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Citations de Alex Marzano-Lesnevich (195)


Lyle et Luann sont des pentecôtistes stricts. Dans la maison ils n'ont pas l'eau courante et, dans plusieurs dizaines d'années, au moment des procès, ne l'auront toujours pas.
Ils n'écoutent pas de musique. Ils recueillent les enfants dans le besoin, ils ont cette bonté là - mais, parfois, à voir la sévérité de Luann et leur manie de prendre des enfants chez eux même quand les placards sont vides, on en viendrait à se demander si c'est de la générosité ou si c'est que, comme Dieu ne leur donne pas assez de souffrances pour qu'ils puissent prouver leur foi, ils se débrouillent eux-mêmes pour multiplier les privations.
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Mais souvent, les différences superficielles semblent refléter une vérité profonde : notre façon de faire l'expérience du temps.
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Superbe Livre qui relate la vie de l’auteur et l’histoire de Ricky Langley, pedophile, condamné pour le meurtre d un enfant. Ce serait trop long de dévoiler l’histoire qui est assez complexe mais Je suis d’accord avec la critique de la 4ème de couverture: « un récit magistral et bruissant de mille réflexions ». On est comme dans un bon film. Je suis un peu chose de l’avoir terminé.
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Alex Marzano-Lesnevich
Lorilei n’a pas pardonné Ricky, mais elle ne voulait tout de même pas sa mort. Mon grand-père a fait tout ce qu’il a fait, et il était toujours mon grand-père. Le droit – avec l’entêtement de chaque partie à imposer une version unique des faits – n’a jamais su que faire de cet entre-deux complexe. Mais la vie en est pleine.
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Mais je me sais assujettie à des liens que je ne verrai jamais, ne comprendrai jamais. Nous portons en nous ce qui nous fait. (p. 448)
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Il en va ainsi dans tout le pays. Les lois passent à grand fracas de bonnes intentions. Les lois échouent, parce que les avertissements ne fonctionnent que si rarement, et une grande partie du fardeau retombe sur des parents déjà harassés. On peut se rendre malade à s'inquiéter de qui figure sur la liste, de qui vient de s'installer dans la ville, on peut chasser ces individus de sa commune, leur interdire de passer le pont autoroutier, mais la moitié du temps, on sera en train de s'alarmer à cause de quelqu'un qui a eu des relations homosexuelles quelques années avant qu'elles soient légalisées dans tel ou tel Etat, ou d'un type qui a couché avec sa petite copine mineure alors que lui-même avait tout juste atteint la majorité, ou de quelqu'un qui a commis un méfait atroce il y a trente ans, mais il n'a pas commis le moindre écart depuis. Dans certaines régions, même des enfants prépubères se retrouveront sur les listes, sous prétexte qu'ils sont allés un peu trop loin en jouant au docteur. Et même comme ça, on ne s'inquiéterait encore que de la partie émergée de l'iceberg. De ceux qui auraient déjà été dénoncés par quelqu'un. Pas du coach, du meilleur ami, de la baby-sitter, du beau-père, de l'oncle. Du grand-père.
Vingt ans après le début de la mise en place de ces lois, les taux d'abus sexuel n'auront absolument pas baissé.
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Si nous ne mentionnons que les moments de bonheur, peut-être seront-ils les seuls à exister.
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C'est la logique à laquelle je ne trouverai jamais d'explication : dans ma famille, une douleur, ce sera toujours la mienne ou la tienne, monter l'une contre l'autre et à mettre en balance, jamais une douleur collective, jamais une douleur de famille. Est ce que ce qu'il se passe dans une famille est le problème de la famille ou le problème de celui ou de celle qui en est le plus affacté ? Il a un coût, ce genre d'individualisme antagoniste.
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… je ne crois pas au fond que le fait que je sois contre la peine de mort – ou celui que d’autres soient pour – puisse se ramener à la raison. Il s’agit toujours de la même conviction simple, fondamentale : celle que chaque individu est une personne, quoi qu’il ait pu faire, et que prendre une vie humaine est mal.
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A travers la porte, j’entends le curé qui dit la messe à la télévision, l’étirement des voyelles latines. Mon grand-père regardait cette même émission tous les dimanches matins lorsqu’il venait nous garder quand j’étais petite. Tous les samedis soirs, ses mains. Tous les dimanches matins, la voix du curé.
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L’homme au centre de ce procès, dont la personnalité sera interminablement discutée et débattue, interminablement reconstituée et disséquée dans un dossier qui finira par faire près de trente mille pages, cet homme restera en ce sens une énigme. Il est bien possible que ce que l’on voit en Ricky dépende davantage de qui l’on est que de ce qu’il est.
