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Critiques de Ali Al-Muqri (42)
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Femme interdite

En regardant la note de ce roman sur Babelio j'ai décidé de l'emprunter et non de l'acheter. Au terme de ma lecture je dois bien l'avouer que j'ai du mal à comprendre cette note si basse. Certes le roman est dérangeant parce qu'il parle de manière très crue du sexe, dans une société où celui-ci est si tabou, si tu, interdit hors mariage, où le plaisir féminin est ignoré et interdit d'exister.

Cependant j'ai beaucoup aimé découvrir les dessous de ces interdits : les jeunes filles qui s'échangent des "films culturels" assez tôt, et qui découvrent ce qu'on leur tait de cette manière. On comprend la frustration des jeunes filles face à leurs pulsions, mais aussi la frustration de subir l'autorité de leur père ou de leur frère, puis de leur mari.

Ce roman est un cri à l'émancipation féminine dans les pays appliquant strictement la charia. Et il est étonnant de voir que l'auteur est un homme
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Le beau juif

Ayant besoin de monnaie pour la machine à café – pasbien – j'ai cassé un billet de 10€ en faisant la chose la plus utile du monde : acheter un roman. Mon choix s'est tourné vers cet ouvrage qui était sur la table des nouveautés du Moyen-Orient.

Avant de découvrir ce livre à la librairie, je n'avais jamais entendu parler de l'auteur, je n'avais même jamais entendu parler d'un roman d'un auteur yéménite (et je pense ne pas être la seule dans ce cas). Le résumé me semblait de bonne augure et je ne fut pas déçue de mon choix.

Composé de 4 parties, les deux premières suivent la relation – l'amour – qui lia Salem le juif à la belle Fatima, fille du mufti. On découvre leur rencontre, leur amour grandissant et leur fuite vers la capitale dans l'espoir d'être acceptés. Ils sont beaux, ils sont jeunes et ils sont amoureux mais le monde dans lequel ils vivent ne va pas les accepter si facilement.

L'écriture d'Ali Al-Muqri est très poétique, très douce et raconter cette histoire du point de vue de Salem rends les événements beaucoup plus profonds. C'est beau et tragique, c'est une histoire d'amour qui ne tourne jamais dans le mélodrame, qui reste digne mais toujours pleine de sentiments. Je n'avais pas lu de si belle histoire depuis longtemps.

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Lien : http://thegingersreading.blo..
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Femme interdite

Un excellent moment, de la dérision, des histoires de femmes dans un monde gouverné par la bétise des hommes. Sexualité, hypocrisie, tentatives d'emancipation.

Un petit livre dense et intelligent.
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Le beau juif

Un coup de cœur pour ce beau et court roman historique qui ne peut laisser insensible.

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Femme interdite

Après cette lecture, je reste assez partagé. Ce qui me dérange, c'est que c'est le point de vue d'un homme qui, encore une fois, se substitue aux femmes et parle à leur place. Je crois qu'il est préférable de lire Manala ou Talisma Nasreen pour avoir un réel point de vue sur la condition des femmes dans les pays islamistes.



J'ai le sentiment que ce livre est une toile parfois fantasmagorique de l'auteur tissée sur une trame de vérité. Ce livre ne confirme que ce dont nous nous doutions déjà de la condition féminine dans les régions où la charia fait force de loi aveugle et absolue.

J'y ressens aussi beaucoup d'invraisemblances ou de contrevérités. Comment, dans une famille à ce point soumise à l'extrême religion, la grande sœur puisse t'elle être aussi libertaire, le frère communiste et mécréant et la plus jeune si brimée ? Comment le frère pourtant éduqué, en une nuit, par amour et pour se protéger de la jalousie, puisse se transfigurer d'areligieux en islamiste et imposer à sa famille son nouvel état?



