Citations de Ange Edmon (127)
Où ai-je garé ma moto ? Où est ma tête ? Où j’ai foutu mon cœur ? Si j’observe plus attentivement, je pense que je dois pouvoir le ramasser un peu partout autour de moi.
Le bonheur ne dure jamais. C'est juste le malheur qui fait une pause.
Je suis entre deux mondes, comme si le sort m'imposait de choisir celui que je souhaite : les ténèbres ou la lumière. Le visage de Célio se matérialise à nouveau dans ma tête, son regard bleu me défie de laisser tomber, son air renfrogné m'interdit d'abandonner, alors que ce qu'il a construit en nouveaux souvenirs m'impose de me battre.
Des images de la nuit passée me reviennent en mémoire, ses mains et ses caresses, ses lèvres, sa bouche et ses mots. Ses murmures qui glissaient sur ma peau comme une assurance permanente que c'était lui : lui près de moi, lui contre moi, lui avec moi.
T'es le coeur, je suis le cerveau, retire l'un à l'autre, ils mourront.
On dit qu'il n'y a pas de gens prédestinés, juste les bonnes personnes qui passent au bon moment, peut-être que c'est vrai, peut-être pas.
Ma colère gronde, enfle et s’insinue partout en moi.
Je ne suis attentif ni aux automobilistes, ni à la route, ni à ma conduite.
Je n’ai qu’une seule idée fixe : la rattraper et qu’elle m’explique.
De quoi m’accuse-t-elle ?
Que dois-je dire ou ne pas dire en sa présence ?
Que dois-je faire ou ne pas faire pour ne pas la blesser ?
...
Sauf que... Le choc est violent.
Je le sens à la douleur qui irradie partout dans ma jambe, mon cou et mon bras. Au vol plané que j’opère.
Elle lève les yeux, mimant une exaspération exagérée, et se débarrasse de ses talons.
— Ça et le soutif, quand tu les retires, c’est un orgasme vestimentaire ! s’esclaffe-t-elle. Tu imagines le mec, la facilité de leur boulot après ça !
Mon cœur tambourine dans ma poitrine, je veux partir, rester, fuir, courir, me blottir dans ses bras. Comme à chaque fois qu’il est proche de moi, mes sentiments s’entrechoquent ! Je ne sais pas, ne sais plus et suis ballotée entre ce que je ressens et ce que je devrais ressentir.
Célio est tout ce que j'ai fui pendant dix ans. C'est ma faiblesse impossible, mon rêve irréalisable, une illusion de bonheur, mon erreur à moi. Il a été mon second souffle, bien sûr, mon improbable paradis quand je vivais l'enfer.
Tara, je l'apprivoiserai ainsi, c'est une certitude. En lui réapprenant que les gestes doux ne sont pas synonymes d'abus, que les murmures ne signifient pas interdits ou atrocités, et que faire l'amour n'est pas signe de dépravation.
Elle a cette douceur ordinaire, et si extraordinaire que rien ni personne ne parvient à combler. Elle est mon meilleur souvenir, mes temps heureux et insouciants, mon monde parfait, ma dimension étonnante, bizarre et singulière.
Elle et moi, c'est la vie, mais là, clairement, elle veut ma mort !
La douleur s'atténue toujours avec le temps. Parfois, c'est long...
Pourquoi cette peste m’attire-t-elle toujours autant ?
Parce qu’elle est magnifique… me souffle la petite voix de merde. Et encore plus belle alors que je ne le pensais pas possible.
Je me drogue de son odeur et de sa saveur, de ses plaintes, de ses soupirs et de sa fièvre, je me dope au réseau de nos émotions et de notre excitation. Plus je la veux, plus j’ai envie d’elle, et plus j’ai envie d’elle, plus je la veux. Qu’est-ce qui m’arrive ? Je n’ai jamais eu autant de plaisir à faire l’amour à une femme, alors que je n’ai même pas commencé…
Elle est si facile à lire, si captivante et si addictive que tout semble facile. Peut-être trop. Je ne sais pas. Une chose est sûre, elle me fascine, et ce, pour plusieurs raisons : la première, ce désir primaire qu’elle fait naître en moi, dès que je la vois. Comme le mâle alpha qui a reconnu sa femelle, et qui sait que ce serait la meilleure pour sa progéniture. C’est absolument brut, fulgurant et incompréhensible pour l’homme que je suis.
Elle pleure, sans sanglot, ni plainte, ni bruit. J’oublie qu’avant d’être… qu’avant d’être quoi d’ailleurs ? Qu’avant d’avoir une histoire avec moi, Ireland partageait une légende avec Laï.
Mon cœur implose ou explose, je ne sais pas trop, mais il se reconstruit de beaucoup d’elle, d’un peu de moi, et avec énormément de nous.
-Gavin-
Je sais que c’est pas normal, Ava, mais le désordre de notre passé était mon seul... ordre, et tu en faisais partie. Ce chaos était aussi mon unique pilier.
-Gavin-