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Citations de Alastair Campbell (22)


Etre dépressif, ce n'est pas en avoir marre ou un peu ras le bol de la vie. Etre dépressif, c'est ne pas pouvoir affronter la journée. Vous vous réveillez, et vous avez l'impression d'avoir des poids énormes accrochés à vos paupières. Le noeud, dans votre ventre, a tellement grossi que vous ne savez plus où il finit et où commence le reste de votre corps. La moindre petite chose exige un gros, gros effort, et quand vous le faites, après, vous êtes complètement nase. On avait l'habitude de discuter des descentes et des plongées, et par moments, j'avais la vague idée que c'était un compagnon d'infortune qui me parlait, pas un docteur, mais bon, ce n'était pas à moi de demander. Je regrette de ne pas l'avoir fait. Je regrette qu'il ne m'ait pas raconté ses rêves, comme moi je lui racontais les miens.
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Sur le réveil digital de David Temple, l'affichage lumineux indiquait 3 : 12 du matin. Cela faisait plus de trois heures qu'il était allongé tout éveillé, et il savait que le vide grandissait à l'intérieur. Les petits points entre le 3 et le 12 clignotaient en silence pour enregistrer chaque seconde qui passait et, à chaque clignotement, il sentait son esprit se remplir d'un vide familier et douloureux. Comment le vide peut-il être douloureux ? S'il n'y a rien, d'où vient la souffrance ? Comment un vide peut-il être plein de néant ? Et s'il est déjà plein, comment se fait-il qu'il se remplisse encore à chaque seconde ? Et pourquoi poser ces questions, se dit-il, puisque je sais que je ne connais pas les réponses et que, dans des moments pareils, je sais que je ne les connaîtrai jamais ?
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Et quand son père avait fini par s'éteindre, il avait été triste de le perdre, comme n'importe quel fils, mais la raison profonde de sa tristesse, c'était le manque d'amour qu'ils avaient eu l'un pour l'autre dans la vie. Voilà ce qu'il pleurait, en réalité, et qu'il avait continué de pleurer depuis ce jour. Il avait le sentiment que son père lui avait laissé un héritage amer : celui d'être un parent distant.
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Si, dans ses phases dépressives, l'estime de soi de David chutait plus bas que Sturrock ne l'avait jamais observé, dans ses périodes de lucidité, il avait une capacité à décrire clairement sa dépression que le psychiatre trouvait touchante. C'était une vraie leçon d'humilité. Il repensait à l'une des descriptions de David... "C'est comme une tempête qui approche, avait-il dit en parlant de ce qu'il ressentait avant une plongée. A un moment, le ciel s'assombrit, vous savez ce qui approche, et vous êtes totalement impuissant."
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On appelle ça le démon de l'alcool, parce qu'il y a un démon, quelque part en vous, et il adore que vous lui donniez de l'alcool. Il vous tient parce qu'il y a quelque chose que vous voulez oublier, pour quoi vous ne voulez plus vous inquiéter. Ca peut venir de votre passé. Ca peut être l'impression que vous ne réalisez pas vos ambitions. Ca peut être un sentiment d'inadaptation que vous ne voulez pas reconnaître. Ca peut être beaucoup de choses, mais ça vous tient, et il faut le briser.
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"J'ai besoin de rester occupé et "J'ai besoin de boire" étaient au coude à coude. Bon, pensa-t-il, je ne peux pas être sur à cent pour cent de celle qui est arrivé en premier, mais je peux au moins réfléchir pour savoir laquelle a le plus de poids, ou de vérité. "J'ai besoin de rester occupé." C'était vrai. Il avait toujours été quelqu'un de très occupé... La question, maintenant, consistait à savoir si "J'ai besoin de boire" arrivait avant "J'ai besoin de rester occupé" ou s'il pouvait en toute sincérité le placer en deuxième. Il griffonna sur une feuille à part : "J'ai besoin d'être occupé tous les jours", et, à côté : "J'ai besoin de boire tous les jours." Il n'y avait malheureusement pas de contestation possible. La seconde de ces affirmations était la plus vraie. Il écrivit "J'ai besoin de boire" tout en haut de sa liste de besoins. "Je veux être Premier ministre" faisait bizarrement face à "J'ai besoin de boire", mais les deux étaient vrais.