Et que dire du parcours de la narratrice. Après les premiers émois de l'adolescence, pour dieu, elle refoule au plus profond sa sexualité mais rêve toujours du grand et tendre amour. Ensuite, elle espère le rencontrer par le biais d'un islamiste qu'on lui impose comme mari. Comme si un homme, dressé à soumettre les femmes dans les rangs inférieurs de la classe animal pourrait un jour se montrer tendre et bon amant. Nous subissons alors au gré des pages la sexualité frustrée de l'héroïne. Mariée à un homme impuissant, qui de surcroit, lui impose une nouvelle épouse. Puis, répudiée et mariée dans la précipitation avec pour seul objectif de perdre sa virginité et de connaître l'extase et de nouveau subir l'impuissance masculine de son nouvel époux. Pour ensuite, las de ne pouvoir s'épanouir dans la jouissance, forcer son voisin à devenir son amant mais hélas, cette fois, éjaculateur précoce au point d'avoir fini avant même la pénétration.



Est-ce vraiment la religion le problème de cette jeune femme? De plus, l'auteur ne critique jamais ouvertement l'islamisme. Il le fait subir à ses personnages comme si c'était un fait établi, inéluctable, incontournable ou naturel. En fermant ce livre, je me demande si l'auteur n'aurait pas posé en écrivant ce roman, un simple acte égoïste, se positionnant en faux polémiste, profitant à la fois de la condition exécrable des femmes dans ces régions du monde et de l'actualité brûlante pour tenter d'atteindre le statut de best-seller ?



Bref, ce roman ne m'a guère inspiré, je regrette presque de l'avoir lu et ne fait que me conforter dans mon athéisme, dans ma volonté de me ranger aux côtés de ceux qui défendent l'égalité des sexes, le mariage pour tous, la liberté de penser et d'expression et la laïcité, seule chance de créer une société égalitaire pour tous, mécréants ou croyants, homme ou femme.



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Femme interdite

Un roman dérangeant (mais que l’on pourrait aussi ressentir comme histoire vécue) qui met en exergue les privations et manque de liberté ressenties par les femmes vivant sous le régime de la Charia Islamique. Dans ce livre, l’accent est plus mis sur les privations personnelles et sexuelles des femmes, tous les interdits rencontrés au cours de leur existence, depuis leur puberté jusqu’à leur vie de femme mariée. Restrictions vestimentaires, d’éducation, de vie intellectuelle ou artistique, tout est évoqué mais laisse clairement apparaitre le climat d’hypocrisie qui règne dans ce type de société, où fatalement tout interdit conduit à être transgressé en implorant en même temps Dieu pour son pardon.

Mon avis personnel : n’est-ce pas d’ailleurs le cas de tout extrémisme religieux ?

Ce livre, quoique bien écrit ne m’a rien appris de particulier et n’a fait que me conformer dans l’athéisme !

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Le beau juif

Yémen, XVIIe siècle selon le calendrier occidental. Salem, jeune juif, apprend à lire grâce à Fatima, femme musulmane. Au fil de leur quelques rencontres, c'est l'amour qui naîtra entre eux. Mais s'aimer alors que communautés juives et musulmanes ne s'entendent pas est une véritable épreuve...

Dans ce très court roman, l'auteur, yéménite, nous convie à une voyage dans le temps qui montre à quel point certaines intolérances religieuses datent et proviennent des deux parties.

Au travers de l'histoire émouvante, déchirante de ces deux jeunes gens, qui pourraient être un Roméo et Juliette pris dans des guerres de religion, on se sent véritablement atterrés, attristés de voir qu'aujourd'hui, la situation reste la même, et peut même s'étendre aux autres intolérances religieuses, quelques soient les religions.

Au travers de ces deux destins se dessinent en filigrane, via la sage voix de Fatima, érudite et éprise de paix, le message que la tolérance religieuse devrait être de mise, qu'il ne devrait pas y avoir d'obstacle à l'amour et à la paix.

