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EAN : 9782213706047
342 pages
Fayard (30/10/2019)
3.81/5   13 notes
Résumé :
Abécédaire buissonnier, ce livre propose une sorte de portrait ou plus exactement une mythographie qui donne à voir et à sentir le pouls de l’Afrique. Un très grand continent dont la puissance culturelle est en train de se déployer sous nos yeux. Hier minorées, voire moquées, la voix et l’importance du Continent dans les affaires planétaires sont aujourd’hui indéniables. L’Afrique est en passe d’imposer une griffe, un style, une manière d’être au monde et en relatio... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Soyons enjoués en lisant le dictionnaire de Mabanckou et Waberi sur les cultures africaines, enjoués et un peu perplexes.
On ne peut pas tout lire, aussi mieux vaut prendre connaissance de la chronique de Downbrow avant la mienne. Il m ‘ a semblé que les auteurs ne voulaient pas nous donner une vision unilatérale, ce qui irait dans le sens de la dédicace / citation d Amadou Hampate Ba :
“Si tu penses comme moi, tu es mon frère. Si tu ne ne penses pas comme moi, tu es deux fois mon frère, car tu m ouvres un autre monde.”
Côté pile, le discours d Obama, pour qui les Africains devaient compter sur leurs propres ressources et ne plus accuser l ‘Occident.
Et encore, la défense de Gide, qui bien que bourgeois, a su dénoncer le mortel chemin de fer Congo- Océan.
Côté face, beaucoup d article qui contredisent les précédents.
Et un petit regard sur Tintin au Congo, avec ses négres un os dans les cheveux. Hergé ne peut prétendre que c' était l époque, puisque justement Gide et Albert Londres avaient, eux, donné une vision différente sur l ‘Afrique. Les auteurs disent qu ‘il ne faudrait pas tomber dans le politiquement correct en le prohibant.
Raciste, certes, autant que les lecteurs le sachent, mais il a été lu, autant le garder comme témoignage.
Autre regard sur la publicité de Y'a bon, banania, représentant un tirailleur sénégalais souriant, alors que les soldats africains, et pas tous sénégalais, ont été massacr'es en grand nombre.
Et puis une somme d écrivains, de musiciens, de lieux, dont , a Paris, le café du Black Bazar, le roman de Mabanckou.
Pas toujours enjoué , ce dictionnaire, cependant très utile pour une approche et un regard sur le continent.


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Ce dictionnaire est très agréable à lire, et nous fait découvrir de nombreux thèmes ou personnages méconnus en Occident. L'un des avantages de ce format est que, si un des articles ne nous plait pas, on peut passer au suivant puisqu'ils sont indépendants. A noter que ma PAL s'est bien allongée après la lecture de ce livre !
Ce dictionnaire rend justice au café (originaire de la province du Keffa en Éthiopie), dénonce les arnaques internet (la Feymania), populaires au départ car elle volait les riches blancs mais maintenant arnaque aussi bien les Africains pauvres.
J'ai appris l'existence du "Balai citoyen", mouvement créé par Thomas Sankara, lui qui voulait nettoyer la vie politique. Malheureusement l'affirmation selon laquelle "Le Burkina Faso démontrait ainsi aux nations africaines que le pouvoir du peuple ne peut être confisqué indéfiniment et que la rue est un espace de démocratie pour la jeunesse" restera un voeu pieux, sinon beaucoup de dirigeants actuels seraient à la retraite depuis longtemps.

Certains articles du dictionnaire soulignent la nécessité pour la jeunesse africaine de prendre son destin en main au lieu de sans cesse blâmer les colonisateurs. On citera le discours d'Obama au Ghana, ou encore la belle Lettre à la jeunesse d'Amadou Hampâté Bâ. Dans la même veine, les auteurs dénoncent le silence des Africains lors du génocide rwandais, comme s'ils s'en remettaient aux ex-colonisateurs pour régler ce problème.

