Alain Vincenot

Alain Vincenot nous livre ici un récit historiquement très riche, très détaillé sur le sujet de la shoah.

Une première partie relate les ambitions allemandes au sujet de l'extinction des juifs, une 2ème partir sur le rôle de la France. Ces 2 parties sont écrites dans un style très journalistique, factuel. Beaucoup de chiffres qui font froid dans le dos.

Puis vient la partie témoignages de quelques juifs survivants. Alain Vincenot reprend leur histoire familiale passée, leur période en tant que déporté et ce qu'ils sont devenus après la guerre.

Le tout est émaillé de chiffres affolants. Ce récit permet de se rendre compte des dégâts, des pertes, des horreurs subies. Le tout décrit sans apitoiement. Juste la réalité des horreurs...

Enfin, l'auteur résume cette période de façon chronologique. Historiquement, tout est compréhensible, et cela permet vraiment au lecteur de retracer les évènements. Sans oublier toutes les sources utilisées qui y sont listées.

Un très bon livre pour bien comprendre cette période de l'Histoire.

Il y a cinquante sept ans, étaient signés les accords d'Evian mettant fin à la guerre et aboutissant à l'indépendance de l'Algérie, ancien département français.

En effet l’Algérie est française depuis 1830 et est organisée en trois départements  depuis 1848: l’Algérois, l’Oranais et le Constantinois. Au début des années 1950, elle est peuplée par environ un million d’Européens (les pieds-noirs) et par environ 8,5 millions de musulmans.

Le lendemain de la signature des accords, malgré les négociations entreprises précisant « qu'aucun acte de violence, collective ou individuelle ne seraient commises à l'encontre de la population », on assiste à une multitude de massacres et d'enlèvements. Population française, harkis, force de l'ordre tous sont ciblés. Et force est de reconnaître que la terreur se faisant, près d'un million de pieds-noirs sont forcés à s'exiler dans leur propre pays, la France.

 

Cet essai est constitué de deux parties :

La première ayant pour titre « Les grandes étapes du grand gâchis », nous rappelle les grandes lignes de cette guerre qui dura près de 8 ans et où une grande partie du contingent militaire fut envoyée pour maintenir l'ordre. On y retrouve les grands discours des dirigeants de l'époque, des généraux en place, du Général de Gaulle à partir de 1958.

Où l'on voit l’ambiguïté d'un pouvoir politique qui promet d'un côté et retire de l'autre. L'espoir suscité par de beaux discours vite remplacé par la désillusion et le désespoir de la réalité.

On ne peut juger qui est coupable de telle action ou d'une telle autre. Le sang appelant le sang.



Ce livre a le mérite de rappeler le drame vécu par tous ces hommes, femmes et enfants, pieds-noirs, harkis, chrétiens, juifs qui furent tués, enlevés sans trace aucune. Une histoire méconnue, occultée. Je dois dire que j'avais cinq ans à la signature des accords d'Evian, et je n'ai commencé à comprendre ce qui c'était vraiment passé qu'à travers les témoignages de quelques amis pieds-noirs rencontrés sur mes lieux de travail. Je me rappelle à l'époque dans les années 80, je tombais des nus. Comme quoi, on ne connaît jamais assez l'histoire de notre pays. La guerre d'Algérie, oui je l'avais lue et entendue, mais les exactions qui ont eu lieu pendant et après sur la population pieds-noirs et harkis ainsi que sur les militaires en place étaient plus ou moins passées aux oubliettes.



Dans la seconde partie du livre, tout aussi poignante, l'auteur rassemble des témoignages pour raconter les destins brisés de 11 Français oubliés, civils ou militaires, disparus entre août 1957 et septembre 1962 et que l'on n'a jamais retrouvés. Aussi bien des pères, des frères, des fils. Les recherches des familles, les réponses évasives et hautaines des autorités qui ne voulaient vraiment pas s'en mêler. Les militaires enlevés, déclarés déserteurs par les autorités militaires alors qu'ils avaient été tués.

Très poignant, émouvant. Des familles qui ne s'en sont jamais remises. Des reconnaissances des oubliés par différents gouvernements, occultés par d'autres.

Une période triste, cruelle et fratricide. Une grande émotion à cette lecture.

Merci aux éditions l'Archipel de m'avoir permis de lire ce livre témoignage et hommage aux oubliés du 19 mars 1962.

"Je veux revoir maman" est un recueil de témoignages d'enfants cachés pendant la Seconde Guerre mondiale en France rassemblés et commentés par Alain Vincenot.



Évidemment ces témoignages sont déchirants. Des enfances brisées font toujours des adultes blessés. Leurs propos rappellent la gravité de ce qui s'est passé mais également la complexité humaine. Un être humain pouvait tout faire basculer, pour votre bien ou non.



Ce qui ressort de ces témoignages est enrichissant humainement et historiquement, d'autant que l'auteur remet les choses en contexte. Le seul bémol reste la narration. L'auteur s'emmêle parfois dans des détails, se répète, nous éloigne un peu du témoignage ou du propos de départ.



Ce livre reste tout de même un travail de mémoire bien fait et nécessaire.

Voici un ouvrage court que je pensais lire en deux jours... Quelle erreur de jugement. J'ai mis deux semaines à le lire. Deux semaines pour lire 200 petites pages.

Le livre débute par une description extrêmement détaillée de l'immense camp d'Auschwitz-Birkenau (les blocks "célèbres" d'Auschwitz I, puis Birkenau-Auschwitz II, et enfin Monowitz-Auschwitz III.)

C'est si bien écrit, d'une écriture claire, que même un néophyte se croirait plongé dans les allées macabres du camp.