Si le style peut être un peu difficile par moments, le roman, très bref, reste d'une force magistrale. Une lecture comme on en fait peu.
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Le pays du commandeur

C'est la première fois, sauf oubli de ma part, que je lis un auteur yéménite et je suis ravie de ma découverte. J'ai aimé ce roman. Il porte, avec légèreté, un thème lourd à évoquer car il est politique, très politique. C'est la description d'un pays dirigé par un Vénérable dictateur - je pense à la Libye sous Khadafi. Le roman ne pèse pas, ne lasse pas. Il est facile d'accès, agréable à lire. Il y a, chez lui, comme une douceur qui séduit. Il y a de l'humour qui ne s'affiche pas. C'est fin, délicat, adroit et intelligent. C'est, je trouve, une façon originale d'évoquer le sort d'un homme devenu dictateur car il a perdu pied en se pensant supérieur à son peuple et qui finit dans la merde, misérablement piétiné par ceux-là même qu'il méprisait. Je conseille même si je pense qu'il ne séduira pas forcément tout le monde.
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Le beau juif

Son second roman, Le Beau Juif, sélectionné en 2011 pour le Prix International du roman arabe, se situe quant à lui dans le Yémen du xviie siècle et relate les amours d'un jeune juif avec une jeune musulmane, sur fond de cohabitation et d'affrontement communautaires



Un roman très poétique deux deux amoureux de religion différent face à l'intolérance et au fanatisme. Très court, et d'une réelle beauté. Probablement le plus beau livre lu cette année.



En ce qui concerne Shabbataï Tsevi, pour en savoir plus, je vous conseille de lire La Folle Rumeur de Smyrne de Claude Gutman.
Lien : http://mazel-pandore.blogspo..
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Le beau juif

L'histoire : au Yemen vers 1660. Salem, le "beau juif", adolescent, rencontre Fatima, la fille du mufti. Celle-ci lui apprend à lire et écrire l'arabe, pour plaire à son père, habile artisan, Salem apprend l'hébreu avec le rabbin, puis transmet à son tour son savoir à Fatima... Et ce qui devait arriver arriva, les deux jeunes gens tombent amoureux... Le frère de Salem meurt, puis son père et sa mère lors d'une mystérieuse épidémie. Peu après, Salem et Fatima s'enfuient, Fatima tombe enceinte, un fils naît mais la mère meurt en couche... Salem poursuit seul sa longue vie, rejeté par les deux religions...



Mon avis : un roman d'amour qui aborde aussi la tolérance et l'intolérance religieuse, transposé au 17e siècle pour aborder des questions toujours d'actualité... Un texte court pour aborder une question qui déchire cette région depuis des siècles, avec beaucoup de poésie. En revanche, la partie sur le "nouveau messie" m'a moins convaincue...
Lien : http://vdujardin.over-blog.c..
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Le beau juif

Je m’attendais à une histoire un peu à la Roméo et Juliette, mais pas à autant de considérations et de références religieuses… aspect qui m’a au départ un peu déçue. Avec cette lecture, on découvre qu’au Yémen du XVIIème siècle, malgré certains affrontements, juifs et musulmans vivent ensemble en bonne entente. Certes, il y a le quartier juif d’un côté, des quartiers musulmans de l’autre, mais dans les activités de la vie quotidienne, les deux communautés se côtoient et s’entremêlent : artisans juifs employés pour intervenir dans des demeures musulmanes, jeunes gens des deux communautés qui se retrouvent le soir pour boire de l’alcool, histoires d’amour mixtes (unions souvent tenues secrètes – quoique souvent secrets de polichinelle – mais néanmoins rendues possibles par cette cohabitation existante). Les deux communautés s’allient même pour le pire, lorsqu’il s’agit de décider du sort à réserver à un couple coupable d’ « adultère » (au sens de relations sexuelles survenues hors mariage). Néanmoins, la limite à ne pas franchir, car il y en a une, est la ligne rouge du mariage. Les deux religions s’accordent pour rejeter toute mixité possible sur ce point. Amourettes sur lesquelles on ferme les yeux, d’accord, mais pas question d’officialiser les choses, et encore moins d’envisager avoir des enfants !



