La Sud est belle ce matin. J’apprends ses changements. De couleur. D’humeur. Ils s’accordent aux miens. Ou l’inverse. Les matins parisiens me semblent très lointains. Ici, je redécouvre la joie de célébrer les actes qui nous maintiennent en vie. Ceux qu’on accomplit parfois sans y accorder toute notre attention. Respirer. Boire un grand verre d’eau fraîche. Choisir des légumes. Des fruits. Petit à petit, mon chez-moi s’élargit.
On se sent chez soi quand les couverts tintent. Quand leur mélodie s’harmonise avec celle du dehors. La cuillère qui effleure la tasse. Le chien qui aboie le matin. La fourchette qui rencontre l’assiette. Le brouhaha qui monte des bars le soir. Le couteau qui tombe sur la table. Les vagues. Et soudain tout est recouvert par ce drôle de concert.