Il existe un état de repos en Dieu, de totale suspension de toute activité de l’esprit, dans lequel on ne peut plus rien faire, mais où, ayant remis tout l’avenir au vouloir divin, on s’abandonne entièrement à son destin. Et voici qu’une vie nouvelle commence peu à peu à me combler. Le seul présupposé nécessaire pour une telle renaissance spirituelle semble être cette capacité d’accueil qui est au fond de la structure de la personne.
Plusieurs types de rationalité coexistent dans l'esprit humain et s'interpénètrent mutuellement. [...] La sagesse ne consiste pas à déclarer que la folie est condamnable, mais à reconnaître que, chez le plus sage, il y a encore beaucoup de folie, et que c'est peut-être une folie de vouloir être sage à tout prix.
Avec quoi le langage parle-il ? Sûrement pas avec des mots seulement, mais aussi avec des mots investis d'affects, sous-tendus par des représentations pulsionnelles conscientes et inconscientes, et dynamisés par des motions qui l'animent... Le structuralisme a entretenu la tentation illusoire de promouvoir un impérialisme linguistique - avec sa "science pilote", la linguistique ; la combinatoire serait prioritaire, pas la complexité de l'humain...
La théorie de la représentation, comme Freud le dit implicitement mais pas explicitement, a le mérite d'englober sous son chef trois données tout a fait hétérogènes : d'une part ce qu'il appelle le représentant psychique de la pulsion, d'autre part la représentation de chose d'objet, et enfin la représentation de mot. Il y a là trois champs qui vont mettre en confrontation trois types de données : d'une part le corps, d'autre part le monde, et enfin autrui.
En somme, il faut distinguer entre le désir de soulager qui domine la psychothérapie et celui d'analyser, qui implique un travail d'une autre nature. D'où les malentendus entre supervisé et superviseur. Le premier voudra que le superviseur reconnaisse que le patient "a fait des progrès", tandis que celui-ci pourra faire remarquer, sans contester les progrès, que la nature de ceux-ci, ne plaide pas en faveur d'une intégration portant sur la reconnaissance de l'inconscient. Et l'évolution vers l'autoanalyse (F. Busch).
Les mérites des deux méthodes ne sont pas à opposer mais à distinguer, en reconnaissant ce qui est spécifique au travail analytique. Il faut pour cela admettre que l'effet recherché de l'analyse ne se limite pas au "progrès" de l'analysant, et se donner pour but la nécessité de parvenir à une sorte de "conversion" interne [...].
Cela exige que l’analyste ne ferme plus la porte à cette folie, qu’il consente à l’accueillir et à la partager en l’analysant. Pour ce faire, il faut reconnaître à l’affect toute sa portée. C’est-à-dire laisser le champ libre aux affects dans leurs aspects les moins ordinaires et les moins raisonnables, les plus contradictoires et les plus complexes. Subir la charge de la passion du transfert est sans doute exténuant, c’est le prix à payer, par l’analyste, pour la marche de l’analyse. Inutile de dire que le contre-transfert est ici en première ligne.
Le vieillesse d'un homme, ce n'est pas uniquement le temps passé de sa vie, tout le parcours traversé par son corps se déployant avant de se tasser puis de s'éteindre, de la naissance à la mort, mais l'accumulation en lui par le souvenir, non seulement de ce qu'il a personnellement vécu et engrangé, mais aussi de ses liens avec les autres : contemporains, ascendants et descendants, cette chaîne de vie unissant ses morts et ceux qui sortiront de sa souche...
La surestimation des figures parentales, reflet de l'idéalisation dont l'enfant est lui-même l'objet de la part des parents, crée là un circuit narcissique impérissable.
Le complexe de castration s’enracine dans la sexualité infantile. Il est relatif, le plus souvent, aux fantasmes de castration que l’enfant imagine subir de la part de personnages investis d’autorité, comme punition pour avoir été porté à la recherche du plaisir en s’accordant des caresses mises en œuvre à l’insu des parents pour se procurer une jouissance et stimuler surtout des imaginations qui sont au centre des pratiques masturbatoires.
Les pulsions
C'est une structure à la limite entre psyché et soma qui implique une mesure du travail de la psyché du fait de ses connexions au corps ;
C'est une excitation permanente qui peut seulement s'arrêter par gratification ;
La pulsion est liée à l'expérience de base plaisir - déplaisir, et organise le désir, les souhaits, les fantasmes ;
Le plus souvent, la pulsion a besoin d'un objet pour sa satisfaction ;
Elle représente l'expérience (la pulsion est représentative) de l'excitation corporelle et s'exprime par des représentations : principalement la représentation de chose ou d'objet et la représentation de mot. Les deux sont combinées dans le concept de représentant).