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Citations de Aldo Leopold (42)


La protection de l’environnement marque le pas parce qu’elle est incompatible avec notre concept abrahamique de la terre. Nous maltraitons celle-ci parce que nous la regardons comme notre propriété. Le jour où nous la verrons comme une communauté à laquelle nous appartenons, peut-être commencerons-nous à en user avec amour et respect.
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A long terme, trop de sécurité ne semble apporter que le danger. C'est peut-être ce que suggère la maxime de Thoreau : le salut du monde est dans l'état sauvage.
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Un hurlement résonne de corniche en corniche, dévale la montagne, et s'éteint au loin dans la nuit. C'est une plainte triste et sauvage, une provocation au mépris de toutes les adversités.
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Le progrès, ce n'est pas de faire éclore des routes dans des paysages déjà merveilleux, mais de faire éclore la réceptivité dans des cerveaux humains qui ne le sont pas encore.
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Il y a des genres et des degrés de solitude. Une île au milieu d'un lac, c'est un genre de solitude; mais les lacs ont des bateaux, et on peut toujours espérer une visite. Une cime perdue dans les nuages, c'est un autre genre de solitude; mais la plupart des cimes ont des sentiers, et les sentiers ont des touristes. Je ne connais pas de solitude plus sûre que celle gardée par une crue de printemps; les oies non plus, d'ailleurs, et elles ont vu bien plus de genres et de degrés de solitude que moi.
Assis sur notre colline à côté d'une pasque nouvellement éclose, nous regardons passer les oies. Je vois notre route qui s'enfonce doucement dans l'eau et je conclus (avec une jubilation intérieure mais un détachement de façade) que la circulation, dans un sens ou dans un autre, reste, pour aujourd'hui en tout cas, un sujet de discussion réservé aux carpes.
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Il y a des gens qui peuvent se passer des êtres sauvages et d'autres qui ne le peuvent pas. Ces essais sont les délices et les dilemmes de quelqu'un qui ne le peut pas.
Tout comme le vent et les couchers de soleil, les êtres sauvages faisaient partie du décor jusqu'à ce que le progrès se mette à les supprimer. Nous sommes maintenant confrontés à la question de savoir si un "niveau de vie" encore plus élevé justifie son prix en êtres sauvages, naturels et libres. Pour nous, minorité, la possibilité de voir des oies est plus importante que la télévision, et la possibilité de trouver une pasque est un droit aussi inaliénable que la liberté d'expression.
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On court deux dangers spirituels à ne pas posséder une ferme. Le premier est de croire que la nourriture pousse dans les épiceries. Le second, de penser que la chaleur provient de la chaudière.
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Quand je repense à mes toutes premières impressions, je me demande si le fait de grandir ne serait pas plutôt une manière de rétrécir. Si l’expérience tant vantée par les adultes, et dont ils prétendent qu’elle manque aux enfants, n’est pas en réalité une dilution progressive de l’essentiel dans les futilités banales de la vie. (p. 157-158)
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Aucun changement important dans le comportement humain ne s’est jamais accompli sans qu’intervienne aussi un changement dans nos positions intellectuelles, nos habitudes, nos goûts et nos convictions.
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Des petits copeaux d'histoire parfumés ont giclé de l'entaille, s'amassant dans la neige devant chaque scieur agenouillé. Nous avons senti alors que ces deux tas de sciure formaient quelque chose de plus que du bois ; qu'ils concentraient en eux la section transversale d'un siècle ; que notre scie mordait, coup à coup, décennie après décennie, dans la chronologie d'une vie, écrite en cernes concentriques annuels de bon chêne.
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À présent, je soupçonne que, tout comme les cerfs vivent dans la peur mortelle des loups, une montagne vit dans la crainte mortelle des cerfs. Et peut-être à plus juste titre, car si un cerf tué par des loups peut être remplacé en deux ou trois ans, une chaîne ravagée par d'innombrables cerfs mettra des décennies à renaître.
