Si tout ce que je perçois est mental – et, croyez-moi, c’est bien le cas –, connaître, contrôler, maîtriser et concentrer mon mental devient prioritaire, puisque je passe ma vie devant et dans mon mental. Autrement dit, le yoga mental est le yoga prioritaire qui conditionne toutes les autres formes de yoga, y compris le yoga dit physique, lequel est bien moins corporel qu’on ne le suppose !
J’ai répondu qu’il était impossible de vivre sans exercer une influence sur ceux qui nous entourent et sans en recevoir une d’eux, car tout contact est nécessairement un échange, donc une influence. Mais l’influence qui vient de celui qui vit au niveau du Spectateur-Architecte est toujours bénéfique, car elle aide les autres à se libérer. C’est donc une influence non conditionnante, mais au contraire « dé-conditionnante ». […]Il est impossible de vivre dans le monde relatif sans être « conditionné ». Il serait utopique de prétendre échapper à tout conditionnement dans le monde de la relativité, où se situent les instruments extérieurs du spectacle et le spectacle lui-même.
André affirme qu’il a appris à se méfier de ce qui est évident pour les sens, le fait d’avoir vu avec ses propres yeux ne constituant pas un fait irréfutable. Il a appris que le réel est à l’antipode de l’évidence.
Les mots sont de l’image mentale au second degré. C’est pas l’intermédiaire de mots que l’hypnotiseur crée l’état d’hypnose, puis l’exploite. Il faut être très sélectif à propos des mots avec lesquels nous acceptons de vivre. Les mots sont moins directs que les images, mais ils finissent par pénétrer l’inconscient et Grand Frère les réalisera le moment venu, lequel peut se situer très loin dans le futur. La méthode Coué était, souvenez-vous, base entièrement sur des mots, lesquels, répétés, s’infiltraient dans le mental non conscient après avoir passé le barrage du Censeur.