Citations de Alejandro Jodorowsky (1045)
- Pécheurs ! Cessez d'imiter cet assassin démoniaque, ce blasphémateur incestueux, Alexandre VI le Sacrilège ! Alimentez le bûcher des vanités ! La peste, le roi de France, les Turcs, la faim et la misère nous menacent ! Mais les Borgia, ces suppôts de Satan, sont pires que tout ! ASSEZ ! Il ne faut pas que leur luxure nous contamine !
Le médecin tente de guérir un malade. Le thérapeute artiste, quelle que soit la gravité du diagnostic, travaille avec un être sain dans lequel se niche une maladie. Tout consultant est un être qui a perdu contact avec son plus haut niveau de Conscience.
Se trouver, devenir vraiment adulte, c'est découvrir le divin en nous, en le libérant des obstacles émotionnels, mentaux et sexuels qui constituent l'ego personnel? Ce "petit moi" a cependant plus d'un tour dans son sac, et peut se déguiser en "saint ego".
La solution de nombreuses névroses consisterait à rompre la relation avec les parents, mais peu de gens sont capables de s'y décider. S'ils sont conscients du mal qu'on leur a fait, ils continuent de subir à la fois leurs propres projections et la poursuite d'une relation basée sur la non-reconnaissance des abus : une partie d'eux persiste dans l'enfance. Ils attendent sans se l'avouer la mort de leurs parents pour devenir adultes tant il leur paraît impensable de couper les ponts avec eux.
En résumé, tout abus se manifeste par une stagnation intérieure : noeud, peur, angoisse, honte, compulsion, tous ces éléments qui nous donnent l'impression d'être coupés de nous-mêmes, coupables, mutilés, incapables...
L'Être essentiel n'est le privilège de personne mais le bien de tous, de même que le parfum d'un buisson de roses n'appartient à aucune des fleurs qui l'exhale, mais est l'essence générique du rosier.
... comme le saint Ramakrishna qui, interrogé sur sa foi, répondit : "Je ne crois pas en Dieu, je le connais." Au lieu de se noyer dans un flot de paroles incessantes, il trouve son essence véritable dans la vacuité.
... l'être humain est en réalité l'humanité. La notion d'individu solitaire est une vue de l'esprit, l'individu seul ne peut exister. Tant que l'on est captif de l'illusion (positive ou négative) de se vivre comme un individu isolé, on vit dans un monde artificiel et imaginaire.
C'est alors que je compris qu'au fond,tout le travail sur l'arbre généalogique,au-delà d'une enquête sur les responsabilités des membres de notre famille,nous propose en réalité de changer de niveau de Conscience.Tant que cette souffrance enfantine restait nichée dans mon coeur,j'étais enfermé dans mon égo limité et égoïste,et tous mes actes étaient déformés par ma croyance d'être de trop en ce monde,indigne de l'appréciation des autres.Ce sentiment inconscient me poussait à me mettre en couple avec des femmes incapable de m'aimer et, pour la même raison,à faire tout mon possible pour qu'on me refuse les applaudissements que mes pièces de théâtre méritaient." Si je veux guérir,je dois me libérer de ce que j'appelle "mon individualité "et,moyennant une cérémonie rituelle,mourir pour renaître avec une vision de moi-même adulte,objective et aimante.
Toutes les vraies réponses sont silencieuses. Le
bourdonnement des mots creux ne parvient qu'à rendre
les colombes carnivores.
p.177
Ce n'est qu'en bâillonnant le vampire de la raison que nous pourrons entrer dans la cathédrale secrète de l'âme.
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Dictionnaire poésophique
Ivre de lumière j'avance dans l'immense seconde
L'accident arrive juste en son temps.
Le mystérieux point des mille facettes
éclate en un cosmos qui forme un cœur.
Parce que toutes les fins sont mon commencement,
tous les chemins doivent être ma voie.
Quand le monde entier est le but de ma flèche,
Dieu me suit comme une ombre sans raison.
p.203
Les gens ne veulent plus souffrir, mais ils ne sont pas disposés à en payer le prix, c'est-à-dire changer, à ne plus vivre en fonction de leurs précieux problèmes.
La vie éternelle se niche au fond du puits profond de l'instant.
Ce mur est une illusion. Nous sommes une illusion... Une illusion peut en traverser une autre. Ce qui n'existe pas ne peut nous enfermer!
Ligotés à un prunier comme des chèvres indomptables, nous l'avons secoué jusqu'à le dépouiller de tous ses fruits.
Cette manière enfantine de s'accrocher aux pierres
tel un léger rayon de lune exigeant des racines...
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Oh ! le parfum
de l'herbe !
Pourquoi
lui demander des fleurs ?
p.99
Je me souviens d'un conte bouddhiste : Deux moines méditent au milieu de la nature ; de nombreux lapins entourent l'un deux, aucun n'approche l'autre. Celui-ci demande : "Si tous deux méditons avec la même intensité le même nombre d'heures chaque jour, pourquoi les lapins t'entourent-ils et pas moi ? - C'est très simple, répondit l'autre, parce que je ne mange pas de lapin, toi si !"
Me mettant à la place de ce qui n'était pas moi, j'eus la sensation que tout était conscient, que tout était doté de vie, que ce que je croyais inanimé était une entité plus lente, que ce que je croyais invisible était une entité plus rapide. Chaque conscience possédait une vitesse différente. Si j'adaptais la mienne à ces vitesses, je pouvais entamer des relations enrichissantes.