C’est le drame que vivront les personnages de cette histoire : Salem, le beau juif, et sa compagne musulmane, Fatima, fille du mufti. Un amour vrai, puissant, dont la force grandit avec les années. Une passion commune pour la lecture, l’écriture, l’amour des deux langues, arabe et hébreu, indépendamment de son origine et sa religion.

Nous suivons leur cheminement, leur entêtement à s’aimer malgré les interdits et ce qui découlera de cet amour. Puis, nous découvrons l’histoire de leur descendance et, à travers eux, celle des juifs du Yémen et les exactions subies lorsque les tensions entre les deux communautés s’exacerbent.



Ce roman comporte beaucoup de références historiques et religieuses, très intéressantes. L’écriture est belle et fluide.



Une lecture plaisante et intéressante, mais je n’y ai pas trouvé ce « petit plus » qui me fait vibrer lors d’une lecture.

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Le pays du commandeur

L’écrivain égyptien Ali perd tout espoir de gagner l’argent nécessaire pour sauver sa femme atteinte d'un cancer. Il n’a pas obtenu le prix littéraire « Shéhérazade du roman arabe » qui l’aurait sorti de l’impasse financière où il se trouve.

Pour gagner l’argent dont il a besoin, il fait un pacte faustien. Il vend son "âme au diable"en acceptant d’écrire la biographie officielle du Commandeur qui règne sur l’Irassybie. Ce pays est une sorte de nébuleuse obscure qui concentre tout ce que les états totalitaires imposent comme violences et atteintes aux droits humains et à la liberté. Le peuple doit être au service du Commandeur et doit répondre à ses besoins et ses fantasmes.

Ali va découvrir ce pays étrange et glaçant où tous les rouages d'un état totalitaire sont en place. Il y a d'abord le culte du secret et la loi du silence qui sont les clés de voute de tous ces gouvernements qui cachent ainsi la triste réalité de leur pays, derrière des rideaux de mensonges. La présence d'Ali est donc secrète. Elle ne doit pas être révélée ce qui lui empêche toute liberté de s'exprimer et d'agir selon son bon vouloir. "L'idée étant que personne ne devait savoir que j'avais rédigé cette biographie, ni même contribué à son écriture. Une telle information provoquerait inévitablement la suspicion des milieux culturels, déjà alertés par l'abondance de livres signés de la main du Commandeur : ils allaient immédiatement penser qu'il avait des nègres employés à les écrire pour lui, et assurément mon nom figurerait sur la liste des suspects." [extrait p.38-39]

Comme dans tous les pays totalitaires, La peur est omniprésente. Ali est dans la crainte permanente de déplaire au Commandeur. Sa garde rapprochée est tout aussi dangereuse, car elle guette toute incartade au protocole et use de la délation pour se faire remarquer du Commandeur.

Ali occupe son temps à réfléchir à cette biographie factice et participe aux réunions de la commission d'écriture de la biographie, mais aussi à celle du bureau d'orientation de la pensée et du bureau d'orientation idéologique. Il doit s'habituer à ce monde absurde et grotesque qui l'entoure. Comme dans tous les pays sous dictature, on pratique en Irassybie une sorte de "novlangue" décrite par Orwell. Ali apprend à utiliser un vocabulaire adapté qui ne doit pas choquer la susceptibilité du Commandeur et de son entourage. Par exemple, on ne parle pas de collaborateurs du Commandeur. Le mot collaborateur n'existe pas. Ils sont tous des "quémandeurs". La mégalomanie des dictateurs n'a pas de limite, celle du Commandeur aussi ! "C'est le leader de nations et non le leader d'une nation, il est leader des nations qui s'uniront un jour, grâce à son inspiration, pour n'en former qu'une seule dont il sera le chef."[Extrait p.42].

