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Citations de Alex Marzano-Lesnevich (195)


Je me rappelle très bien cette photo. Quand j'étais enfant, elle était posée sur la coiffeuse de ma grand-mère, chez eux, et j'aimais bien la regarder. Comme les personnes que je regardais me paraissaient inimaginables à cette époque. Mais à présent, je ne vois plus la photo de la même manière. À présent, quand je les regarde, ce que je vois, c'est leur jeunesse...Ils n'ont aucune idée de ce qui les attend.
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Lorsque j'ai commencé à écrire cette histoire, je pensais que c'était à cause de l'homme sur la vidéo. Je pensais que c'était à cause de Ricky. En lui, je voyais mon grand-père. Je voulais comprendre.
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Nous sommes dans un cimetière. Mais pour moi, le passé n'est pas dans la terre. Le passé est dans mon corps.
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J'entends d'abord les oiseaux. Là où j'habite, leurs chants sont noyés par la circulation, les piétons qui hurlent dans leur téléphone portable, les bribes de musique qui s'échappent par les vitres des voitures, les klaxons et le pépiement artificiel des feux, la voix qui indique que c'est le moment de traverser, le babil incessant de mes propres pensées tandis que je vaque à mes occupations du jour. Le vacarme urbain. [...]

Le chant des oiseaux, lui, s'impose, éclatant, de même qu'une ligne mélodique volette au-dessus du brouhaha qui la sous-tend, toute contrepoint et légèreté. [...]

Nous roulons en silence. Le ciel est devenu d'un gris plus dense, le chant des oiseaux se fait plus pressant, scandé de cris perçants, et je me demande si les oiseaux annoncent quelque chose. Les tombes continuent de fondre sur nous, des rangées et des rangées de plaques de métal, des rangées et des rangées de noms invisibles, les corps enterrés en dessous. [...]

Le silence éclate avec une force choquante une fois le bruit du moteur estompé. Ce sont les oiseaux, je m'en rends compte. Ils se sont tus. [...]

