère est l’amour semailles, l’amour reçu comme des graines pour la moisson future qui, à chaque saison fait croire à la fuite des années. Et les mots d’Alain Fleitour qu’il adresse à ses bien aimés trouvent écho chez tous ceux qui les lisent, des mots métaphores et symboles, des mots qui se souviennent et gardent la mémoire, qui rendent hommage à ceux qui furent qui ont marché jusqu’au sommet d’Annapurna pour une « affaire de cordée ».

Beau symbole de liens et de transmission, offrande d’amour par des mots de choix.



La vie pulse dans les mots d’Alain Fleitour comme une arrivée attendue à souffle perdu, ou comme un départ qu’on sent définitif, comme « un fol espoir » ou une « errance », surtout comme vivre, exister, aimer et donner naissance à l’œuvre qui continuera la vie.

D’hier ou d’aujourd’hui, adressés comme reconnaissance à un être aimé ou estimé, les mots vibrent résonnent et touchent tous ceux qui les chantent en silence, à haute voix, dans la solitude dans l’abandon, dans la joie, et Alain Feitour le dit mieux que moi :

« Pour ne pas oublier

Il y a tant de choses qui vibrent et qui résonnent

Tant de couleurs et de cris

Tant de ciels changeants et tant de douleurs

Tant de mal de vivre

De combattre

A renaître



Il n’est pas encore venu le temps

De laisser les armes

Le temps où mes jambes ne me porteront plus

Lassé de vivre

Blessé à mourir.

Mon esprit aura-t-il l’énergie ?

Nous aurions eu des œuvres lumineuses à construire

Peindre l’absence

Combattre le silence

Vaincre nos propres renoncements

Se battre encore jusqu’ la prochaine stupeur

Jusqu’aux prochains tremblements. »
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l'Amour en jachère

« L’amour en jachère », ce titre invite à la réflexion.

Qu’entend Alain Fleitour par cette combinaison de mots ?

Je vais tenter d’exprimer ce qu’ils évoquent pour moi. La jachère permet le repos du sol, sa préparation afin de le rendre plus fertile, plus à même d’entrainer l’épanouissement des graines plantées. Constamment sollicité, ce sol devient pauvre et à la longue source de tourments. Se laisser le temps au repos, à l’introspection, à l’émerveillement, au calme permet à l’amour d’évoluer dans le temps et de s’élever en périodes de passion entre les épisodes d’accalmie ressourçants.

Cela peut aussi évoquer l’absence d’amour durant une période de la vie que l’on perçoit plus tard comme une préparation à l’amour.



Il est question d’absence, de perte, de deuil, de silence, de manque immense, et même d’envie d’en finir :



« Parfois une crevasse s’emblait s’ouvrir sous mes pas,

J’espérais alors

Que mon pied glisse,

Glisse pour te rejoindre ».



Ce début de recueil me renvoie à l’enfance, celle d’un petit garçon de six ans issu d’une fratrie privée de celle qui s’éteignit trop tôt laissant derrière elle de longs silences, un creux vide.

Au contact de la nature, la vie revient, le vent console et relève celui qui était à terre… :



« Le vent qui me soulèvera verra des plaies béantes

Je m’imbibais de vie

Tu dérobais mes joies… ».



Le manque est présent sur ces pages :



« Faut-il crayonner

Sur un mur d’écolier

Ou graver sur un arbre libre

La faim de te revoir ».



Ce manque laisse aussi la place à l’envie de vivre et d’aimer. L’enfant blessé laisse la place à l’homme devenu fort de cette enfance.

L’amour redonne l’envie, et aide à se relever :



« Tu m’as éveillé à l’amour

Et de fou bonheur de vivre

Tout mon corps m’a dit bonjour

Et ta tendresse m’enivre ».



« J’ai envie

De dévorer le mot bonheur

Et partager la faim de nos semailles

Pour rassasier l’amour ».



Les vers sont écrits d’une plume très sensible, chaque mot trouve sens et donne apaisement à celui qui les lit. L’être aimé est choyé dans ces phrases enrobées d’une grande tendresse.

J’ai adoré ce recueil, chacun y trouvera une part de sa vérité.

La poésie d’Alain Fleitour est accessible, elle s’inspire de la nature, des éléments tels que le vent, la mer, le soleil. Que peut-on vivre de plus fort que son ralliement à la nature ?