La soumission totale et la manipulation des consciences sont incontestables. "Vous seul, O notre Commandeur, êtes capable de guider ce soleil où vous voulez pour en faire profiter qui vous le souhaitez, ou bien de dépêcher les nuages au-dessus de tel ou tel territoire afin qu'il pleuve, ou encore d'envoyer vos bienfaits où vous le décidez !"[Extrait p.54]

Ali va être étonné d'apprendre que c'est Chaimaa, la fille du Commandeur, qui a demandé à son père de le choisir pour écrire sa biographie et plus consternant encore, elle va lui proposer le mariage ! Tel père tel fille ! Chaimaa est tout aussi machiavélique que son père et se comporte comme lui. La notion de respect des droits de l'homme n'existe ni pour le père, ni pour la fille. Il est évident que les caprices de ces deux-là sont dangereux et les êtres humains ne sont que des jouets entre leurs mains. Il apprend de la bouche de Chaimaa que son père a fait exécuter ses anciens amants qui ne se sont pas comportés correctement. "D'un autre coté, ses propos m'inquiétaient, car ils pouvaient être pris pour une menace quant à la punition qui m'attendaient si jamais je rejetais sa proposition de mariage" [Extrait p. 36]

Abou'l-Yomm qui est pour Ali un des membres le plus sympathique de la Commission d'écriture de la biographie lui explique toute la perversité des loisirs du Commandeur. Entre autre, le Commandeur joue aux échecs sur un échiquier géant dont les pièces sont des êtres humains qui représentent les rois et reines et dirigeants du monde. Il prend plaisir à les éliminer à balle réelle avec son révolver en or. "Cependant, les dirigeants mondiaux à liquider étant plus nombreux que les figurines de rois sur l'échiquier, il avait dû compléter en tirant sur les personnes réelles qui se trouvaient à proximité." [Extrait p.46]

Ce climat anxiogène va agir progressivement sur le système nerveux d'Ali. "Ces derniers temps, j'étais devenu incapable de me libérer de mes angoisses nocturnes"(...) [Extrait p.66]

Au cours d'une promenade pour le libérer de l'ambiance oppressante de la résidence du Commandeur, Ali observe un pays sous contrôle. Comme dans tous les états totalitaires, l'effigie du Commandeur est omniprésente dans l'espace public. Soldats et check-points assurent la surveillance du peuple. L'ambiance est tout aussi malsaine à l'intérieur du palais qu'à l'extérieur.

Ali va apprendre peu à peu tous les sévices que le Commandeur fait subir à son entourage. les témoignages sont tragiques. Ce sont des atteintes permanentes à la dignité humaine.

Les dictatures reposent essentiellement sur la tyrannie qu'elles exercent sur le peuple. Les dictateurs se croient invincibles, mais ils sont fragiles. Il suffit qu'une brèche s'ouvre et le pays se rebelle et tout explose. Toute la violence et les injustices subies par le peuple se retournent contre son dictateur et c'est le massacre assuré.

Le Commandeur de l’Irassybie qui se croyait insubmersible ne va pas échapper à la fin tragique que connaissent beaucoup de dictateurs de ce monde….
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Femme interdite

Ce livre me laisse "sur ma faim" ; je pensais en apprendre plus sur la condition féminine dans la religion musulmane et me voilà sur à lire le récit de vidéo "littéraires "..... J'en conclus que sous la soutane, l'abaya ou la thaub... les idées restent les mêmes !!! et pas forcément religieuses !
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Le beau juif

Je vous emmène au Yémen, au dix-septième siècle. Salem est juif, Fatima, de cinq ans son aînée, musulmane. Ils habitent dans un village appelé Rayda. A cette époque, le pays est déjà régi par l’islam mais les juifs y sont tolérés, avec certaines limites. Ils ne peuvent par exemple pas construire de maisons plus élevées que celles des musulmans. Salem est envoyé dans la maison des parents de Fatima pour y réaliser de petits travaux. C’est ainsi qu’il fait la connaissance d’une jeune femme intelligente, cultivée, lettrée et aussi belle en-dehors qu’au-dedans. Elle lui apprend à lire et écrire l’arabe, à la grande réticence de son père (celui de Salem). Les années passant, Fatima et Salem, son “beau Juif”, se rapprochent, et prennent une décision à l’impact profond et durable...



