Citations de Alain Mabanckou (778)
.... et je ne reviendrai pas dessus parce que, même ivre, j'ai horreur des répétitions inutiles ou du remplissage comme certains écrivains connus pour être des bavards de première classe et qui vous vendent la même sauce dans chacun de leurs livres en faisant croire qu'ils créent un univers, mon oeil.
... l'heure était désormais à l'écrit parce c'est ce qui reste, la parole, c'est de la fumée noire, du pipi dd chat sauvage...
.... et il croit dur comme fer que moi, Verre Cassé, je peux pondre un livre parce que, en plaisantant, je lui avais raconté un jour l'histoire d'un écrivain célèbre qui buvait comme une éponge, un écrivain qu'on allait ramasser dans la rue quand il était ivre,...
Que je te dise, on compte au Frère-Lachaise des maîtres d'école, des profs de français, de grec, de latin, des licenciés si calés qu'on se demande pourquoi ils sont morts au lieu de rester chez les vivants pour répandre leur intelligence!
Je n'ai jamais acheté une de leurs créations, parce que, dans un réflexe presque chauvin, je refuse de m'écarter des codes de la société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes, la Sape du Congo-Brazzaville.
La chose la plus noble que tu ferais ce serait de te rendre dans le monde des vivants afin d'accomplir une action qui te grandirait pour l'éternité, c'est-à-dire insuffler de la vie et de l'amour à ceux qui en ont injustement été privés...
- Tout a déjà été écrit ici-bas, Fessologue ! Tout ! Et moi j’ai lu tous les grands livres du monde ! C’est pas toi qui viendras changer les choses. Et surtout que je ne retrouve pas mon nom dans ton journal d’un cocu ! D’ailleurs où se trouvent ta femme et ta fille actuellement, hein ? Tu es incapable de dire ça dans tes écrits parce que tu as honte que les gens le sachent ! Tu crois écrire, or tu vomis ta colère contre ton ex et le troubadour qui de te l’a piquée ! Bien fait pour toi !
Nous refusons de percevoir l Afrique comme un réservoir de malheurs ou un contingent frappé d’une malédiction atavique et caractérisée par des affrontements ethniques.
Quoi qu'on dise, tuer une personne nécessite une préparation à la fois psychologique et matérielle.
Devant les parlementaires ghanéens, le président Obama a souligné que l’avenir de l’Afrique appartient aux Africains eux-mêmes et que l’Occident ne peut pas être responsable de tout : « […] il est facile de montrer les autres du doigt, de rejeter la faute sur les autres […] Mais l’Occident n’est pas responsable de la destruction de l’économie zimbabwéenne au cours de la dernière décennie, ou des guerres où on enrôle les enfants dans les rangs des combattants ». Après le bâton, la carotte : « Je peux vous promettre ceci : l’Amérique sera à vos côtés, à chaque étape, en tant que partenaire, en tant qu’amie. »
Les rapports familiaux y sont également très différents. Ici (en Europe), un enfant de 18 ans est majeur. Il aspire à l’indépendance, à se séparer de ses parents. Cela dissipe l’amour dans la famille. Là-bas, tu restes un enfant pour tes parents tant qu’ils sont en vie.
Les Indivisibles revivifièrent le débat citoyen en usant d’une arme bien française : le rire et la chanson. Leur but ? Rien de moins que « déconstruire, notamment grâce à l’humour et l’ironie, les préjugés ethno-raciaux et en premier lieu, celui qui nie ou dévalorise l’identité française des Français non-Blancs » comme le définit leur site1. Cet humour-là est bien plus efficace que le moralisme bien-pensant des organisations antiracistes à l’ancienne telle SOS-Racisme.
À 18 ans, Frantz Fanon quitte clandestinement son île pour combattre l’ennemi nazi. La France libérée, Fanon découvre en métropole la face obscure de son pays qui le traite non comme un héros mais comme un Nègre, un moins-que-rien en butte aux brimades racistes : « Pour nous, écrira-t-il dans Peau noire, masques blancs, celui qui adore les nègres est aussi “malade” que celui qui les exècre. Inversement, le Noir qui veut blanchir sa race est aussi malheureux que celui qui prêche la haine du Blanc. »
C’est pitoyable de tomber sur des gens qui meurent et qui ne savent pas ce qu’il faut faire après.
– De vraies crapules, les hommes ! Ils sont contents de tirer leur coup dans la nuit, et le jour, devant leurs responsabilités, ils prennent la fuite, on dirait des rats palmistes qui ont senti de la fumée dans la brousse...
... et on sait que pour les grands artistes la gloire ne vient qu'après la mort, les vivants ont beau s'agiter, recevoir des lauriers, ce n'est que du succès mais pas la gloire, le succès est une étoile filante, la gloire est un soleil, et si celui-ci se couche dans une région, c'est pour se lever ailleurs, c'est pour éclairer d'autres contées, c'est pour répandre les rayons de la gloire, et il paraît même que le vrai Van Gogh n'avait vendu qu'une seule toile de son vivant, et depuis que Joseph est mort, d'après Paris-Match, sa cote augmente tous les jours, les collectionneurs appellent du monde entier pour s'arracher ses peintures qu'il exécutait sur des cartons en papier en inscrivant toujours des phrases tirées du Comte de Monte Cristo....
page 119.
... même ivre, j'ai horreur des répétitions inutiles ou du remplissage comme certains écrivains connus pour être des bavards de première classe et qui vous vendent la même sauce dans chacun de leurs livres en faisant croire qu'ils créent un univers, mon œil.
page 77
—Te raconter tout ça m'a vraiment creusé l'estomac... Tu es sûr que tu ne veux pas une mandarine ?
—Non merci, je n'ai toujours pas faim...
—Une banane alors ?
—Non merci.
Il épluche la banane et répète les paroles que tu as déjà entendues:
—C'est pitoyable de tomber sur des gens qui meurent et qui ne savent pas ce qu'il faut faire apres.
C'était l'année où Papa Mokonzi Ayé alias Zarathoustra* avait promis une réplique du Père-Lachaise aux opulents que le petit peuple avait pris les devants en surnommant "Frère-Lachaise" ce lieu qui avait toujours été modestement appelé "Cimetiere des Pauvres" et qui recvait également les riches malgré son appelation.
* président à vie et père du futur président (selon la constitution).
Certains avançaient que les termites, médusés par la delicatesse de cet art, delibereaient longtemps, ne trouveraient pas de compromis et renonceraient a s'attaquer à ce beau cercueil.