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Citations de Alexandre Galien (117)


Un enchaînement d’emmerdes. Voilà ce qui m’a amené ici, dans cette chambre de palace. C’est la loi de Murphy qui a fait ressortir le pire de moi-même.
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Des spasmes secouent son corps, la chambre d’hôtel est maculée de sang. Je ne sais plus comment ni pourquoi. Je suis seul face à sa souffrance. La panique laisse peu à peu place à un sentiment étrange, diffus. Une fascination mêlée d’excitation. Je regarde mourir cette fille, doucement. La plaie béante qui s’étend d’un bout à l’autre de sa gorge lui dessine un étrange sourire. Abréger ses souffrances. Je dois l’achever. Maintenant. Une force me retient d’agir. Je souris. J’ai enfin fait ressortir ce poids qui me comprimait la poitrine depuis tant d’années. Je regarde mon reflet dans le miroir de la chambre et me vois différemment. Mes yeux pétillent, je ne tremble plus. Elle agonise, à un mètre de moi. Je suis dans une transe étrange.
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Ils revoient les nuits qu’ils ont passées à écumer la capitale à bord de leur voiture de fonction, quand Paris défile comme un film que l’on connaît par cœur, mais dont on espère à chaque fois que la fin sera différente. Et puis, non. Une fille qui fait un coma dans un caniveau, deux pochtrons qui se tapent sur la courge à l’ombre d’une ruelle malodorante, parfois un flingage… Les nuits se ressemblent toutes, ils ne s’en sont pourtant jamais lassés.
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« Tu vas pas faire ta pleureuse, Louis. On ne va pas en vouloir à l’amicale de ne pas avoir vendu assez d’écussons.
– T’as raison, et de toute façon, ce soir, tout a un goût dégueulasse.
– T’as pas l’impression d’en faire des caisses ?
– Un peu… Mais on ne part qu’une fois.
– C’est vrai. On n’a pas deux fois l’occasion de faire une dernière impression. »
Les deux flics regardent du coin de l’œil le pâté en croûte qui trône sur la table, éternel rescapé des pots de départ. Ils revoient les nuits qu’ils ont passées à écumer la capitale à bord de leur voiture de fonction, quand Paris défile comme un film que l’on connaît par cœur, mais dont on espère à chaque fois que la fin sera différente. Et puis, non.
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Après le long discours de son chef de service, Philippe a inauguré le buffet, servant les premières coupes de champagne à ses amis, ses collègues, tous ceux qu’il a croisés et aimés pendant vingt ans de PJ parisienne. Dans les locaux tout neufs du Bastion, qui remplace le 36, quai des Orfèvres, de longues tables s’étirent le long du couloir, garnies de cacahuètes et de charcuterie. Des rires se font entendre, quelques pique-assiette tiennent le siège autour du pain-surprise, et lui, la star de la fête, se retrouve seul au bout du couloir, à larmoyer comme un môme dans son verre de Jack Daniel’s.
« Putain, ils ont même pas eu le bon goût d’acheter une bouteille de single malt. » Louis se tient devant lui. Bedaine en avant dans son costume mal taillé, sa chemise blanche ornée de ses éternelles bretelles rouges. Il le regarde de ses grands yeux tristes.
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Ce soir, c’est son pot de départ. Il quitte le monde de la nuit et intègre la brigade criminelle. Sa femme, Élodie, le lui a demandé. Les virées nocturnes n’usent pas que les flics. Les paillettes seront remplacées par des gouttes de sang, les boîtes de nuit par des scènes de crime, et les verres vidés sur un coin de comptoir vont se transformer en longues autopsies. Il n’y a bien que dans la police que l’on peut changer de boulot à cinquante ans.
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Le regard brouillé par l’émotion, Philippe Valmy laisse couler une larme qui vient heurter la surface de son verre de whisky. Grisonnant, les yeux bleus, son visage est familier dans tout ce que Paris compte de clubs échangistes, boîtes de strip-tease, restaurants à la mode ou bars dansants. Voilà vingt ans qu’il écume les boîtes de nuit parisiennes en compagnie de Louis, son coéquipier.
Il ne s’est pas vu devenir vieux. Comme commandant à la brigade de répression du proxénétisme, groupe Cabarets, officiellement il gère les autorisations administratives des établissements de nuit. Mais sa vraie mission est de « prendre la température » du Paris nocturne. Savoir où se côtoient le show-biz, le grand banditisme et parfois les flics. Il connaît tout le monde, et tout le monde le connaît. C’est son métier. C’était son métier : ramener des infos, entendre ce qui se dit entre deux portes ou deux banquettes de club libertin.
