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Citations de Albert Londres (381)


Il a d'autre hôtes, il me présente à l'un d'eux :
- Le chef de la police !
- -Quoi ? Vous vouliez vous cacher et vous invitez le chef de la police à déjeuner ?
-Je n'ai pas peur de lui. Il est le chef de la police, mais il n'a plus de police.
-C'est vrai, me dit l’éminent fonctionnaire. J'ai des milliers d'hommes sous mes ordres, mais je ne sais pas depuis quelque temps à qu'ils obéissent ; en tout cas, ce n'est pas à moi.
-Mais, dis-je, on en voit beaucoup dans les rues....
-Hélas ! monsieur, on n'en voit que trop. Je ne puis plus mettre le nez dehors. Dès qu'ils m'aperçoivent, il me sautent dessus et me demande de les payer.
-Voilà ! fit mon ancien compagnon de grande mer, voilà le chef de la police ! Chaque fois qu'il voit pondre un de ses agents, il se sauve comme un voleur? Vous voyez qu'il ne peut me faire du mal.....
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Foi d'homme libre, on ne peut passer cette ville-là sous silence. Quand tous les coins du monde seront devenus des Shanghaï, le monsieur ayant encore le goût des choses de l'esprit devra, sur-le-champ, acheter un revolver, le poser sur sa tempe, penser une dernière fois sa famille, jouer à pile ou face, perdre et se brûler la cervelle
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Les églises catholiques croulaient sous des masses d'incroyants pour qui les coups de canon avaient eu la vertu du baptême.
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Sur 80 000 internés, 50 000 pourraient être libres sans danger pour eux ni pour la société.
On les a mis là parce qu'il n'y avait pas d'autre endroit et que c'était l'habitude.
On n'a pas cherché à les guérir, mais à les boucler.
L'heure est peut-être venue de se montrer moins primitifs.
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Un fou ne doit pas être brimé, mais soigné. De plus, l'asile doit être l'étape dernière. Aujourd'hui, c'est l'étape première.
Il ne faut interner que les incurables.
Les autres relèvent de l'hôpital.
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À quel moment un aliéné cesse-t-il d'être aliéné ? Là, nous entrons dans un brouillard de poix. Deux psychiatres se disputant un malade prouveront chacun avec évidence, l'un que le malade est sain, l'autre que le malade est fou. C'est un pic de la science encore mal exploré. Comme le sommet de l'Himalaya, on sait qu'il existe, personne n'y est encore jamais allé
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Les fous sont livrés à eux-mêmes.
On les garde, on ne les soigne pas.
Quand ils guérissent, c'est que le hasard les a pris en amitié.
La médecine mentale n'a pas de frontière fixe. On enferme ceux qui gênent leur entourage. Si l'entourage est conciliant, de plus fous demeurent en liberté.
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Il est préférable pour un homme d'être bandit que fou. Quand le bandit a purgé sa peine, on lui ouvre la porte de la prison sans lui demander s'il recommencera !
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- Veux-tu revenir à la maison ? demandent ces gens à ce malade.
- Je suis bien là, vous ne m'aimez plus. Je préfère disparaître d'heure en heure.
- Tu es calme, tu vas mieux.
- Moi, je vais mieux, c'est vous qui n'allez pas bien. Laissez-moi.
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Voici les familles qui arrivent. Rien de commun avec les visites aux hôpitaux, cela tiendrait plutôt des promenades aux cimetières. On apporte une bouteille de bière au lieu d'un géranium, c'est tout.
Pourquoi viennent-elles ? Celle-ci parce que le cœur le lui commande. Une autre parce que les voisins trouveraient drôle qu'on n'allât pas voir le parent. Pour s'éviter des remords aussi. Tout cela est sans espoir.
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Il avait un livre. Pour lire, il devait se coucher, le rayon de lumière passant sous la porte étant tout son soleil. Ce livre avait pour titre : Aventures de voyages !...
- Faites-moi sortir, par pitié ! je ne mordrai plus.
- Refermez.
- Assassins ! Assassins ! crie le jeune homme en sanglotant.