Dans ce livre découpé en différentes parties (Fatima jour après jour, Le rite de Fatima, Chronique des Juifs yéménites, “Je suis le descendant du beau Juif, le petit-fils de Fatima...”), Ali Al-Muqri, qui a obtenu pour ce roman le prix international du roman arabe, aborde les relations interreligieuses qui avaient cours en son pays il y a quatre cents ans, tout comme les distinctions et conflits qui en découlent. Il parle également d’écriture et de poésie, vecteurs de tolérance et de paix. Ce sont les livres qui éduquent Fatima et l’ouvrent à l’altérité, et qu’elle fait découvrir à Salem dans un désir de partage.



Si Fatima est habitée par la paix et le respect envers le vivant, quel qu’il soit, ce n’est cependant pas le cas, que ce soit dans le village ou plus largement dans le pays. Il est proscrit de se mélanger vraiment, au risque de grandes représailles. Tout au long du roman, les tensions sont importantes et tout est prétexte à la discorde. Les deux premières parties du livre sont consacrées à l’histoire de Fatima et Salem. La troisième, elle, dans la lignée du contexte religieux décrit plus haut, et moins facilement abordable parce que s’éloignant du récit proprement dit, parle des Juifs yéménites de manière plus large. L’auteur nous explique cette l’époque où les Juifs croient voir arriver le Messie annoncé par les Ecritures, et les persécutions consécutives à leur changement d’attitude.



J’ai été très sensible à la plume d’Ali Al-Muqri. Avec beaucoup de poésie, il nous emmène dans cette histoire dure, qui aurait tout aussi bien pu se passer à l’heure actuelle, et qui nous montre que malheureusement, un conflit peut perdurer loin au-delà de la mort même. Et en même temps, une fois encore, la lecture se pose comme ferment de paix, de tolérance et d’amour, et permet d’apaiser les coeurs lorsque les jours sont sombres ou conflictuels. Elle fait de Fatima une femme magnifique, une personne qui, si elle faisait partie de notre vie, la rendrait un peu meilleure.



En résumé, une lecture belle, instructive, et dure, aussi...



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Le pays du commandeur

Lecture agréable mais j'avoue avoir eu du mal à comprendre où l'auteur voulait en venir.

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Le beau juif

« Et puis l’an mille cinquante-quatre du calendrier musulman est arrivé… C’est cette année-là, après que le siècle m’a bousculé et que la mort m’a envahi, que j’ai décidé de narrer la chronique de Fatima, depuis le jour où je l’ai rencontrée jusqu’au moment où j’ai enfin fait corps avec mon rêve – union qui devait donner naissance à deux jumeaux : l’espoir et la tragédie »(extrait « le beau juif p.9)

C’est vraiment l’espoir et la tragédie qui rythment ce roman. D’abord, l’espoir de voir un jeune couple s’aimer malgré leur différence puis, toute la violence dont ils vont être victimes et qui va faire de leur vie une tragédie.
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Femme interdite

Traduit de l'arabe (Yemen) par Khaled Osman en collaboration avec Ola Mehanna - Edition Lian Levi ; 2015 pour la traduction française ; 199 pages

Ce roman cru, frontal est un dévoilement. En effet, Ali Al Muqri enlève les burqa, tchador, niqab et autres prisons de voiles et nous révèle, sans ces filtres illusoires, toute la violence faite aux femmes, dans les pays qui leur imposent de vivre cachées, effacées du monde.

Ce roman est le triste constat de la vie des femmes et des hommes au Yémen aujourd'hui.

Pour adoucir la violence de la réalité, ce roman a une "colonne vertébrale lumineuse et symbolique", le poème " Questionnez mon cœur" d'Ahmad Chawqi interprété par Oumm Kalsoum.

Chaque strophe du poème s'invite dans le texte. Cette respiration poétique est un rappel à un Islam des lumières qui s'oppose à la folie de l'intégrisme religieux.