Il en va de même pour les vaches. Le vacher qui débarrasse son champs des loups ne comprend pas qu'il doit reprendre leur tâche : limiter son troupeau pour protéger son pré. Il n'a pas appris à penser comme une montagne. Voilà pourquoi nous avons des tempêtes de poussière, et des fleuves qui emportent l'avenir vers la mer.
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Seule la montagne a vécu assez longtemps pour écouter avec discernement le hurlement d'un loup.
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Peut-être le plus sérieux obstacle à l'évolution d'une éthique de la terre est-il le fait que notre système économique et éducatif s'éloigne d'une conscience profonde de la nature, au lieur de s'en rapprocher.
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Un hurlement surgi des profondeurs résonne entre les parois rocheuses, dévale la montagne et s'évanouit dans le noir. C'est un cri de douleur primitive, plein de défi, et plein de mépris pour toutes les adversité du monde.
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Aldo Leopold
C'est peut-être ce que suggère la maxime de Thoreau : le salut du monde est dans l'état sauvage. Peut-être est ce le sens caché de la plainte du loup, connu par les montagnes depuis la nuit des temps, mais que les hommes perçoivent rarement.
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Cela paraît simple : ne chantons-nous pas déjà notre respect et notre amour pour la terre des êtres libres et la patrie des braves ? Oui, mais qu'aimons-nous, au juste ? Certainement pas le sol, que nous envoyons à vau-l'eau. Certainement pas les fleuves dont la seule fonction, à nos yeux, est de faire tourner les turbines, charrier les péniches et emporter les eaux usées. Certainement pas les plantes, dont nous détruisons des espèces entières sans broncher. Certainement pas les animaux, dont nous avons déjà largement décimé les plus grandes e les plus belles espèces. Une éthique de la terre ne peut certes pas empêcher l'altération, la gestion et l'usage de ces "ressources", mais elle affirme leur droit à perdurer et, du moins par endroits, à le faire à l'état naturel.
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Un système de protection de la nature basé exclusivement sur l'intérêt économique est désespérément bancal . Il tend à ignorer , donc en fin de compte à éliminer beaucoup d'éléments qui manquent de valeur commerciale mais sont (dans l'état actuel de nos connaissances) essentiels à son bon fonctionnement.
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Mais toute protection de la vie sauvage est vouée à l’échec, car pour chérir, nous avons besoin de voir et de caresser, et quand suffisamment de gens ont vu et caresser, il ne reste plus rien à chérir.
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Ainsi vivent-elles, ces grues, et ont-elles leur être, non dans le présent rétréci, mais dans les étendues plus vastes du temps de l'évolution. Leur retour annuel, c'est le tic-tac de l'horloge géologique. L'endroit de leur retour est marqué d'une distinction spéciale. Au milieu de la médiocrité infinie des lieux communs, un marais de grues détient des titres de noblesse paléontologiques, gagnés dans la marche des temps incommensurables et révocables uniquement par un coup de fusil. La tristesse décelable dans certains marais vient peut-être de ce qu'ils ont autrefois abrité des grues. Les voilà à présent mortifiés, à la dérive dans l'Histoire.
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Il y aura toujours des pigeons dans les livres et dans les musées, mais ce sont des effigies, des images, mortes à toute épreuve et à tout plaisir. Les pigeons des livres ne savent pas pousser un cerf à la fuite en se laissant tomber d'un nuage, ni battre des ailes en un tonnerre d'applaudissement pour saluer un bois dressant ses mâts vers le ciel. Les pigeons des livres ne savent pas déjeuner de blé fraîchement moissonné dans le Minnesota et dîner de myrtilles au Canada. Ils ignorent l'urgence des saisons ; ils ne sentent pas plus le baiser du soleil que le fouet de la bise et du mauvais temps. Ils vivent éternellement en ne vivant pas du tout.
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