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Citations de Aldo Naouri (199)


... je suis une fille sans mère... pardon, je voulais dire : une mère sans fille (entendu en consultation)
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C'est en soi une erreur, et une grave erreur, de parler, comme on le fait en ce type d'occasion, d'enfants désirés ou non désirés. Ces expressions devraient être définitivement bannies du langage. D'enfants mis au monde, il n'y a que des enfants voulus ou non voulus. Un point c'est tout. Car tous les enfants sans exception sont, en toutes circonstances, dès leur conception et par définition, désirés. Le vouloir est en effet de l'ordre de la conscience et le désir de l'ordre de l'inconscient.
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Toutes les histoires de couple peuvent somme toute se lire sur fond de cet inévitable désir de chacun des protagonistes de trouver avec l'autre, par l'autre et dans l'autre, ce qu'il croit être la bonne et toute simple manière de résider dans la vie.
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Elle venait en quelques phrases, de me jeter hors de ma coquille et de me propulser dans un monde dont la lumière aveuglante m'explosait en plein visage. Et je ne me doutais pas alors de l'importance cruciale de ce que j'étais en train de vivre. Le choc était des plus rudes. Il me tirait d'une léthargie dans laquelle je ne m'étais pas imaginé avoir, à ce point et aussi longtemps, sombré. Les événements et les faits les plus étonnants s'étaient succédé et se succédaient à une vitesse telle que le temps écoulé avait pris une singulière densité. Ce qui s'était produit en moi en quatre jours à peine ressemblait à une véritable mue.
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[···] s'il est vrai qu'une analyse parvient à libérer un individu d'un certain nombre de ses entraves, elle n'a jamais prétendu le désinsérer de la totalité de ses déterminants.
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Les études médicales ne se soucient pas en effet de conférer aux étudiants le moindre rudiment de ce que sera leur relation ultérieures à leurs patients et encore moins celle que ces mêmes patients auront à eux, sans parler du silence soigneusement entretenu sur le rapport de tout humain à la vie et à la mort. Il n'y est question que du corps, encore du corps, toujours du corps, quasi au sens anglais du terme "corpse" avec lequel il assone : un cadavre, inopinément, miraculeusement et transitoirement vivant, dont il faut freiner autant que faire se peut le retour à un état inéluctablement finalisé.
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Le temps n'est plus où les badauds se découvraient et où les échoppes baissaient décemment leurs stores sur le passage des lents corbillards. Le temps n'est même plus où les vivants témoignaient par ces gestes, convenus mais unanimes, de leur peine ou de leur culpabilité commune face au triomphe récurrent de la mort. On ne se donne plus rendez-vous qu'à la porte du cimetière pour une forme de corvée intégrée dans la logique marchande et dont on s'efforce, sous le prétexte d'une incompréhensible décence, d'écourter la durée.
On ne se trouve pas confronté à un simple changement de code de communication. Il semble que l'on assiste plutôt, dans la surprise, l'incrédulité et l'impuissance, au retour d'un refoulé d'une violence si grande qu'on ne peut en imaginer la constitution que dans les temps les plus reculés de notre mémoire.
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Qu'il soit l'objet de mon rejet ou celui de mon attention, que je le fuis ou que je m'associe à lui, l'autre demeure donc toujours pour moi celui par lequel, d'une manière plus ou moins claire, plus ou moins consciente, je peux me renseigner d'abord et avant tout sur moi-même. Sauf exception, la réciprocité de cette relation me permet en effet de lire dans sa personne la manière dont sont inscrites les sempiternelles articulations qui m'occupent moi-même, et de découvrir tôt ou tard que cette modalité d'inscription fait singulièrement écho à celle que je subodorais comme étant la mienne. Ce qui n'est pas sans intérêt puisque c'est, pour lui comme moi, le premier pas vers la compréhension de la façon dont tout cela s'est un jour organisé et la découverte que chacun de nous peut faire de la rémanence en lui de cet échange duel fondateur, de ce premier échange duel à la mère. Avec ce qui s'y convoite d'attente, d'espoir, d'amour et de bonheur des demandes satisfaites à côté de ces haines, rancunes, jalousies et violences qu'ont inévitablement semées la frustration et la déception.
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La place du père, c'est donc, encore et toujours, d'une disposition maternelle qu'elle dépend et qu'elle découle. C'est, autrement dit, encore et toujours, une histoire de femmes. Une histoire de règlements de comptes entre femmes. Une histoire de place à occuper au milieu de femmes. Manière de dire que ce qui fait – ou ne fait pas – un père c'est la femme qu'il s'est choisie avec ce qui se rattache de femmes sur elle et à elle.
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On est tellement persuadé de ses capacités de jugement, de son autonomie de pensée, de sa liberté d'appréciation, qu'on ne prend pas garde aux pièges que recèle toute situation qu'on croise et qui met toujours en branle ce passé lointain, insaisissable et dont on ne veut plus rien savoir. Les jugements ne se font alors qu'à l'emporte-pièce, au mépris des nuances et à l'écart de toute dialectisation. Ce qui fait toujours la part belle à la force et à la violence.
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Tout individu ayant vécu dans une fratrie est à même de décrire et de caractériser, avec une précision toujours confondante, la relation de sa mère à ses frères et sœurs - nécessairement autre que celle qu'il a connue et dont il se plaint. Il arrive d'ailleurs parfois, à l'écoute de certains récits, qu'on doive prendre acte de la légitimité de certains sentiments de jalousie. Ce n'est donc pas faux, et c'est même bon, de dire à un enfant, ou à chacun dans une fratrie, qu'il a, ou qu'il a eu, une mère qui était la sienne et seulement la sienne et qu'elle cohabitait dans le même corps que celles de ses frères et/ou sœurs.
