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Citations de Alphonse de Châteaubriant (63)


Ce grand despote à l'oeil de percette ne parlait que pour prédire; mais ses prévisions se réalisaient toujours, c'était un fouilleur, un estudeur; avec une volonté qui ramassait tout devant elle, comme les piraudiers quand ils raflent les troupeaux.

I. Chapitre II
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Il vivait là, en vieux veuf, retiré dans sa petite chaumière aussi enfumée que toutes les autres, avec sa figure toujours rose, son éternel bonnet de peau de lapin, et sa grosse canne noire de mortas sur laquelle s'appuyaient ses douleurs.

I. Chapitre II
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Sous la feuille d'argent de ses saules, autour des cabanes de paille, sur les rives à pâquerettes, trouées de garennes de rats, les canards, par centaines, commencent à faire trois pas, secouent leurs ailes, vont boire des chaumes, et un voile bleuâtre s'étend sur l'île.

I. Chapitre II
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Aucun bruit ne troublait le désert des chemins. Dans le ciel vert, la lune ne s'était pas encore effacée.

I. Chapitre II
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(...), il l'avait maudit, et non des lèvres seulement, mais du fond le plus véridique de ses entrailles.

I. Chapitre I
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Ils ne s'étaient dit ni bonsoir ni rien. Le lit craqua un instant, puis tout se tut.
Tout se tut, sauf leur pensée.

I. Chapitre I
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De fréquentes applications de cire, et un sérieux frottage par semaine protégeaient le brillant de ces vieux bois roux de la fumée de tourbe qui ne cessait de les ternir.

I. Chapitre I
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A part le bruit que faisait Aoustin en avalant sa soupe, la chambre plongeait dans le silence.
C'était une grande pièce basse, à une seule fenêtre, au sol de terre battue, semé d'aspérités, et toujours, plus ou moins, vers le soir, de tout ce que les canards y avaient déposé pendant le jour. Contre la muraille, noircie des fumées du foyer allumé en toute saison, s'appuyait le mobilier du patrimoine, la maie puissante taillée en plein bois de forêt, la vieille armoire de cerisier, en sa tenue, rehaussée de cuivres, de paysanne à l'ancienne mode, et dans le fond, en pendant des rideaux de laine gros vert du lit bâti en bois de châtaigne, la branlante boîte peinte où respirait l'âme du temps, la pleine lune de balancier.

I. Chapitre I
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La fille s'était rencognée dans l'ombre. La mère, assise contre la cheminée, attendait, le maintien modeste dans ses vêtements noirs. Avec son visage de miche propre et blanc, ses yeux baissés sur ses mains jointes, son petit serre-tête bridé sous le menton, elle ressemblait à une pieuse soeur tourbière absorbée en l'oraison de son âme.

I. Chapitre I
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Cette voix de fausse innocence l'avait toujours exaspéré, il y voyait le mensonge toutes les fois qu'elle se faisait entendre.

I. Chapitre I
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Solitaire dans ses vapeurs de nuit, noyée de silence, dressée comme une banquise de brume; autour d'elle, sur les piardes, dansaient les diamants de l'astre. De tous côtés montaient une buée lumineuse; et par-delà les grands roseaux, dans les fonds tranquilles des étangs, au loin, se perdait le cri de la grive des rivières.

I. Chapitre I
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La lune éclairait, haute au ciel, lorsqu'il arriva vers les îles.
Toutes dormaient, enveloppées de feuillage brillant de leurs grands ormes, leurs logis de paille visibles comme en plein jour au bord des chalandières, sans un souffle, sans un bruit, dans le calme de cette belle nuit d'été.

I. Chapitre I
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A mesure qu'il s'enfonçait plus au creux du marais, s'épaississaient les brouillards; et il se hâtait, son pas sonnant ferré dans le silence, tant qu'il fit même se lever deux hérons, qui s'éloignèrent sur les eaux, l'un derrière l'autre, en ramant lentement de leurs grandes ailes gonflées, toutes bleues dans la nuit venue.

I. Chapitre I
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Depuis bientôt quarante ans qu'il était garde de la Brière, il connaissait les plus vieux secrets ensevelis dans son sein.

I. Chapitre I
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Et des vaches pâturaient tout parmi ces lagunes, les traversaient de leur pas lent, ou rêvaient, immobiles sur ces bords empourprés par le soir.

I. Chapitre I
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Les prairies, tout à l'heure hautes et sèches, par une inclinaison insensible, commençaient à se couvrir de fines mailles d'eau morte, et même de larges nappes hérissées de piquants de joncs et de têtes de landèche se perdaient vers des horizons de pâtis roses et violets, pâtis de brume ou pâtis du ciel, dans la confusion de limites de la terre et de l'air, espaces sans bornes, d'où sourdait au loin à cette heure de la marée la sirène des grands paquebots qui partent pour les Amériques.

I. Chapitre I
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Parfois se rencontre un petit village, quelques maisons blanches aux toits de chaume, contre un rang de têtards de saules penchés sur une douve peuplée de canards.

I. Chapitre I
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Alphonse de Châteaubriant
"Tant que le cœur conserve des souvenirs, l'esprit garde des illusions".
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Ce pays rappellerait assez la nature de ces êtres sensibles, dont la plus légère impression se trahit sur les visages; ici aussi, le plus insignifiant changement dans le ciel, le plus infime déclin de lumière, se répercute sur le sol; et dans ce phénomène lui-même on pourrait établir des gradations de sensibilité.
Certaines ombres ne font que frôler l'épiderme; elles sont pâles, rapides, impondérables. D'autres affectent des régions plus profondes, plus intérieures, et il paraît bien alors que les dunes répondent par un frisson de tristesse au nuage qui passe dans le ciel.
Ce matin, j'y rencontrai une "blackvishje", vêtue de blanc. Ses longs cheveux blonds, baignaient dans la lumière éteinte et verdâtre, et se déployaient dans l'atmosphère des dunes comme des feux follets de plein jour."p.32
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Gesselig:
- Nous avons dans notre langue, me dit-il, un mot sans équivalent dans la vôtre; c'est le mot "gesellig". Votre terme "intime" n'a pas tout à fait le même sens, gesellig ce serait plutôt, -moins une nuance encore intraduite, - le confortable dans l'intimité et l'intimité dans le confortable. En hiver, par exemple, le soir pendant que je travaille, ma femme, auprès de moi, fait de la dentelle; la lampe sous l'abat-jour répand une lumière chaude; une jeune fille, quelqu'un va au piano, joue un morceau, puis revient à sa place; la théière chante; pas d'autre bruit; tout est tranquille, tout est en sécurité: "gesellig", et si le vent soufle au dhors, si la pluie frappe sur les vitres,c'est encore plus "gesellig".

p.15-16,
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