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Critiques de Anna Starobinets (64)
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Je suis la reine et autres histoires inquiéta..

Ce mois-ci, Livre-moi(s) m’a envoyé Je suis la Reine et autres histoires inquiétantes de Anna Starobinets. Un recueil de 6 nouvelles fantastiques et, comme son nom l’indique, inquiétantes.



Au début, je suis partie avec des à priori car je ne suis pas fan de littérature russe. Mais je me suis raisonnée en me disant que j’aimais souvent les recueils de nouvelles, car on y trouve forcément son compte à un moment. Eh bien, au placard les à priori, j’ai adoré ! Les 6 nouvelles sont très différentes les unes des autres, certaines font à peine quelques pages tandis que l’une d’entre-elles fait quasiment la moitié du livre. Entre la SF et le fantastique, parfois même la réalité crue, on vogue dans des mondes palpitants, dérangeants et pourtant très attirants.



Pour ceux qui connaissent un peu cette auteure russe, voici les 6 nouvelles qui se trouvent dans ce recueil, accompagnées de leur phrase-résumé en quatrième de couverture :



Les Règles : « Tous les enfants s’inventent des règles à respecter. Mais pour Sacha, transgresser les Règles pourrait avoir de terribles conséquences. »

La famille : « Lorsque Dima monte dans le train, il est loin de se douter qu’il va retrouver sa famille – une famille qu’il n’a jamais vue. »

J’attends : « Oublier une soupe dans un réfrigérateur peut avoir des répercussions inattendues. »

Je suis la reine : « Que s’est-il vraiment passé ce chaud dimanche d’août pour que Maxime, huit ans, change au point d’affirmer à son institutrice qu’il est la reine ? »

L’agent : Au début, je me suis demandée pourquoi il n’y avait pas de phrase-résumé pour cette nouvelle. Eh bien je pense tout simplement que comme moi l’éditeur a eu du mal à en comprendre le sens… Difficile de résumer en quelques mots une histoire qu’on n’a pas comprise…

L’éternité selon Yacha : « Il y a quelque chose d’étrange chez Yacha, ce matin, mais quoi ? Est-ce vraiment son cœur qui s’est arrêté de battre ? »



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Lien : http://lebazarlitteraire.fr/..
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Je suis la reine et autres histoires inquiéta..

Les règles donne le ton du recueil. Et en fait une excellente entrée pour ce recueil.

L'auteur nous fait suivre les pensées d'un petit garçon dont les règles de vie, de survies, sont soumis à travers une voix. Mêlant habilement le fantastique et la maladie psychologique, tel ici le trouble obsessionnel compulsif. Le lecteur se perd entre récit fantastique ou les divagations d'un malade.

Ce procédé sera repris dans plusieurs nouvelles, et c'est bien ce qui met le lecteur mal à l'aise. Frôler une réalité psychologique qui nous dépasse, vivre intérieurement le quotidien de personnes dérangées...
Lien : http://laprophetiedesanes.bl..
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Le vivant

Cela faisait un moment que les couvertures des romans aux Editions Mirobole m’intriguaient et je me suis lancée avec Le Vivant d’Anna Starobinets. Il s’agit d’une dystopie plutôt effrayante où les hommes sont interconnectés en permanence pour ne former qu’un « Le Vivant ». Comme on leur répète encore et encore dans ce monde terrifiant « La mort n’existe pas » car les individus se réincarnent pour toujours garder ce nombre constant de 3 milliards d’êtres humains.



Les hommes vivent donc dans des strates, une espèce de réseau social géant dont ils sont complètement dépendants. En dehors, dans la première strate qu’ils utilisent peu, sans leur connexion ils sont perdu et n’ont quasiment pas de souvenirs. Et passé un certain âge, ou bien s’ils sont des dissidents, on les invite en « zone de pause » où ils cesseront d’exister pour être réincarné. Mais tout bascule à la naissance de Zero qui est un « nouvel homme » et non la réincarnation de qui que ce soit.



C’est une dystopie avec des idées percutantes et un univers maîtrisé. Tout est très original, mais ça m’a fait penser à quelques autres romans de SF comme 1984 ou Le Meilleur des Mondes (et même parfois au jeu auquel joue Ender dans la Stratégie Ender, même si y a pas vraiment de rapport en fait… ^^). C’est un monde terrifiant, sans liberté, où on peut même être condamné avant de venir au monde.