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Mais elle doit se rappeler de ne pas trop se poser de questions. C’est en se posant des questions qu’on se retrouve impliqué jusqu’au cou dans les problèmes des autres.
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« D’ailleurs, ce qui t’est arrivé n’est pas si grave que ça. Quand j’étais petit, ça m’est arrivé aussi. » (Le grand-père quand sa petite-fille de dix-huit ans lui demande des comptes).
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Ce qui m’a tant séduite dans le droit il y a si longtemps, c’était qu’en composant une histoire, en élaborant à partir des événements un récit structuré, il trouve un commencement, et donc une cause. Mais ce que je ne comprenais pas à l’époque, c’est que le droit ne trouve pas davantage le commencement qu’il ne trouve la vérité. Il crée une histoire. Cette histoire a un commencement. Cette histoire simplifie les choses, et cette simplification, nous l’appelons vérité.
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Un individu peut être en colère et éprouver tout de même de la honte. Un individu peut brûler de haine contre sa mère et tout de même l’aimer suffisamment pour vouloir faire sa fierté. Un individu peut se sentir débordé par tout ce qu’il voudrait être et ne voir aucun moyen d’y parvenir. « En ce moment, je pense souvent que je devrais mourir ou m’arranger pour me faire tuer par quelqu’un », lâche-t-il pour l’heure.
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Autour de moi, mêlées aux chants de Noël diffusés par les haut-parleurs, s’élevaient des voix que j’ai connues toute ma vie. Sur lesquelles se détachait une voix pleine de forfanterie : celle de mon père. Là, je l’ai entendu expliquer à un groupe d’amis que j’étais en train d’écrire un livre sur quelque chose qui s’était produit dans le passé. « Mais si vous en entendez parler, ne vous inquiétez pas, a-t-il dit, la voix rendue un peu pâteuse par l’alcool. Il n’y a qu’Alexandria qui s’en souvienne. » Dans l’escalier, je me suis figée. Ma famille avait toujours gardé le silence sur les sévices. Mais personne n’avait jamais sous-entendu qu’ils ne s’étaient pas produits. Mon père a continué à parler. Cet instant qui avait tout changé en moi n’avait rien changé pour lui.
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Je commence à me cacher. Je teins mes cheveux en rouge camion de pompier, quelquefois en mauve, une fois en vert, et j’adopte un style à base de longues jupes amples de couleurs vives et dissonantes et de Doc Martens rouge sang tellement trop grandes que lorsque j’entre au lycée, les élèves les appellent des « chaussures de clown ». C’est de cette façon que je peux disparaître à ce moment-là : en donnant aux gens qui m’entourent quelque chose d’autre à regarder, la tenue que je porte, au lieu de moi.
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Chaque samedi, ma sœur Nicola joue aux dames avec mon grand-père sur le perron comme je le faisais auparavant. Moi, je ne peux plus. Je ne peux même pas les regarder jouer. Je suis trop consciente du fait que je l’ai vu la toucher dans notre chambre. Trop consciente du fait qu’il m’a touchée. Cette vérité me donne la chair de poule, la nausée. Je ne peux même pas aller aux toilettes sans penser à ses mains autour de son membre dans cet endroit, au geste que je ne comprenais pas. Mais je sais que je n’ai pas le droit de dire ça, de même que je n’ai pas le droit de raconter à mes copines d’école ce qui s’est passé. Ma mère a expliqué que je nuirais à la carrière politique de mon père dans le cas contraire. Mon père a expliqué que je ferais souffrir ma mère. Ils m’ont tous deux interdit d’en parler à ma grand-mère, car ça lui ferait trop de mal, et à mon frère. Il est très lié à mon grand-père et, comme il est le seul garçon dans une maison pleine de filles, il a besoin de lui. La douleur est donc un poids que je dois porter seule.
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Je suis venue ici pour aider à sauver l'homme à l'écran. Je suis venue pour contribuer à sauver des hommes tels que lui. Je suis venue parce que j'ai mes idéaux et mon identité existent indépendamment de ce qui s'est produit dans le passé. Il le faut. Sinon, que me réserve la vie ?
Mais je regarde l'homme à l'écran, je sens les mains de mon grand-père sur moi, et je sais. Malgré la formation que j'ai suivie, malgré le but que je poursuivais en venant travailler ici, malgré mes convictions.
Je veux que Ricky meure.
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Mais il y a des partie de l'histoire où les comptes rendus sont si puissants, où ce qui se produit est si frappant que les faits l'emportent sur mon imagination.
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