Citations de Alain Teulié (20)
Certains êtres en s'en allant, laissent la porte ouverte et emmènent avec eux ce que notre coeur n'avait pas su voir.
En amour, les hommes sont des imposteurs. Leur sexualité les rend compulsionnels et menteurs. Ils jouent le personnage que la femme espère. Elle est l’auteur de la pièce, sans le savoir. Mais hélas elle confie son œuvre à de piètres interprètes. Sur la scène de l’espoir des femmes, les hommes sont de mauvais acteurs.
« La cité ne m’avait jamais parue si gracieuse, j’étais céleste, lénifié. Je me regardais dans les yeux de Rome, elle était une femme démesurée.
Avant de rentrer , j’allai chez le coiffeur.
J’avais envie de me sentir beau, même si je devais mourir bientôt » .
On écrit avec tout son corps des histoires que d’autres liront avec le cœur. Ou bien nous écrivons avec nos cœurs des romans qui doivent toucher le corps... Écrire et lire, ce n’est pas seulement intellectuel. Parfois on sourit, parfois on pleure, parfois on se questionne, parfois on a peur. La littérature existera toujours. C’est notre beauté, notre dignité à tous, de nous raconter, et de nous écouter. Pour être meilleurs. Et pour essayer de deviner ce que nous faisons là, et ce qui adviendra.
(Interview Babelio, septembre 2020)
– Vous aimez trop la beauté pour vous attacher à moi. Et vous avez trop d'orgueil. Ce n'est pas dommage. C'est comme ça.
Je ne sus que répondre. Elle avait raison. La plupart du temps, elle se mettait sur moi. Elle était la maîtresse du jeu. Le mot maîtresse venait de là, du Moyen Âge. C'était le nom de celle qui décidait, qui testait le chevalier, pour voir s'il savait tenir ses ardeurs et les libérer quand elle le voulait. Elle me dominait, bien sûr. Personne n'avait su le faire, jamais. La femme en moi était comblée.
J'y reviendrais dans ma critique
Il était dit par de grands auteurs, Hemingway entre autres, que le sexe était une chose à éviter si l'on voulait conserver son inspiration.
Avec Stella, ce fut l'inverse.
Chaque soirée passée à goûter nos corps, tester nos douleurs, gifler nos inclinations, chaque nuit utilisée à tester nos résistances, outrager nos pudeurs, chaque après-midi consacrée à nous caresser l'âme furent suivies par des séances de travail solitaire assidues, concentrées.
La vie et la mort, je les voyais en femmes complices.
L'une qui nous accompagnait pendant quelques années, l'autre qui nous attendait pour l'éternité.
La nature est bien faite, parfois.
La vie est mal faite, mais la nature oui.
L'être naissait dans un cri et s'en allait dans un souffle.
Ne possédant rien, je ne m'appartenais plus.
J'avais faim de tout, de nourriture, d'alcool, de rêve, d'art, de sensations.
J'avais faim d'oubli. Vivre, pour la plupart des êtres, c'est s'agiter afin d'oublier. Vivre, c'est se disperser pour se supporter.
Autour de nous les parfums lâchaient prise. Retenus tout le jour dans des bulles de soleil, la nuit les crevait avec la pointe de ses étoiles.
La musique sauvait.
Elle avalisait les idéalistes, prémunissait les utopistes et rassurait les contemplatifs.
La musique emplissait les chambres et calfeutrait contre l'odieuseté.
Plus tard, je me régalai d'un cantuccio, un tiramisu dans lequel on avait glissé des amandes.
Ce gâteau avait la légèreté des aigrettes de pissenlit, s'envolant et suivant les lubies du vent.
L'abondance appartient à ceux qui se salissent l'âme et délaisse ceux qui s'immolent dans la douceur.
Il y a ce qui nous plaît et ce dont nous sommes capables.
Entre les deux percent nos désillusions.
Nous cultivons des plaisirs pour nous distraire, mais la tristesse nous étourdit davantage que la joie.
Les souvenirs appartiennent au règne des oiseaux, ils laissent une plume quand ils s'en vont.
Grâce à elle on sait à quelle espèce ils appartiennent.
(Erri De Luca)
Ne plus pouvoir créer, lorsqu’on reçoit encore des informations de la beauté, lorsque le monde nous murmure à l’oreille des histoires, des sons, des images. Lorsqu’on ne sait plus agencer tout cela pour en faire une œuvre cohérente, lorsque du chaos Nietzschéen ne naît plus aucune étoile, qu’elle danse ou pas, c’est une souffrance qui ressemble à la faim, à la soif, ou au désir d’un corps qui ne veut plus de nous.
(Interview Babelio, septembre 2020)
Après le premier achat, je n'avais pas pu me retenir des autres. Et désormais, tous mes voeux de la veille avaient été exaucés. Un citadin accumule des songes, des insatisfactions, des déceptions, en fonction des choses qu'il aperçoit et ne possède pas.
Il l'ignore, mais la frustration est là, sournoise. Les devantures sont des mains qui nous ça ressent. Elles ne nous choient vraiment que
si on leur cède Or, la plupart du temps, on ne le peut pas.
La plupart d’entre eux se connaissaient, c’était l’habituelle communauté des expatriés comme il y en a dans tous les pays du monde, qui se regroupent régulièrement pour se plaindre du pays qui les accueille et vanter les mérites de celui qu’ils ont quitté. Les Français à l’étranger sont les plus critiques de ce qu’ils voient, mangent, boivent, achètent, visitent. Rien n’est aussi bien que dans leur pays dont ils s’empressent de dire du mal dès qu’ils y reviennent.