Citations de Alexander McCall Smith (785)
Quand on a juste le bon âge, comme Mma Ramotswe, et quand on connaît un peu la vie, comme Mma Ramotswe, il y a assurement des choses que l'on sait.
(...), il lui semblait qu'il s'agissait là d'un cas très simple de vol de mari. D'après son expérience, les personnes qui dérobaient ainsi les conjoints n'hésitaient pas à réécrire l'histoire - pas toutes mais la plupart - et avaient tendance à présenter le mariage qu'elles avaient brisé comme étant dans un état bien pire qu'il n'était en réalité.
Dire la vérité, ce n'est pas du snobisme, loin de là.
Quand une chose était "comme ça", elle ne requérait aucune justification. Comme la morale traditionnelle botswanaise, par exemple, songea Mma Ramotswe : on ne discutait pas ses doctrines. Au moment où ils l'avaient édictée, les anciens savaient ce qu'ils faisaient, aussi n'avions-nous pas à venir perturber cet ordre établi, qui exprimait la volonté d'une multitude de générations successives.
- Je suis très calme, affirma Mma Makutsi d'une voix stridente. Je suis aussi calme qu'une groseille !
Le monde n’était pas parfait ; il ne l’avait jamais été et ne le serait jamais. Il était semé d’embûches et de complications, de peur, de regrets et de larmes amères. Cà et là, pourtant, apparaissaient de minuscules lueurs, difficiles à discerner parfois, mais bien présentes, comme la lumière rassurante aux fenêtres d’une maison dans la nuit. Les flammes qui les créaient s’allumaient avec peine, mais de temps à autre, vraiment de temps à autre, on découvrait que l’on avait entre les mains l’allumette qu’on allait pouvoir gratter pour démarrer l’un de ces modestes feux.
La colère, lui avait un jour expliqué son père Obed Ramotswe, n'est rien d'autre que du sel dont on frotterait ses blessures.
Elle sourit en imaginant l'instant où Dieu avait observé le monde, repéré une vaste étendue de territoire et déclaré : Ca, ce sera le Botswana ! Il avait donné à ce pays le Kalahari, Il lui avait donné les terres fertiles le long de la frontière orientale et avait adjoint, pour faire bonne mesure, le pan de Makadikadi, ce désert de sel. Il s'apprêtait à y ajouter de grands fleuves rassurants quand quelque chose L'avait distrait, et Il avait alors oublié d'achever son oeuvre...A moins qu'Il ne se fût aperçu, à ce moment là, qu'Il avait déjà distribué presque tous Ses fleuves et qu'il en restait très peu pour le Botswana...C'étaient des choses qui arrivaient quand on créait un monde, surtout un monde aussi exigeant que le nôtre, où tant de peuples pensaient mériter davantage de cours d'eau qu'ils n'en avaient reçus et lorgnaient sur les territoires -et les rivières- d'autrui.
Un potiron était une chose simple, absolument limpide, et en préparer un pour le dîner, songea-t-elle, était exactement ce qu'il fallait faire quand on ne savait plus trop où on en était.
Les intuitions nous disent des choses que nous savons au fond de nous, mais que nous n'arrivons pas à exprimer avec des mots. (p.120)
- Cette dame est ma fiancée, expliqua-t-il, elle s'appelle Mma Ramotswe et je souhaite lui acheter une bague à l'occasion de nos fiançailles. Une bague en diamants, ajouta-t-il après une brève hésitation. (...)
- Vous avez beaucoup de chance, affirma le joailler. Tous les hommes ne trouvent pas de grosses femmes sympathiques comme celle-ci à épouser. De nos jours, la plupart sont maigres et tyranniques. Cette femme-ci va vous rendre très heureux.
- J'ai tout mon temps maintenant.
- Vous avez de la chance.
- Oh, vous savez, il y a beaucoup de gens qui ont tout leur temps, mais ils ne le savent pas. Ils remplissent leurs journées, c'est le problème. Leur vie est encombrée d'un tas de trucs et au bout d'un moment, ils s'aperçoivent quils n'ont pas vécu. Ils ne se souviennent pas du temps où ils étaient libres.
L’Afrique, c’est comme ça , tu comprends . Un jour, tout va bien, très bien, et le lendemain main, tu t’aperçois en te réveillant qu’on t’a tranché la gorge.
Nous venons tous d'Afrique, acquiesça Ma Matkutsi. Quelle que soit la couleur de notre peau, nous vivions tous en Afrique à l'origine. Je l'ai lu, Mma Ratmotswe : il y avait un article là-dessus dans le journal . Nous étions en Afrique orientale. C'est de là que tout le monde vient. Vous, moi, le roi de Suéde...
(...), le quartier n'avait plus grand-chose d'un village. De grands ensembles (en béton) pouvaient tout transformer, songea-t-elle. Ils étaient fait pour les gens, mais les gens n'étaient pas nécessairement faits pour eux.
Il s’agissait d’une visite de pure courtoisie, une visite comme Mma Ramotswe aimait en rendre lorsqu’elle estimait qu’il était temps de faire une pause pour bavarder. Les gens ne se consacraient pas assez à cette activité, pensait-elle, alors qu’il était très important de préserver ces moments.
Elle se gara près de l'entrée en laissant ses vitres ouvertes pour empêcher la chaleur de s'accumuler dans l'habitacle. Le véhicule ne comportait pas d'objets de valeur et aucun voleur doté d'un tant soit peu d'ambition n'eût envisagé de partir avec la fourgonnette elle-même. D'ailleurs, en remplissant le formulaire d'assurance, Mma Ramotswe avait inscrit dans la case intitulée "Valeur du véhicule": purement sentimentale.
A ses débuts, Mma Makutsi ne connaissait pas grand-chose aux moteurs, mais elle avait appris très vite et était désormais capable d’effectuer une révision et quelques réparations classiques sur la plupart des marques de voitures, à condition que les modèles ne soient ni trop dépendants des systèmes capricieux du genre que les fabricants allemands aimaient cacher dans les véhicules pour compliquer la tâche des mécaniciens du monde entier.
Ma fourgonnette a été endommagée deux fois , j'ai été griffée par une femme violente sur laquelle j'ai du m'assoir , j'ai arraché un petit garçon à une situation de quasi-esclavage et j'ai failli être reversée par un caddie.
She made it so simple that he found himself convinced that it would work. That was the wonderful thing about confidence -- it was infectious.