Dans sa globalité, cette lecture m’a beaucoup plu, néanmoins certains passages ont été plus compliqués. On est parfois dans le flou et certaines choses ne sont pas vraiment expliquées, alors ça demande un peu de temps pour comprendre ce qui se passe ou comment ce monde fonctionne. C’est déstabilisant parfois, mais je ne regrette vraiment pas cette lecture.


Lien : http://raconte-moi.net/2015/..
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Je suis la reine et autres histoires inquiéta..

Je suis la reine est un recueil de 6 nouvelles fantastique. Dès la fin de la première nouvelle, j’étais conquise : enfin du « vrai » fantastique, du comme j’aime, du qui correspond à la définition de base du genre. Ici comme dans Poe, du début à la fin on ne sait pas si ce qui arrive au personnage principal est quelque chose de paranormal ou s’il est fou/drogué… On se plonge dans une ambiance qui fait peur sans tomber complètement dans l’horreur. Sur les 6 nouvelles, j’ai beaucoup aimé 5 nouvelles et moyennement aimé une d’elle qui était une peu trop conceptuel pour moi. L’ambiance est oppressante et sert différents types de relations humaines principalement familiales. Entre le monsieur qui prend le train et pendant le trajet se retrouve avec une nouvelle vie (laquelle est la vraie ? ) et le gamin qui suit plein de règles propre à l’enfance (ne pas marcher sur les rainures des pavés) pour qu’il n’arrive rien à ses parents, on est plongé dans un quotidien qui allie banalité et sueurs froides. Ca a été une lecture excellente, un très bon retour aux sources du fantastique.

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Refuge 3/9

En bref :

Une lecture qui me laisse totalement indifférente : je n’ai ni aimé ni détesté. Heureusement que la plume de l’auteure est agréable à lire car sinon ce livre aurait été une vraie torture à lire pour moi…



Le moins :

Je n’ai rien ressenti pendant ma lecture



Le plus :

La plume d’Anna Starobinets est agréable à lire.
Lien : https://mabiblio1988.wordpre..
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Je suis la reine et autres histoires inquiéta..

Ce recueil de nouvelles m'a fait froid dans le dos comme rarement un livre a pu me faire frissonner à la limite du malaise. En même temps, quand vous avez le livre entre les mains et que vous regardez la photo de couverture, le ton est donné.



La folie est parmi nous. Entre délires paranoïaques et schizophrénie, nous voila plongés dans le quotidien d'hommes, de femmes et d'enfants dont la vie n'est pas tout à fait ordinaire.



En conclusion, si vous aimez frissonner d'horreur, vous pourrez lire ce livre sous la couette à la lueur d'une lampe torche, effet garanti.



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Je suis la reine et autres histoires inquiéta..

Certaines personnes peuvent vous faire acheter n’importe quel livre dès lors qu’il vous en parle, même un tout petit peu, même si le genre n’est pas celui que vous préférez. C’est ainsi que j’ai découvert Je suis la reine, un recueil de six nouvelles flirtant avec le fantastique, vers lequel je ne serais pas allée seule.



Il est des histoires qui vous laissent sonnés, en mode « mais… mais quoi ? Qu’est-ce qu’il vient de se passer ? ». La famille est de celles-ci. Une nouvelle qui fait suite à une autre bien trop courte pour en parler, Les règles, et annonce la couleur et donne le ton. Un homme, du jour au lendemain, se retrouve à vivre une vie qui n’est pas la sienne, dans une famille dont il n’a aucun souvenir. Chaque individu qu’il va rencontrer, chaque lieu qu’il va visiter, vont lui parler, lui rappeler des souvenirs de sa vraie vie, sans pour autant coller à ce dont il se souvient ni à ce dont il est persuadé d’avoir vécu.

Cet homme va imager l’angoisse d’être enfermé dans une famille que l’on n’a pas voulue et qui a fermé les portes au nez d’une vie que l’on aurait souhaitée. En même temps, elle exprime assez bien la façon dont on accepte notre destin, par dépit, parce que c’est ainsi. Mais ceci n’est peut-être qu’une interprétation parmi d’autres, tant je suis restée en mode « mais… mais quoi ? » en tournant la dernière page de cette nouvelle que j’ai beaucoup aimée.



Après un rapide interlude de cinq pages appelé J’attends, c’est la nouvelle centrale qui a fait son entrée : Je suis la reine. Une nouvelle qui raconte le changement d’un petit garçon à mesure qu’il grandit, et sa déchéance suite à une otite qui a duré plusieurs semaines. Une maladie qui va avoir un impact dramatique et une fin tout à fait étonnante. Je n’ai rien vu venir, je n’ai rien soupçonné malgré le titre évident une fois qu’on a découvert l’histoire complète. Un texte ambitieux avec un thème qu’il fallait oser aborder parce qu’un peu perché tout de même, pour une nouvelle marquante des plus réussies.



