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Citations de Aldo Naouri (199)


C'est dans [...] le début de l'histoire de chacun que la différence de vécu prend son origine.
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Pour n'être pas parvenus à cette ultime étape de reconnaissance et d'estime mutuelles, les hommes ayant perdu leur père trop tôt, traînent indéfiniment un vague, irréductible et inévacuable remords.
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La hantise et la terreur indicible de la mort, pour continuer l'énumération dans l'ordre dont j'ai usé plus haut, serviront pour leur part de prétexte à la fabrication d'un blockhaus inexpugnable bardé de meurtrières destinées à décourager l'incursion de l'autre, par avance rejeté à moins de s'avérer exploitable et, en tout cas, toujours maintenu à distance.
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On entend si souvent dire, à ce propos, que la mère serait du côté de la nature et que le père instaurerait l'accès à la culture. on se trouve là encore dans des formulations ambiguës et une simplification outrancière. De fait mère comme père se situent fondamentalement, l'un et l'autre, du coté de la nature. Chacun d'eux réait avec ses tripes. La mère au premier chef avec la violence du lien à son enfant, le père avec une exigence à la même hauteur de jouissance de sa partenaire sexuelle. C'est de l'affrontement de ces deux violences que nait la culture. Le père n'est donc pas du tout un effet de la culture, c'est la culture qui est un effet de l'existence du père.
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Ainsi une structure déjà brouillonne et ma l ficelée à laquelle il ne sera apporté aucune aide produira-t-elle un édifice qui aura été construit au mépris des lois du fil à plomb et qui menace de s'écrouler en entraînant les pires dégâts.
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Le vécu de l'attractivité sexuelle éveille, en effet, plus encore à la conscience de la vie. Et il en va comme si cette plus grande conscience ramenait au premier plan, en s'y mêlant intimement, la fameuse problématique de la mort qui a échu à l'individu par le rapport que sa mère instaurait à cette mort.
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... tous comme les fils du mythe, ayant tué leur père, ont édicté la i de l'espèce, chaque fils se doit d'intérioriser une fois pour toutes cette loi, de la prendre à son compte, de la faire enfin sienne et de décider de se passer d'un père - dont il s'affranchirait alors salutairement du même coup - pour continuer de la lui rappeler et l'éloigner d'une mère dont il accepte enfin de n'être plus dépendant. C'est ce que voudrait mais que ne peut pas faire facilement une fille, sous peine de faire disparaître le seul recours dont elle dispose pour faire échec à la passion déferlante singulière que sa mère nourrit, le plus souvent sinon toujours, à son endroit.
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On aura compris que le rapport au père ne se let en place au début de la vie, pour un garçon comme pour une fille, que sous le signe du refus, de la véhémence et de la révolte. Et qu'il ne s'imposera et ne sera accepté, quand il sera appelé à l'être, que sous l'effet répétitif de la menace perçue et dans un état de crainte qui, même atténué par la médiation maternelle, ne cessera pas de le parasiter. Comme cette perception première ne pourra jamais, quoi qu'on fasse ou veuille, être effacée, il est naturel que vienne tôt ou tard s'y greffer un voeu de mort. Ce qui explique au demeurant que, par la culpabilité qu'elle mobilise, la mort d'un père soit, pour un homme comme pour une femme, l'expérience la plus pénible qui soit à vivre.
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Il est certain que si cette expérience de la gestation pouvait être effacée les choses seraient infiniment plus simples pour tout le monde, et chacun pourrait alors se prévaloir à juste titre de sa clairvoyance et de son fameux libre arbitre. Or, non seulement elle ne l'est pas, mais elle est longtemps et copieusement renforcée par l'immaturité constitutive du nouveau-né qui requiert des soins assidus en droite ligne de l'expérience accumulée pendant le séjour intra-utérin.
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... force est de constater que si le destin amoureux du garçon est, naturellement et dès le départ de la vie, hétérosexuel, le destin amoureux de la fille est tout aussi naturellement homosexuel.
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... la perception constitue la clé de voûte de toute l'existence, commandant aussi bien le rapport à soi que le rapport aux autres [...].
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... quels que soient les regrets et les fantasmes que colportent aussi bien nombre de mythes que de systèmes philosophiques, ce sont toujours les femmes qui portent et mettent au monde les enfants des deux sexes. Filles et garçons, autrement dit, y sont logés à la même enseigne.