Et puis viennent les témoignages. Comme des coups de poings. Parce qu'on a beau en avoir lu des dizaines et des dizaines, c'est toujours la même terreur, la même incompréhension, la même colère face à ce que l'homme a infligé à l'homme et le même chagrin - inconsolable.

Lorsqu'on pense que ces voix sont parmi les dernières et qu'elle faneront bientôt, disparaitront pour ne demeurer que dans nos mémoires, on se rend compte à quel point c'est précieux.

Je suis obligée de mettre 5 étoiles, même si le fait de devoir "noter" un témoignage aussi terrible me heurte un peu. J'aurais mis 1000 étoiles si j'avais pu. Pour tous ceux qui sont morts. Pour tous ceux qui sont revenus - et dans quel état sont-ils revenus. Pour ceux qui voudraient oublier par facilité, par confort.

1000 étoiles pour ces voix tatouées qui acceptent de nous confier leur âme dans toute sa nudité, et à quoi ressemble l'Enfer.

un beau livre avec beaucoup de petites histoires, des gens simples, une ambiance qui n'est jamais revenue comme beaucoup des victimes du nazisme. On s'attache à l'un et c'est déjà terminé, trop court parfois, mais je pense que ce livre est plus une liste, une terrible liste des malheureux qui ont terminé dans un camp. Un beau travail de mémoire

Livre coup de poing ! On pense tout connaitre de la rafle du vél'd'Hiv et la première partie confirme ce fait . Longue introduction où Alain Vincenot explique sommairement mais clairement ce qui a produit ce 16 juillet 42 et puis vient l'indicible , la cruauté dans toute sa puissance ! Douze témoignages de "survivants" , de gens qui ont vécu l'horreur dans leur chair . Poignant et dur à lire même quatre-vingts ans après les faits .

À lire , relire et relire encore pour ne pas oublier et contrer la peste noire qui se réveille dans nos pays .

Ni pardon ni oubli.

Ce livre recense les témoignages de 19 enfants cachés durant l'occupation voici leurs noms, prénoms et âge en 1940 :



Nelly Schaparan, 4 ans, Sarah Tieder-Kaminsky, 14 ans, Sami Dassa, 3 ans, Jeannette Swita-Wolgust, 11 ans, Salomon Galdbart, 2 ans, Liliane Goldberg-Lancry, 2 ans, Wolf-Sam Jakubowitz-Jacquet, 12 ans, David Fuchs, 6 ans, Estéra Fuchs-Gireau, 8 ans, Léon Wodowski-Vermont, 11 ans, Simon Liwerant, 12 ans, Fernand Fikman, 5 ans, Marcel Apeloig, 6 ans, Ida Rozenberg-Apeloig, 3 ans, Jean-Michel Rosenfeld, 6 ans, Julien Engel, 7 ans, Edmond Benaderette, 8 ans, Simone Miliband-Fenal, 7 ans, Robert Carles, 11 ans, Gilberte Czyzyk-Eugenie, 5ans



Ces personnes ont toutes en commun le fait d'avoir été victimes des nazis, d'avoir été arrachées à leurs familles alors qu'elles n'étaient encore que des enfants. A travers leurs témoignages nous découvrons le monde des enfants cachés qui ont survécus aux horreurs de la guerre mais qui ont dû grandir avec de nombreux traumatismes en passant leur vie sous silence et en attendant inlassablement le retour de leurs parents. Tous ressortent leurs souvenirs d'enfance pour nous raconter leurs parcours et nous décrire ce qu'à été la période de l'occupation à travers des yeux d'enfants.



C'est aussi un grand hommage pour les Justes, ces personnes qui se sont démenées au péril de leur vie pour sauver d'autres vies en organisant des réseaux de résistance, en hébergeant plusieurs enfants juifs en les considérant comme leurs propres enfants. C'est beau, c'est héroïque, c'est un devoir de mémoire que de ne pas oublier ces résistants qui ont tenté le tout pour le tout sans aucune contrepartie, juste de l'humanité.


Lien : http://promenonsnousdanslesl..

J ai mis 5 étoiles car il est impossible de critiquer ce genre de livres. Par moment, j avais difficile a me retrouver dans les prénoms, les noms....qui était le fils de qui,.....

Alain Vincenot relate le témoignage de 19 enfants juifs qui ont survécu. Ils ont été arrachés à leur famille, traqués,....mais sauront sauvés grâce à la complicité de plusieurs réseaux d entraide.

Un livre superbe bien que le terme soit un peu trop "positif". Un ouvrage qui ne laisse rien de côté qui parle de souffrance mais sans oublier qu'à celle-ci répondait des actes de courage et d'humanité qui ne doivent pas être oubliés. Ce livre parle des survivants et des victimes, il évoque au travers du témoignage de quelques-uns le calvaire et l'espoir de plus de 60.000 enfants juifs sauvés en France pendant la seconde guerre mondiale (plus de 10.000 seront déportés). Il ne dissimule pas, non plus, la détresse des adultes d'une communauté qui verra disparaître, pour cette seule France, 25% des siens. Un chiffre terrible mais qui induit aussi la survie de 75% des juifs de France suite aux efforts conjugués de citoyens, souvent anonymes, de toutes confessions et de toutes origines. Aucun, en revanche, n'en échappera indemne.



Un véritable travail de mémoire qui ne peut laisser insensible. Un témoignage qui mérite toute l'attention du lecteur car il met à nu l'humain, cette chose étrange qui mène les uns à l'héroïsme tandis que d'autres sombrent dans la barbarie. Les témoignages de ce livre s'ils illustrent l'espoir que nous devons nourrir en l'humanité en dévoile sans concession ses aspects les plus sombres.