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Citations de Anatoli Rybakov (29)


La première 《action》 toucha les habitants de la rue de la tranche.A quatre heures du matin la colonne des travailleurs partit en forêt et,une demi-heure plus tard ,dans la nuit noire,les SS et les Politzeï, accompagnés de chiens firent sortir les gens dans la rue sous prétexte de désinfecter les maisons par crainte du typhus;à coups de fouets,de lanières et de crosses,ils les chassèrent du lit sans leur laisser le temps de s'habiller.Il fallait mettre les malades sur des brancards ou les porter sur le dos;les infirmes claudiquaient avec leurs béquilles, sous les injures et les mots obscènes ;ceux qui ne pouvaient bouger étaient abattus dans leur lit.Mais en dépit de cette précipitation, des jurons,des aboiements,des coups de trique et des décharges de revolver,aucun d'eux ne soupçonna que c'était la fin,qu'il ne leur restait que quelques heures à vivre.Chaque opération s'accompagnait d'injures,violences,de coups de fouet,de décharges et il fallait aller plus vite,toujours plus vite,sans réfléchir, en courant ,vite,vite! Celui qui s'attardait une minute était tué sur place! Plus vite!il fallait former une colonne de dix personnes par rangée, se donner la main plus vite!Lorsqu'une femme portait un bébé dans les bras et ne pouvait donner la main ,les soldats le lui arrachaient et fracassaient sa tête contre la chaussée où l'angle d'une maison;plus vite ,vous dit-on sales bêtes !les seuls bébés épargnés étaient ceux que leurs mères avaient eu le temps d'attacher contre elles avec des fichus ou des serviettes .Une seule chose comptait:se hâter, vite,vite!en moins d'une demi-heure, on avait chassé des maisons huit cents personnes voisines ,on avait tout entendu,le ghetto était réveillé et tous s'étaient barricadés dans les maisons.Vaine protection....
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On les obligeait à porter l'étoile jaune et on les enfermait dans le ghetto ;On les empêchait de sortir,sauf pour aller au travail,où ils se rendaient en colonnes ,escortés par des soldats et des chiens policiers;on leur interdisait les maladies contagieuses pour lesquelles ils étaient fusillés séance tenante;on leur interdisait de donner la vie,et,comme je vous l'ai déjà dit, on empoisonnait les nouveau-nés ;On interdisait de faire entrer au ghetto produits alimentaires et bois de chauffage ,de manger et de boire autre chose que du pain ,des patates et de l'eau;on avaitvcoupe l'électricité ,interdit de ramener des fleurs des champs ,d'apprendre à lire aux enfants ,d'utiliser le bain de vapeur et pour les femmes ,de se maquiller.Cela faisait des dizaines d'interdiction et à la moindre entorse vous étiez fusillé.
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--Camarades,dit-il.Ce jour est particulièrement solennel car,par décision du bureau du comité des J.C. de l'arrondissementde Khamovniki, nous avons admis au Komsomol le premier contingent des meilleurs pionniers de notre détachement à savoir.....
Les amis rougirent. Guenka et Slava fixaient le sol.Micha regardait toujours le soleil, et l'horizon lui paraissait semé de milliers de petits disques brillants.
--....A savoir,continuait Kolia en ouvrant son bloc-notes,Marguerite Voronina,Zinaïda Krouglova,Alexandre Ogourėev, Sviatoslav Eldarov, Mikhaïl Poliakov,Guennadi Pėtrov..
Quoi? Ils n'avaient pas la berlue ?Les amis se regardèrent.....
Guenka fou de joie,donna un coup de poing dans le dos de Slava.Celui-ci voulut lui rendre la pareille,mais Alexandra Serguéevna, assise non loin d'eux,les menaça du doigt et Slava se borna à un coup de pied.
Puis tous se levèrent. On entonna l'internationale. Micha chantait d'une voix sonore ,vibrante.
Le soleil prenait de plus en plus d'éclat.Sa clarté inondait l'horizon, où se profilaient les immeubles ,les toitures,les clochers ,les tours du Kremlin.
Micha fixait toujours ce disque de feu.Et il revoyait le convoi ,les soldats rouges,Polévoï en capote grise,et l'ouvrier vigoureux brisant à coups de masse les chaînes qui emprisonne le monde.
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Vous savez ce que c'est un tsadik ? Non ! Eh bien c'est le chaînon manquant entre le sage et le saint. Donc mon grand-père, le tsadik, disait en pareil cas : Ginug ! Et ça non plus, vous ne connaissez sûrement pas ? Ginug signifie "Assez !", "Suffit !". Aussi redirai-je après grand-père : "Ginug, les souvenirs !, Ginug, pleurer sur son passé !"