Pour le reste ce dictionnaire dénonce les méfaits du colonialisme, et encore plus ceux du néo-colonialisme. Tout n'est pas juste et certains articles sont notoirement exagérés. Quand il est écrit que le développement est un "concept créé à la va-vite pour maintenir le monde non occidental dans l'asservissement", ou que "La thèse de l'oralité africaine est en partie un mythe construit rétrospectivement pour justifier la conquête coloniale", je trouve que les auteurs ont poussé le bouchon un peu loin. Même chose sur le franc CFA, je comprends que certains pays veulent s'en débarrasser car il crée une dépendance envers la France, c'est tout à fait exact, mais qu'ils reconnaissent au moins que le CFA leur a apporté une stabilité que toutes les monnaies libres du continent n'ont jamais eu.
Quant au discours sur Cuba, il est complètement idyllique. La raison du coeur ? Les Cubains ont envoyé des soldats combattre en Éthiopie, mais les Éthiopiens payaient pour ça, et Cuba vidait ses prisons en envoyant les détenus se battre en Afrique. Est-ce vraiment de la solidarité ? Si Castro avait été un ami de la liberté, il n'y aurait pas eu autant de prisonniers politiques à Cuba. La réalité est que Cuba aidait des pays à se débarrasser de l'impérialisme américain uniquement pour qu'ils rejoignent l'impérialisme soviétique.

Malgré cela, ce dictionnaire reste une lecture instructive, et le format de quelques pages par thème le rend agréable à lire.
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Très déçu par cet ouvrage! En ayant besoin pour préparer un cours et me replonger dans un univers déjà un peu connu, je me suis laissé détourné par la consultation des entrées. Je restais sur le souvenir des interviews stimulantes, nuancées et fortes d'un des coauteurs, autant dire que, cette fois, je n'y ai pas trouvé mon compte. Les entrées sont plus que sélectives. J'ai été bien en peine d'y trouver sur 2000 ans de culture africaine entre l'empire romain et l'empire coloniaux, les traites arabes, les empires africains, les ethnies, les conflits, les guerres...En revanche, le dictionnaire se focalise sur l'Afrique (post)colonial pour en instruire le procès, en dénonçant le discours de Sarkozy à Dakar, ou les investissements structurels dans les colonies. Pourquoi pas, mais ce n'est pas ce qu'on entend par enjoué. Dans le détail, l'argumentaire est sommaire. Les thèses de Marseille, prises à contresens, sont prétendûment contredites par un même travail répété pour tenter de montrer que l'empire africain a peu coûté aux finances publiques. Rien sur la médecine, ni sur la démographie. L'argument le plus faible, sans doute, porte sur l'éducation, comme si l'indice du nombre d'étudiants dans le supérieur du jeune Congo décolonisé en 1961, à l'époque où il restait encore limité dans une Europe pré soixante-huitarde, pouvait être rapporté à celui des années du Zaïre des années 80! Bref, l'argumentaire vient peut apporter à un débat déjà daté. On renvoie Mbappé à son "africanité", comme encore les adversaires des Bleus, non à sa formation, mais l'africanité des explorateurs, des médecins, des écrivains prix Nobel (Camus) n'a pas droit de cité. En politique, le modèle américain Obama a droit à un article, mais pas les hommes politiques français d'origine africaine qui siège à l'Assemblée, au Sénat ou au Parlement européen et ont abordé ces sujets. A l'inverse, on est prié de croire que SB Diagne fait autorité, ses prises de position polémiques ne sont jamais discutées. A ce jeu, on frôle plusieurs fois le hors-sujet: Omar Sy a bien droit à un article, mais c'est pour évoquer Intouchables, plutôt que Chocolat ou Knock, qui soulèvent le problème de l'africanité. En revanche, il n'y a rien ou presque sur les diasporas africaines et l'exportation des cultures africaines de Paris à Harlem. Pour un ouvrage déposé en 2019, rien sur les récents black live matters, la cancel culture!...Rien sur la Chine! L'Afrique peut être traitée de manière enjouée, mais doit l'être de manière plus sérieuse pour un dictionnaire.
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Ce « chant d'amour à l'Afrique » d'Alain Mabanckou et Abdourahmam Waberi se dit enjoué. Il l'est, parfois, quand les auteurs nous parlent de la Rumba congolaise, de la SAPE, des wax ou de Cesaria Evora. Il l'est beaucoup moins quand ils évoquent le génocide du Rwanda, le destin de Patrice Lumumba ou le sacrifice des Tirailleurs sénégalais. Les entrées sont donc éclectiques et l'on passe sans cesse du sérieux au plus léger, du funeste à l'humour. Certaine pourront surprendre, celles sur le Cube Maggi par exemple, mais toutes sont indispensables à celles et ceux qui aiment l'Afrique et veulent mieux la connaître.

