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3.4/5 (sur 88 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Avignon , 1971
Biographie :

Alex D. Jestaire (dont le pseudonyme signifie « bouffon » en anglais) est traducteur, scénariste, dialoguiste et adaptateur de doublages pour le cinéma et la télévision.

Tourville (Au Diable Vauvert, 2007) est son premier roman.

En 2009 il collabore à la monographie Toxytt du photographe américain Cheyco Leidmann (La Martinière).

Elisée Noire 666 (Collection Mona Cabriole, Éditions la Tengo, 2010) est son second roman.

Contes du Soleil Noir est une série de cinq nouvelles qui sortiront tout au long de l'année 2017 (Au diable vauvert)

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Bienvenue à Tourville


Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Après il n’a eu que quelques pas à faire pour se retrouver au cœur de l’action, sur une des plus belles scènes du monde : juste devant le Manneken-Pis. Déjà c’est une statue qui montre sa bite, ça pose l’ambiance – et puis c’est un spot parfait pour se foutre de la gueule de tous ces gens qui veulent prendre des photos, des drôles, des selfies – c’est bien simple : s’ils n’ont pas un appareil photo, une caméra ou un smartphone en main, c’est qu’ils mangent une glace.
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… mes amis souvenez-vous que nous vivons dans une ère où il est virtuellement impossible d'échapper au pouvoir de l'image – moi je vous dis à la place écoutez de la musique encore et toujours – c'est un acte de résistance.
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La petite femme énergique a pris les commandes – une Mme Charbit, qui préfère qu’on dise Estelle. Malika l’aime bien, apprécie son style piquant, précis – la façon qu’elle a de parler au groupe avec un dynamisme dépouillé de fioritures : voilà comment ça va se passer (en écrivant ce qu’il faut retenir ou recopier sur un tableau Velléda). « Y en a-t-il ici qui ne savent pas écrire ? » L’une des élèves, une fille vraiment très grosse, lève la main. « Vous allez devoir suivre un cours d’alphabétisation, c’est obligé, même pour faire des ménages. Mais ne vous inquiétez pas, on va vous orienter – on a de très bons professeurs. » Malika ne peut pas s’empêcher de penser que c’est du flan, que cette fatma n’aura jamais ni formation ni travail, qu’on se contentera de ne pas la rappeler, et le boulot sera pour elle, parce qu’elle sait écrire, parce qu’elle est pas la moitié d’une conne.
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Pour le reste, tout dépend de ce vous auriez pu voir si vous aviez été en capacité de voir (là vous l’êtes). Ce genre de chose n’arrive bien sûr que lorsque personne ne regarde. Les uns verraient une lumière, d’autres des filaments – nous nous contenterons de parler d’une haleine épicée lorsque Janaan ouvre la bouche et dit : « Je veux que vous écriviez l’adresse précise de l’endroit où se trouve David ce soir. » Vous remarqueriez alors, certainement, la réaction raide de Rosa en face. Pendant une à deux secondes, vous déchiffreriez sous le maquillage tour à tour de la surprise, de l’indignation – et finalement plus rien. Rosa finit d’écrire, referme le livre et le rend à Janaan. « Merci. Maintenant je veux que vous oubliiez absolument tout de cet instant. » Ça se termine dans un éclat de rire – éclat radieux au demeurant : c’est un des plus beaux atouts de Janaan. Rosa rit aussi, c’est communicatif. « Eh bien, c’était un plaisir – je vous souhaite bonne chance dans votre démarche d’écriture. » Janaan fait la fondante, courbette et au revoir. Rosa rejoint son aréopage à l’intérieur. Darla est dans un angle vitré, pratiquement dedans elle aussi. Janaan lui fait check de la main, c’est bon c’est fait je décolle – on s’appelle. Deux minutes après elle est dans un taxi – elle donne l’adresse, calcule la distance, se dit qu’elle a du temps… Elle ressort sa tablette et relance le film en streaming Bollytube – celui titré : Kali Yuga.
