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Citations de Aldo Naouri (199)


Si j'ai regroupé ces trois grands modèles de mère, c'est parce qu'en dehors de leur distribution statistique variable en fonction des cultures, ils ont en commun de produire sur l'enfant des effets sensiblement similaires d'un sexe à l'autre.
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On sourit éventuellement de celui qui ne peut pas prendre l'ascenseur, sortir de chez lui, ou approcher des chiens. On le supporte et on se montre compréhensif à son endroit, allant parfois jusqu'à quitter le registre de la condescendance qu'il suscite pour s'apitoyer sur son sort. Ses craintes sont tellement étrangères à nos propres perceptions qu'elles ne trouvent en nous aucune résonance. Mais qui serait assez fou pour se ficher de la mort ou pour dire ne pas s'en sentir concerné ?
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Il n'est pas toujours facile, derrière des attitudes qui donnent longtemps le change, de repérer 'installation de tels tableaux dans le tout petit âge. Et il est plus rare encore, sinon exceptionnel, de parvenir à intervenir un tant soit peu sur leur évolution. Cela m'est cependant arrivé. Mais je n'en tire aucune gloire car on verra que l'évolution favorable à laquelle j'ai pu assister a plus été le fait d'une cascade de coïncidences que d'une action clairement définie et programmée.
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L'assurance d'avoir été aimé par une mère correctement maternante confère, pour la vie entière et à un homme comme à une femme, un solide sentiment de sécurité. Le bridage excessif de ce fantasme, tout comme son absence radicale - effets, l'un et l'autre, de l'histoire de la mère -, loin d'être souhaitables ou rassurants, compromettent en revanche de la façon la plus fâcheuse la suite d' l'aventure. Le voeu de vie, radical, fou, hurlant et violent jusqu'à l'excès cède le pas alors, en effet, aux seules forces de mort qui envahissent le terrain et qui peuvent conduire directement à la disparition physique de la mère ou de l'enfant ou aux pires dégâts psychiques chez l'un et/ou l'autre.
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La liesse semblait devoir durer. Et j'ai constaté combien elle pouvait être contagieuse : les médecins, quoi qu'on en pense - et ce n'est as mal de le dire en ces temps où nos froids technocrates veulent inhumainement les assujettir à une basse logique comptable -, ne sont pas indifférents au sort de leur patients. S'ils tentent de maîtriser leur émotion devant la catastrophe, ils libèrent en revanche sans pudeur leur joie devant le succès, et ce d'autant que les risques ont été importants. Le temps ne faisant d'ailleurs rien à l'affaire puisqu'il ne parvient pas à les vacciner contre cet enthousiasme. Comme si chaque mise en échec de la mort potentielle d'un patient entretenait leur illusion de pouvoir faire échec à la leur propre.
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Alors, laisse-moi, mon chéri/laisse-moi, ma douceur, laisse-moi savourer ces minutes comme tu le fais toi-même. Laisse-moi te rejoindre, me confondre avec toi, perdre la notion de tout ce qui m'entoure et qui me torture à tant me solliciter. Laisse-moi me sentir certaine, indispensable, comptant enfin, totalement et sans le moindre doute, pour un être. Laisse-moi me sentir enfin, enfin puissante. Puissante avec toi. Puissante par toi. Puissante pour toi. Toute, toute-puissante. D'une puissance dont je ne veux pas d'autre preuve que ce que nous serons désormais l'un pour l('autre. Tu en seras l'instrument. J'en serai la détentrice. Nous ferons une paire si unie que tu n'auras jamais à t'en plaindre; hâtons-nous ! Hâtons-nous vers cette communion qui ne devrait jamais prendre fin et qui forge en nous les idées conjointes de l'harmonie, de la beauté, de la perfection et de la justice. Ainsi as-tu voulu me quitter, imprudent(e) ! Je te retiens maintenant. Et c'est à mon gré et à mon seul gré que je te sèvrerai de moi et que je mettrai un jour fin à cette forme de connivence que notre environnement unanime et jaloux applaudit sans réserve. Tu feras ce que tu voudras, jamais moi je ne renoncerai à ce que je suis devenue, à ce que tu as fait de moi, à ce que, par toi, enfin , je sais pleinement... être !
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Elles perçoivent que, pour la première fois de leur vie, elles peuvent entretenir une relation à l'abri de toute incohérence et que la manière d'être quelles en acquièrent est d'une logique si parfaite qu'elles s'en laissent gagner au point de l'ériger en toute circonstance comme modèle. Cette logique comportementale, que j'ai appelée logique de la grossesse, définira à jamais et au plus près chacune de leurs décisions, chacune de leurs pensées, chacune de leurs attitudes. Car cette vie qui pousse, loin des regards et même de ceux indiscrets et abusifs de l'échographie, leur vaut récompense en leur faisant sentir à chaque fraction de seconde leur puissance à donner... vie !
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Torturez-les, martyrisez-les, ôtez leur un membre, un organe, prenez leur vie, mais ne touchez pas ) sagesse du jugement de Salomon ! - à un cheveu de leur enfant. Il est, à quelques exceptions près, leur première chose, leur premier souci, l'essentiel de leur vie, sinon leur vie tout court. Elles en conviennent d'ailleurs sans difficulté. Et quand il leur arrive parfois d'être amenées à le regretter, elles s'empressent d'ajouter que ça les dépasse, que "c'est plus fort" qu'elles.
