Amanda Hocking

La douleur ne fit que s’accroître et j’implorai la mort. Mes rêves étaient peuplés d’insectes et de serpents qui dévoraient ma peau et même cela était un répit en comparaison de ce que j’endurais réellement.

Je grimaçai en pensant à Daniel. Chaque fois que je lui parlais, il me faisait la leçon, comme quoi je devais grandir et devenir un homme. Il ne manquait jamais de me rappeler qu’il s’était marié et avait construit son propre foyer alors qu’il n’avait que dix-sept ans, soit deux ans de moins que moi à l’heure actuelle.

Je ne croyais plus que quiconque viendrait me sauver ; je ne pouvais pas bouger et ma mort n’était qu’une question de temps. Mais ma sœur avait besoin d’un docteur. Caroline ne survivrait pas bien longtemps sans traitement et ma famille pensait que je ramènerais de l"aide.

J’étais encore humain il y a quelques jours, mais j’ai l’impression qu’une vie entière s’est écoulée depuis. Je me rendais en ville sur le cheval de mon père. Ma plus jeune sœur, Caroline, avait été mordue par un chien et, malgré les soins prodigués par ma mère, elle était tombée gravement malade. Ce matin-là, lorsque je me réveillai, elle ne pouvait plus bouger.

J’interrompis notre baiser juste le temps de lui enlever son tee-shirt. Il m’interrogea du regard, mais je plaquai mes lèvres sur les siennes avant que l’un de nous puisse réfléchir. Je me pressai contre lui, et ses doigts s’enfoncèrent avec avidité dans ma chair.
Malgré le brouillard de mon esprit et l’excitation, je me rendis compte que nous pouvions être encore plus proches, de deux manières différentes, qui me faisaient toutes les deux bien trop envie pour les refuser. D’après la façon dont il m’embrassait dans le cou, je savais laquelle était la plus forte pour lui mais, de mon côté, je préférais celle qui serait moins susceptible d’entraîner notre mort.
Je passai les doigts sous l’élastique de son caleçon, et il poussa un gémissement de surprise.

Dès que ses lèvres eurent touché les miennes, une faiblesse merveilleuse m'envahit, et je cambrai le dos. Un frémissement intense naquit dans ma poitrine avant de se propager dans tout mon corps, qui fut parcouru de frissons. Lorsqu'il m'embrassa à pleine bouche, je crus que mon cœur allait exploser.
Malgré la force de son désir, son baiser n'avait rien de violent ou de sauvage. Le contrôle de soi qu'il s'imposait faisait trembler ses muscles. Je savais ce qu'il souhaitait me faire, et j'y étais complètement disposée, mais je percevais à quel point il devait lutter pour ne pas succomber.
Il me poussa sur le lit avec précaution, sans jamais interrompre son baiser, puis me plaqua sur le matelas moelleux. Il était allongé sur moi, et je sentais son cœur battre contre le mien.
Je plongeai la main dans ses cheveux pour tenter de l'attirer à moi. Même s'il était tout près, il ne le serait jamais assez pour moi.
Je glissai les mains sous son tee-shirt, voulant à tout prix sentir sa peau. Son épiderme d'ordinaire tempéré me parut brûlant. Savourant cette sensation incroyable, je plantai mes ongles dans sa chair, lui arrachant un gémissement contre ma bouche. Il passa à son tour les mains sous mon tee-shirt, incendiant la peau frémissante de mon ventre.
Il parvint à détacher ses lèvres des miennes et les promena le long de ma gorge offerte. Il les pressa contre mes veines, percevant mon pouls contre sa peau. Mon désir avait atteint une telle intensité qu'il en était douloureux. Je pressai mon corps contre le sien, le suppliant de boire.

Je levai la tête vers lui et il m’embrassa avec douceur. Puis le baiser se fit rapidement plus torride. Dès que ses lèvres cherchèrent les miennes, un désir frénétique s’empara de moi.

Je balançai la jambe par-dessus lui, puis m’assis à califourchon sur lui. Il poussa un gémissement, étouffé par nos baisers. Ses mains déjà brûlantes se baladèrent sur mon corps. Ma peau ne tarderait pas à atteindre la même température que la sienne. Je sentais la chaleur se propager en moi. Je m’écartai de lui juste le temps d’enlever mon tee-shirt. Il me sourit, admiratif. Comme il semblait sur le point de parler, je le fis taire en l’embrassant. J’adorais discuter avec lui mais, pour l’instant, les mots ne suffisaient pas.

Je me remémorai l'extase incroyable que j'avais éprouvé quand Peter m'avait mordue, et la manière dont la vie m'avait quittée, dans une quiétude très agréable. Je n'avais jamais rien ressenti d'aussi beau, pas même le baiser magique que j'avais partagé avec Jack.