Certains articles manquent, les maquis, par exemple, l'apartheid (évoqué toutefois dans l'article sur Nelson Mandela) ou ce merveilleux verbe, s'enjailler, par lequel les Ivoiriens définissent l'art de faire la fête. Mais comme l'article sur Kylian Mpappé fait référence à un prochain tome du dictionnaire, nous voilà rassurés. A lire au hasard des entrées et sans aucune modération.
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Chaque entrée de ce court dictionnaire a été choisi avec soin. On peut y découvrir les éléments importants de l'histoire, de la politique, de la musique, de la littérature et de la gastronomie d'Afrique, ainsi que les grandes personnalités qui l'ont marqué. Au delà de l'Afrique, on ressent les liens qui unissent ce continent à celui de l'Europe. A lire et à relire.
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critiques presse (2)
Actualitte
23 décembre 2019
Une sorte d’abécédaire « buissonnier » qui se veut une cartographie minutieuse et fouillée, mais d’abord et avant tout un chant d’amour dédié à l’Afrique et à sa diversité culturelle, qui contourne adroitement les idées reçues dans un style que l’on pourrait aisément qualifier de ludique et passionné.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeMonde
04 décembre 2019
Un traité moderne et ludique qui remet quelques idées en place. Réponse carabinée à tous ceux qui, formatés par l’idée qu’une œuvre littéraire doit s’inscrire dans un genre, pensaient qu’un dictionnaire ne pouvait pas offrir de vision du monde…
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Nous refusons de percevoir l Afrique comme un réservoir de malheurs ou un contingent frappé d’une malédiction atavique et caractérisée par des affrontements ethniques.
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Prélude
La douleur physique s'est calmée
Tu peux donc songer à écrire
sauf que tu n'as pas là
d'idée
ni même une vague intuition
de ce qui va donner des ailes
aux mots
les inciter à traverser ta zone de turbulence [...]
Abdellatif Laâbi
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Devant les parlementaires ghanéens, le président Obama a souligné que l’avenir de l’Afrique appartient aux Africains eux-mêmes et que l’Occident ne peut pas être responsable de tout : « […] il est facile de montrer les autres du doigt, de rejeter la faute sur les autres […] Mais l’Occident n’est pas responsable de la destruction de l’économie zimbabwéenne au cours de la dernière décennie, ou des guerres où on enrôle les enfants dans les rangs des combattants ». Après le bâton, la carotte : « Je peux vous promettre ceci : l’Amérique sera à vos côtés, à chaque étape, en tant que partenaire, en tant qu’amie. »
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À 18 ans, Frantz Fanon quitte clandestinement son île pour combattre l’ennemi nazi. La France libérée, Fanon découvre en métropole la face obscure de son pays qui le traite non comme un héros mais comme un Nègre, un moins-que-rien en butte aux brimades racistes : « Pour nous, écrira-t-il dans Peau noire, masques blancs, celui qui adore les nègres est aussi “malade” que celui qui les exècre. Inversement, le Noir qui veut blanchir sa race est aussi malheureux que celui qui prêche la haine du Blanc. »
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Les Indivisibles revivifièrent le débat citoyen en usant d’une arme bien française : le rire et la chanson. Leur but ? Rien de moins que « déconstruire, notamment grâce à l’humour et l’ironie, les préjugés ethno-raciaux et en premier lieu, celui qui nie ou dévalorise l’identité française des Français non-Blancs » comme le définit leur site1. Cet humour-là est bien plus efficace que le moralisme bien-pensant des organisations antiracistes à l’ancienne telle SOS-Racisme.
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Si je vous dit le Crédit a voyagé : à quel écrivain, qui connaissait bien l'Afrique, pensez-vous ? le voyage… au bout de la nuit… Mort… à crédit…
« Verre cassé », d'Alain Mabanckou, c'est à lire en poche chez Points Seuil.
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