Sous mes pieds, l'herbe est trempée, spongieuse.
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Seule la rivière soulage sa douleur, ou d'aller dormir dans le cimetière. Les morts sont paisibles comme la rivière. [...]
Il n'a jamais eu beaucoup d'amis, mais en quittant le collège, il a achevé de sectionner le dernier fil qui le reliait à ses semblables.
À partir de là, c'était comme s'ils allaient dans deux directions opposées. Tous les autres dans une direction. Et puis lui.
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Le monde auquel j’appartiens à présent est celui des livres que je lis. Lorsque je ne dors pas, je lis. Dans mon manuel d’anglais, il y a une des premières nouvelles de Fitzgerald ; je la lis, puis je lis les autres, et seulement ensuite, Gatsby, suivant le développement du rêve prolongé de Fitzgerald. Ma mère, je le sais, adorait Zelda, et les livres me permettent de l’imaginer jeune femme dans son studio à New York, de me représenter les brunchs pétillants qu’elle m’a racontés. Sur l’étagère de mon père je trouve Michener, et dans ces milliers de pages le vaste monde d’exploration auquel il aspirait tant.
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L’attention des garçons m’autorise à me sentir aimée. Les garçons sont une menace. Je ne sais pas faire la différence entre l’amour et la souffrance lorsqu’ils s’entremêlent. Je ne sais pas reconnaître ceux avec lesquels je ne le peux pas, je ne sais même pas ce que signifie le sentiment de sécurité. Je sais seulement que j’ai besoin de quelqu’un pour exister.
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On peut observer une chaussette dans la bouche de la victime. La victime est vêtue d'un tee-shirt blanc, d'un pantalon de survêtement bleu clair ou turquoise avec une bande jaune en bas, de chaussettes blanches, et les bottes que la mère a indiqué qu'il portait sont là.
Bleu canard. Ce sont les mots qu'emploie Lorilei pour décrire ce pantalon de survêtement. Il y a quatre jours , elle l'a sorti du sèche-linge et l'a rabbatu en deux, soigneusement, à la taille, avant de plier les petites jambes en un paquet bien net. Elle a disposé ce même tee-shirt par-dessus. Elle a apporté les vêtements à la commode qu'elle et Jeremy partageaient chez Melissa, et elle a rangé le pantalon dans le dernier tiroir, le tee-shirt dans celui du dessus. Elle les a rangés avec soin. Comme si elle couchait un enfant.
Tous ces vêtements que porte Jeremy - toutes ces pièces à conviction - ont une histoire. Ces pièces à conviction renferment la vie qu'ils partageaient, tous deux. Elles renferment son amour.
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Au loin s'élève le fameux rocher qui donne son nom à la ville. D'un rouge et d'un orange éclatants, il ressemble à un incendie [...]. La terre rougeoit comme si elle était éclairée de l'intérieur.
Comme si elle était écorchée, stérile.
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Dans la lueur des phares, la maison se nimbait d'une blancheur spectrale, les zones où la peinture s'écaillait et se défraîchissait lui donnant une forme menaçante, comme si la maison n'était que la peau d'une créature tapie à l'intérieur. L'arrière disparaissait dans les ténèbres des bois.
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Quelle que soit la nature des événements passés, le récit s'est chargé de les réécrire sans vergogne. Le récit est devenu vérité. Ce que vous voyez dans le meurtre de Jeremy par Ricky, j'en suis convaincue désormais, dépend autant de qui vous êtes et de la vie que vous avez vécue que de l'acte lui-même. Mais la narration judiciaire efface cette étape. Elle efface son origine.
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C'est la nuit, l'heure des rêves et des grandes décisions, et le ciel de velours au dessus de sa tête est constellé de lueurs.
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La première fois que j'ai couché avec une femme, ma poitrine s'est ouverte en grand. Je ne savais pas jusqu'à ce moment-là à quel point j'étais oppressée. Je suis gay parce que j'aime les femmes, c'est aussi simple que ça. Mais pendant si longtemps, la possibilité que quiconque puisse même penser le contraire m'a poussée à rester cachée.
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Je suis venue ici pour aider à sauver l'homme à l'écran. Je suis venue pour contribuer à sauver des hommes tels que lui. Je suis venue parce que mes idéaux et mon identité existent indépendamment de ce qui s'est produit dans le passé. Il le faut. Sinon, que me réserve la vie ?
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« Quand ce sera terminé, dit-il à une jurée, agacé, je vais entrer dans la salle, et si vous êtes dans le jury, je vais vous dire : Madame, levez-vous. M. Langley doit-il vivre ou mourir ? Et vous allez devoir répondre, la vie ou la mort. Je ne vais pas vous lâcher – je ne vais pas vous laisser écrire un petit mot sur un morceau de papier pour dire : je vote pour la peine de mort. Je vais vous demander de vous lever, et de me le dire tout haut, de me regarder droit dans les yeux, de regarder cet homme droit dans les yeux, de regarder le représentant du ministère public droit dans les yeux et de me dire s’il doit vivre ou mourir. Vous pouvez faire ça ? »
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Qu'on me donne de la normalité, c'est ça que je veux. Tout le reste peut partir en flammes.
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Quand j'étais en CM2, un jour, on m'a demandé de faire un autoportrait en cours de dessin. Les autres enfants ont dessiné des boucles dorées au crayon gras pour représenter leurs cheveux, ils ont colorie leurs tee-shirts en rouge. Je me rappelle mon ébahissement devant leurs portraits. Ils semblaient tous savoir si bien à quoi ils ressemblaient. J'avais dessiné la seule chose qui m'était venue : un tourbillon noir qui émanait du centre de la feuille de papier cartonné, pareil aux tourbillons qui obscurcissent l'écran dans Vertigo. Pris dans le tourbillon, j'avais ajouté un revolver, la chaise électrique, et des mains qui cherchaient à s'emparer de moi, l'étoffe de mes cauchemars. C'était le seul portrait de moi que je puisse imaginer : ce que je pensais, et ce que je redoutais. Ce qui me consumait.
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La vague gonfle, elle gonfle, elle élève sa crête et déferle. [...]
Lorsqu'elle déferle, je me mets à pleurer. La vague coule hors de moi. Ma respiration se ralentit, et je sens les larmes sur mes joues, chaudes, bien que je ne les aie pas senties couler de mes yeux, bien que je n'ai pas même éprouvé la moindre tristesse. Je suis un sac dans lequel la vague s'est brisée, et maintenant il faut que l'eau s'écoule de moi. J'étais un réceptacle je ne suis plus qu'une route de transit. Qui je suis à l'extérieur de cette sensation, cela devient aussi hors de propos que le temps lui-même.
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Le taux d’homicides de la Nouvelle-Orléans est huit fois supérieur à la moyenne nationale.
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Peut-être nos différences viennent-elles avant tout du fait que je suis écrivain tandis qu’elle est scientifique. Mais souvent, les différences superficielles semblent refléter une vérité plus profonde : notre façon de faire l’expérience du temps. Pour moi, il y a toujours plusieurs niveaux qui se superposent. Elle est dans l’instant.
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