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Citations de Anne Cathrine Bomann (91)


Si vous souhaitez aller mieux, madame, je vois deux chemins. Peut-être même sont-ils reliés. L’un consiste en ce que vous accordiez moins d’importance aux petitesses et réduisiez vos obligations quotidiennes. L’autre est que vous introduisiez quelque chose dans votre existence qui ait un sens.
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'-Nous avons déjà des milliards de mots, proteste Anna.La littérature est remplie de descriptions du deuil ou alors on peut prendre la Bible, si on est croyant.La théorie existentielle ne parle que de la mort.Je ne vois pas ce que nous allons faire de plus avec une étiquette clinique ?

(...) Celui qui dicte le langage a le pouvoir; les mots que nous utilisons signifient tout.

( p.207)
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Septembre 2024

Elisabeth

Elle ne pouvait s'empêcher de se demander si Vinter aurait souhaité être étudiant ici, le moment venu; si sa passion pour le dessin se serait transformée en carrière de designer ou si la façon dont il retenait avec émerveillement chaque mot de ce qu'elle lui lisait signifiait qu'il serait devenu le genre d'être qui ne vit que dans le monde des mots.

( p.308)
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- Est- il vraiment acceptable, Anna interroge du regard Thorsten puis Shadi, puis Thorsten , que même notre deuil , une des choses les plus élémentaires chez un être humain, doive être traité comme une maladie ? Dans ce cas, ce ne sont pas seulement les gens qui souffrent qui déraillent, c'est le monde lui-même qui déraille.