Puis L’agent et L’éternité selon Yacha sont venus clore ce recueil ; il est donc tant de passer à la conclusion générale.

Je n’ai pas parlé de toutes les nouvelles, par choix, des nouvelles bien trop courtes pour en parler et dévoiler ne serait-ce qu’un élément. En revanche, une caractéristique commune à toutes les nouvelles ressort : l’étrangeté. Oh, bien sûr, elle est positive, cette étrangeté. Elle se rapproche d’ailleurs plus de l’originalité qu’autre chose tant les histoires, les personnages et les univers sont atypiques et changent de ce qu’on a l’habitude de lire.

L’autrice m’a embarquée dans un univers fantastique intéressant, novateur et ambitieux, le tout raconté d’une plume précise et très jolie : une parenthèse que je referme à contrecœur, mais que j’ai été heureuse de découvrir. En somme, un recueil gourmandise qui fond sous la langue, qui fait du bien et change.
Lien : https://aufildelhistoire.com..
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Le vivant

« Le vivant » de Anna Starobinets m’a été proposé par un ami. Il m’a tout de suite annonce : « Ce livre à l’air cool… Mais je n’ai jamais réussi à entrer dans l’histoire ». Ok alors tu me proposes un défi de ce genre avec un bouquin dont le titre attirerait tout biologiste, je fonce ! Me voici embarquer dans un futur plus ou moins lointain où l’humanité est connectée via une ribambelle de strates, régulée par un système complexe à 3 000 000 000 d’individus soumis à la réincarnation contrôlée. Quoi je vous ai déjà perdus ?



Bon il faut être clair, ce livre est complexe. La structure du bouquin en elle-même nous installer dans un passé/présent/futur mélangé dont les clés ne sont données qu’au deux tiers du bouquin. Il faut donc s’accrocher et, il faut bien dire que Cracker et Zéro m’y ont beaucoup aidé. Ces personnages sont intrigants, borderline, et nous font découvrir l’univers dont ils font partie avec un juste équilibre. Il faut être patient dans sa lecture, profiter de chaque détails, de chaque instant.



D’ailleurs, il ne faut vraiment pas lire ce bouquin pour sa fin. Seul le voyage compte. Il ne faut pas attendre quelque chose ni même espérer un final explosif. Il faut juste profiter de sa lecture. Alors on a quand même cette impression de lire dans le vide, « pour rien », ce qui est déboussolant je trouve mais ça m’est souvent arrivé en ayant un livre russe entre les mains (je pense à « La maison dans laquelle » par exemple).



Bref, ce n’est pas un livre accessible. Il faut aimer la lecture pour ce qu’elle est. Il faut aimer les dystopies, la science-fiction. Il faut avoir son cerveau branché, ce n’est pas léger, bien au contraire. Certains diront que c’est chiant et non reposant. Moi je dirais que c’est un genre de littérature qui m’a transporté pour un moment, mais qui ne me marquera pas dans le temps, sauf en cas de relecture.

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Refuge 3/9

Un livre étonnant peuplé de monstres comme dans les contes de mon enfance .

On rentre peu à peu dans une histoire déconcertante , un peu comme un "conte fantastique " . Des personnages qui se transforment avant de se retrouver dans un univers que l'on imagine "entre deux" . Au final , j'ai bien aimé ce livre à partir du moment où j'ai "laché-prise" et me suis laissée emporter .

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Je suis la reine et autres histoires inquiéta..

Le genre du New Weird est développé à la fin des années 1990 et début 2000. Il se définit comme une réaction aux codes existants de la SF et la fantasy ce qui donne un récit qui prend ancrage dans un univers réaliste intégrant des éléments surréalistes avec de l’horreur. Le new weird apparaît afin de transcender les barrières pouvant exister entre les genres.



Présentation des nouvelles :

Les règles : Sacha est un petit garçon qui suit les règles d’un Jeu féroce. Aucune récompense n’est à attendre, mais s’il n’obéit pas, la punition sera terrible. Avec cette Voix qui lui parle et l’oblige à faire toutes ces petites choses, on se demande si Sacha ne souffrirait pas plutôt de TOC. La conclusion de cette nouvelle fait basculer le récit dans l’horreur.



