Citations de Amélie Antoine (631)
AMELIE ANTOINE
Thaïs et Margot sont deux petites filles très proches l'une de l'autre . Elles jouent toujours aux mêmes jeux et font tout ensemble . Elles partent en vacances ensemble et Margot a un coup de foudre pour une poupée qu'elle a vue dans une brocante . La poupée avait une robe en dentelle , un nœud sur la tête et des bouclettes blondes brillantes . Elle décide alors de l'acheter, la présente à ses parents et à son frère et ne s'en sépare plus. Elle lui parle comme si c'était une vraie personne vivante . Elle décide alors de lui donner le prénom de Rosemonde . Sa poupée commence à la mettre mal à l'aise et a un comportement très étrange : la poupée semble maudite et provoque des incidents.
Des flaques d'eau ayant la forme d'une empreinte de pied nu, et qui formaient un chemin en provenance de l'escalier.
Aujourd’hui, Charlotte est bien placée pour savoir que la gentillesse ne suffit pas. Ce n’est pas la gentillesse d’un homme qui transforme le bas-ventre d’une femme en un brasier. Ce n’est pas la gentillesse d’un homme qui donne envie à une femme de bouleverser toute sa vie, au mépris du danger, de la bienséance, du qu’en-dira-t-on. Ce n’est pas la gentillesse qui rend folle d’amour, au point de ne même plus savoir ce qu'était la vie, avant lui.
Oh que non.
Soudain, elle entend un pas de bottes lourdes sur sa gauche. Quelques instants plus tard, deux soldats allemands, vêtus de leurs uniformes, et calots vert-de-gris, tournent au coin de la rue et remontent dans sa direction. Quand ils passent devant elle, ils lui adressent un petit signe de tête poli, auquel, par principe, elle ne répond pas. À Sabran-sur-la-Lys, tous les villageois, agissent de même, sans jamais s’être vraiment concertés. Tous se refusent à leur attribuer la moindre humanité, et même si le geste peut paraître futile, il n’en reste pas moins symbolique.
Ils sont une vingtaine à être entassés les uns contre les autres, à se regarder d’un air effrayé, à se demander où ils vont être emmenés. Isaac passe son bras autour des épaules de Ludmilla, tente de garder la tête froide malgré la peur qui s’insinue aussi sournoisement qu’un serpent.
Il n’y a encore pas si longtemps, c’était un vrai, petit village de carte postale.
Un petit village d’environ quatre cents âmes en bordure de la rivière Lys, dans le Pas-de-Calais, en Flandre française. Pour y accéder, un pont en pierre de taille voûté composé de trois grandes arches, qui enjambe la rivière depuis longtemps, domestiquée en canal.
– J’ai fait un vœu, maman, tu crois qu’il va se réaliser ?
– Si tu as réussi à souffler, tout ton pissenlit d’un seul coup, je pense que oui, Charlotte…
– Alors, ça veut dire que j’aurai bientôt un chien !
– Ah ça, je ne sais pas… Ton père ne sera jamais d’accord…
– Mais, un vœu, c’est un vœu, non ? Je voudrais tellement, tellement avoir un chien, je sais déjà à quoi il ressemblerait : il serait grand, noir, avec des poils doux, comme de la soie et un regard malicieux… J’ai soufflé tout le pissenlit, regarde, il ne reste plus que la tige !
– Dans ce cas, tu as sans doute raison d’y croire, ma chérie. Tu as sans doute raison d’y croire…
Cette nuit-là, vous avez refusé d’ouvrir vos portes. A présent, il n’y aura plus jamais une seule porte fermée dans cet endroit maudit. Jamais plus vous ne vous sentirez en sécurité, jamais plus vous ne vous sentirez en paix.
Au village, personne ne pardonne à ceux qui refusent de hurler avec la meute, ou de bêler avec le troupeau.
L'euphorie est de courte durée, aussi fugace qu'un fou rire.
Vous considérez les Allemands comme des monstres, mais vous, les Français, vous n'êtes pas mieux que nous, en vérité : vous dénoncez votre voisin sous n'importe quel prétexte ; parce qu'il est juif, parce qu'il est communiste, parce qu'il fait du marché noir, parce qu'il est résistant, parce qu'il n'a pas respecté le couvre-feu et que vous l'avez vu sortir, de derrière vos persiennes...
Aujourd'hui, Charlotte est bien placée pour savoir que la gentillesse ne suffit pas. Ce n'est pas la gentillesse d'un homme qui transforme le bas-ventre d'une femme en brasier. Ce n'est pas la gentillesse d'un homme qui donne envie à une femme de bouleverser toute sa vie, au mépris du danger, de la bienséance, du qu'en-dira-t-on. Ce n'est pas la gentillesse qui rend folle d'amour, au point ne même plus savoir ce qu'était la vie, avant lui. Oh que non.
On ne sait jamais sur quoi on va tomber quand on se met à farfouiller dans le passé d'une famille...
Heureux celui capable de rester dans ses illusions, songe-t-elle en boutonnant le côté de sa jupe.
Au moment où les choses se produisent, on ne se rend pas compte à quel point elles sont importantes, à quel point elles se gravent en nous. C'est encore plus vrai des petites habitudes, des rituels, des choses qu'on croit insignifiantes mais sont en réalité essentielles.
Mon corps n'est rien d'autre qu'une prison de chair et d'os. Je suis pris au piège, en train d'étouffer, et personne ne s'en rend compte.
J'ai l'impression de me perdre, d'être enfermé de force à l'intérieur un autre. Je voudrais appeler au secours, hurler, mais aucun son ne sort.
[...] ce n'est pas parce qu'on a peur qu'on doit reculer tu sais. La peur doit être un moteur pour avancer, jamais un frein...
Mme Sitruc m'a dit d'en se cherchant, on finit toujours par se trouver. Mais moi, j'ai peur de ce que je vais trouver. J'ai peur de ce que vont penser les autres, j'ai peur que personne ne me voie jamais comme je me vois. J'ai peur.
J'ignore ce que que signifie exactement le mot "féministe", mais ce que je sais, c'est qu'en ce moment, je ne me sens bien nulle part en dehors de mes livres. Je ne me sens à ma place nulle part, comme si j'étais une pièce d'un puzzle mélangée par mégarde à celles d'un autre. Et qu'on cherchait à tout prix à me faire rentrer dedans, alors que je n'appartiens pas à cette image-là.