( p.98)
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C'est une forme de puissance, pense-t-elle en l'embrassant, d'être la personne que l'on attend.
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Les bouts de ses doigts brûlaient, elle lâcha le clavier et se mit à la fenêtre. Cela l’aida un peu de se souvenir de leurs premières recherches sur les animaux. Pour commencer, ils avaient créé une sorte d’équivalent au deuil en enlevant les petits à leurs mères et les avaient stressées en mouillant le sol de leurs cages. Puis ils avaient divisé les souris en un groupe sous Callocaïne, un groupe sous antidépresseurs et un qui ne recevait rien. Ils les avaient ensuite testées et elle se souvenait encore de leur extase quand les résultats étaient tombés. Comment les souris endeuillées placées sous Callocaïne continuaient à nager dans le bassin longtemps après que leurs congénères avaient abandonné et comment elles retrouvaient plus vite leur chemin dans l’immense labyrinthe. Dans l’ensemble, cette série d’expériences avait été un succès considérable et le premier signe qu’ils avaient inventé une préparation chimique qui pouvait changer le monde. Et n’était-ce pas justement ce point dont elle devait se rappeler à présent ? Combien de gens en souffrance pouvait-elle potentiellement amener à une vie meilleure ? Est-ce que deux ou trois souris égoïstes et une tendance incertaine, qu’elle allait travailler jour et nuit à éliminer, avaient le droit d’anéantir toute cette réussite ?
(pp.216-217)
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Vieillir, pensai je, pendant que l’amertume se déversait, consistait surtout à observer comment la différence entre son moi et son corps grandissait et grandissait jusqu’à ce qu’un jour on soit complètement étranger à soi même. Qu’y avait-il là de beau ou de naturel ?
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Comment aide-t-on un homme inconnu à bien mourir lorsqu'on n'arrive même pas à vivre sa propre vie ?
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A chaque instant, vous avez la possibilité de faire quelque chose dont vous pouvez être fière.
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Sur le sol du côté droit du lit était installé un matelas avec un édredon et un oreiller. Sur la table de chevet à gauche, là où j’étais assis maintenant, il y avait une lampe, un verre d’eau, une cuvette et une boîte avec des bonbons à la menthe. C’étaient là les remèdes contre la mort.
— Je ne suis pas sûr du tout de la façon dont je peux vous aider, Thomas, dis-je. Je n’ai jamais aimé quelqu’un.
Mes propres mots me prirent de court, mais Thomas se contenta de répondre :
— Oui, nous n’avons pas tous cette chance. Peut-être vous sera-t-il plus facile de mourir.
— Peut-être, approuvai-je. Mais plus difficile de vivre.
Son rire était de pierre tombant sur la pierre.
— Vous avez peut-être raison, parvint-il à articuler, tandis que son rire se transformait en toux. Une vie sans amour ne vaut pas grand-chose.
Je lui souris et nous restâmes un peu en silence avant que je lui demande :
— Vous avez dit que vous aviez peur ?
— Complètement terrifié !
Il sourit de nouveau, avec les yeux cette fois.
— C’est agréable de l’avoir dit.
— Moi aussi, en fait, j’ai peur, avouai-je, mais je n’ai pas tout à fait découvert pourquoi.
— Je pense que le pire, c’est de ne plus revoir le visage de ma femme. D’aller quelque part où elle n’est pas.
Pour une raison ou une autre, je comprenais exactement ce qu’il voulait dire.
— Peut-être n’est-ce pas du tout elle que vous devez lâcher, proposai-je. Peut-être n’est-ce que tout le reste.
Je n’étais pas sûr que cela fasse sens, mais Thomas tendit la main et prit la mienne, de la même façon que l’avait fait sa femme quelques jours auparavant.
— C’est vrai, je sentis sa main se resserrer en une faible pression, elle, je ne pourrai jamais la lâcher. Le reste, peut-être.
Il relâcha ma main, se recroquevilla en un nouvel accès de toux sèche, et je lui tendis l’eau, dont il but quelques gorgées.
— J’espère que vous allez découvrir de quoi vous avez peur, dit-il d’une voix éraillée en se recouchant sur l’oreiller. Tout autre chose serait un terrible gâchis.
Je lui jetai un regard et haussai les épaules ; est-ce que cela n’avait pas été du gâchis jusqu’ici, pour la plupart ? Je lui demandai quand même :
— Comment découvre-t-on de quoi on a peur ?
— Mon expérience, dit Thomas, tandis que ses yeux se fermaient, c’est que l’on commence par ce dont on a la plus grande nostalgie.
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Si personne ne vous aime, on peut finir comme une très petite créature. Parfois je me demande si une telle créature est vraiment une personne.
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En réalité, ce que je voulais dire, c’est que je ne savais absolument pas comment parler à une autre personne en dehors des quatre murs de mon cabinet. Il y avait à présent si longtemps que je n’avais pas mené une conversation normale avec quelqu’un que cela faisait mal d’y penser.
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Pourquoi (...) n’y avait-il personne qui vous disait ce qui arrivait au corps quand on vieillissait ? Qui vous parlait des articulations douloureuses, de la peau excédante et de l’invisibilité ? Vieillir, pensai-je, pendant que l’amertume se déversait, consistait surtout à observer comment la différence entre son moi et son corps grandissait et grandissait jusqu’à ce qu’un jour on soit complètement étranger à soi-même. Qu’y avait-il là de beau ou de naturel ? Et alors que le disque se terminait et que le silence me laissait solitaire dans la pièce, vint le coup de grâce : il n’y avait aucune issue. Il me fallait vivre dans cette prison grise et traîtresse jusqu’à ce qu’elle me tue.
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J'ignore totalement comment fonctionnent les gens ! Alors qu'en dites-vous ? Tout cela n'est qu'un grand spectacle ! (p127)
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p. 93 Je veux dire que vous vous sentez tout à fait unique et totalement insignifiante en même temps.
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Je crois que la vie est à la fois bien trop courte et bien trop longue. Trop courte pour qu’on ait le temps d’apprendre comment on doit vivre. Trop longue parce que le déclin devient de plus en plus visible chaque jour qui passe.
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D’une façon ou d’une autre, je le suis, en tous cas. Il y a une certaine solitude dans le fait de ne pas vivre. Comme si on regardait les autres jouer alors qu’on a une jambe cassée.
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J’avais traité un certain nombre de patients maniaques au cours des années et ils avaient été instables, erratiques et même un rien psychotiques – une fois, j’avais parlé avec un homme qui avait joué toute sa fortune en trois jours de crise parce qu’il pensait avoir un don divin pour désigner le cheval gagnant.
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Lorsque je fixai le miroir pour voir mon visage, il était vide, il n’y avait personne ! Et bien que je sache parfaitement que nous n’avions là aucun miroir, en prendre conscience me prit juste assez de temps pour que la pensée surgisse : c’est exactement ça !
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Thorsten

Ce qui manque le plus à Thorsten, ce sont les étudiants. Svend ricane quand il le lui avoue, mais c'est vrai.Leurs visages concentrés tournés vers lui pendant les cours, leurs questions qu'ils peinent à formuler au début de l'année et qu'ils lancent comme des flèches aiguisées à la fin.Le bonheur d'approfondir un sujet avec quelqu'un qui le découvre pour la première fois.

( p.385)
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