Alexiane de Lys

p.315.
- Je suis désolé, a-t-il répété, comme si j'en avais quelque chose à secouer.
J'ai serré les poings, carré les épaules :
- Si tu es si désolé que ça, alors ne me touche pas ! Ne t'approche pas de moi. Dis-leur que c'est fait et laisse-moi tranquille !
- Je ne peux pas. Je dois obéir à mon chef.
- Tu parles ! Tu sais que ce que tu fais est mal ! Tout le monde a le choix. Ne te cache pas derrière les ordres qu'on te donne, seuls les lâches le font !

p.290.
" Tu es peut-être une créature considérée comme intelligente, mais nous autres botos ne le sommes pas beaucoup moins. Ce n'est peut-être pas parce que vous n'avez jamais su communiquer avec nous que nous sommes incapables d'interagir. "

p.403.
Que m'arrivait-il ? Je ne pouvais pas ressentir autre chose qu'une vague attirance physique envers cet individu grognon et taciturne, n'est-ce pas ? Je le détestais, même ! Il fallait que je me mette dans le crâne que faire confiance à une personne violente, qui avait déjà porté la main sur moi, était la dernière des bonnes idées. C'était idiot. J'étais désavantagée, ayant hérité d'un naturel confiant et bon, en tant que Iemanja. Il allait falloir que la deuxième moitié de mon patrimoine génétique se réveille et mette un bon coup de pied à l'autre.

p.159.
- Qu'est-ce que tu n'as pas compris dans le mot " chalut " ? Sais-tu au moins ce que sont ces inventions diaboliques ?
J'ai secoué la tête, honteuse malgré moi. J'avais déjà entendu le mot, ainsi que celui de " chalutier ", mais je ne m'étais jamais vraiment penchée sur la question.
- Ce sont des filets de plusieurs kilomètres de long qui sont largués depuis des bateaux et qui draguent les fonds marins, comme d'énormes râteaux. À chaque fois qu'un chalutier lâche ses filets qui viennent racler les abysses pour choper tout ce qui s'y trouve, ils ravagent des centaines d'années de biodiversité, de façon quasi irréversible. Ils détruisent les coraux, qui sont les habitats de crustacés, eux-mêmes nécessaires à la survie des plus gros. Ils massacrent une partie du cycle de la vie et s'étonnent ensuite que le reste meure. C'est comme lancer un boulet de démolition titanesque sur une partie de la forêt amazonienne, ruinant et anéantissant tout sur son sillage. Nous supportons cela depuis des dizaines d'années, à présent. Et encore, s'il n'y avait que ça...

Existe-t-il une frontière entre l'imaginaire et le réel ?

"Devant nous, la lune me semble immense, elle se lève tout juste et amorce sa lente ascension dans le firmament nocturne. Les étoiles se détachent nettement de la toile d'encre sur laquelle elles semblent posées. pendant une seconde, j'oublie tout."

L'oligoélément dégrade quasiment instantanément les tissus morts, d'où l'écume, mais aide à la régénération de ceux qui peuvent encore être sauvés, d'où la cicatrisation rapide!

J’ai renfermé dans un coin de mon esprit la voix qui ne hurlait de paniquer, et je me suis mise au travail.

J'ai compris quand mon estomac s'est retourné, signe incontestable que mon corps se rebellait contre ma pensée. Contre mes émotions.

Je considérais sa réaction comme le plus bruyant des aveux.

Pleurant ma dignité assassinée.

Une vague de désir si puissante que je ne savais pas quoi en faire.

Il a avancé d'un pas, un coin de ses lèvres se retroussant en un sourire malicieux. Non, pas malicieux. Plutôt prédateur. J'ai instinctivement reculé, même si mon estomac se remplissait de papillons affolés.
- Mais si vraiment tu tiens à obtenir mon pardon, je pense qu'on peut s'arranger.
- Ah... ah bon?
Je bégayais. Adieu ma dignité.
Mewen avait réduit l'espace qui nous séparait, et moi je n'étais plus du tout disposée à reculer. Il s'est penché sur moi et ses levres ont effleuré mon oreille, faisant courir un frisson délicieux sur tout mon corps : - Hmm... hmm, a-t-il ronronné. Tu peux retourner au campement et ramener mon sac. Puisque tu es levée, on va commencer ton entraînement au combat.

Les cascades sont apparues et que je me suis remémoré cette nuit magique.

- 𝑻𝒐𝒊 𝒂𝒖𝒔𝒔𝒊, 𝒕𝒖 𝒄𝒓𝒐𝒊𝒔 𝒒𝒖𝒆 𝒕𝒖 𝒓𝒆𝒔𝒔𝒆𝒏𝒔 𝒍𝒆 𝒅𝒐̈𝒆 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒎𝒐𝒊 ? 𝑰𝒍 𝒔𝒐𝒖𝒓𝒊𝒕.
- 𝑵𝒐𝒏, 𝒎𝒐𝒊, 𝒄̧𝒂 𝒇𝒂𝒊𝒕 𝒍𝒐𝒏𝒈𝒕𝒆𝒎𝒑𝒔 𝒒𝒖𝒆 𝒋𝒆 𝒍𝒆 𝒔𝒂𝒊𝒔.

J'allais le retrouver.
Quelles qu'en soient les conséquences.

Non, je ne pense pas à toutes ces choses que je n'ai pas pu accomplir. Je pense à toutes celles que j'ai achevées.

Comment alimenter la haine qu’on nous apprend à entretenir depuis notre plus tendre enfance envers les ekomers, alors qu’eux-mêmes ne veulent pas pousser leurs enfants à me détester ?
Comment continuer à haïr un peuple qui semble plus humain que le mien ?

- Mais pourquoi tu ne l'as pas tuée ? s'égosille Yvann quand je me tourne vers lui.
Je baisse le nez sur mon arc, que j'ai utilisé comme une massue au lieu d'encocher une des flèches de mon carquois. La vérité, c'est que j'aime bien Bonnie, même si je sais qu'elle n'hésitera pas à m'égorger si j'ai un jour le malheur de lui tourner le dos. De plus, je ne peux que me montrer clémente envers toute créature essayant de zigouiller ce crétin.
Ça prouve qu'elle a du bon sens.

- Pourquoi est-ce que j'irais couper du bois sain, alors qu'il y en a du mort tout autour de nous ? Tu vois, c'est justement ça, votre problème. Vous ne savez pas vous contenter de ce que Vwaré met à votre disposition. Il faut que vous preniez plus que ce qu'il est en mesure de vous donner.