La famille : Dima est un homme saoul dans un train couchette. Son métier est éducateur canin, il se rend à Moscou pour pour affaire. Dans sa cabine se trouve un gros homme dont le crâne est bourré de chose à manger une jeune femme très plate. Le gros homme affirme que Dima est son gendre, hors celui-ci ne s’est jamais marié…sauf que son passeport ne comporte plus les éléments qui le définissent depuis sa naissance, ville de naissance changée, marié à la jeune femme Liza qui est dans sa cabine, autre métier, Dima dessaoule aussi sec. Delirium Tremens ou monde parallèle ?



J’attends : Cette nouvelle très courte est basée sur une hallucination ou quelque chose d’approchant. Le héros ne nous sera jamais présenté, on connait seulement sa passion pour les moisissures jusqu’à l’obsession et ce qu’il en fait….hyper particulier ^^



Je suis la reine : Cette novella éponyme est absolument fabuleuse pour ceux qui ont aimé la trilogie des fourmis de Bernard Weber. Marina est une femme divorcée vivant avec ses jumeaux, Maxime et Vika. On aura plusieurs flash back pour comprendre l’évolution inquiétante de son fils qui fait peur à tout le monde au fur et à mesure qu’il grandit, sa propre famille est effrayée. A cela s’ajoute des extraits de journaux intimes écrits par Maxime puis quelqu’un d’autre. Dans ce récit on s’enfonce peu à peu dans l’horreur quand les questions font place à la compréhension.



L’agent : Cette nouvelle très courte nous présente un écrivain. Il travaille pour une agence qui permet de créer des histoires et les rendre réelle. Mais est-ce la réalité ou le personnage est-il fou ?



L’éternité selon Yacha : Cette fois on plonge à pieds joints dans un récit joyeusement surréaliste. Yacha se réveille dans un silence tellement surnaturel qu’il peine à trouver ce qui pose problème avant de procéder à une minutieuse inspection de sa personne…son coeur ne bat plus, sa respiration est inexistante et apparemment….il va très bien…S’ensuivent des discussions et actes totalement abracadabrants. Le médecin lui annonce qu’il est mort et se voit donc obligé de signaler ce fait, sa femme et sa famille se préparent aux funérailles tout en lui parlant et il ne peut plus travailler, ses collègues lui souhaitent leurs condoléances tout en le regardant bizarrement, pour un mort il est quand même rudement actif ^^.



En bref, « ah ouais mais Anna Starobinets, je ne sais pas ce qu’elle fume mais c’est de la bonne« , voilà ma pensée quand j’ai lu les 3 premières nouvelles de ce recueil. Je suis la Reine m’a permis de me remettre en selle, j’étais à deux doigts de lâcher l’affaire mais je suis heureuse d’avoir persévéré au point de vous conseiller de lire cette novella à défaut des autres. L’éternité de Yacha est tout de même marrante dans son côté totalement barré.
Lien : https://lemondedelhyandra.co..
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Le vivant

« Posthumanité » , ce produit de l’imaginaire enfiévré des génies de la Silicone Valley prétend décrire notre avenir dans la fusion du biologique et de l’informatique .Pour eux la Toile est l’avenir de l’homme.. Dans ce roman , l’auteur avec une grande maîtrise du récit nous en dit un peu plus sur des rêves qui sous des discours libertaires cachent toujours des fantasmes de contrôle social et d’oligarchie cachée. Une dystopie loin des westerns galactiques qui redonne à la SF l’une de ses plus hautes fonctions : faire exister le monde qui sera dans la lignée d’Orwell , de Huxley et de Philip K.Dick.
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Le vivant

Ce roman de science-fiction, aux frontière du cyberpunk, retrace la vie de Zéro, né en dehors de la matrice qu'est le Vivant et auquel sont connectés les trois milliards d'humains.



Jusque là, rien de neuf au royaume de la SF. Et malheureusement, en tout cas pour moi, pas de grandes extases, en grande partie à cause de la structure même du roman qui est fondé sur une méthode d'écriture pseudo mystère mais qui m'a laissée froide. Trop décousu. Trop conceptuel. Et même la tentative de création d'un langage un peu spécifique au concept déroute. J'aime la SF qui fait réfléchir, pas celle qui pose un constat.



Pourquoi ? Parce que quand on écrit un roman pour dépeindre une société dystopique, hyper connectée et qu'il y a un dissident, on se doit de creuser un peu les personnages, de leur faire prendre vie, même si ce ne sont plus que de pâles copies d'êtres humains.



enfin, tout ça pour en arriver là ? Bon bof...