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Je m’arrête. Au loin, un bruit de métal. Plus j’avance, plus la haine me prend aux tripes. Pendant quelques secondes, je pense que les menottes ne seront pas nécessaires. Une bavure. Une seule, dans une carrière sans taches. Qu’ai-je à perdre, finalement ? Pendant toute l’enquête, je me suis laissé berner. Une colère noire vient frapper le tréfonds de mon âme. Alors que le bruit métallique se rapproche, je l’identifie un peu mieux. Le son des chaînes. Son rituel a déjà commencé. J’accélère ma course. Chaque muscle de mon corps est une source de douleur indescriptible. Je fais taire mon cerveau, qui me somme d’arrêter. Mon bras gauche me lance. Comme une barre qui me transperce la poitrine. Le bruit se rapproche. Je suis tout près. Les deux-tons des renforts, au loin. Je ne suis plus seul. La réalité me rattrape. C’est maintenant ou jamais. Je n’aurai pas une autre occasion. J’accélère, encore. Le bruit est maintenant bien distinct. Sur ma droite, une porte. Un rai de lumière passe par l’embrasure. Elle est derrière, à la merci d’un sadique. Je me positionne face à l’entrée, braque mon arme et ouvre d’un coup de pied.
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J’ai cinquante ans, mon corps fatigue. Je serre fort mon arme. Si fort que j’ai l’impression que les mots Sig Pro resteront gravés dans ma paume. Le cliquetis de mes menottes dans la poche de ma veste. Passer les bracelets à cet enfoiré. J’accélère. Le sang bat de plus en plus fort sous mes tempes. Les battements de mon cœur résonnent dans mes tympans. De l’écume se forme sur mes lèvres. Je sens des gouttes de sueur sous ma chemise. Malgré 14le froid de novembre, ma veste me tient trop chaud. Ne pas la jeter. Je dois la garder sur moi. Pour la sauver. Il faudra bien que je la couvre pour la sortir de là.
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Cet hôpital abandonné me fout les jetons. Je n’entends que le bruit de mes pas sur le sol. Rien d’autre n’existe autour de moi. J’ai laissé mes collègues derrière et je cours de plus en plus vite, dans la froideur du sanatorium d’Ardrycourt. La nuit est noire. Seule la lumière blafarde des rares néons qui fonctionnent encore me permet de voir où je mets les pieds. Je n’ai qu’une idée en tête. La sauver. À tout prix. Mon pied dérape et je manque de tomber. Putain de costard.
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"Monsieur, la jeune fille que vous avez identifiée a été retrouvée morte il y a deux jours. Je vais être obligé de vous demander ce que vous faisiez dans la nuit de vendredi à samedi."
Bougon accuse le coup et se prend la tête entre les mains. Sur son annulaire gauche, une alliance semble ne plus trop savoir ce qu'elle fait là.
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- En parlant de ça, Jean, je vais annoncer la mort moi-même aux parents. Je pense que c'est mieux.

- De toute façon, c'est à toi de le faire. T'es chef de groupe, ça fait partie de ton job. C'est écrit sur ta fiche de paye. Juste en dessous de la CSG.

- Tu dois raquer en impôt sur la connerie, toi.

- J'ai jamais déclaré, sinon j'aurais rebouché le trou de la Sécu.

page 77
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Mon fonds de commerce, c'est la noirceur de l'homme.
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Quand le banditisme rencontre le darwinisme, les flics divorcés se mettent à théoriser.
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Il ne s'est pas vu devenir vieux. Comme commandant à la brigade de répression du proxénétisme, groupe Cabarets, officiellement il gère les autorisations administratives des établissement de nuit. Mais sa vraie mission est de prendre la température du Paris nocturne. Savoir où se côtoient le show-biz, le grand banditisme et parfois les flics. Il connait tout le monde et tout le monde le connait
C'est son métier.
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Les paillettes seront remplacées par des gouttes de sang, les boîtes de nuit par des scènes de crime, et les verres vidés sur un coin de comptoir vont se transformer en longues autopsies. Il n’y a bien que dans la police que l’on peut changer de boulot à cinquante ans.
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- c'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière.
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