« Puis dans la pénombre des fleurs gorgées

D’oublis

Je dessinerai

Ton nom »



Dessiner un nom, son nom, le nom de l’être aimé ne s’écrit pas, il se dessine, se colore, s’enjolive… Quelle poésie !

Ce recueil a été plusieurs fois parcouru de mes yeux, il en ressort d’autres sensations à chacune des lectures.

Je ne peux que vous encourager à lire ce petit trésor.

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L'indicible ou la vie s'invente au féminin

Votre message m'a donné l'occasion de lire et relire les deux recueils acquis  lors de la soirée au Pont-Neuf, "Les Fissures de l'aube" et "L'Indicible".

Aussi Je donne la parole à Marc Petit qui était au Pont Neuf pour le récital lectures par Emmanuel Delivet et Aurélie Fauché







J'ai toujours pensé, à rebours de la mode, que la poésie, n'en déplaise à Mallarmé, doit pouvoir être saisie dans le temps de sa lecture : lire et relire enrichit de résonances et de pensées nouvelles cette première saisie, mais sans l'émotion première ressentie dans le temps de la lecture, le poème demeure un grimoire, une épreuve pour les seuls initiés.

Vos poèmes, qui toujours font entendre une voix, répondent parfaitement à cette exigence, ils touchent toujours le point sensible et suscitent aussitôt le partage, sans qu'il soit nécessaire de recourir à une clef pour les ouvrir, ni à un couteau à huîtres pour découvrir les perles qu'ils recèlent.



L'esprit d'enfance anime ces vers. Vous parlez merveilleusement des silences de l'enfant, celui que nous avons été et celui que nous sommes encore, si nous savons rester à l'écoute de cette voix et de ce silence au fond de nous, recouvert par les bruits du monde et les tics du langage convenu.

Des deuils aussi, dont nous ne faisons pas le deuil ("travail de deuil," quelle stupide expression), gravés en nous comme autant de blessures qui ne cicatriseront jamais tout à fait.

Mais aussi et toujours, de "la vie malgré les ténèbres", du retour du printemps, du désir, du sentiment amoureux où le physique et le spirituel s'entre-tissent si merveilleusement, que ce soit dans l'illusion bienheureuse d'un instant  ou dans la durée qui peu à peu transfigure l'ivresse en vin de garde.



La poésie est affaire de fragilité. Graver les vers dans l'airain, comme Horace s'en vantait, est une bien sotte prétention, qui passe à côté de ce que Zéami nommait "la fleur". Exactement ce que votre haïku sur le coquelicot désigne comme l'essentiel : une merveille destinée à périr une fois cueillie. Écrire un poème, ce n'est pas cueillir la fleur, c'est donner à saisir le moment où elle s'ouvre aux premiers rayons du matin, sans y toucher.

"Cette photo retrouvée - Maman a 17 ans..." Après la mort de ma mère, en 2013, je cherchais dans les archives  une image d'elle pour la conserver vivante sous mes yeux. Il y avait de beaux portraits d'elle à 30 ans, dans le genre du studio d'Harcourt, d'autres aussi prises plus tard, telle que je l'ai connue au fil du temps jusqu'à son grand âge (elle est morte à 87 ans). Finalement, je suis tombé sur deux ou trois photos d'amateur où on la voit, jeune fiancée,  radieuse dans la provocation innocente de sa beauté. Un jour que j'imagine être celui où je fus conçu, non dans la honte comme le malheureux Mauriac, mais dans la joie.





A 20 ans, elle devait connaître tout de la vie  en l'espace d'une seule année : l'amour, la maternité, le deuil (mon père est mort à 26 ans, quatre mois avant ma naissance...) Cette image de ma jeune mère encore presque une toute jeune fille, c'est mon haïku du coquelicot...



Vous voyez, vos poèmes ont ce pouvoir de contagion, ils éveillent chez le lecteur mille résonances personnelles, comme si c'était ce lecteur qui les avait écrits. Il y a lyrisme et lyrisme, celui qui marque le lecteur ou l'auditeur de son empreinte est essentiellement partageable, sans rien d'égocentrique.