Ma deuxième incursion chez les nouveaux auteurs russes se borne à la déception : Anna Starobinets et Maria Galina, très peu pour moi...
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Refuge 3/9

Alors qu'elle est en France, Marie, photographe russe, a une sudaine envie de rentrer chez elle, pourquoi, elle ne le sait pas, elle l'a oublié ...

Joseph, russe également, en prison en Italie, a aussi un besoin urgent de retrouver la mère patrie.

Yacha, jeune garçon de sept ans, en état végétatif depuis un accident de manège, est dans une étrange institution, un peu genre freak show pour enfants ...

Trois personnes, trois histoires, et pourtant une seule, ou plutôt deux, une dans notre monde et une ... ailleurs !



Quel délice d'étrangeté que ce roman
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Le vivant

"Le Vivant" est un livre étrange. Déroutant parfois, mais pertinent et créatif. J'ai rapidement accroché à l'histoire, qui fait froid dans le dos...



On découvre un système, "le Vivant", où tout est sensé être stable, parfait, équilibré, en harmonie, grâce au contrôle du nombre de vivants... jusqu'à ce qu'arrive Zéro... Mais je ne vais pas expliquer l'histoire, juste relever quelques éléments qui m'ont marquée.



Anna Starobinets nous propose de plonger dans un monde dans lequel les gens communiquent principalement de façon virtuelle, grâce à une connexion permanente au réseau social commun : le "Socio".

Tout se vit dans ce monde virtuel qui régit tous les pans de la vie : relations humaines, loisirs, TV, pub, etc. Des "applications" en tous genre existent pour faire vivre des expériences aux gens : par exemple, l'application "chien" permet d'avoir un animal de compagnie virtuel,



"Le Vivant" est un système dans lequel les gens seraient libérés de la peur et de la mort, mais où aucune liberté n'existe réellement ... il dévoile également la déshumanisation de cette société : .



L'auteure a crée un vocabulaire propre à cet univers futuriste et hyper-technologique, qui fait écho à nos réseaux sociaux actuels (notamment Facebook). Je pense que cette façon d'écrire peut être déroutante pour les personnes qui ne sont pas adeptes des moyens de communications actuels (les dialogues similaires aux "tchats", les mails qui surgissent d'un coup, tels des fenêtres pop-up qui s'afficheraient sur nos ordis...).

Certains éléments de vocabulaire manquaient d'explications à mon goût : il m'était difficile de m'imaginer par exemple les codes couleurs "disponible", "jaurai de la chance" etc... D'autres éléments ne m'ont pas plu, pas indispensables selon moi (ex: Jpap, Jsié, Vezp... le lexique décrit ces expressions mais ne les explique pas...).



Mais cela ne m'a pas empêché de m'immerger dans cet univers et d'apprécier la lecture (une fois que les "codes" étaient intégrés), et de trouver le récit est captivant. Jusqu'à un certain point : j'ai été déçue par la dernière partie, la fin m'a parue un peu étrange - pas sûre d'avoir tout compris...

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Le vivant

Le vivant est un roman captivant. L'intrigue est bien ficelée et la narration réussie. Anna Starobinets décrit un univers bienveillant et monstrueux, si différent et pourtant si proche du notre...



Bref, tous les ingrédients pour une bonne dystopie sont là, ce que promet d'ailleurs le quatrième de couverture : "Un ouvrage qui fait réfléchir, dans la lignée d'un 1984 ou d'un farenheit 451, à lire au moins une fois dans sa vie" (oui, ça vend du rêve...) Et bien je cherche encore la réflexion derrière l'intrigue, le message politique, ou en tout cas quelque chose de plus profond - et plus crédible - que "Ohlala, les jeunes avec leur technologie, ils ne savent plus ce que c'est que la vraie vie ma bonne dame !"

(En fait, tout au long de la lecture, je pensais à cette BD de Boulet : http://www.bouletcorp.com/2017/05/02/cetait-mieux-hier/)



C'est d'autant plus dommage que c'est assez bien écrit (beaucoup d'exercices de style, mais ça passe) ! Jusqu'au bout j’attendais LE message, et il semble qu'on se soit loupés.
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Je suis la reine et autres histoires inquiéta..

Aujourd'hui, je vais bouleverser l'ordre de mes chroniques (encore cinq ou six de retard) pour vous parler d'un ouvrage que j'ai fini récemment : Je suis la reine par Anna Starobinets. Ce n'est pas un roman, mais un recueil de six nouvelles, qui ne devraient pas laisser le lecteur indifférent.