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Je tiens au contraire à dire que tout e que j'avance aujourd'hui, toutes les questions que je soulève, touts les hypothèses que je forme, toutes les réponses que j'esquisse, tout ce que, en un mot, je sais des mères, c'est ce qu'elles m'ont appris, elles, au long de ces années sur la part secrète de leur condition, sur l'insu de leur discours.
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Il m'apparaissait, là, preuve à l'appui, quel s parents n'avaient pas seulement la fonction gestionnaire restreinte à laquelle n m'avait convaincu que leur rôle avait à se tenir. Ils avaient sur le destin de leurs enfants une influence absolument déterminante et la faculté, soigneusement occultée par tous les discours qui m'avaient été imposés, de porter jusqu'à eux le texte indéchiffré d'une histoire obscure dont ils se faisaient, sans le savoir, de bien curieux servants.
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Les études médicales ne se soucient pas en effet de conférer aux étudiants le moindre rudiment de ce que sera leur relation intérieure à leurs patients et encore moins celles que ces mêmes patients auront à eux, sans parler du silence soigneusement entretenu sur le rapport de tout humain à la vie et à la mort. Il n'y est question que du corps, encore du corps, et toujours du corps, quasi au sens anglais du terme "corpse" avec lequel il assonne : un cadavre, inopinément, miraculeusement et transitoirement vivant, dont il faut freiner autant que faire se peut le retour à un état inéluctablement finalisé. La vie, avec ce qu'elle implique de mouvement, de désir, de conflits et de parole, ne rentre pas dans la préoccupation de la médecine.
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... je me découvrais travaillé par la crainte de ne pas pouvoir assumer l'échec qui semblait se dessiner et qui me laissait entrevoir les failles vertigineuses de la formation que j'avais reçue, laquelle reste, à ce joue encore et il faut le dire, celle des futurs médecins en général et des postulants à l'exercice de la médecine des enfants en particulier.
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Je ne me protégerai donc pas plus derrière le matériel que j'apporterai que je ne resterai masqué derrière les réflexions qu'il suscitera en moi. Et si le procédé peut affleurer, parfois et par certains côtés, à un étalage par trop complaisant ou indécent, il me semble néanmoins avoir le mérite de fournir à chacun matière à élaborer sa propre perception, sans lui interdire l'accès à son émotion ou à l'étayage de son opinion propre.
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Je n'ai rien du technicien froid travaillé par l constant souci de garder une distance respectable entre lui-même et la matière dont il veut traiter. Je n'ai aucun goût pour un tel rôle, et encore moins de dispositions à le tenir. Je ne crois pas non plus pouvoir me réformer. Je ne vois donc pas pourquoi j'irais lutter contre ma lenteur extrême à me dégager des événements ou contre mon incapacité radicale à m'extraire d'une situation pour adopter à son endroit la neutralité convenue.
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On l'aura compris, comme je l'ai évidemment compris par la suite parce que je n'ai pas pu m'empêcher de faire certains rapprochements : j'ai eu une mère dont j'ai pu, à maintes reprises et tout au long de sa vie, expérimenter les effets, comme les méfaits, de la toute disponibilité, e la toute efficience et, en un mot, de la toute-puissance.
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Les animaux, dit-on, ont parfois cet instinct : ils perçoivent le danger avant sa survenue. Et on prétend qu'ils savent s'en protéger avant même que les événements ne prennent une tournure défavorable. Mais c'est un "dit-on", un bruit qui court. Je ne l'ai jamais personnellement vérifié, pas plus que je n'ai cherché à en asseoir la pertinence. Je crois néanmoins, si le propos est vrai, qu'à bien des égards je dois être un animal. J'ai en effet ce type d'instinct. Ce n'est pas, quoi qu'on pourrait en dire, un propos d'après-coup ni une de ces élégantes constructions qui s'avèrent incapables de masquer ce qu'elles transitent d'un désir de maîtrise du moindre événement - à commencer par celui au bout duquel se profile l'échec. Car ce n'est pas pour rien, qu'à des dizaines d'années de distance, je me retrouve avec une mémoire aussi nette de chaque détail de ces journées.
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... je suis une fille sans mère...
pardon, je voulais dire : une mère sans fille.
(entendu en consultation)
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Avertissement
On pourra se sentir étonné ou irrité à la lecture de cet ouvrage par le nombre de références à mes écrits précédents. Cela s'explique par le fait qu j'explore l'univers des relations familiales depuis plus de vingt ans et que je ne supporte pas de me répéter. Or, comme je ne peux éviter de repasser par des notions dont j'ai déjà démonté les mécanismes et que j'ai longuement analysées ailleurs, les implications que j'en retire pourraient paraître arbitraires ou péremptoires si je n'invitais pas ainsi le lecteur à aller vérifier, s'il le veut, le bien-fondé de ce que j'avance.
Je souhaiterais qu'on ne voie pas dans ce défaut, si tant est que ce soit possible, la moindre trace d'affectation.
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Ce qui revient à signifier que l'argent n'est pas la seule valeur ou la valeur suprême de référence, qu'il y a bien d'autres choses qui, toutes symboliques qu'elles soient, et peut-être même parce qu'elles le sont, ne s'inscrivent pas moins dans la réalité des vécus.
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