Autre chose aussi. La poésie est menacée par le poétisme, la joliesse trop insistante. Pour que le charme opère, il est bon que l'on ressente que la beauté s'enracine, comme le nymphéa bouddhique, dans ce qui semble être son contraire : la noirceur de la boue, l'obscurité des tréfonds. A ce titre, un poème comme "Le silence de mon père" est exemplaire. Sans la lourdeur de la vie, sa dureté aussi, la beauté de l'heure élue  n'aurait pas la même couleur. Comme dans l'art de l'icône, c'est sur un fond sombre que les couleurs peu à peu se disposent et qu'elles gagnent en intensité.

Cet effet de contraste justifie pleinement la présence dans vos pages d'échos de l'anti-nature, anti-poésie par excellence : les crimes de l'Histoire, le bruit et la fureur qui chaque jour nous assourdissent, dès que nous ouvrons la radio. Lire "Idlib" au moment où le tsar du KGB détruit Marioupol donne à ces vers une résonance imprévisible et terrible. Victor Hugo l'a mieux dit que personne - raison de plus pour préférer un lyrisme sans frontières aux distillations alambiquées des fausses avant-gardes, sans parler des impostures de l'"art contemporain"...



J'aime beaucoup l'image de couverture des "Fissures de l'aube", tout imprégnée de l'esprit de la peinture chinoise. Vous ai-je dit que j'ai écrit un article , à la suite  d'un colloque consacré à François Cheng,  dont le titre est : "Le Vide n'est pas rien", à propos de ce que le vieux maître nous a transmis à ce sujet ?



Merci encore, cher Alain Fleitour, pour ces beaux moments de lecture riches en résonances et en prolongements...

25 Mars 2022

Marc Petit

Marc Petit est un écrivain, poète, essayiste né le 28 juillet 1947 à Paris. Il est l'un des membres fondateurs de la Nouvelle fiction. Normalien ULM 1965 .Agrégé de lettres et Traducteur des grands classiques allemands

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Les fissures de l'aube

Les mondes d'Alain Fleitour

Les œuvres originales se distinguent des autres par leur ouverture sur d'autres mondes et souvent ravivent des terres délaissées. Ainsi les « Fissures de l'aube » signées Alain Fleitour, explorent ces fissures à peine assez larges pour laisser deviner un peu de l'intimité de « ses mondes » intérieurs.

Des mondes peuplés des siens, où les âmes disparues, fondent les souvenirs pleins de douleurs qui n'en finissent pas de sourdre, de visages en visages à jamais perdus et d'absences jamais comblées.





Ses terres comme des refuges sont habités d'êtres magnifiques sur lesquels se reconstruit l'équilibre, se recentre l'essentiel.



Sa compagne, rose des sables venue d'une oasis, si frêle a tissé pourtant l'ossature de sa vie.





"Tu viens des herbes sauvages

Saturées de brûlures


 Tu viens des ciels trop bleus, trop durs

Dans l'émerveillement des vols d'oiseaux

Tu viens des douleurs de l'aube et du couchant "



Il éprouve l'enfant de six ans, pour évoquer un homme, son père qu'on imagine plein de gravité, sentinelle familiale souvent silencieuse, ruminant longtemps ses noirs chagrins.





" Le silence de mon père


ne ressemblait pas à celui du dimanche

ce silence de pain frais et de chemise blanche,

de promenades à pas lents,
qui ressemblent à une trêve.


Le sien était plus sombre


comme un ciel de novembre 
plus lourd


enlisé dans les replis du temps. "





Ainsi cet autre figure, qui se perd dans son propre passé, finalement déprise d'elle même au langage défiguré par la maladie.





" Madeleine, trébuchait sur ses mots,


ils se dérobaient ou se précipitaient en désordre,

elle les secouait,
mais ils partaient par lambeaux.

Son regard se ridait, d'une frayeur indicible.


À force de mâcher des mots invisibles. "





Attendez vous lecteurs et lectrices à sentir résonner une sourde musique aux couleurs de l'automne, aux parfums sucrés des sous-bois engourdis, et entendre depuis des pays flamboyants monter de sombres terreurs.



Vous entendrez et reconnaîtrez mieux qu'aucun autre instrument ne saurait l'accompagner, sa voix dans ces textes
 et les voyages qu'il raconte et les êtres rencontrés, ou ces moments de grâce plus éphémères que des rosés.



Seul le violoncelle pourra le prolonger de son chant de bois et de cordes délicatement ourlé de nostalgie et de ce regret du temps qui a passé.



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— Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

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