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- Elle dit que j'ai mal interprété. Elle est gentille avec moi parce qu'elle a pitié de moi. Elle a pitié de moi parce que son père avait la même maladie que moi, elle sait à quel point ça peut être difficile, et elle se disait que si elle pouvait m'aider un peu comme elle n'avait jamais été capable d'aider son père, ce serait super.
Mais sortir ensemble ? Comme ma petite amie ? "Non, David, elle me dit. Je ne crois pas."
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Le psychiatre lui avait demandé de dresser deux listes séparées, l'une du côté gauche de la page, l'autre du côté droit. A gauche,n il devait écrire des phrases commençant par "Je veux". A droite, des phrases commençant par "Jai besoin de". Elles n'allaient pas nécessairement par deux. En fait, il pouvait très bien noter successivement cinq volontés pour un seul besoin, s'il le souhaitait, même si le professeur Sturrock avait dit qu'il était sans doute préférable de viser un nombre égal de réponses. Il lui avait aussi dit de ne rien écarter de ce qu'il lui venait à l'esprit. "Je veux la paix dans le monde" n'était ni plus ni moins important, pour le psychiatre, que : "J'ai besoin d'une barre de chocolat."
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Les beaux jours, quand il avait le moral et que le soleil brillait derrière les fenêtres de la cuisine, verser le lait sur les céréales bio lui apportait espoir, vitalité et énergie pour la journée à venir, quels que soient les défis qu'elle comportait. Les mauvais jours, le lait présentait toutes les caractéristiques affectives de la bourbe, surtout quand sa femme en faisait tout un plat.
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- Votre famille est plus importante que votre travail. Vous le savez, ça, non ?
- Oui, je le sais. Maintenant que je n'en ai plus.
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Une faible estime de soi n'est pas la même chose que l'humilité. Vous pensez peut-être que vous êtes moins important que les autres, mais moi, je pense que vous êtes humble. Et l'humilité est une belle qualité.
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Le sommeil, au moins, retranchait plusieurs heures à la journée et le rapprochait du même coup, de la même phase ascendante du cycle, avec parfois des rêves qui le réchauffaient et apaisaient son anxiété des heures de veille.
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Vis dans l'instant, se répéta-t-il, puis dans l'instant suivant, puis dans celui encore après.
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Puisqu'il était arrivé jusqu'ici, se disait-il, il n'avait qu'à faire ce que lui disait toujours le professeur : un pas à la fois ; vivre dans l'instant ; chercher les bonnes choses, pas seulement les mauvaises. Cette pensée l'avait aidé à se sortir du lit, quand il s'était réveillé avec une sensation de mort qu'il évaluait à sept sur dix.
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Plus souvent, il se demandait de quel droit il prenait le temps d'une personne comme le professeur Sturrock. Même maintenant, en regardant autour de lui dans le café, il voyait des gens dont les problèmes étaient sans doute bien pires que les siens. Après tout, son incapacité à sortir du lit le matin nécessitait-il l'intervention d'un médecin ? Il se sentait petit, indigne de la place qu'il occupait.
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L'humilité. C'était l'un des sujets de prédilection du professeur. Il croyait qu'elle représentait la clé du respect de soi et du respect des autres. Au début, quand le professeur l'avait qualifié d'"humble", David avait cru qu'il voulait dire "médiocre", "insignifiant". Mais il s'était peu à peu rendu compte qu'il y avait une interprétation plus favorable et, même s'il n'irait jamais jusqu'à dire qu'il se sentait exceptionnel, il avait l'impression de comprendre ce que le professeur Sturrock voulait dire. Un jour, le professeur lui avait dit qu'il exprimait ses sentiments avec une humilité qu'il observait rarement chez les gens bien plus aisés et mieux éduqués que lui, et qu'il devait en être fier.