Lorsque je m’éveillai, je souffrais atrocement. Pire que toute la douleur que j’avais pu ressentir dans ma vie, pire que celle qu’avait jamais pu concevoir mon imagination. J’étais allongé sur un sol de terre froid, agonisant et criant à pleins poumons.
Mes entrailles se déplaçaient dans mon ventre. Je les sentais se tordre. Je croisai les bras sur mon estomac, sans même me réjouir du simple fait que je sois capable de les bouger. J’aurais volontiers préféré la paralysie et l’engourdissement à l’agonie qui m’emportait.

Un jour, Ezra et moi avions eu une conversation à propos de la manière dont un individu peut employer son temps lorsqu’il dispose de l’éternité. Il m’avait dit d’apprendre à savourer le moment présent, mais surtout de découvrir ma raison de vivre, mon propre dessein.

— Tu étais un bébé !
Ses mains tremblaient et ses lèvres se mirent aussi à vibrer frénétiquement. Elle avait perdu l’assurance qu’elle avait en arrivant.
— Oui, enfin, je croyais que tu étais un bébé. Difficile à dire avec certitude.

"There is no such thing as a good war, Bryn," Konstantin said. "Good people will die. Innocent lives will be destroyed. And in the end, one unfit person will still hold the crown."

"You act like all Kanin are saints and everybody else is a sinner," Konstantin said harshly. "Those Omte soldiers down there are just following orders, the same as the Kanin. And you don't have any qualms about killing them."
I shook my head. "It's different."
"It's different how? Because they're not like you? Because you didn't grow up with them?" Konstantin shot back. "Proximity doesn't make some people more worthwhile than others, Bryn."

Il avait raison: j'avais tenté de refouler mes sentiments envers Peter dès le départ et, pourtant, sans savoir comment, nous avions fini par nous étreindre, e c'était à ce moment que Jack était arrivé.

Just because something has been done for a long time doesn't make it right. Every time a changeling is left with a human family, they are risking their children's lives to steal from strangers. It's sick.

Au cours de l’année qui a précédé notre départ, elle avait sombré dans la dépression, sa famille lui manquait et elle désirait des enfants qu’on ne pourrait jamais avoir. Elle en est venue à la conclusion qu’il lui fallait une nouvelle existence, un dépaysement. La perspective de notre nouvelle vie là-bas la réjouissait

J’avais l’impression d’être dans un rêve, il ne me restait que quelques minutes avant que l’épuisement m’emporte. À mon réveil, je devrais m’alimenter sans attendre afin d’éviter d’avoir trop faim et de devenir incontrôlable, mais, pour l’instant, le repos suffirait.

— Ces photos, je vais les contempler pour l’éternité, littéralement, alors je les veux parfaites.
— Et elles le seront, lui assura Bobby radouci, avant de rejoindre son compagnon. Ce qui les rendra parfaites, c’est l’amour que l’on se porte, qui transparaîtra, et en fin de compte rien d’autre n’a d’importance.

Son corps n’avait pas vieilli au-delà de vingt-quatre ans et il possédait encore ce charme adolescent ; mais lui avait commencé à mûrir au cours des années précédentes.
Il était toujours aussi superbe, avec son torse parfaitement dessiné qui me coupait sans cesse le souffle lorsqu’il enlevait son haut. Mais de subtils changements s’étaient opérés en lui. Ses doux yeux bleus avaient foncé au fil du temps, des responsabilités, et de toutes les épreuves que nous avions traversées.
Il avait gardé sa propension à rire, et ses bras restaient pour moi un bastion qui m’apportait réconfort et sentiment de sécurité. Mais force était de constater qu’il avait vieilli. Tout comme moi. Après presque six années ensemble, nous avions construit notre vie avec chacun nos propres attentes et des rôles donnés. Il m’aimait et m’accordait une confiance aveugle, mais, parfois, nos émotions à l’un et à l’autre se révélaient incompatibles.

- Tu peux me mordre si tu veux, proposai-je gentiment.
Je savais qu'il en avait très envie, et ne voyais pas ce qu'il y avait de mal à ça.
- J'aimerai bien, poursuivis-je.
Il s'arrêta devant la Jetta. Je restai à un mètre de lui pour l'observer. Il éclata d'un rire sinistre et se retourna vers moi en se grattant le crâne, un sourire incrédule aux lèvres.
- Tu veux m'achever? (Il secoua la tête, puis pointa ses clés dans ma direction, en avançant vers la portière.) Tu es bien plus dangereuse que moi!