Nous, femmes occidentales, réfléchissons au sort qui nous est réservé dans les pays ou règnent l'intégrisme religieux. Ce terrible constat, nous oblige à nous retourner sur le chemin parcouru par nos "aînées féministes" pour revendiquer l'égalité avec les hommes. Actuellement, une nouvelle prise de conscience émerge et la défense de la cause des femmes a pris un nouvel élan, mais jamais nous n'avons eu à combattre cette soumission totale qui annihile le droit des femmes et les empêche de vivre comme des êtres humains.

Ce livre, nous transporte sur une autre planète où les hommes ont tous les droits sur les femmes. Absolument tous : Le droit de les éduquer selon leur désir, le droit de les maltraiter, le droit de les enfermer, le droit de les violer, le droit de les tuer…. Ce pays ressemble à une sorte d'arène ou des hommes transformés en gladiateur imposent leur force non pas sur des bêtes féroces mais sur les femmes. C''est aussi un grand théâtre de l'absurde, parce que rien n'est légitime, tout est incohérent, hypocrite, violent et obscur.

Dans ce pays, les femmes ne sont pas éduqués c'est bien plus grave que ça. Elles subissent un endoctrinement à la soumission aux hommes.

La sexualité est un besoin naturel et nécessaire à l'épanouissement d'un individu c'est scientifiquement prouvé. L'auteur nous explique à travers ses personnages comment les adolescentes usent de multiples subterfuges pour combler leur besoin de connaissance sur leurs désirs sexuels et leur besoin d'amour. Pour cela, elles se livrent à un trafic de cassettes pornographiques qu'elles visionnent en cachette. Ces adolescentes ont un regard doublement tronqué de la sexualité. Elles reçoivent une éducation religieuse qui empêche toute relation sexuelle saine et heureuse puisque leur désir est interdit. Elles croisent cette éducation religieuse avec le visionnage de films pornographiques qui offrent un regard contraire à la réalité. Dans les films pornographiques tout est permis et les femmes y sont soumises aux désirs des hommes.

Comment se construire avec de telles contradictions : Les personnages qui évoluent dans ce livre sont perdus, les femmes sont des poupées désarticulées qui réagissent souvent d'une manière irrationnelle.

Le roman a comme décor, comme toile de fond la guerre et en particulier le djihad. Les femmes sont obligées d'accompagner leurs maris dans cette sinistre aventure qui se révèle extrêmement dangereuse pour elles parce qu'en plus des conditions difficiles qu'imposent la guerre, elles subissent le viol qui n'est pas considéré comme un acte criminel mais comme un droit normal sur les femmes.

J'ai apprécié ce roman, qui offre un regard très réaliste sur la sexualité et sur toute la violence et la folie qui l'accompagnent quand elle est réprimée. Les personnages sont très attachants. Je les ai suivis avec plaisir et sollicitude dans les méandres complexes du non-sens de leur pays et évidemment de leur vie.

Nous avons besoin de romans "coup de poing" comme celui-ci, pour comprendre le monde.


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Femme interdite

Je n'ai même pas terminé ce livre !

Dire que l'on coupe des arbres pour imprimer cela ...
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Femme interdite

[.....Femme interdite est un roman qui nous vient du Yémen. Houellebecq devrait le lire, et peut-être réécrire Soumission.

Son auteur, Ali Al-Muqri, brosse un portrait poignant et terrifiant de la femme au Yémen, cette femme-défendue, interdite à la vue des hommes, interdite à la société, au monde mais surtout interdite à elle-même....]



Lire la suite : http://salon-litteraire.com/fr/liana-levi/review/1920749-au-yemen-le-genre-feminin-est-illicite
Lien : http://salon-litteraire.com/..
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Le beau juif

Un magnifique livre qui traite ( cela est mon interprétation ) de la tolérance. Les personnages sont attachant comme la jeune Fatima. Je vous en recommande la lecture.
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