Pourquoi ? Parce que ce sont des histoires glauques à glacer le sang. D'ailleurs la première nouvelle, les Règles met directement dans l'ambiance. Après la chute, je ne verrais plus jamais les TOC de la même façon, ni même les enfants d'ailleurs. Quoique je les trouvais déjà inquiétants de base. S'ensuit, la Famille, une nouvelle où la frontière entre réel, folie ou fantastique se trouble au fil des pages jusqu'à une conclusion tout aussi charmante que la précédente. J'attends est la troisième nouvelle, qui change de registre afin d'offrir au lecteur une histoire où la surprise sera de mise en compagnie d'une pointe d'humour plutôt appréciable. J'ai trouvé que c'était parfait d'alléger un peu l'atmosphère avant que n'arrive la quatrième nouvelle du recueil : Je suis la reine. Elle donne le titre au recueil, elle est aussi la plus longue du lot et la plus glauque à mes yeux. Au travers des yeux d'une mère, le lecteur assiste au changement chez son enfant, après une simple maladie… et l'horreur va monter au fil des page. C'est la nouvelle la plus aboutie à mes yeux, avec des personnages auxquels on parvient à s'attacher et un mystère qui intrigue jusqu'à la conclusion… perturbante ? Sombre ? Glauque ? Peut-être les trois à la fois. Néanmoins, pas le temps de s'attarder puisqu'une cinquième nouvelle frappe à la porte : l'Agent. Je l'ai trouvée réussi jusqu'à sa chute aussi prévisible que frustrante. Il manquait un je ne sais quoi pour qu'elle soit percutante. Quant à la dernière nouvelle, l'Eternité selon Yacha, elle opte pour un ton où l'absurde va dominer au travers d'un héros dont le cœur ne bat plus, mais qui continue d'exister. Il va se retrouver à faire face à la réaction de ses contemporains, ce qui va donner lieu à des moments surréalistes jusqu'à une conclusion, qui est loin d'être celle d'un happy end…



Et moi j'ai adoré cette plongée dans l'univers d'Anna Starobinets. J'ai aimé sa plume capable de décrire l'horreur sous différentes formes, de le faire avec une efficacité redoutable et qui m'a captivée. Résultat, j'avais à peine fini ce recueil que je me procurais Le Vivant, un roman écrit par cet auteur et dont le début m'a d'ores et déjà happé (et fait lâcher tous mes ouvrages en cours !) En somme, je vous recommande fortement de découvrir la plume d'Anna Starobinets avec ce recueil de nouvelles. De mon côté, je reviens bientôt pour vous dire ce que j'ai pensé de son roman !
Lien : http://encore-un-chapitre.bl..
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Je suis la reine et autres histoires inquiéta..

Des univers tous plus étranges et oppressants que les précédent. Des récits peut-être un peu 'glauque' par moments mais c'est tellement bien écrit que nous ne pouvons pas laisser notre lecture inachevée. Nous sommes comme absorbés par ce recueil de nouvelles où les nombreux personnages nous captivent et nous fascinent. Il s'agit d'une lecture plaisante malgré le fait qu'elle ne serait surement pas conseillée à tous lecteurs mais je ne peux que vous nommer cet ouvrage si vous êtes en quête d'une lecture à l'atmosphère étrange, à l'écriture envoûtante et au récit innovant - de ce que j'ai pour habitude de lire ou que j'ai eu lu en tout cas.



Il n'y a pas une nouvelle en particulier que j'ai apprécié car plus j'y repense et plus je trouve que toutes ces nouvelles sont extra. Je suis la reine est la plus imposante et est en plusieurs parties, elle est surement l'une de mes préférée mais après je repense à L'agent où j'ai adoré le rebondissement final. Mais encore, Les règles me reviennent en tête et je m'y replonge aisément ! Chacune de ces nouvelles nous donne à penser, nous propose de nous poser quelques instants et de réfléchir sur ce que l'on vient de lire, sur ce qui nous entoure, sur ce que l'on vit; car nous pouvons nous y retrouver - d'une certaine manière - dans tous ces écrits. Nous pouvons trouver un point commun à six nouvelles : la maladie accompagnée des symptômes, des causes et des effets.