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Le Sikh fait des allées et venues devant l’étable, à grands pas dans la poussière et Babhul, une barre d’anxiété sur le front, attend qu’arrive l’inévitable. Dans un gujarati de cuisine (il est plus intimidé qu’illettré) il répète à petite voix qu’il n’y a pas de réseau. Ici aucun téléphone portable ne passe, la seule ligne qui (parfois) fonctionne c’est la fixe – c’est bien pour ça que Babhul a pris la peine de conduire son estafette jusqu’à Buhj City, avec tous les risques que ça implique (elle n’est plus en très bon état) uniquement pour prévenir le saint homme, raison pour laquelle il est maintenant ici, au Dairy Marigold Hostel. Vous ne comprendrez pas cette conversation, même si vous êtes de Mumbaï, même si vous êtes linguiste je vous souhaite bien du courage. Quoi qu’il en soit on peut reconstituer certaines choses. Cet appel au smartphone par exemple, même s’il n’a pas abouti, a bien été référencé quelque part dans le glorieux nuage de nos satellites. Les registres indiens j’avoue, c’est un peu un cauchemar – d’autant que ces gens ont souvent trois téléphones et quatre forfaits en même temps. Je vais faire ce que je peux pour vous démêler les choses, mais soyez prêts à accepter qu’une bonne partie sera sans doute lost in translation. Vous vous sentez toujours d’attaque ? Okay.
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Je suis l'extinction d'une espèce à moi tout seul alors je cours comme un mec qui en veut – un mec qui a pas l'intention de disparaître dans la chaîne alimentaire.
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Yves en est sûr, il y a embrouille – quelque chose d’anormal avec cet Élias. Mais il est bien le seul dans la pièce à être de cet avis. Les survivors, eux, sont à fond – ils s’éclatent, se serrent la main, se prennent dans les bras et se disent des trucs du genre : « Jamais j’aurais cru qu’on pourrait vivre un truc aussi fort ensemble. Merci (mettez le nom ici). » Yves a déjà vu cet atelier à l’œuvre avant, une fois – ici les phrases sont les mêmes, cette fois-ci en anglais, mais les mêmes. Comme une partition où tout le monde connaît déjà sa note et cherche à bien la jouer – ce qu’on appelle la pensée positive, c’est universel. À le regarder faire son speech rayonnant sur l’esprit de groupe, la fraternité, la confiance, on en viendrait facilement à se dire : c’est une machine, c’est le Philippe Caubère du consulting. C’est à se demander ce qu’il fout là, à jouer l’assistant ravi pour deux gouines maléfiques – oui, il sait qu’elles l’ont entendu, mais il assume. À sa gauche, Faustine semble feuilleter online des galeries de photos d’enfants morts, principalement des Latino-Américains.
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Niveau références on a la culture qu’on a – mais le mythe de l’homme invisible remonte à bien plus loin que H.G. Wells et son docteur psychopathe. Tu trouves déjà ça chez Platon, dans La République – l’anneau de Gygès, pas si loin de l’anneau de Sauron – quand tu le mets tu deviens invisible, ce qui offre quelques avantages, seulement ça pose aussi une question morale : si tu pouvais le faire, en toute impunité, jusqu’où t’arrêterais-tu ? Saurais-tu rester vertueux ? Bon, pour Joffrey, je ne crois pas qu’il faille trop se poser la question. Platon l’aurait sans doute pas pris comme exemple. En même temps c’est dommage, parce que c’est tout de même un citoyen de Bruxelles, cette belle ville qui ces derniers temps se pique de réapprendre la philosophie à Athènes. En même temps je ne vous promets pas un conte philosophique. Joffrey étant ce qu’il est, on aura ce qu’on aura. Comme je vous disais, on voit ce qu’on veut bien voir, et la question demeure : si l’arbre qui tombe au fond de la forêt n’est vu ni entendu par personne, s’est-il vraiment passé quelque chose ?
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C’est incroyable. De là où elle se trouve, il était impensable qu’aucun de ces débris ne l’atteigne. Quand ça commence c’est déjà fini – c’est à peine si elle a eu le temps de sursauter. L’explosion est assourdissante – d’ailleurs très vite ce n’est plus rien d’autre qu’un seul grand sifflement sourd. Le toit du bus s’est décollé, les pans d’en haut se sont ouverts comme une peau de banane – au milieu de la lumière, le feu thermite blanc – à peine un instant puis désintégration. Le verre, le métal, la poussière – tout arrive en même temps. Des échardes, une bouffée d’ozone, un lambeau de vêtement sanglant… Pince-moi si je rêve – elle n’a rien de mieux à dire pour l’instant – c’est trop soudain, trop violent. Ça fuse chaud autour de son visage, ça rebondit jusqu’au bord du parc – bris de vitres, aluminium – rien ne la touche. Puis voilà : le toit du bus soufflé par l’explosion retombe finalement du ciel, comme ça, crash, trois mètres devant elle sur le bitume.
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Finalement je vais à la gare je fais une razzia dans le magasin de journaux - je me prend un Snickers et le dernier Science & Vie car j'ai l'intention de me cultiver quand je serais dans le train - les conditions météo ne sont pas propices au stop et ma carte bleue n'a pas encore implosé - j'avais encore assez de thunes pour un billet Paris-Dunkerque.
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