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"Curieuse logique : on ignore l'identité du meurtrier, mais on sait déjà qui l'a soudoyé. Bizarre. Plus que bizarre. Et encore plus révélateur.
- On dit que Kirov était un type bien, un bon orateur, aimé du Parti. Qui a osé attenter à sa vie ?
Jilinski s'assit sur le banc, la tête calée au mur :
- Quel que soit l'assassin, Sacha, il y a une certitude : nous entrons dans la nuit."
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....Mais elle n'avait pas le choix. Elle envoya Igor pendant la nuit.Il atteignit le village et transmis le message de sa grand-mère.
Mais au retour ,il fut arrêté par une patrouille ,alors qu'il était presque dans la ville .
《 Tu sais comment aller chez les partisans ,lui dirent les Politzeï.
--Non ,je ne connais aucun partisan ,répondit Igor.
--où es-tu allé alors?
--Au village.
--Pour quoi faire?
--Demander à manger.
--Et on t'a donné quelque chose?
--Oui
--Qui cela?
--Une femme.
--Viens avec nous et montre -nous cette femme.
--Non.Elle m'a donné du pain et, à cause de cela ,vous la tuerez.
--Non,il faut qu'on la voie pour qu'on puisse croire que tu n'es pas allé chez les partisans.
--Non,vous la tuerez.》
Ils le frappęrent à coups de lanière et de fouet,mais il tint bon:elle lui avait donné à manger et ils allaient la tuer non il ne La leur montrerait pas voilà tout.
Ce gosse de huit ans avait inventé son histoire et se contentait de répéter :Elle m'a donné du pain et vous allez la tuer.》
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Mais nous logions aussi des hommes et des femmes de Sosnitsa ,tous aptes au travail.J'attire votre attention là-dessus :quatre mille personnes chassées de leurs villages parce qu'elles étaient aptes au travail et qui avaient dû abandonner leurs enfants et leurs vieux parents.Notre maison ,elle, comptait dix-huit enfants,dont l'aîné ,Vėna le fils d'ongle Gricha, avait dix-sept ans et la cadette ,Tania Kouznetsov quatre ans à peine.....
Les Allemands ne se contentaient pas d'exterminer les juifs:ils voulaient les détruire comme des bêtes, non,comme des êtres humains.Il était plus simple et plus aisé de les traiter comme du bétail!Mais pour transformer des gens en animaux,il faut auparavant détruire en eux tout ce qui est humain,tuer tout ce qui fait d'eux des êtres humains et ,en premier lieu ,leur dignité.
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Je devais en tirer la conclusion qu'il fallait que nous songions au mariage .Mais qui etions-nous,l'un et l'autre?Moi,j'étais cordonnier et je faisais des études par correspondance à l'institut de technologie de Leningrad. Pourquoi la technologie?parce que j'etais entré à l'institut d'industrie Coopérative, mais en 1939 ,on l'avait transformé en Institut de technologie.J'étais donc en quatrième année, sur le point de devenir ingénieur, chef d'atelier,mais malgré tout,ma profession était la cordonnerie, ce qui n'est pas très prestigieux. Elle était actrice et non dans le premier théâtre venu,actrice dans un des théâtres les plus vénérables du pays,celui de Kalinine, entre Moscou et Leningrad, et elle pourrait même devenir un jour Artiste du peuple de L'U.R.S.S.

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Ce n'est qu'à la fin de la journée que les amis quittèrent le club hospitalier.Enthousiasmės par ce qu'ils avaient vu,ils suivaient les boulevards de la Sadovaïa pour rentrer chez eux.
--《 Le pionnier est robuste et endurant》 ,perorait Guenka en gesticulant.C'est la meilleure des règles. Oui,la meilleure.Il nous faut faire plus de gymnastique et développer nos muscles.
-- Il y a des règles plus importantes,remarqua Slava.
--Lesquelles,s'il te plaît ?s'enquit Guenka, dédaigneux.
--Par exemple :《 Le pionnier aspire aux études. Le savoir et la compétence sont la force dans la lutte pour la cause du travailleur. 》
C'est plus important? Tu n'y comprends rien.Si tu es faible,les bourgeois te vaincront en cinq secs, c'est pas ton savoir qui te tirera d'affaire.Pas vrai ,Micha ?
-- Il y a deux règles les plus importantes,dit Micha,sentencieux: 《 Le pionnier est fidèle à la cause de la classe ouvrière 》 et 《 Le pionnier est brave ,persėvėrant et toujours vaillant》.Mais le principal c'est ce qu'a dit Lénine. Vous avez écouté ce qu'à lu le moniteur? 《 Les enfants ,qui sont le prolétariat futur,doivent aider la révolution.》 C'est ça ,le principal.
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