Voici donc un livre que je vous recommande personnellement - mais attention aux âmes sensibles ou aux lecteurs qui ne souhaitent pas lire des ouvrages de ce genre - et une maison d'édition toute fraîche à suivre dans leurs futures parutions ! - trois pour le moment !
Lien : http://steambook.blogspot.fr..
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Le vivant

C'est un roman incroyable ! Rarement lu quelque chose d'aussi original. Par la puissance des images qu'elle crée, l'auteure parvient à donner corps à notre monde sous emprise numérique, où la communication est devenue presque exclusivement virtuelle.

Mais aussi au sentiment que nous avons parfois de vivre dans une grande fourmilière humaine qui nous broie, et nous empêche à la fois de laisser exister nos individualité comme de vivre ensemble. Mais ici, pas de parodie SF : la collectivité broie l'individu, certes, mais l'individu est aussi un être replié sur lui-même, en apnée dans le tréfonds de des "strates", sorte d'équivalent tout à la fois de nos couches de psychismes et de nos réseaux sociaux.

Le roman se dévore, tout en étant très littéraire : les images sont très troublantes, et c'est au lecteur de s'en faire une idée, une image : qu'est-ce que la couleur "occupé"? la couleur "disponible" ? Qu'est-ce que le "moulin à parole" par lequel communiquent certains personnages? Le lecteur se trouve invité à collaborer avec l'auteure et à créer ce monde avec elle.

J'ai lu d'autres critiques de lecteurs, qui trouvent a fin frustrante. Je suis d'accord : j'ai l'impression que Starobinets n'a pas su comment finir ! C'est à la fois alambiqué et flou. Cependant, l'écriture est d'une telle qualité, et c'est si original que ça ne m'a même pas déçue, tant le plaisir de lecture est grand!
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Le vivant

L’intrigue :

En 439 après le Vivant, Hanna est une jeune femme enceinte mais dont le bonheur va rapidement déchanter. Le gynécologue n’arrive pas à scanner l’incode de son enfant, c’est une anomalie qui ébranle fortement tout le Vivant au plus haut niveau, il faut faire un choix. Hanna garde son bébé mais cet enfant sera toujours vu comme un virus et Zéro, notre héros, sera scruté et surveillé tout au long de sa vie. Comment le monde parfait du Vivant a-t-il pu déraper ? Zéro est-il un ennemi ? Les scientifiques ne savent qu’en penser…



Le monde :

Un jour, il y eu une grande Compression, le nombre d’humains a drastiquement chuté sous différentes formes, guerres et pandémie de masse entre autres. Dès que le nombre d’humains a baissé à 3 milliard, tout s’est arrêté d’un coup et le Vivant est apparu. Cette entité est la perfection incarné, la mort a été annihilée, la maladie également, tous les humains sont connectés entre eux dans une parfaite symbiose et surtout ce chiffre rond est fait pour durer éternellement….jusqu’à l’arrivée impromptue de Zéro qui est le +1 le plus craint de tout le Vivant par sa seule existence.



La mort a disparu, oui et non, disons qu’il y a une parfaite synergie entre « Mise en pause » et « Reproduction » pour que le chiffre de 3 milliards dure toujours. Pour la vie comme la mort, on se rend dans le festival d’Aide à la Nature qui comporte deux zones, la zone de Pause pour ceux qui vont cesser momentanément d’exister et et la zone de Reproduction qui va permettre la réincarnation des mis en pause. C’est un cycle sans fin. Quand on gratte le vernis le côté « magique » se barre assez rapidement, il est interdit de ne pas faire d’enfant, de prendre un contraceptif ou pire d’avorter, pour ne pas s’astreindre à la reproduction une femme doit produire un certificat médical psychologique pour se voir délivrer une contraception, je ne sais pas ce qu’il en est pour les hommes mais comme ce ne sont pas eux qui portent les enfants et que les parents ne s’occupent pas des enfants sur le long terme, j’imagine qu’ils ne sont pas concernés. Par contre pour la mise en pause, l’égalité revient. Cette mise en pause commence à être proposée à 45 ans, à 50 les autorités te le rappellent un peu plus fermement, si à 60 ans tu ne t’y es toujours pas rendu on vient te chercher, la Pause sera forcée.



Cette réincarnation est suivie tout au long du processus grâce à l’incode, une sorte de code-barre unique pour chaque humain qui permet de retrouver n’importe lequel partout où il peut se trouver. On peut louer des coffres dans la banque Renaissance pour entreposer nos souvenirs de nos vies antérieures, on aura un droit d’accès à partir d’un certain âge. Ce flicage généralisé a permis de rendre les prisons obsolètes, à la place il y a des maisons de correction où on place les anciens criminels dès leur naissance où ils devront se corriger en général sur plusieurs incarnations pour revenir dans la vie normale. Il y a tout de même une Liste noire où les criminels sont enfermés dans les maisons de correction à perpétuité.