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En réalité, les choses ne se passent jamais comme ça. Et, pour saisir leur agencement, il faut commencer par le commencement. C'est-à-dire par prendre en considération les phénomènes biologiques, leur donner leur importance, leur conférer leur juste place et les mettre au tout premier plan dans le domaine des échanges parents-enfants. C'est indispensable et cela ne constitue en rien, quoi qu'on en dise, une trahison de l'enseignement de Freud, lequel aurait assurément été lui-même friand des connaissances, inexistantes à son époque, dont nous disposons aujourd'hui.
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... la fameuse problématique oedipienne dont chacun croit avoir une idée claire alors qu'elle est bien moins simple qu'on ne l'imagine.[...] Même si cela gêne quelque part, on croit, ou on feint de croire, à ce scénario en n'osant pas même l'interroger puisque tout le monde y souscrit avec autant d'aplomb que de sérénité ! Voilà pourquoi plus personne ne comprend plus rien à ce qui se passe dans son propre champ d'expérience, si tant est bien entendu qu'on puisse ou que quelqu'un puisse, dans de telles conditions, y comprendre quelque chose. Cette vision simpliste, réductrice et ô combien répandue d'un des concepts majeurs de la psychanalyse en constitue, hélas, le pire dévoilement.
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Le credo "il faut tuer le père" n'est-il pas devenu dans nos sociétés occidentales une injonction tellement admise et répandue, un signe de connivence et de complicité tel, qu'il a pris valeur de rite de passage à l'âge adulte ?
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On pourrait imaginer encore que l'homme serait quelque peu aveugle à ce qui circule dans la relation de sa femme à sa belle-mère, alors qu'une femme verrait infiniment plus clair dans la relation symétrique. On serait alors autorisé à s'interroger sur la source de sa science et on parviendrait à la conclusion que si elle déploie un savoir si grand en la matière, e ne peut être que pour en avoir air le tour dans sa propre aventure de fille de mère. Elle aurait, autrement dit, repéré depuis longtemps l'étouffante mascarade de la sollicitude, elle serait à même d'en pressentir les effets désastreux et, voulant en protéger son compagnon, elle interposerait son corps, son humeur e son discours entre lui et sa trop présente mère.
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Il en va comme si les femmes se reconnaissaient, les unes aux autres, une faculté de divination spécifique et que toutes étaient d'accord entre elles pour ne pas mettre en oeuvre un inepte "concours de mères".
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On est tellement persuadé de ses capacités de jugement, de son autonomie de pense, de sa liberté d'appréciation, qu'on ne prend pas garde aux pièges que recèle toute situation qu'on croise et qui met toujours en branle ce passé lointain, insaisissable et dont on ne veut plus rien savoir. Les jugements ne se font alors qu'à l'emporte-pièce, au mépris des nuances et à l'écart de toute dialectisation. ce qui fait toujours la part belle à la force et à la violence.
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Nous vivons en perpétuel contact avec quantité de personnes qui sont autant d'"autre"(s) avec le(s)quel(s) nous entreprenons d'échanger, en prenant nécessairement le risque de ne pas toujours savoir à l'avance dans quelles dispositions nous sommes ou nous serons mis. Il est sûr que, quelles que soient nos dispositions, à moins que nous ne soyons de graves paranoïaques, nous ne pouvons jamais être certains par avance de ce que produira une rencontre.
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Aura-ce été du fait de mes fameux problèmes ancillaires dont je me souviens qu'ils avaient pris en effet une bien vilaine tournure ? Ou bien m'étais-je trouvé débordé par d'autres soucis personnels ? A moins que j'aie considéré un peu trop tôt la partie gagnée et que je me sois imprudemment laissé aller à baisser la garde ? Mais ces questions, dont certaines sont peut-être tout à fait ineptes, servent-elles encore à quelque chose. Ne semblent-elles pas revêtir, surtout à cette distance, l'aspect pitoyable de protestations d'innocence dont la maladresse ne le céderait ni à l'impertinence ni à la prétention ? Car rien ne peut en effet laisser penser que ma présence sur les lieux eût pu créer des conditions plus favorables ou infléchir, de quelque manière que ce soit, le cours des événements.
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