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- Qu'est-ce que Phyllis t'a pris comme sandwich aujourd'hui ?"
Voilà le genre de question qui le rendait fou. Qu'est-ce que ça pouvait bien faire, ce qu'il avait dans son sandwich ? Ca n'avait aucun intérêt pour qui que ce soit, à part lui, Phyllis qui était sortie l'acheter, et les employés du Prêt A Manger qui le vendaient ! En l'occurrence, le sandwich, auquel il n'avait pas touché, était un "bacon-salade-tomate", mais s'il disait que c'était un "tomate-fromage", ça ne changerait absolument rien à sa vie de femme, alors pourquoi est-ce qu'elle posait la question ? Ca ne changeait rien à sa vie à lui non plus. Ce détail n'avait d'importance pour personne.
Il se rappela l'idée de David Temple, qui pensait que sa mère était obsédée par ce que les autres mangeaient parce que c'était un moyen pour elle de se mêler de leurs affaires. Dans le cas de sa femme, un autre but s'y ajoutait : elle voulait lui faire comprendre qu'elle restait là, chez elle, et qu'elle avait le sentiment d'être réduite à lui poser des questions sur ses sandwiches parce que c'était le seul genre de conversation qu'il l'autorisait à avoir avec lui.
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Sturrock attribuait à ses patients dépressifs une note sur une échelle allant de un à dix. La plupart de ses malades se situaient entre cinq et huit. Il plaçait David à sept, ce qui était mauvais. Il se plaçait lui-même à six, mais ne le disait à personne. Ca allait à l'encontre des recommandations destinées aux psychiatres qui sentaient qu'ils avaient peut-être eux aussi des problèmes psychologiques. Il connaissait ces recommandations mieux que personne, pour les avoir personnellement mises à jour quatre ans plus tôt, mais il ne voyait pas l'intérêt, pour lui comme pour le service, d'attirer l'attention sur ses humeurs mouvantes. Il préférait essayer de les gérer tout seul. Et voir David l'y aidait.
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Au petit-déjeuner, Stella et lui étaient une fois de plus restés muets, repliés sur leurs positions. Rares étaient les matins où sa femme ne trouvait pas de raison d'être contrariée et morose, et aujourd'hui, elle avait choisi le fait qu'il avait ouvert une nouvelle brique de lait alors que deux autres attendaient au frigo depuis trois jours.
"Je ne comprends pas pourquoi tu ne peux pas regarder la date, sur le côté ! avait-elle dit en s'apercevant de son erreur. C'est toi qui es censé aimer que tout soit en ordre !
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Quand il lui apprit, d'un ton très neutre, la mort de Tante Jessica, elle resta impassible ; il était donc difficile de savoir ce qu'elle ressentait. C'avait toujours été le problème avec sa mère, pensa t-il. Elle n'aimait pas trahir ses sentiments. C'était peut-être un effet secondaire de la vie avec son père, qui avait tendance à s'emparer de la moindre manifestation d'émotion comme d'un signe de faiblesse. Toujours est-il que cela l'avait toujours agacé. Il aurait voulu avoir une mère qui rie et pleure, au lieu d'une mère qui accueille tous les événements, tristes ou gais, avec la même attitude mesurée. "Maman, je vais devenir psychiatre.-Si tu penses que c'est ce que tu as à faire, c'est bien." "Maman, je viens d'être nommé conseiller du gouvernement.-Je suis sûre que tu as travaillé dur pour arriver là." "Je me suis brouillé avec Tante Jessica parce qu'elle a pris le parti de papa quand on s'est disputés, alors que je savais qu'en fait, elle était d'accord avec moi. - Oh ! Martin, ça ne rime vraiment à rien de se brouiller pour ça !" C'était une femme d'une extrême intelligence, et il savait qu'elle ressentait intensément les choses, mais elle ne le laissait jamais deviner.
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