- La folie, me disait une sœur, est une punition de Dieu.
Les hommes y ajoutent la leur.
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L'horreur est au milieu de la salle : c'est un baquet et sans chasse d'eau encore ! Le baquet ne chôme pas, cinq ou six folles sont autour et s'y disputent une urgente priorité. Dans une dernière bagarre, le baquet est renversé. Pieds nus, elles continuent de mener là-dedans leur farandole.
C'est le cancan du tout-à-l'égout.
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L’esclavage, en Afrique, n’est aboli que dans les déclarations ministérielles d’Europe.

Angleterre, France, Italie, Espagne, Belgique, Portugal envoient leurs représentants à la tribune de leur Chambre. Ils disent : « L’esclavage est supprimé, nos lois en font foi. »

Officiellement, oui.

En fait, non !
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"Donne-moi ta ceinture, me dit-il ; avec elle, tu t'es sauvé du naufrage, tu as réussi la deuxième évasion et maintenant tu sors de la Cadeïa. Donne-la au frère qui n'a jamais eu de chance."
Je la lui donnai.
Ceci vous explique pourquoi un quart d'heure plus tard, ahuri, égaré, je me trouvais dans la rue, au milieu d'une capitale inconnue, tenant mon pantalon à deux mains !
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Le plus grand des hasards est de réunir les compagnons de la tragique aventure. Au bagne, on ne choisit pas ses amis, on les subit. Impossible de s'évader avec des hommes de son choix. Êtes-vous à Cayenne ? Vos camarades sont aux îles, sur le Maroni. Il faut se contenter de ce que l'on trouve, éliminer les gredins, chercher ceux qui ont de l'argent, prendre les marins qui connaissent le chemin du Brésil ou du Venezuela, se méfier des mouchards. Ce ne sont pas les gardiens qui gardent les forçats au bagne, ce sont les forçats qui se gardent mutuellement !
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Le bagne n’est pas une machine à châtiment bien définie, réglée, invariable. C’est une usine à malheur qui travaille sans plan ni matrice. On y chercherait vainement le gabarit qui sert à façonner le forçat. Elle les broie, c’est tout, et les morceaux vont où ils peuvent.
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Quand on en arrive à ce point, ce n'est pas pour s'arrêter. Comme d'invisibles vagues de gaz, prêtes à asphyxier les complots, dans ces cadres, les espions furent lâchés. C'étaient les membres de la "brigade pure". La brigade pure ne compte pas un homme dont la foi communiste ne soit transparente. Ces fanatiques sont dans toute l'armée comme autant d'oreilles de Trotski. Une dénonciation et c'est le poteau. Et c'est ainsi que l'armée rouge est muette, immobile, sans murmures – autres que ceux de l'âme.
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Reprise de fonction ne signifie pas rentrée en confiance. Trotski le leur fit voir. Seuls aux officiers possédant une famille pouvant servir d'otage les hauts postes furent réservés. Les sans-parents ne dépassèrent pas les bas grades. Un aviateur – qui peut répondre d'un aviateur alors qu'il a quitté le sol ? –, un aviateur ne pouvait prendre son vol s'il ne laissait en gage, dans un rayon de dix verstes de son escadrille, quelqu'un des siens, pas plus loin que le troisième degré. Il y avait des tentes spéciales pour cela.
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Qu'un homme portât l'uniforme d'officier, qu'il eût vingt ans, qu'il en eût soixante, il était égorgé. des mois et des mois dura la battue aux épaulettes. Les cadets, des gosses, dix-huit, vingt ans, réfugiés sur le toit d'un hôtel de Petrograd, du haut furent précipités sur la chaussée. Et les "cargaisons" sur des chalands, la nuit venue, chaque semaine, de la Neva, voguaient vers Cronstadt. C'était l'armée qu'on déportait – au fond de la mer !
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La Révolution française avait proclamé les droits de l'homme, la révolution bolchevique proclame les droits de l'État sur l'homme.
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