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Les sages ne disent-ils pas que si l'homme émet une bonne idée sous l'arbre à palabres, c'est toujours sa femme qui la lui soufflée dans la nuit.
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Malgré la dénonciation et l'opprobre dont il n'a jamais cessé d'être l'objet, l'adultère a en effet toujours eu cours. Comme s'il constituait, pour l'humain, une expérience tentatrice au point de se sentir condamné à devoir la traverser tôt ou tard dans sa vie. (…)
On sait qu'il y a au, de tout temps et dans tous les codes, au sein de société unanimement dénoncées aujourd'hui pour leurs excès "machistes", des commandements condamnant cette pratique. Adressés aux seuls hommes et stigmatisant l'attrait féminin, qualifié de diabolique, ils les engageaient à ne pas y céder et à réfréner la violence de leurs pulsions sexuelles. Force est de reconnaître que les résultats obtenus n'ont guère été brillants. Car ces mêmes hommes n'ont pas cessé de mener une sourde lutte contre l'injonction qui leur était faite. " La chair est faible", ont-ils plaidé, ce dont ils ont rendu les femmes coupables au point de justifier le sort qu'ils leur ont réservé : de l'invention puis de la réglementation de la prostitution à la maltraitance légale des femmes, avec les règles iniques des jugements pour faute dans les procès de divorce, en passant par toute une littérature légitimant en les magnifiant les exploits sexuels masculins.
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Il n'y a pas dans l'adultère un agent actif coupable et une victime trahie ; il n'y a de part et d'autre que des victimes, innocentes, de leurs histoires respectives.
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La clinique, comme on sera amené à le vérifier au fil des cas qui seront exposés, démontre à cet égard que l'adultère en tant qu'acte n'est jamais, jamais, l'effet d'un caprice ou d'un hasard. Il s'inscrit toujours dans un parcours existentiel dont nombre d'éléments proches ou lointains auront rigoureusement déterminé sa survenue.
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N'est ce pas déjà un singulier mystère que cette distribution du sexe des enfants ? Il est des mères qui ne donnent naissance qu'à des garçons quand d'autres mettent au monde seulement des filles et que d'autres encore alternent ou varient sans difficulté apparente les plaisirs.
Est-ce à mettre sur le seul compte du toujours bienvenu hasard, comme on serait prêt à le faire si on opte pour l'attitude bornée dont j'ai dénoncé les pièges en racontant le mal que j'ai eu à m'en dépêtrer ? Ou bien cela obéirait-il à une logique souterraine qui échapperait à une appréhension paresseuse et superficielle du problème ? A quoi, à quel(s) facteurs(s) cela tiendrait-il alors ?
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p.218-9.
C’était une fin de journée d’été en rase campagne. Elle était seule et elle regagnait la maison qu’elle avait louée pour les vacances. Pour ce faire, elle a pris un chemin par lequel elle n’était jamais passée. Elle s’est trouvée avoir à traverser un pont de bois relativement étroit qui enjambait une petite rivière. Elle a alors remarqué que deux hommes à l’allure louche venaient à sa rencontre. Elle a tout de suite craint une agression et compris qu’elle ne pourrait compter sur aucun secours. Elle a tout de même continué d’avancer. Quand ils ont été à quelques mètres à peine d’elle, les deux hommes l’ont interpellée dans des termes qui ne laissaient aucun doute sur leurs intentions. Elle a cependant continué d’avancer jusqu’à les croiser. Alors qu’ils entreprenaient brutalement l’un de lui toucher les seins, l’autre de lui toucher les fesses, elle a eu l’idée de coller ses mains ouvertes sur leurs braguettes. Ils se sont arrêtés aussitôt, la regardant, stupéfaits, avant de prendre leurs jambes à leur cou. Qu’avait-elle fait ? D’une manière aussi grossière que celles de ses agresseurs, elle avait masqué sa désirabilité derrière l’expression violente d’une désirance rendant ridicule celle de ces hommes, les effrayant de surcroît parce qu’elle renvoie instantanément à la frayeur qu’ils avaient conçue de leur mère dans le petit âge. Cette peur refoulée qui fait qu’il n’en ait pas un qui n’ait pas peur des femmes¹¹. Tout comme leurs compagnes au demeurant, car les femmes aussi ont peur des femmes.

11. Cournut, Jean, Pourquoi les hommes ont peur des femmes, Paris. PUF, 2001.
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Le sens commun a toujours plus ou moins associé l'adultère à l'insatisfaction sexuelle de la personne qui s'y adonne. Au point de manifester à son égard autant de compréhension que de mansuétude. Sauf dans certains pays, stigmatisés à juste titre pour leur obscurantisme et la violence des sanctions qu'ils continuent à prendre à leur endroit, les amants ont toujours bénéficié d'un capital de sympathie. L'amour, censé les avoir poussés à transgresser les engagements qu'ils ont pris, est une denrée beaucoup trop précieuse pour qu'on s'autorise à en juger.
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A tous les couples, à ceux qui ont affronté la tempête en la combattant sans désespérer, comme à ceux qui y ont parfois sombré faute d'avoir été suffisamment gréés par leurs histoires.
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Déçue par ce livre. Mr Naouri aurait-il un compte à régler avec sa mère? Ou même avec les femmes en général? Dans tous les cas cet ouvrage est culpabilisant pour les mères, et les femmes. Il ya certains passages pertinents quand même. Mais si vous venez d'être mère ne lisez pas ce livre! il va vous effrayer....
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