L’humain devenu un programme informatique :

En plus de l’incode qui nous est attribué une fois pour toute quelque soit notre ADN à travers les siècles, on a un implant qui permet aux humains d’être connectés cerveau à cerveau. Ce système permet de tchatter avec les gens que l’on souhaite, se faire des groupes d’amis, sortir dans le Socio et créer toute sorte de choses pour s’amuser. On peut aussi bien s’envoyer des mails, des documents que faire des parties d’échecs ou de sexe dans ce monde virtuel sans limite. On télécharge dans cette implant des logiciels d’apprentissage pour les enfants au point qu’ils ne savent pas écrire dans la vie réelle (première strate) mais ils le peuvent parfaitement dans le monde virtuel.



Cette vie en réseau se fait sur plusieurs strates, la première strate est la vie réelle et elle est pas mal méprisée pour ceux comme Zéro et les déficients mentaux qui y sont condamnés, ne pas être connecté au Socio est extrêmement mal vu, être un aSocio c’est se retrouver à l’écart du Vivant et des autres. Les autres strates sont au nombre de 12 au total et plus on est puissant socialement et plus on monte haut dans les strates et dans le gouvernement. Le problème de vivre constamment dans sa tête c’est qu’en première strate, les gens ne bougent jamais, il y a un énorme problème d’obésité assez généralisé dans cette société, tout se fait de manière virtuelle.



Zéro ne faisant absolument pas partie de ce tout, il est considéré comme un bug, un virus. Le Vivant est une sorte d’entité type Intelligence artificielle bien plus qu’un être…vivant justement, les termes employés par l’autrice nous renvoient toujours sur le thème de l’informatique, de l’internet en général et cette société est extrêmement surveillée, le bonheur est obligatoire, ce qui est vu comme une anomalie peut nous rendre criminel et nous envoyer en maison de correction pour plusieurs vies, et ce qui est criminel c’est : vouloir garder ses enfants auprès de soi, ou son compagnon de vie, vouloir faire famille comme dans l’ancien temps et d’autres détails de ce qui ce faisait avant l’apparition du Vivant.



En bref, ce roman d’anticipation est intéressant dans sa façon de présenter nos travers actuels, cette vie à travers les écrans plutôt que dehors, la force des réseaux sociaux, le souci de l’écologie et le drame vis-à-vis des animaux qui ayant été perçus comme vecteurs de maladie face aux pandémies ont été pratiquement exterminés avant l’apparition du Vivant, ça aussi c’était une réflexion qui était bien actuelle en cette période de…pandémie justement. Ce roman est bien plus SF que le premier que je vous ai présenté, la weird est plus présente dans le prochain roman à venir, Refuge 3/9.
Lien : https://lemondedelhyandra.co..
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Je suis la reine et autres histoires inquiéta..

J'ai bien aimé ce recueil de nouvelles, même si j'ai trouvé l'ambiance très... russe, c'est-à-dire que ça ne respirait pas la joie de vivre.

Au-delà de certaines situations totalement absurdes - dans le sens kafkaïen -, qui m'ont mise assez mal à l'aise, l’atmosphère générale était assez grise, terne, morose, voire lourde.

Comme si les personnages étaient englués dans cette morosité et trouvaient ça normal, même quand il leur arrive des trucs de fous.

Il n'y a que dans la longue nouvelle qui donne son titre au recueil que je n'ai pas retrouvé cette ambiance, mais elle met suffisamment mal à l'aise sans ça, tout en étant totalement fascinante. C'est sans conteste ma préférée du recueil.

La première était très intéressante mais beaucoup trop courte à mon goût. J'aurais vraiment aimé que l'auteur aille plus loin dans le développement et la progression des problèmes psychologiques du petit garçon.

Quant à la dernière nouvelle, je dirai qu'elle est limite angoissante par son côté absurde et la manière dont le personnage principal accepte sa situation, mais que les dernières pages ont vraiment tout rattrapé par leur poésie, de sorte qu'elle m'a laissé un très fort souvenir.

Finalement, il n'y en a qu'une que je n'ai pas du tout aimée, ce qui est vraiment pas mal.

J'ai un autre livre de l'auteure dans ma PAL (un roman) et je le lirai avec intérêt, en espérant que l'ambiance sera moins déprimante.
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